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La résistance des coopératives à la crise : le cas de l’Italie et de l’Espagne
L’enjeu de l’économie sociale et de l’entrepreneuriat social est de plus en plus mis sur le devant de la scène européenne. Suite au dernier Conseil européen (composé des chefs d’Etat ou de gouvernement), le modèle économique actuel, basé sur l’austérité et l’entreprise libérale, ne fait qu’enfoncer l’Europe dans la crise. La crise a également bien remis en évidence le fait que l’économie classique ne répond clairement pas aux besoins socio-économiques, au contraire de l’économie sociale qui est porteuse tant d’un développement économique, que social et environnemental.
L’Europe foisonne d’initiatives d’économie sociale, portées tant par les pouvoirs publics que les acteurs du secteur eux-mêmes.
L’économie sociale au cœur des enjeux économiques, sociaux et environnementaux L’enjeu de l’économie sociale et de l’entrepreneuriat social est de plus en plus être mis en évidence sur le devant de la scène européenne du fait de la crise du modèle économique actuel, basé sur l’austérité et l’entreprise libérale, qui ne fait qu’enfoncer l’Europe dans la crise. La crise a mis en évidence le fait que l’économie classique ne répond pas aux besoins socio-économiques. L’économie sociale au contraire est porteuse d’un développement économique, social et environnemental. L’Europe foisonne d’initiatives d’économie sociale, portées tant par les pouvoirs publics que les acteurs du secteur eux-mêmes. Dans sa newsletter de mars de l’Observatoire, vous trouverez des actualités européennes, dont une interview de l’eurodéputé Marc Tarabella à propos de la directive marchés publics, des bonnes pratiques innovantes notamment en matière de services à la personne avec Carers UK, ou encore un bilan de l’ancien Ministre belge Benoît Cerexhe, en charge pendant 9 ans de l’économie sociale en Région de Bruxelles-Capitale, qui s’est entretenu avec Pour la Solidarité sur cet enjeu. Dans un rapport de CECOP-CICOPA Europe sur la résilience des coopératives (2012) et dans le documentaire TOGETHER réalisé en complément de ce rapport, on apprend que les coopératives européennes, si elles restent affectées par la crise, font preuve d’une capacité de résistance particulière, voire se développent, et ce, même dans des économies particulièrement bancales. Deux situations concrètes pour mieux saisir le phénomène : En Italie, alors que le taux de chômage s’élevait à 11,2% en décembre 2012, on note que les coopératives ont généré 36 000 nouveaux emplois[5] par rapport à 2011 (soit une augmentation de 2,8%) ; avec 43 000 coopératives employant 1,2 millions de travailleurs et générant un chiffre d’affaires total de 127 milliards d’euros, l’Italie dispose du plus important secteur de coopératives de travail associé et de coopératives sociales en Europe. De son côté, l’Espagne fait face à un problème d’emploi encore plus important avec un taux de chômage de 26,1%, toujours en décembre 2012. Depuis 2010 pourtant, on remarque que le nombre de coopératives diminue de façon nettement plus faible que les entreprises classiques, et qu’elles créent même de l’emploi, dont 80% sont à durée indéterminée. Créée en 1993, la coopérative Simone De Beauvoir œuvre à Milan pour fournir des soins à domicile aux personnes âgées et aux adultes porteurs d’un handicap. Elle a ouvert un centre intégré de jour pour la maladie d’Alzheimer en 2003, et elle s’est étendue en 2010 pour venir en aide aux citoyens vulnérables dont les besoins ne sont pas forcément exprimés ; elle a créé à cette occasion 84 nouveaux emplois, dont 39 pour les membres de la coopérative. La coopérative de travailleurs associés de Zaragoza La Veloz, quant à elle, propose depuis sa création au début des années 1990 des services de “vélo éco-messager”. La coopérative a fait le choix d’affecter ses excédents aux fonds de réserve, et a su faire preuve de créativité en diversifiant son activité ; non-seulement elle a réussi à faire face à la crise, mais elle a même augmenté son chiffre d’affaires en 2011. Plusieurs éléments peuvent être mis en avant pour expliquer la surprenante résilience de ces structures en environnement hostile. Le système coopératif se caractérise par un cadre juridique propre : l’accent est mis sur une gouvernance démocratique qui mobilise la participation de ses membres, et accorde une place importante à leur formation. De plus, la particularité de son mode de gestion du capital (impartageabilité des réserves notamment) permet à la coopérative d’avoir une vision à long terme ; par ailleurs, la coopération qui existe entre les coopératives elles-mêmes, à travers des institutions de soutien locales, régionales ou nationales, renforce leur cohésion et leur impact. C’est donc leur conduite responsable et leur modèle démocratique, l’équité dans la redistribution des richesses créées, mais aussi leurs stratégies novatrices qui permettent aux coopératives de résister à la crise autrement que les entreprises actionnariales. Pour Félix Martin, Secrétaire général de la Confédération espagnole des coopératives de consommateurs et d’usagers Hispacoop, la présence d’associés, caractéristique de la coopérative, est un moyen de réduire les risques en créant une structure plus naturelle et plus solide. Ainsi, en plaçant leurs priorités dans la pérennité de leur activité ainsi que dans la conservation (voire la création) d’emplois, les coopératives font preuve d’une capacité innée à se régénérer et constituent un véritable exemple en termes de comportement novateur, flexible, inclusif et durable. Pour aller plus loin : ROELANTS, B., DOVGAN, D., EUM, H., TERRASI, E., The resilience of the cooperative model – How worker cooperatives and other worker-owned enterprises respond to the crisis and its consequences, CECOP-CICOPA Europe, June 2012, http://www.cecop.coop/IMG/pdf/report_cecop_2012_en_web.pdf Maj :29/03/2013
Auteur : ficemea Auteur : marc geneve |