Animateur : Paul LOKO (Bénin) Rédacteur : Mohamed KANTE (Seychelles) Participants : Aminata GANDA (Niger), Marinella VERDES (Roumanie), Ferhat BOUZENOUN (Algérie), Michel DUTERDE (France)

Introduction :

“La crise environnementale actuelle et le désordre de l’écosystème qui l’accompagne reflètent en fait le désordre de notre esprit. Cette crise est dans tous les sens une crise intellectuelle et une crise mentale, ce qui en fait, au bout du compte, une crise de l’éducation. Nous avons appris à une génération comment industrialiser la biosphère, sans lui enseigner au préalable son fonctionnement.” Il ressort clairement des propos combien pertinents de David ORR, professeur au Collège Oberlin des Etats-Unis, la fragilité de la planète et les limites de ses ressources, d’une part, l’interdépendance de la qualité de l’environnement avec la qualité de l’éducation, d’autre part. Comme nous constatons tous et partout une accélération de la dégradation de notre planète, la mobilisation et l’engagement qu’appelle ce défi sont inséparables de l’amélioration urgente de la qualité de l’éducation, de la formation, de la sensibilité de tous (enfants, jeunes et adultes). Ce qui apparaît aussi, c’est qu’aucune société, qu’elle soit du nord ou du sud, d’est ou d’ouest, ou qu’elle soit faiblement ou fortement structurée, n’est réellement épargnée.

A) La qualité de l’éducation

Une éducation de qualité est la clé qui permettra d’éliminer la pauvreté, de garantir la sécurité humaine, le développement communautaire et le progrès national. C’est par des efforts accrus et le choix de stratégies mieux adaptées aux besoins et aux réalités des pays que nous serons capables de réussir la refondation des systèmes éducatifs. Les défis à relever sont nombreux, mais ils s’accompagnent d’immenses possibilités. Au moins cinq éléments clés ont un impact sur la qualité de l’éducation :

1.le bagage personnel des élèves : L’enfant a-t-il vécu une expérience positive dans sa famille, dans sa communauté ?

2.Le milieu scolaire : Le milieu est-il sain, sûr, protecteur et non sexiste ?

3.Le contenu de l’éducation : Le programme et le matériel pédagogique sont-ils pertinents ? Les enfants acquièrent-ils des connaissances de base, des compétences pratiques et des notions dans divers domaines (santé, nutrition, paix...)

4.les mécanismes : Sommes-nous en présence d’enseignants compétents ? Quelles sont les méthodes d’enseignement et d’apprentissage ? Quel soutien à l’apprentissage au niveau des parents, des communautés ?

5.Les résultats : Englobent-ils les connaissances, les compétences et les attitudes et concordent-ils avec les objectifs nationaux ? Quelle est la scolarité des filles ?

Il y a plus d’une décennie, plusieurs rencontres, colloques, forums internationaux ont été organisés pour traiter de la question d’éducation dans le monde. La société civile, dans de nombreux pays, apporte des idées novatrices, ou fournit énormément de services, sans malheureusement participer, avec souvent, un manque d’espace et de possibilités de dialogue sur les politiques éducatives avec les gouvernants. Toutefois dans certains contextes, le dialogue est bien possible avec le gouvernement... Comme l’Etat dit jouer un rôle de premier plan dans la promotion de l’éducation, malgré le respect de la loi de l’enseignement gratuit, le fort endettement des pays, la pauvreté qui reste un obstacle à la scolarisation, les gens tirent partie de certains apprentissages offerts. On reconnaît alors que de lourdes contraintes pèsent encore sur les différents systèmes éducatifs, en particulier dans les pays du Sud. Au nombre de ces contraintes, la qualité de l’éducation dans un environnement adéquat constitue un réel défi à relever, à la fois par nos gouvernants et la société civile.

B) La qualité de l’environnement

La qualité de l’environnement est plus que jamais recherchée par tous, afin de garantir un mieux être. Il est indispensable de lier la qualité de l’éducation à la qualité de l’environnement. Car l’éducation doit permettre l’évolution des consciences et des comportements vers une responsabilité accrue, afin de protéger notre environnement.

Quelques problèmes de l’environnement peuvent être résolus à travers ces quelques points :

1. La connaissance, la pratique et le respect des mesures d’hygiène chez soi, dans les rues et partout 2. la dynamisation des campagnes de civisme chez les jeunes pour respecter la nature, les biens publics à partir de l’école. 3. La gestion adéquate des ordures de tous genres 4. le contrôle des pollutions 5. la protection et la conservation des espèces en voie de disparition 6. l’intensification de la sensibilisation à l’environnement, à l’aide des medias et des affiches 7. l’accès à l’eau potable pour les communautés 8. l’accès aux installations sanitaires

C) Questionnements

• Quelle formation des formateurs pour développer des compétences en matière d’éducation active ? • Quelles méthodes pédagogiques à mettre en place dans le cadre d’une éducation de qualité et d’un environnement de qualité ? • Quelles actions pouvons-nous mener pour lutter contre le taux élevé d’absentéisme ? • Que faut-il faire pour sortir les parents éducateurs du fatalisme et de la résignation ? • Quelle démarche de l’éducation à l’environnement devons-nous utiliser pour résoudre le désordre de l’écosystème ? • Quels moyens à mettre en pratique pour atteindre une éducation de qualité ? • Faut-il “recycler” nos pratiques actuelles ? • Comment se fait la transmission des savoirs ? • Les ONG peuvent-elles aider à créer une éducation et un environnement de qualité ? • La coopération décentralisée est-elle plus favorable aujourd’hui ? • Quel est le rôle des parents, de la famille, dans la qualité de l’éducation et la qualité de l’environnement ? • Quelle forme de solidarité ?

D) Propositions concrètes

• Lutte contre le paludisme • Alphabétisation des mères de famille • Formation des parents d’élèves à la gestion scolaire • Un enfant, un arbre • Construction et entretien des latrines