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Les action de lutte contre le paludisme du CAEB

En Afrique la situation économique est très précaire, surtout dans les pays en développement. Dans ces pays, en plus du système politique mal en point, plusieurs maladies viennent aggraver la situation en fragilisant les populations. Il s’agit entre autres du SIDA, de la tuberculose, du choléra et surtout du paludisme.

En effet, le paludisme est la principale cause de 90% des décès d’enfants de moins de 5 ans en Afrique. Au Bénin, en 2000, l’incidence moyenne du paludisme chez les enfants de 1 à 4 ans était de 218 pour mille. Outre les enfants de moins de 5 ans, les principales cibles de l’endémie sont les femmes enceintes qui décèdent très fréquemment dans les milieux de pauvreté manifeste. Ces milieux se sont révélés aussi être les zones les plus impaludées au Bénin.

Les gouvernements ne cessent de fournir des efforts pour réduire, voire éradiquer, cette maladie. Ils ont en effet, en 2000 à Abuja, adopté le plan stratégique quinquennal dont le principal objectif est de « Faire Reculer le Paludisme ».

La société civile quant à elle, n’est pas restée en marge de ces actions ; plusieurs Organisations Non Gouvernementales ont développé et continuent de mettre en œuvre des projets de lutte contre le paludisme sur toute l’étendue du territoire national.

C’est dans ce cadre que le CAEB a initié, pour trois (03) ans, en collaboration avec le Secours Populaire Français et le Ministère Français des Affaires Etrangères, le Projet de Lutte contre le Paludisme au Sud du Bénin qui s’est fixé comme objectif principal de diminuer d’au moins 30% l’incidence du paludisme dans les localités ciblées. Il vise ainsi à améliorer et à préserver l’état de santé des populations par un changement de comportement afin de lutter de manière permanente contre le paludisme.

Dans le souci d’atteindre cet objectif très ambitieux, plusieurs activités ont été menées depuis l’installation de l’équipe en Février 2005. Ladite équipe est composée d’un coordonnateur, d’une chargée de programme, d’un comptable, d’une secrétaire, de six animateurs de développement communautaire, d’un chauffeur et d’un sociologue (en poste à temps partiel).

En dehors des actions menées au cours de la première année du projet, le présent rapport fait état des difficultés rencontrées et des approches de solutions qui ressortent de l’analyse desdites actions.

Calendrier : A l’exception des activités liées à la pose de grillage et à la promotion des moyens traditionnels de lutte contre le paludisme, l’ensemble des actions prévues a été réalisé conformément au prévisionnel.

Le projet a pour but de lutter contre le paludisme, handicap majeur pour le développement durable du Bénin. Les zones concernées par le projet sont les localités les plus touchées dans les 6 départements du sud du Bénin. Alors qu’initialement le projet prévoyait de cibler les familles les plus défavorisées, l’étude de base zéro menée par le CAEB (« Rapport sur la situation de base du paludisme dans 6 communes au Sud du Bénin », a montré que la plupart des familles connaissait une situation souvent précaire et que ne pas cibler l’ensemble de la population nuirait non seulement à l’impact du projet mais aussi à son acceptation dans les localités.

Partenaires impliqués dans le projet : Autorités locales, chefs traditionnels, écoles, enseignants, centres de santé, institutions béninoises de lutte contre le paludisme. Un partenariat a été passé entre le CAEB et l’organisation Aide et Action, qui est notamment venue en appui sur le volet création de groupes de pairs éducateurs.

Les objectifs spécifiques du projet sont les suivants : les populations prennent consciences du danger que représente le paludisme. Elles maîtrisent les pratiques de prévention et de guérison des accès palustres. L’évaluation intermédiaire du projet, actuellement en cours, devrait permettre de comparer la situation actuelle avec l’ensemble des données de départ rassemblées dans la base zéro et de mesurer de façon précise les Indicateurs Objectivement Vérifiables (IOV). Mais d’ores et déjà, sur le terrain, l’impact du projet est visible. Dans les communes où les campagnes d’assainissement ont été menées, on peut constater l’amélioration de l’état de salubrité des villages, l’éradication des nids de moustiques... Grâce à la sensibilisation, les animateurs constatent que toutes les familles qui ont bénéficié d’une moustiquaire, même les plus réticentes ou celles qui auparavant ne la sortait que « pour les grandes occasions », l’utilisent quotidiennement, démontrant ainsi un changement de comportement vis-à-vis du paludisme.

Résultats atteints : Suite à l’élaboration du document de base zéro (« Rapport sur la situation de base du paludisme dans 6 communes au Sud du Bénin »), le CAEB dispose de données précises sur la connaissance et l’incidence du paludisme dans la zone du projet.

6 animateurs ont été formés et viennent en appui aux comités villageois.

12 comités villageois ont été créés, formés et sensibilisés. Avec l’appui des animateurs, ils ont à leur tour sensibilisé et formé les familles vivant dans leur localité.

13 établissements scolaires ont permis la création de groupes de pairs éducateurs en leur sein, rassemblant au total 80 élèves et 14 enseignants. Parmi eux, 55 élèves et 27 enseignants ont bénéficié de formations dispensées par les animateurs du projet. Cette méthodologie permet de multiplier les effets du projet, puisqu’à leur tour ces groupes sensibiliseront d’autres élèves, enseignants, parents...

Campagnes de pulvérisation intra domiciliaire Aux Aguégués, à Dangbo, à Sô-Ava et à Zè : respectivement 769, 1057, 332, 178 maisons ont été pulvérisées soit un total de 2 336 maisons. A Comé : tout le village de Tossouhon et 217 maisons à Tokan ont été pulvérisés (sur un total d’environ 325 maisons). A Savé : les deux villages Besseh et Djabata, les 2 écoles primaires des localités et le centre de santé ont été entièrement pulvérisés. A l’issue de l’année 1, environ 50% des habitations ont été pulvérisées, le reste le sera en année 2.

Campagnes d’assainissement : Aux Aguégués : 7 quartiers sur 12 ont été assainis. A Dangbo : au total, 3 campagnes ont été organisées. A Sô-Ava : la campagne a duré 2 jours par localité A Zè : 4 quartiers sur 12 ont été assainis. A Savé : la campagne a été faite à Djabata. A Comé : 3 jours de campagne ont été faites dans chaque localité.

656 moustiquaires imprégnées 3 places et kit de ré imprégnation Alafia ont été vendues

Communication sur le projet :
  le 25 avril 2005 : célébration de la 5ième journée africaine de lutte contre le paludisme.
  le 21 juillet 2005 : cérémonie de lancement du projet.
  44 émissions ont été diffusées en trois langues différentes (fon, français, goun/wémé) sur différentes radios des localités, abordant les thèmes suivants : connaissance de paludisme, facteurs favorisants et conséquences ; prévention du paludisme : comment éviter la piqûre de moustique et leur multiplication ? ; manifestations du paludisme et conduite à tenir devant tout cas de fièvre ; promotion de la moustiquaire imprégnée et son utilisation ; pulvérisation intra domiciliaire.

Moyens utilisés Malgré la sous-évaluation de certaines rubriques budgétaires, le budget a été exécuté conformément au prévisionnel. Le CAEB et le SPF tentent de trouver des ressources supplémentaires afin de renforcer certains volets : fournitures de moustiquaires et appui aux membres des comités villageois.


Soutenez nous pour l’achat de moustiquaires imprégnées à nos populations.



Maj :15/09/2006
Auteur : Paul.Loko