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La dictature de la langue
La dictature de la langue et de la pensée uniques se met en place partout. Les députés français viennent de voter presque unanimement, l’anglais obligatoire dès le CP. Rendre obligatoire une langue étrangère vivante, et cela à grande échelle et presque dès le berceau, c’est du jamais vu dans l’histoire de France. Ci-joint, le communiqué que l’A.FR.AV à envoyer aux députés.

Communiqué de l’[Association FRancophonie AVenir (A.FR.AV)->http://www.francophonie-avenir.com]

Objet : « On n’est pas couché »... devant l’anglais !

Madame, Monsieur le député,

À l’heure où la langue anglaise est en train de coloniser notre pays, au point, comme le dit le philosophe, professeur d’université et académicien Michel Serres, qu’"il y a aujourd’hui plus de mots anglais sur les murs de Paris, qu’il n’y avait de mots allemands sous l’Occupation nazie..."

À l’heure où le ministre Peillon vient de mettre l’enseignement de l’anglais obligatoire dès le CP...

À l’heure où la ministre Fioraso projette d’occire la loi Toubon-Tasca pour que l’on puisse enseigner EN anglais dans nos universités...

À l’heure où le ministre Montebourg nous parle de « Made in France » pour nous dire en anglais ( !) d’acheter français...

... il serait temps que nous réagissions avant que nous perdions notre souveraineté linguistique, seule garantie dans le monde actuel, de sauver notre âme et notre identité francophones.

Notre association traite actuellement plusieurs dizaines de dossiers dénonçant l’anglomanie qui sévit partout dans notre pays.

Pour vous donner un exemple très concret de l’anglicisation qui nous mine, permettez-nous de vous parler d’un dossier qui nous a particulièrement heurtés, c’est celui concernant Laurent Ruquier, présentateur et animateur sur France 2, une chaîne de la télévision du service public. En effet, Laurent Ruquier, dans son émission du samedi soir, "On n’est pas couché", à la rubrique "le flop ten", emploie, sans se gêner le moins du monde, le mot anglais "TEN" en lieu et place du mot français "DIX".

Pourtant, en France et en Francophonie, après "NEUF", il y a "DIX" et non "TEN", cela paraît une évidence, alors pourquoi Laurent Ruquier emploie-t-il le mot anglais "TEN" ? De plus, comment se fait-il qu’il puisse utiliser ce terme en toute impunité, alors que selon l’article 39 de la Charte de France télévisions, les termes étrangers sont proscrits sur le service public de l’audiovisuel, lorsqu’ils possèdent un équivalent français ?

Pourquoi MM. Boyon, Schrameck, Pflimlin, Réveillon, Gélinet, tous chargés à leur niveau de faire appliquer la Charte de France télévisions et à qui nous avons écrit pour leur demander d’intervenir dans cette affaire, ne semblent pas capables d’aller voir M. Ruquier pour lui dire de changer son "TEN" en "DIX" ?

Dans quel pays vivons-nous où l’action médiatique l’emporte sur le droit, où, pour être écoutés, il faut faire voir ses seins (les Femen), s’immoler ou aller manifester en haut d’une grue ? Pourquoi M. Ruquier serait-il exempté de respecter la réglementation qui régit l’emploi de la langue française sur le service public de la télévision ? Qui le protège ? Y aurait-il des consignes sur France 2 pour promouvoir l’anglais (voir, notamment, ce que diffuse France 2, le jour de la Francophonie : http://youtu.be/4rm0kHAH4dM) ?

On a tout pris à la France, mais il lui reste encore sa langue, alors, Madame, Monsieur le député, pour éviter que celle-ci nous soit arrachée et qu’il ne nous reste plus rien, nous vous demandons instamment de bien vouloir intervenir dans cette affaire pour faire gagner la langue française, pour lui donner une victoire sur l’anglicisation en cours, pour donner un espoir à tous ceux qui, comme nous, combattent la dictature de la langue unique que les penseurs du nouvel ordre veulent établir partout.

Cette affaire est caractéristique de la maltraitance que subit notre langue au quotidien, et, il est bien évident, qu’au-delà du "TEN" de Laurent Ruquier, c’est le problème tout entier de l’anglicisation que nous soulevons, une anglicisation qui se fait de façon à passer la plus inaperçue possible, par une multitude d’actions anecdotiques, homéopathiques, voire subliminales. Ne soyons pas dupes, il y a bien une guerre de velours en cours contre la langue française que consiste à vouloir la faire disparaître de nos grandes écoles comme de la scène internationale.

Résistons, n’acceptons pas la défaite et soyons des indignés linguistiques, comme l’a dit le président Abdou Diouf, lors du premier Forum mondial de la langue française qui s’est tenu à Québec en juillet 2012.

OUI, battons-nous pour la langue française, car, comme le proclamait l’universitaire et patriote québécois, Pierre Bourgault : « Quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l’hégémonie d’une seule ».

Dans l’espoir que vous voudrez bien agir contre l’anglomanie de M. Ruquier, et, par-delà, contre l’anglomanie qui est en train de tuer notre langue, notre culture et notre âme, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur le député, l’expression de ma haute considération.

Régis Ravat

Président de l’A.FR.AV (http://www.francophonie-avenir.com)




Maj :02/04/2013
Auteur : ficemea

Auteur : marc geneve