>

ADEVI "Association de Defense de la Vida"

Les filles et les garçons, c’est précieux ! par Ezequiel Robles Hurtado

Le Pérou a un taux de population infantile élevé, que ce soit en zone côtière, dans la sierra ou dans la forêt amazonienne. Actuellement, le pays connaît une préoccupation particulière due aux conditions de vie précaires dans lesquelles plus trois millions de mineurs survivent et travaillent.

Certes, l’Etat a proposé des programmes d’aide pour des enfants, comme c’est le cas du programme KALI WARMA, ces derniers ont souvent été administrés de manière bureaucratique et même dans certains cas de façon irresponsable (par exemple, des enfants ont été empoisonnés par des aliments contaminés par des substances toxiques). Cela a eu comme effet que beaucoup mères retirent leurs enfants de ces programmes par ailleurs été administrés par des entreprises privées.

KALI WARMA s’occupe de plus de deux millions d’enfants (garçons comme filles) dans toutes les zones pauvres du pays. Maintenant ce sont les mères qui supervisent et font en sorte que la qualité et la quantité des aliments que leurs enfants consomment soit meilleures et appropriées. Nous vous donnons cette précision pour montrer que l’Association de Défense de la Vie (ADEVI) propose depuis 1979 des programmes complets pour les enfants et les adolescents de cinq à treize ans dans les zones marginales du Nord, du Sud et de l’Est de la ville de Lima. ADEVI avait pour principe que les mères, les pères, les dirigeants et les autorités locales se réunissent et soutiennent le fonctionnement de nos programmes. Il était fondamental de pouvoir partager avec les autorités locales le principe que les mineurs puissent jouir d’un confort minimal.

Nous comptions sur une équipe de professionnels : enseignants, psychologues, médecins, infirmières. Il se pouvait que la première année de l’expérience nous nous formions pour qu’ensuite notre participation soit plus efficace. Ainsi, les mères des communautés se sont formées aux fonctions d’éducatrice de jeunes enfants, auxiliaire de vie, éducatrice en santé, dans le cadre des programmes ADEVI.

Nous avons construit des salles de classe, toutes simples mais sûres, des cuisines, des ateliers d’artisanat, des services d’hygiène. Tout cela sur le district de San Juan de Lurigancho, et le premier local construit avec la communauté se trouve dans la zone de Huanta II. Le local suivant, lors du second programme, se trouve dans la zone de Humano José Carlos Mariá Tegui, également à San Juan de San Juan de Lurigancho. Ces premières expériences furent utiles et nous les avons réitérées dans les districts dans le Sud de Lima à Pamplona Alta et Villa Maria del Triunfo puis à Cousco et Chiclayo. Les enfants ont créé des cartes très belles autour du thème de la vie dans les andes péruviennes ; ils ont également tissé des couvertures, dessiné des arpilleras très belles qui ont décoré des magasins de Lima et que l’on a pu voir dans divers pays d’Europe.

Ces programmes ont été tout d’abord financés par l’église suédoise par leurs bureaux intermédiaires à Lima. Les suivants ont été appuyés par des organisations européennes SODEPAZ en Espagne, ainsi que des mairies ou gouvernements régionaux espagnols. Nous avons également reçu des dons de France, Hollande, Belgique, Suède, Angleterre et Allemagne. La leçon la plus importante que nous avons apprise lors de ce processus d’apprentissage est d’être proche des enfants et des adolescents, de favoriser leur initiative, de répondre à leurs inquiétudes et leurs espoir. Bon nombre d’entre eux ont réussi à obtenir des emplois dont certains pérennisés. Ils nous appellent ou nous rendent visite parfois. L’appui de nos équipes professionnelles a été le plus important dans notre expérience. Connaître les méthodes éducatives et de travail des CEMEA et de la FICEMEA, ont été d’une grande aide pour ADEVI. Les méthodes d’éducation active ont imprégné nos actions et nos cœurs. Il est important de préciser que le travail infantile au Pérou est une plaie, presque trois millions d’enfants travaillent, l’exemple des enfants travaillant dans les mines et le plus emblématique et le plus préoccupant. Nous avons travaillé en collaboration avec les ministères du Travail, des Droits des Femmes, de la Santé, avec le Parlement de notre République, avec des organismes internationaux comme l’OIT (Organisation Internationale du Travail) pour faire face à ce problème très sérieux.

Dans ce sens, nous avons aidé à organiser des tables rondes et des comités d’appui à l’enfance qui travaillent. Des entreprises importantes comme Telefόnica et d’autres encore, se sont impliquées sérieusement pour affronter ce problème.

Nous sommes dans ce combat depuis 1999.

Un autre thème fort délicat qui touche l’enfance et l’adolescence est celui des grossesses précoces, très répandues au Pérou. Là encore, nous nous sommes impliqués et nous avons développé un projet avec l’ONG INPET, dans la zone Est de Lima.

Article traduit par Anne Sabatini




Maj :13/09/2014
Auteur : ficemea