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Fédération internationale des Ceméa
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>> Forum mondial de Dunkerque : 29 juin au 6 juillet 2003
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Education nouvelle et nouvelles technologies de la communication
Voici le texte introductif au travaux
I. Le Multimédia : uniformisation de la culture planétaire ou moyen puissant d’enrichir l’environnement des enfants et des jeunes ? La rapide uniformisation de la culture planétaire fait partie intégrante de la mondialisation. Comme l’écrivaient Richard BONET et John CAVANAGH dans le « Procès de la mondialisation » : « ...le fait que les maîtres les plus influents de la jeune génération soient les studios d’Hollywood et les grosses agences de publicité, met en fureur les participants d’une culture nationale en Amérique latine et dans certaines régions d’Asie. Mais en raison des tendances récentes relevées dans le monde entier - progrès des techniques, privatisations, déréglementation et invasion des médias électroniques par la sphère marchande - les parents et les enseignants ont de plus en plus de mal à rivaliser avec les réseaux médiatiques mondiaux pour capter l’attention des jeunes... ». Et pourtant : Comme l’écrit Serge LATOUCHE dans « Apprendre le multimédia » : « ... Le multimédia et les réseaux de télécommunication offrent aujourd’hui aux créateurs d’applications et aux enseignants des moyens très puissants pour enrichir l’environnement d’apprentissage des élèves, dans les contenus comme dans les possibilités d’échanges et de création... ». Ceci dit, à quelle condition ? « ... La vogue actuelle du multimédia et d’Internet ne doit pas faire oublier que la construction des connaissances individuelles exige d’autres moyens que la simple navigation libre dans une base d’information, fût-elle hypermédia, ou que l’échange de messages électroniques, fût-ce via un réseau planétaire. Il est normal que l’intuition des didacticiens joue en faveur des outils innovants, mais les vertus éducatives réelles de ces derniers doivent être recherchées au-delà des premières intuitions. Le crédit accordé un peu vite à la dérive ou au zapping par association d’idées sur Internet ou dans un cédérom fait courir le risque d’une certaine régression dans l’usage pédagogique des technologies... » « On sait que dans le futur proche le problème ne sera plus d’avoir accès à l’information mais plutôt de savoir où la trouver dans la masse éparse de données qui seront (et sont déjà) disponibles sur les réseaux de type Internet. Il s’agit donc également pour nous de donner les moyens à nos élèves de connaître et de manipuler les outils qui leur permettront de s’y retrouver. En créant des documents hypermédias, les élèves sont amenés à utiliser divers outils informatiques qui leur seront nécessaires dans leur vie d’adultes, tels que le traitement de texte, d’images, de son, les outils de création de documents hypermédias, etc. .. » « A une époque où l’éducation du citoyen est présentée comme un des enjeux de l’éducation, notre démarche nous paraît s’inscrire dans ce cadre : former des futurs citoyens avertis de l’intérêt, des enjeux et des dangers des évolutions technologiques de nos sociétés, former des adultes qui maîtrisent des outils incontournables et qui ne doivent surtout pas être réservés aux privilégiés. On pourrait ouvrir ici un paragraphe sur l’égalité des chances dans notre société. L’école se doit de donner à tous les mêmes moyens d’accès à l’information... » Jean-François MILLET et Christian TISSIER II. Pour une éducation aux moyens modernes de communication (position des CEMEA) Comme nous le disions à Turin, les nouvelles technologies de communication permettent le développement de moyens et de méthodes pédagogiques qui soutiennent l’action éducative des enseignants et peuvent contribuer à lutter contre l’hégémonie de la culture dominante. Tout dépend de l’usage qu’on en fait. Internet est un instrument fabuleux d’acquisitions de connaissances. Encore faut-il former les enseignants et les éducateurs à cet effet. « Encore faut-il réduire le fossé technologique qui sépare les pays du Nord des pays du Sud. Encore faut-il ne pas confondre information et formation et ne négliger ni le langage verbal ni le livre dont les apports restant essentiels. Encore faut-il prendre en compte le rapport du virtuel au réel et rappeler sans cesse l’importance du principe de réalité et de relations humaines authentiques. La maîtrise des langages de l’image, des moyens audio visuels de la télévision, de la vidéo et de la télématique revêt aujourd’hui une importance grandissante. Il est urgent de développer l’esprit critique des citoyens du Monde afin de leur donner les outils qui leurs permettent de résister aux manipulations médiatiques (développement des chauvinismes, exacerbation des tendances nationalistes, dont nous avons pu apprécier les sinistres résultats en Yougoslavie ou en Afrique centrale). N’oublions pas et Jacques DERIDA le rappelait à l’UNESCO, que la logique de l’internet est conduite sur un modèle de guerre - et Ettore GELPI nous le rappelait souvent - la guerre de l’information à usage militaire dans une stratégie de conquête utilisée prioritairement par ou pour le marché, pour le business. Face à cette pression considérable, reprenons la conclusion de Christian GAUTELIER dans un ouvrage collectif intitulé « Apprendre le multimédia », il s’agit : ± de mettre en place une véritable éducation aux médias, citoyenne et critique, permettant le développement de « consommation active » et de résistance à la marchandalisation de leur réception », ± « de redonner à tous ceux à qui se destinent ces multimédias, le pouvoir de produire du sens, de construire des savoirs et de choisir, sans illusion, ni utopies technicistes, mais avec une lucidité forgée dans un projet global d’éducation ». (fin de citation). Il nous appartient dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, d’utiliser les aspects positifs de la mondialisation pour atteindre nos objectifs éducatifs et d’agir pour en limiter les aspects négatifs. Comme nous l’avons réaffirmé à Brest : « L’enfant, le jeune... toute personne doit être maître de sa vie, en harmonie avec le monde qui l’entoure : la famille, les amis, le quartier... les autres régions... le monde... Il s’agit d’un choix éducatif humaniste, d’un choix de société qui s’oppose à celui qui vise à former des personnes dépendantes, soumises, exécutantes, aliénées. ». Sommes-nous d’accord avec cette problématique et ces prises de positions ? Dans quelles démarches dans nos différents pays ? Avec quels moyens ? Quels sont nos exigences en termes de choix pédagogiques et politiques ? A quelles conditions ces nouvelles technologies peuvent-elles contribuer à l’évolution de vos pratiques ? Claude VERCOUTERE
Le rapport d’atelier en téléchargement
(poids : 124264 - Format : PDF) Maj :12/06/2006
Auteur : ficemea |