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L’éducation permanente, l’éducation tout au long de la vie

Voici le texte introductif au travaux

1- Nous pouvons partir d’un certain nombre de constats. Nous vivons, aujourd’hui, dans un espace de l’éducation et de la formation tout au long de la vie qui s’est beaucoup transformé au cours de ces dernières années :

· Il y a une évolution de plus en plus rapide des connaissances et des techniques

· Les savoirs traditionnels de base ne sont plus suffisants

· Nous constatons une globalisation de la culture : les moyens de communication se diversifient, homogénéisation, appauvrissement, métissages culturels...

· Des compétences nouvelles ou renforcées sont de plus en plus nécessaires pour vivre dans nos sociétés :
- compétences relationnelles et comportementales (ouverture aux autres, tolérance, capacité de dialogue...)
- compétences interculturelles (capacité d’adaptation à des environnements, intérêt pour les autres cultures...)
- compétences organisationnelles (esprit d’initiative, prise de responsabilité, capacité à travailler en groupe...)
- compétences de mobilité

· Ces compétences ne s’enseignent pas. Elles s’apprennent par l’action et l’expérience tout au long de la vie, elles font partie de l’éducation.

· N’oublions pas d’évoquer le rôle des associations comme acteurs de l’éducation non formelle, complémentairement au rôle des institutions publiques :

- On peut l’aborder à travers la question de l’intérêt général et du rôle des associations et des ONG : rapports public/privé, fragilisation des associations qui ne peuvent plus accueillir tous les publics, dépendance de l’éducation permanente à l’égard de la formation professionnelle, régression de la solidarité et de la mixité sociale...

2 - Une école pour tous.

La globalisation néolibérale propose un citoyen « souple », un bricoleur de lui-même dans une existence fragmentée. On ne pense pas à un individu sans qualités, mais au contraire, avec mille qualités, que l’on peut échanger, modifier. Tout cela pour être plus adapté au marché et au monde de l’économie. La formation qui ne serait pas directement assimilée à un dressage professionnel, mais qui serait polyvalente, désintéressée pourrait, paradoxalement, être plus intéressante pour l’économie de la globalisation.

Par contre, on assiste à une situation où c’est le modèle de l’entreprise qui tend à être validé et la formation formelle, à l’école, doit être courte, modulaire, abstraite...et privatisée !

L’école risque donc de devenir le marché des petits savoirs où l’apprentissage sera mécanique.

Mais ce processus n’est pas inévitable.

L’école peut aussi être le lieu où se construit l’idée du passage du « monde objet » ( un monde-magasin qu’il faudrait posséder ) à un « monde comme projet » qui invite les élèves et les enseignants à exercer un rôle de participation, qui s’interroge dans un espace de recherche où la dimension politique peut retrouver une fonction de dialogue.

C’est l’école qui pourrait donner la possibilité de construire un savoir attentif au lien entre soi et les transformations du monde, alimenté par la rencontre intergénérationnelle et par le désir d’apprendre. Et qui permettrait aussi « d’apprendre à désapprendre » pour libérer des stéréotypes, pour acquérir une vision laïque du savoir. Une école pour tous et non l’école de chaque idéologie.

3- Education non formelle et marchandisation : les enjeux

· Dans les visions européennes officielles (OCDE), l’éducation est d’abord vue comme un instrument au service de l’économie, de la compétitivité et de l’emploi. C’est une conception de l’éducation très imprégnée de la conception libérale du développement économique. Les sommets de Lisbonne et de Barcelone ont renforcé cette dérive de l’Europe.

· L’éducation se privatise : cf. la déclaration finale du séminaire mondial sur l’éducation de Porto Alegre qui constate que dans de nombreux pays, le développement de l’éducation stagne, les infrastructures éducatives se dégradent, l’éducation se privatise... Mais cette déclaration traite principalement de l’éducation formelle. Que devons nous dire des évolutions constatées dans le champ de l’éducation non formelle ?

· L’éducation des adultes, l’éducation non formelle n’est pas encore considérée comme un élément central de l’éducation globale. La mesure des enjeux n’est pas encore comprise.

· Alors, quels sont les véritables enjeux de l’éducation des adultes que nous pouvons identifier ?

- Des enjeux autour des questions de l’emploi, du travail, du temps libéré et de l’éducation permanente

- L’éducation et la formation des adultes ne se réduisent pas à des aspects économiques : mais doivent être articulés à la question de la démocratie et du développement social et culturel...

- Quelles politiques dans le domaine de la formation des adultes dans le monde ?

- Place et rôle du service public d’éducation et de formation tout au long de la vie

· Par ailleurs, les questions d’éducation et de formation tout au long de la vie deviennent aujourd’hui des enjeux sociaux de lutte tout à fait importants.

3 - Des propositions des CEMEA pour faire avancer l’éducation et la formation tout au long de la vie.

Plusieurs pistes sont à explorer à partir de nos expériences concrètes qui seraient à valoriser :

· Comment aider à transformer les systèmes d’éducation et de formation pour les rendre plus accessibles au plus grand nombre : le problème de l’offre et de l’adaptation du cadre de travail,

· Comment mieux valoriser les apprentissages non formels ? (cf. l’importance de ces apprentissages dans le Livre blanc de la jeunesse de l’UE)

· Comment promouvoir, dans un contexte peu favorable, le rôle des pédagogies actives, adaptées à des situations éducatives nouvelles : la place centrale de l’apprenant, le rôle de l’activité, la pédagogie du projet, les savoirs structurants...

· La relation dialectique entre éducation des adultes, démocratie et développement dans des situations concrètes, en particulier dans les échanges de formation entre pays du Nord et pays du Sud

· L’éducation des adultes comme moyen de réduction des phénomènes d’exclusion, de discrimination et de marginalisation

· Comment construire des projets de formation et d’éducation en relation étroite avec les forces sociales et culturelles d’un territoire, en appui au développement des sociétés civiles ? L’éducation des adultes étant considérée comme moyen de développement culturel, de mobilisation collective, de sensibilisation et de formation de groupes critiques.




Maj :22/06/2006
Auteur : ficemea