CONTRIBUTIONS DU CAEB

Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie. Il en a le désir et les possibilités

· La première manche de cette idée-force est un acte de foi, mais même si tout être humain a les possibilités de se développer il n’en a pas toujours le désir il faut l’amener à l’avoir. Il faut que l’environnement incite l’être à ce désir et lui offre les possibilités de réalisation.

Les exclus de l’école, de l’éducation formelle

Nous pouvons et devons agir aux côtés des décideurs politiques et techniques académiques et autres leaders pour améliorer cette situation d’exclusion. On constate aujourd’hui au Bénin que le faible niveau d’éducation des communautés, et l’analphabétisme entraîne le non respect des droits des enfants. Cependant un effort considérable se fait par le gouvernement et les ONG pour augmenter le taux de scolarisation des filles et favoriser leur retention à l’école. L’éducation formelle au Bénin a de sérieux problèmes au point son développement stagne ; la langue, véhicule du savoir, constitue un gros handicap, la pénurie d’enseignants est plus manifeste que jamais. La plupart de ceux qui ont été à l’école retombent dans l’illettrisme (abandons pour faute de moyens, insuffisance de travail...) Dans le champ de l’éducation non formelle, il y a encore du chemin à faire quand on sait que plus de la moitié de la population est analphabète et non pas accès au savoir structuré, savoir savant. Le gouvernement, par l’entremise de la direction nationale de l’alphabétisation, et de certaines O.N.G dont le CAEB s’investissent dans l’éducation non formelle ; mais tout porte à croire que cette éducation n’est pas encore prise en compte comme un élément central de l’éducation globale. Les véritables enjeux de l’éducation des adultes :
 Education et formation des jeunes et des adultes par rapport à leur futur ou présent emploi ou travail (alphabétisation fonctionnelle)
 Education et formation relative à l’environnement, à la démocratie, à la science et au développement social et culturel
 Education et formation permanente tout au long de la vie pour la qualité de la vie. Les questions d’éducation et de formation tout au long de la vie. · Rendre plus accessibles au plus grand nombre les systèmes d’éducation et de formation : aider à créer des écoles communautaires dans les localités démunies, aider au renforcement de la formation des enseignants et à la dotation ou fabrication de matériel à moindre coût. · Il faut valoriser les apprentissages non formels en instituant des équivalences avec l’éducation formelle en délivrant des attestations et en responsabilisant les sortis de ces apprentissages non formels

· Pour promouvoir le rôle des pédagogies actives, il faut informer, former les jeunes enseignants et recycler les anciens sur les nouvelles tendances pédagogiques afin qu’ils acceptent de perdre de leur autorité pour mettre l’apprenant au centre des activités de constructions de nouveaux savoirs, pour mettre en œuvre la pédagogie de projet... Il est très important de construire des projets de formation et d’éducation en relation étroite avec les forces sociales et culturelles d’un territoire, en appui au développement des sociétés civiles : il faut connaître ces forces sociales et culturelles, connaître les besoins de développement des sociétés et élaborer des projets viables. Le non-formel c’est tout ce qui n’est pas institutionnalisé, formalisé avec des normes à respecter à la lettre. C’est tout ce que les associations, les ONG mène comme activités aux côtés de l’Etat. Pour les enfants (être en développement) on propose des activités ludiques, des activités d’éveil de leurs potentialités, les activités d’épanouissement. Pour les adultes c’est d’abord des activités de développement et de loisirs aussi.

La personne est un tout Contenu de l’enseignement et personne de l’apprenant

Au Bénin, de Nouveaux Programmes d’Etudes (N.P.E.) ont été élaborés et mis en œuvre au niveau de l’enseignement primaire et au 1er cycle de l’enseignement secondaire. Ils prennent en compte la personnalité de l’enfant dans toutes ses dimensions du moins du point de vue théorique. Beaucoup de chemin reste encore à parcourir au plan pratique. Nous pouvons venir en appui au ministère des enseignements et d’éducation en élaborant des documents et en faisant des stages de formation pendant les vacances à l’instar des C.D.T.S.

Education nouvelle et nouvelles technologies de la communication

Les Nouvelles technologies de l’Information et de la communication (N.T.I.C.) constituent une réalité incontournable de nos jours parce que un moyen très puissant d’enrichir l’environnement des enfants et des jeunes mais elles présentent beaucoup de dangers. Il faut avoir les machines ce que jusqu’à l’université certains pays, comme le Bénin, ne possèdent pas encore. Il faut programmer les apprentissages pour les élèves mais aussi et surtout avoir des occasions pour des échanges entre les élèves eux-mêmes, entre eux et les enseignants voire des personnes ressources. Par ailleurs on est très loin de donner les mêmes chances en la matière à tous par rapport au niveau de développement des différentes localités (sans électricité, sans téléphone...) Au Bénin, il faut commencer par former les enseignants, mettre en place, de manière planifiée, une véritable éducation aux médias, prendre des dispositions pour électrifier et installer des téléphones partout et commencer progressivement, en fonction des moyens disponibles, à doter l’université et les lycées pour aller dans les collèges et les écoles primaires. Au niveau des entités pédagogiques, comme les circonscriptions scolaires, il faut mettre l’équipement adéquat pour tous les enseignants de la localité. Ces N.T.I.C, pourront vraiment contribuer à l’évolution de nos pratiques si elles s’inscrivent dans un projet global d’éducation.

Education Scientifique

Les pays qui ont connu un développement prodigieux sont ceux qui ont très tôt installé la pensée scientifique et l’approche rationnelle au sein du peuple par l’école bien entendu. Il va sans dire que le Bénin, pays en voie de développement avec ses mystères a besoin qu’on développe et qu’on intensifie l’alphabétisation scientifique. Les N.P.E. dans la théorie ont privilégié l’approche systémique, rationnelle soutenue par des stratégies de résolution de problème (démarche scientifique). Les enseignants, dans la pratique de classe, sont en deçà des attentes. Tolérance et laïcité Nous sommes entièrement d’accord avec ces options car les problèmes de religion sont ceux qui divisent surtout le monde. Chacun est libre de croire, de ne pas croire, de changer de croyance ou non, de critiquer les contenus des religions dans la limite du respect des droits de l’homme, de la femme et de l’enfant... Nous devons permettre l’expression des différences et des ressemblances... Dans le système éducatif, les religions ne sont pas prises en compte dans le public ; mais dans le privé confessionnel le choix est fait pour une religion donnée obligatoire. Dans l’environnement local où nous menons notre action la laïcité est vécue sans ambages. D’ailleurs au niveau national les différentes religions cohabitent sans de grands heurts. Dans nos actions, nous ne parlons pas en public de religion, mais des occasions fortuites dans les relations personnelles, individuelles peuvent nous amener dans le domaine. Au CAEB nous veillons de plus en plus au respect de l’autre, à la tolérance dans nos rapports avec les autres, dans les formations et autres. On faisait des conférences débats. Cela devient de plus en plus rares maintenant. Nous ne menons pas encore de lutte concrète contre l’uniformisation des diversités culturelles, la mondialisation marchande. Le CAEB a mis sur pied des troupes d’artistes qui se battent sans trop de moyen.
 Nous défendons vaille que vaille nos valeurs par une argumentation mais les expériences accumulées, le background ne permet pas toujours de convaincre. <> Au Bénin, dans le système éducatif en pleine réforme des intentions sont affichées pour la pédagogie active et mieux pour une pédagogie de projet collé à la vie, mais la pratique n’est pas encore à la hauteur des attentes malgré les formations tous azimuts. Individuellement il faut beaucoup s’informer, et se former au niveau de notre association et informer et former au tant que faire se peut les autres au niveau de l’association. Pour espérer des citoyens actifs, créatifs, responsables, autonomes, gestionnaires... Il faut bien les y préparer depuis les classes à travers des activités de vie mobilisatrices de toutes leurs ressources... Il est très important à la limite salvateur d’inventer s’il y a lieu de nouvelles pratiques pour aider nos enfants surtout béninois à se représenter ce qu’est réellement la vie, à coté de ces flux d’images de tous les jours. Cela prend du temps mais pas « trop de temps comme le disent nos enseignants. L’idéal n’est pas de finir des programmes mais d’aider les élèves à réaliser des activités significatives et formatrices de manière réaliste.

FIN.