>
Fédération internationale des Ceméa
|
|
|
>> Evénements - Events - Acontecimientos
>> Séminaire international d’Amiens - du 22 au 24 août 2005
"Quelles compétences, savoir-faire et savoirs pour une éducation à la citoyenneté et au développement durable ? "
Introduction : Notre travail se situe sur une ligne déjà dessinée. Il faut utiliser un vocabulaire précis. Donc, dans le titre de cet atelier, on pourrait avoir « quels comportements ? » ou « quelles compétences ? ». Mais dans les travaux effectués auparavant, il a été établi qu’il faut considérer les deux. Travailler sur des comportements, de toute façon, n’est pas la même chose que travailler sur des connaissances. Les compétences sont les résultants entre comportement et connaissance (Savoir-faire et Savoir). Si nous ne voulons pas rester dans des généralités, des grands discours, il faut que, dans le groupe, nous posions des questions sur des projets expérimentaux. Nous pensons que, pour arriver à faire un projet expérimental, on doit choisir la portée pédagogique qu’on met en avant. Il y a des connaissances qui sont secondaires et des concepts qui sont fondamentaux, qui sont à la base de la liberté d’exercer un choix. On parle donc des concepts structurants qui doivent être fixés par rapport à l’ECD et à l’EDD. Jean Philippe : on se pose la question sur la deuxième phrase, dans laquelle on ne pourrait pas substituer « compétence » à « comportement ». Andrea : traiter les connaissances structurantes comme si le passage de ces connaissances pouvait conduire automatiquement à des comportements, pouvait sembler non respectueux des libertés de choix des individus. Nous devrions plutôt travailler pour augmenter les connaissances qui peuvent amener à faire un choix (autonome et conscient) de comportement, qui pourrait être un acte de citoyenneté active ou non, un acte vers le développement durable ou non. J.P. : un certain nombre de connaissances nous donnent la possibilité d’être libre (moi et par rapport à l’autre). La globalisation des problèmes ne me permet plus, au niveau personnel, de me renfermer sur moi-même et de me déresponsabiliser par rapport aux comportements de la société et aux miens. C’est une liberté qui doit être un droit : avoir certaines connaissances structurantes qui nous permettent d’avoir un comportement actif dans une collectivité. J.P. : il ajoute que la partie de la définition de l’atelier qui met en relief les dimensions « humaine et sociale » est très importante. Jose : Donne la définition de Rio qui voit le développement durable comme quelque chose de différent du développement actuel, qui respecte plus l’homme Albert : ajoute que le but de notre travail ici est d’arriver quand même à voir ce qu’on peut faire concrètement, dans notre contexte d’action. J.P. : quelle situation mettre en place dans l’éducation nouvelle ? Quelles actions mettre en place qui développent des comportements ? Exemple : des activités en ville quand on conduit une activité en contexte urbain, le traitement des déchets n’est pas suffisant comme comportement vers un développement durable. Albert : en reprenant l’exemple du traitement des déchets dans une colonie de vacances, s’il n’est pas suffisant de s’arrêter au tri des déchets, que peut-on faire de plus ? Exercice pratique de propositions. (5 minutes) J. : je chercherais à suggérer des projets autour du problème des déchets. Informer et s’informer pourrait être l’un des sujets du travail de la colonie. En distinguant les âges, à cause des différents rythmes de travail. Ce travail a une phase qui peut être de donner des savoirs aux animateurs. Comme ça, on peut faire passer le message sur le savoir : qu’est-ce qu’un déchet ? A : Avant tout, je vérifierais si la ville dans laquelle se passe la colonie de vacances trie les déchets ou non. Si elle ne le fait pas, c’est inutile de le proposer dans la colonie. Je proposerais une visite dans le lieu de collecte des déchets de la ville, en faisant voir à l’enfant à quoi on contribue (en prévenant la famille avant). On pourrait aussi, si cette première proposition n’est pas possible, monter une simulation sur « le monde de l’après-demain » qui touchera différemment les enfants de 6 ans et ceux de 14 ans, et pourquoi pas les animateurs. Les projections des personnes sur le monde à venir seront alors différentes. Mama : il faut un soutien pédagogique aux animateurs. Une fois que l’équipe est préparée, transformer la traite des déchets dans un jeu avec, déjà, les déchets de la colonie de vacances. J’utiliserais tous les moyens pour le motiver : film ou autre. M. : on transforme les personnes (enfants et animateurs) dans une habitude qu’ils vont remmener à la maison. Il faut stimuler la curiosité des enfants, pour leur faire construire des actes et attitudes qui deviennent habituels. Yvette : poserait la question à l’équipe, en attendant une réponse qui probablement va pas être la même pour tout le monde. Elle poserait aussi la question : quoi trier ? pas tout forcément. L’attention doit être aussi portée sur le recyclage des noyaux de pêche et d’abricot parce qu’ils sont des outils pédagogiques, et aussi le papier peut être utilisé pour construire des choses. L’endroit dans lequel on fait la collecte doit se trouver dans un lieu facile d’accès. Même l’observation de ce qui arrive est importante, et l’équipe doit se voir pour échanger à ce sujet. L’aide (aux jeunes) à la reconnaissance des matériaux doit se faire. Trier pour trier ne sert pas beaucoup, s’il n’y a pas derrière un parcours de connaissances. Albert : s’il n’y a pas de ramassage collectif dans la ville, je ne le ferai pas dans la colonie. Il faut parler de projet. Un projet ne s’arrête pas à l’élimination des déchets de la colonie mais fait aussi la promotion de la citoyenneté et du développement durable. D’où vient l’idée ? Du directeur, des animateurs, peu importe, il doit être un projet de l’équipe. Il faut que ça ait du sens. Il faut se parler. Il faut introduire la dimension du temps et de l’espace (le temps très loin et l’espace qu’on ne voit pas). L’action d’aujourd’hui a des résultats dans le futur. La dimension d’un espace qui doit être considéré comme la planète n’est pas facile à traiter. Il doit être un projet de l’équipe pour joindre tous ces aspects : c’est un aspect qui concerne les savoirs qui permettent un choix (liberté à nouveau). Si dans la colonie de vacances il y a un planisphère, on peut utiliser cet outil pour introduire la dimension planétaire. Grâce à la présence de plusieurs origines ethniques dans les colonies de vacances il est tout à fait possible de rendre visible cette dimension mondiale. J. P. : Les éléments catastrophiques sont beaucoup utilisés par les media pour obliger à certains comportements. C’est important de réfléchir sur les contradictions de certains messages. Albert : il faut avoir un minimum de connaissances scientifiques pour soutenir un bon travail sur le sujet. Serge : « Je trie des déchets bien que personne ne me voie ». L’essentiel c’est de remplacer les habitudes négatives par des habitudes positives. Mais on ne peut pas le faire seulement par des règlements. J.P. : il faut investir sur la formation des gens et pas seulement à travers règlements et amendes. Mama : dans nos actions on cherche à construire des connaissances. Résumé de la journée 22 août (Albert) : Chaque action doit s’inscrire dans un projet et le projet doit être le projet du groupe. Le projet doit être inscrit dans la réalité de la collectivité et adapté au public (âge etc.). Les participants sont des acteurs responsables du projet. Projet qui mobilise les esprits sur le problème touché. Il faut tenir en compte de la complexité des propositions qui doivent inclure les dimensions de l’espace et du temps. A travers une approche d’analyse systémique, on valorise les liens entre les différents dimensions de la vie. En ce cas : dans les savoirs et les savoir-faire à diffuser, on se trouve face à l’interdépendance de toutes les dimensions. La dimension planétaire des problèmes est un élément à insérer dans la proposition qu’on peut faire. La question, c’est : « comment faire ? » Entre les plus importants éléments d’hier : le problème de la liberté et de l’influence de l’éducateur, la nécessité d’avoir des connaissances pour être libre, la création de situations qui permettent de construire des connaissances structurantes, qui permettent le choix d’un comportement et qui composent la compétence nécessaire à une EDD. Yvette : pour contribuer au développement des jeunes, il me paraît important de confronter les résultats d’une observation objective et non subjective. Il est important de permettre une vision critique des choses. J’aimerais que cela soit présent dans le rapport. Aussi me paraît intéressante la phrase d’hier sur la transformation des habitudes négatives en habitudes positives. Albert :... mais il faut compléter la phrase avec ... « en créant des situations qui mettent les individus dans la condition de choisir, avec conscience, un comportement positif à la place de ce qui va être reconnu comme négatif ». Serge : il faut faire attention au fait que les acteurs sont de deux types : l’apprenant et l’enseignant, les formés et les formateurs. J.P. : dans le concept de liberté, la solidarité vers l’autre est à la fois une raison pour et une limite à. La situation actuelle par rapport à la citoyenneté est un problème de l’individu qui ne l’exerce pas en manquant vers les autres aussi. Pour ce qui concerne la liberté, je voudrais ajouter que s’il n’y a pas de tri des déchets dans la ville, il faut s’activer auprès d’elle pour qu’il soit créé, contribuant ainsi au progrès de toute la collectivité. Albert : la solidarité, c’est un élément fondamental, une valeur fondamentale. Andrea : ...on pourrait ajouter qu’elle est un sentiment structurant ? Yvette : ça fait partie de la dimension humaine et sociale.... Albert : le mot « valeur » reprend tout. Les valeurs peuvent être influencées par les connaissances mais elles vont naître bien avant, à partir du vécu et de l’affectif. Albert : les enfants ont besoin d’un exemple d’identification et souvent, ils prennent l’enseignant avec ses comportements au-delà des connaissances qu’il transmet. Mama : l’analyse dont on parlait avant dit que la culture en sens large est un ensemble d’interactions qui ne sont pas fixes et, donc, même les connaissances peuvent nous influencer. Albert : dans les pratiques valorisées actuellement, la valeur de solidarité n’est pas dominante... Jose : Il faut évoquer les dimensions polysynchronique et monosynchronique d’une façon de vivre, et donc la manière qu’on utilise pour travailler. Cela pourrait être que, par exemple, en Allemagne comme en Russie, les indications générales qu’on a données ici pourraient être insuffisantes si on veut partir du particulier des principes généraux. Serge : souligne le fait qu’en Russie, par exemple, la confrontation arrive par le partage d’un texte scientifique sur lequel les autres s’expriment. La méthode utilisée ici est différente : il va chercher à l’adapter chez lui. Jose : veut savoir si dans des cultures organisationnelles comme celles représentées ici, il serait possible ou non qu’on en arrive au stade auquel on est arrivé après 3 heures de travail. Le travail effectué ici est-il suffisamment pratique pour eux ? Albert : sur le plan de la démocratie, on n’a pas parlé du vote et de la majorité, mais on a parlé du rôle des acteurs du projet, qui doivent être dans les conditions d’être responsable et donc on a déjà évoqué le sujet. La prise de conscience des différentes dimensions du problème, il faut donner des connaissances, des informations qui nous rendent libres. J.P. : Il faut conceptualiser les choses sans jamais oublier de faire les choses. Les principes qu’on arrive à énoncer donnent du sens aux actions du quotidien. Vivre et non pas subir la ville, par exemple, implique des actions pratiques. Albert : on refuse les attitudes dogmatiques mais on ne peut pas nier les influences qu’on reçoit, et aussi celles qu’on exerce sur les autres. M. : on doit donc laisser la liberté aux autres de choisir, même la liberté de faire le mauvais choix. Mama : est-on sûr que les personnes qu’on a en face aient toutes les informations pour faire un choix ? Albert, J.P., Andrea : dans les actions qu’on mène, on fait des choix qui causent des influences et qui doivent toujours être expliqués et partagés
Télécharger le texte
(poids : 74900 - Format : PDF)
Présentation de l’atelier
(poids : 43257 - Format : PDF) Maj :26/06/2006
Auteur : ficemea |