" Les CEMEA et leur action en Europe et en Afrique de 1937 à la fin du XXe siècle : Une contribution originale à la diffusion de l’éducation" est le titre de la thèse soutenue publiquement le 22 mai 2013 par Geneviève VANNINI.

Pour elle, les idées des Centres d’entraînement se sont répandus rapidement au-delà des frontières de la France portées par des stagiaires et des militants enthousiastes.

Elle pense que l’engagement international des CEMEA s’est concrétisé dès 1945 par l’accueil de stagiaires étrangers en France, suivi par l’organisation de stages dans plusieurs pays d’Europe :

 en 1946, les instructeurs français portent la bonne parole de l’éducation nouvelle en Belgique et en Suisse,

 en 1948, ils dirigent des stages en Allemagne,

 en 1949, ils organisent des sessions de formation en Autriche,

 en 1950, ils dirigent des formations en Italie,

 en 1953, ils forment en France les premiers moniteurs de colonies de vacances des DOM-TOM,

 en 1955, ils s’envolèrent pour l’Afrique.

Partout, leurs idées furent accueillies avec un enthousiasme généreux, qui conduisit dès 1946 à la création d’associations nationales dans de nombreux pays d’Europe, dans les DOM-TOM (1955) et en Afrique (1957).

Revendiquant leur fidélité aux principes des CEMEA, ces filiales adhérèrent à la Fédération internationale des CEMEA (FICEMEA), qui devint la garante de l’orthodoxie doctrinale.

L’action éducative menée en Europe, en Afrique et, à partir de 1990 dans les pays de l’Est, a ouvert aux Centres d’entraînement de vastes horizons pédagogiques et les a mis face à de nouveaux défis. Toutefois, les associations des DOM-TOM et d’Afrique, confrontées à la réalité quotidienne du sous-développement, ne purent partager les préoccupations des CEMEA français ou européens. En Afrique, les options pédagogiques des CEMEA furent durement mises à l’épreuve. Sollicités par des États souhaitant reconstruire leur système éducatif, les militants des Centres se heurtèrent à de multiples obstacles matériels résultant de la pauvreté de ces pays, mais aussi aux contradictions résultant des indépendances fraîchement acquises. Une forte politisation et parfois une franche hostilité risquèrent de remettre en cause leur liberté d’action et leurs méthodes. Les aléas de la vie quotidienne, l’autoritarisme de certains cadres africains et l’absentéisme très fréquent ont nuit à la qualité des stages.

Conscients de ces difficultés, les responsables des Centres d’entraînement délèguent en Afrique des instructeurs particulièrement bien formés pour rester fidèles en toute circonstance à l’idéologie du mouvement.

Comme le projet d’introduction des méthodes actives dans l’institution scolaire figurait toujours en bonne place parmi les objectifs des militants des CEMEA, l’occasion leur en a été donnée à plusieurs reprises :

 à partir de 1971, en France et en Allemagne par leur participation à la formation des institutrices allemandes enseignant les langues dans les écoles maternelles et primaires,

 en 1974, en Afrique par leur implication dans le cursus de formation et de perfectionnement des responsables du secteur préscolaire.

 En 1995, en s’associant à une réforme éducative au Mali.

À travers de multiples champs d’intervention en Europe, dans les DOM-TOM et en Afrique, les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active ont ainsi été obligés de réfléchir à l’adaptation de leurs principes fondateurs, tout en maintenant une rigueur idéologique et une méthode pour maintenir leurs idéaux.

A compléter avec :

 L’action des Cemea en Russie