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Destitution du Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus de son poste de Directeur Général de la Grameen Bank
Sam Daley-Harris, fondateur de la Campagne du Sommet du Microcrédit, organisation qui a pour but d’atteindre 175 millions des familles les plus pauvres avec des micro prêts www.microcreditsummit.org, et de RESULTS, qui vise à créer la volonté politique de mettre fin à la pauvreté www.results.org ; fait part de son indignation suite à la décision de la Chambre d’Appel de la Cour Suprême du Bangladesh du 5 mai 2011 qui a validé la destitution par la Banque du Bangladesh du Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus de son poste de Directeur Général de la Grameen Bank , institution qu’il a lui-même fondée il y a plus de trente ans. Le Dr Kamal Hossain, principal avocat du Professeur Yunus, qui a également contribué à la rédaction de la constitution nationale a déclaré : « [Apparemment] je devrais retourner à l’université pour réapprendre les lois constitutionnelles du 21ème siècle ».
Le sort en est jeté. Le 5 mai, la Chambre d’Appel de la Cour Suprême du Bangladesh a validé la destitution du Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus de son poste de Directeur Général de la Grameen Bank , institution qu’il a lui-même fondée il y a plus de trente ans, par la Banque du Bangladesh, banque centrale du pays. Dr Kamal Hossain, principal avocat du Professeur Yunus, compte parmi les avocats les plus distingués du Bangladesh et a également contribué à la rédaction de la constitution nationale. Il n’est pas parvenu à dissimuler son amertume envers la décision de la Chambre d’Appel et a déclaré : « [Apparemment] je devrais retourner à l’université pour réapprendre les lois constitutionnelles du 21ème siècle ». Ce licenciement ne constitue pas une action isolée de la part d’une seule institution gouvernementale mais s’inscrit dans le contexte d’une campagne préméditée menée par les personnalités des plus hauts rangs, à l’instar du Premier Ministre, Mme Sheikh Hasina. Le motif invoqué dans le renvoi du Professeur Yunus ? Il serait « trop vieux ». Sans considération du fait que Yunus, à 70 ans maintienne un emploi du temps chargé ou que le Ministre des Finances, qui a joué un rôle déterminant dans le licenciement, ne soit pas « trop vieux » pour assurer son poste bien qu’ayant 77 ans. Cet argument pourrait être qualifié de risible si leur action n’avait pas un impact aussi dévastateur. Ce qui rend si lamentable la décision de démettre Professeur Yunus de ses fonctions n’est pas tant le fait qu’il se retrouve sans travail. En effet, n’importe quelle université du monde l’accueillerait à bras ouverts comme professeur invité. Non, le plus atroce est le fait que l’indépendance et l’intégrité de l’une des premières organisations mondiale de lutte contre la pauvreté se trouvent à présent sévèrement menacées. La Grameen Bank , institution de microcrédit remarquable qui compte plus de 8 millions d’emprunteurs, s’est consolidée durant trente-cinq ans, mais pourrait être détruite en l’espace de quelques mois par l’action d’un gouvernement incompétent. L’action du gouvernement ne peut raisonnablement pas être une réaction au documentaire du réalisateur danois sur les transferts de fonds d’aide norvégiens soi-disant clandestins qui auraient été réalisés il y a plus d’une dizaine d’années. En effet, les comités consultatifs gouvernementaux norvégien et bangladais ont tous deux jugé que Grameen n’avait aucun tort dans cette affaire. Il est tout aussi impensable que cette attaque suive l’accusation de ce même réalisateur selon laquelle les taux d’intérêt de Grameen seraient excessifs puisque Microfinance Transparency et le comité consultatif du gouvernement lui-même ont constaté que cette dernière proposait les taux d’intérêt les plus bas du pays. Au contraire, de nombreux observateurs voient en ce mouvement une inexcusable vendetta politique lancée par le Premier Ministre contre Professeur Yunus, en réaction à sa brève tentative de créer un parti politique en 2007. Voici quelques innovations de pointe que le laboratoire de lutte contre la pauvreté du professeur Yunus a apportées au monde et qui pourraient s’avérer stériles à l’avenir, comme conséquence de ce renvoi illégitime : En 1976, il a proposé des prêts de montants inférieurs à 1 dollar à 45 bangladais vivant dans l’extrême pauvreté afin de les aider à créer ou à élargir leurs petites entreprises. La révolution du microcrédit était née. Le mouvement a fait le tour du monde. Alors que certains ont vu dans la microfinance un moyen d’enrichir les investisseurs, Professeur Yunus ne s’est jamais écarté de son objectif initial d’autonomiser les pauvres.
Nul ne peut avoir l’illusion qu’un gouvernement qui rejette si brutalement et catégoriquement ce leader de l’innovation et de la transformation puisse poursuivre cette œuvre révolutionnaire. Mais le sort en est jeté. Ceci n’est qu’un extrait de la voix visionnaire que le Bangladesh semble avoir perdu à travers l’action méprisable du gouvernement. Lors d’une réflexion sur le Sommet du Microcrédit 1997, Professeur Yunus a écrit : « En enseignant l’économie, j’ai beaucoup appris sur l’argent. Désormais, je suis dirigeant d’une banque et je prête de l’argent. Le succès de notre entreprise réside dans le nombre de billets de banques froissés que nos membres autrefois affamés ont à présent dans leurs mains. Mais le mouvement du microcrédit, construit autour, pour et à l’aide de l’argent, paradoxalement ne concerne au fond guère, par essence, l’argent. Il s’agit en réalité d’aider chaque personne à atteindre son potentiel maximum. Cela ne concerne pas le capital monétaire, mais plutôt le capital humain. L’argent est plutôt un outil qui permet aux rêves humains de se réaliser et qui permet même d’aider les personnes les plus pauvres et infortunées de la planète à restaurer la dignité, le respect et le sens de leur vie. » Sam Daley-Harris est le fondateur de la Campagne du Sommet du Microcrédit, organisation qui a pour but d’atteindre 175 millions des familles les plus pauvres avec des microprêts www.microcreditsummit.org, et de RESULTS, qui vise à créer la volonté politique de mettre fin à la pauvreté www.results.org. Sam Daley-Harris, Fondateur
RESULTS et Campagne du Sommet du Microcrédit Maj :23/05/2011
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