De l’inégalité des sexes dans l’éducation familiale et scolaire

NICOLE MOSCONI,
professeure à l’université de Paris X-Nanterre (CREF).
Diversité - septembre 2004
nicole.mosconi@wanadoo.fr

Jusqu’à récemment, le discours convenu consistait, en France, à affirmer que la mixité scolaire ne posait « pas de problème » ; et puis, tout à coup, la médiatisation des problèmes de violence scolaire, la focalisation sur l’échec scolaire des garçons, qui dérange tellement ceux qui tiennent à leur croyance en la supériorité masculine, mobilisent les médias et l’opinion publique.

Par-delà les discours simplistes, voire caricaturaux, je voudrais ici réfléchir sur l’éducation que reçoivent aujourd’hui les filles et les garçons. On a tendance à opposer l’éducation familiale, qui resterait inégalitaire, à l’éducation scolaire, qui, elle, avec la mixité, serait devenue égalitaire. Ce que je voudrais montrer dans ce texte, c’est que, dans le champ de l’école comme dans celui de la famille, les rapports sociaux de sexe impriment leur marque sur les pratiques éducatives, même si, tant dans l’éducation familiale que dans l’éducation scolaire, des pratiques nouvelles, plus équilibrées, apparaissent par endroits.

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