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Etude sur les actions en matière de vacances menées par les organisations syndicales dans différents pays européens
L’Unat dans son Flash de décembre 2011 rend compte d’une étude menée au cours de l’année 2010 sur les actions des acteurs européens du monde du travail en faveur de l’accès aux vacances. Cette étude est issue d’une volonté de différents organismes français en charge du tourisme, et notamment du Secrétariat d’Etat au tourisme, pour donner un nouvel élan aux politiques sociales d’accès aux vacances. Cette étude avait pour objet d’apporter un éclairage européen à la problématique française et de repérer des expériences qui pourraient nourrir la réflexion de la France. Cette étude a porté sur 22 pays (1) de l’Union européenne : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède.. Elle décrit et analyse les politiques et moyens mis en œuvre par les organisations représentatives des salariés (syndicats et comités d’entreprise ou assimilés) . L’étude a été confiée au cabinet d’études Détente Consultant. La méthode a consisté en une recherche documentaire approfondie et des interviews téléphoniques auprès de personnes ressources dans les différentes pays. Les principaux points repérés sont : 1. Une définition du « droit aux vacances pour tous » non partagée au plan européen, puisqu’il n’existe pas à l’heure actuelle en Europe un modèle ou une vision uniques du « droit aux vacances pour tous » . Selon son histoire culturelle et sociale, sa situation économique, chaque pays a sa propre définition du tourisme social et sa manière de l’appréhender. Dans plusieurs Etats (France, Italie, Espagne, Belgique ou Portugal cette thématique a souvent été intégrée dans leurs politiques publiques selon des modalités spécifiques au cours de la seconde moitié du vingtième siècle. Pour la plupart des autres pays européens aucun dispositif national d’accès aux vacances n’a été adopté, avec toutefois une nuance pour les pays de l’ex-bloc de l’Est. Dans ces pays, la période communiste a permis à l’ensemble des travailleurs et à leurs enfants d’avoir accès à des formes de congés pris en charge ou subventionnées par l’Etat, mais sans que nous puissions parlé de tourisme social. Depuis la chute du mur, la plupart de ces pays n’ont pas poursuivi cette politique de « droit aux vacances pour tous » alors que de nombreux équipements existaient et existent encore. L’absence de définition unique et précise du « tourisme social » à l’échelle communautaire et le manque de structuration des acteurs à l’échelle nationale complexifient la connaissance et la compréhension des politiques publiques en faveur des départs en vacance. 2. La place des organisations syndicales pour l’accès aux vacances Dans la plupart des pays européens, la question des vacances pour tous est le champ d’action d’une multitude d’acteurs agissant à différents niveaux (du local au national) et souvent en faveur d’un type de public (les familles à faibles ressources, les jeunes, les seniors, les personnes handicapées). Si les acteurs caritatifs jouent aujourd’hui un rôle non négligeable, historiquement ce sont les acteurs du monde du travail qui ont participé au développement d’une certaine idée du tourisme social en Europe. Alors que beaucoup d’Etats européens adoptaient, entre les années 1910 et les années 1940, les premières législations sur les congés payés, les organisations syndicales et autres groupements de travailleurs mirent en place des dispositifs permettant aux travailleurs et par extension à leur famille de partir en vacances, développant un premier tourisme populaire « de masse ». L’étude fait ressortir le poids historique des fédérations et confédérations syndicales sur la question des vacances dans l’ensemble des 22 pays étudiés. Organisés le plus souvent par branches ou catégories professionnelles et regroupés au sein d’une ou plusieurs confédérations nationales, les syndicats existent partout en Europe, même si les taux de syndicalisation sont très variables d’un pays à l’autre (de 24% en moyenne, il varie de 8% en France à plus de 70% en Finlande ou en Suède). Les plus forts taux s’expliquent pour une part du fait des missions confiées aux syndicats qui peuvent être en charge du versement des allocations chômage (Belgique, Danemark, Finlande) ou des pensions de retraite (Finlande, Suède). Le taux de syndicalisation est globalement en baisse partout en Europe, avec un recul encore plus marqué dans les pays de l’Europe de l’Est. 3. Le passage d’une « aide à la pierre » à une « aide à la personne » Les organisations syndicales ont eu un rôle fondamental en matière de tourisme pour proposer des actions tournées vers : un tourisme domestique, des offres vacances collectives et la création et la gestion d’hébergements touristiques. Aujourd’hui ce rôle s’est affaibli. La France reste le pays avec le plus de lits touristiques appartenant à des acteurs du monde du travail (environ 200 000 lits), mais dans certains pays d’Europe de l’Est, (Roumanie, République Tchèque et Slovaquie), les organisations syndicales restent les principaux acteurs immobiliers du tourisme social. La tendance actuelle des actions des organisations syndicales va vers un élargissement de l’offre vacances en termes de produits et de destinations où l’« aide à la personne » est aujourd’hui le mode d’intervention le plus fréquent. Les dispositifs d’aides sont majoritairement des dispositifs accessibles à l’ensemble des membres sans distinction de revenus ou de statuts dans l’entreprise. L’action des organisations syndicales s’apparente à celle d’une centrale d’achat, même si quelques organisations syndicales ont mis en place des programmes d’aides ciblées vers des populations qui connaissent des difficultés. 4. L’absence d’échanges entre les organisations syndicales au niveau européen Afin d’étendre la gamme de leur offre vacances et de faciliter le départ à l’étranger des employés qu’ils représentent, certains syndicats ont établi des partenariats bi ou multilatéraux pour l’organisation de voyages d’échange ou de mise à disposition d’hébergements leurs appartenant à des organisations syndicales d’un autre pays. Ces échanges, relativement peu nombreux, s’établissent aujourd’hui exclusivement entre « partenaires sectoriels » et ne semblent pas être aujourd’hui une priorité des syndicats et comités d’entreprises ou assimilés. L’étude souligne quelques initiatives : 1. DES ACTIONS DE MUTUALISATION Mise en place par les syndicalistes maltais en association avec des opérateurs du tourisme d’un portail Internet commun des « vacances pour tous » à Malte. Ce portail présente une double entrée, une entrée « grand public » et une entrée « tourisme social » réservée aux membres des syndicats adhérents qui centralise les offres à prix réduit. L’entrée « grand public » finance le dispositif (système de commission). Des comités d’entreprise français achètent en copropriété des villages de vacances et en confient la gestion à une association du tourisme social. Création en France d’une association inter-comités d’entreprises d’une carte commune, carte CEZAM qui donne accès à des offres de loisirs à tarifs préférentiels auprès de plus de 7 500 prestataires loisirs/tourisme. 2. DES MODES DE FINANCEMENT ORIGINAUX Utilisation en Finlande du revenu des jeux d’argent pour subventionner des associations à vocation sociale et sanitaire (dont les organisations de vacances des confédérations syndicales) pour le financement d’un programme de séjours de bien-être physique et mental et de remise en forme. Mise en place de fondations d’entreprise afin de mener des actions sociales en faveur de l’accès aux vacances pour des groupes spécifiques, comme : - en Allemagne, où les Armées ont créé une fondation en direction d’enfants handicapés, jeunes, veufs et veuves. - en France, où les Villages Clubs du Soleil ont créé une fondation dont l’un des axes est l’accès aux vacances des seniors, enfants et familles en difficulté et où la fondation d’entreprise Procter and Gamble finance depuis 2007 des séjours sur le littoral d’enfants handicapés en lien avec l’association des paralysés de France. 3. LA PRISE EN COMPTE DES QUESTIONS DE PREVENTION ET DE SANTE PAR LES ACTEURS DU MONDE DU TRAVAIL Programmes de remise en forme par le sport et la détente en Finlande pour les membres des syndicats proposés par des partenaires touristiques (via le financement par l’association finlandaise des machines à sous) Préservation de la santé des travailleurs en Autriche où le syndicat des travailleurs du bâtiment, GBH, possède et gère deux hôtels de repos disposant d’équipements spécifiques pour le sport, les séminaires, le bien-être et la remise en forme. Organisation de cures thermales dans certains pays de l’Europe de l’Est, comme en Roumanie où SIND Romania contrôle un tiers des lits des stations thermales roumaines Distribution d’aides et de subventions, comme en Bulgarie et en Roumanie. 4. DES COOPERATIONS ET DES PARTENARIATS AU PLAN EUROPEEN Ces coopérations ont pour objectifs : d’étendre la gamme de l’offre vacances de favoriser les départs à l’étranger de développer les échanges entre ressortissants européens de remplir les hébergements en basse saison Elles se traduisent par la mise à disposition d’hébergements entre les Armées européennes ou entre certains entreprises des Postes et Télécoms, des échanges entre cheminots français et tchèques, des échanges entre quatre syndicats enseignants d’Europe de l’Est. Contact : Claire Mercier Direction de l’Ingénierie et du Développement Touristique Atout France Tél. 01 42 96 74 69 Mail. claire.Mercier@franceguide.com Maj :09/01/2012
Auteur : ficemea Auteur : marc geneve |