Suivre les plans de notre production, bâtir, aménager et entretenir. Et encore, partager nos ouvrages et entamer de nouvelles œuvres  !

Durant l’année 2018, la FICEMEA a suivi le plan de construction des actions tracé par notre Agora, rassemblée en décembre 2017. Entre autres, notre Fédération Internationale a eu la chance de pouvoir réunir les membres de ses organisations lors des quatre rencontres régionales qui ont eu lieu d’août à novembre derniers, du Cameroun à l’Uruguay, des Seychelles à la France.

Sur ces chantiers de l’Éducation Nouvelle, nombre de matériaux ont été rassemblés et assemblés : des matériaux très nobles constitués de valeurs, de méthodes et de réalisations éducatives nourries par l’Éducation Nouvelle ; organisés sur la base de réflexions partagées et mises en débat, critiquées et revues ; enrichis de nos créativités diversifiées, de nos apports culturels et de nos angles de vue singuliers.

Ce sont ces matériaux qu’il nous faut continuer à rassembler, à échanger et à assembler au sein de la FICEMEA. Ce sont ces réalisations que nous devons faire advenir en prenant avec bonheur la mesure de l’importance de notre réseau international et de sa capacité à susciter de la reconnaissance entre nous mais aussi de la solidarité avec ceux qui veulent et voudront nous emboîter nos pas, avec ceux avec qui nous pouvons faire alliance pour contribuer pleinement à la construction d’un monde meilleur.

Ainsi avons-nous travaillé à mieux définir notre Fédération, les enjeux et les objectifs que ses membres veulent poursuivre à travers elle. En 2019, la recherche-action qui a été produite en 2017-2018, le chantier des définitions communes de mots que nous utilisons pour nommer la réalité sur laquelle nous travaillons selon les principes de l’Éducation Nouvelle, doivent être renforcés notamment par les contributions qui ont été proposées dans chaque rencontre régionale. Ceci servira le renforcement conscient des orientations partagées dans notre organisation.

.eLes projets de mobilité, préparés lors des rencontres régionales peuvent être mis en place et déployer leurs effets pour les militant.e.s de nos associations, pour les animateurs.trices, les éducateurs.trices et les groupes de population avec lesquels nous développons projets et actions ; ils vont renforcer l’échange d’expériences et des processus de co-construction d’actions pour produire du savoir pédagogique, de l’action empreinte des enjeux démocratiques que nous rêvons et que nous arrivons à mettre en œuvre.

L’action de plaidoyer de la FICEMEA contre la marchandisation de l’éducation va se poursuivre. Et le récent rapport d’OXFAM International1 « Services publics ou fortunes privées ? » nous engage, s’il le fallait, à renforcer cette action menée avec nos partenaires. Il plaide pour que les prélèvements fiscaux soient réalisés sur toute production de richesse et notamment pour que les sociétés multinationales qui échappent de plus en plus à l’impôt paye leur contribution ; de telle sorte, les états pourront réaliser leur rôle de redistribution des richesses notamment via l’organisation de services publics d’enseignement. A ce propos, je cite volonté une « extrapolation » impressionnante des données qu’OXFAM a recueillies :

« Une augmentation de seulement 0.5% de l’impôt sur la fortune des 1% les plus riches permettrait de collecter plus d’argent que le budget nécessaire pour scolariser 262 millions d’enfants non scolarisés et pour proposer des soins de santé permettant de sauver la vie de 3.3 millions de personnes »1.

Car les services publics doivent l’emporter sur les fortunes privées et les états doivent apporter leur soutien aux services publics et non aux fortunes privées (citer exactement)

La FICEMEA continuera à proclamer le principe fondamental de l’égalité entre les femmes et les hommes et à trouver des formes d’action pour le concrétiser. Le travail sur les images et les modèles proposés dans les différentes langues pratiquées par nos membres organisera sans doute une contribution importante en la matière pour pointer « les mots pour le dire2 » ou ne plus reproduire les inégalités par le langage verbal, apprécier comment les mots content et font compter la part des femmes.

Toute cette activité est assurée sous la houlette de notre déléguée permanente, Sonia Chebbi avec, en 2018, le concours de Karini Lefort qui a terminé sa mission à la FICEMEA en fin d’année 2018. Leur travail est encadré par nos instances, le conseil d’administration qui s’est réunion à deux reprises en 2018 et par le comité exécutif. Je veux saluer ici l’implication de tous.tes ces ami.e.s et les remercier vivement, eux.elles et leurs organisations pour le soutien accordé à notre Fédération et pour leur volonté tenace.

Ils.elles devront faire preuve de pugnacité puisqu’ils.elles sont en devoir aujourd’hui de trouver comment stabiliser financièrement notre Fédération au terme des deux prochaines années. Car notre FICEMEA doit renforcer ses bases et les rendre pérennes. Pour y arriver, elle a besoin du soutien de toutes les associations membres.

Si le monde à changer est toujours aussi violent et fort de bastions liés non au développement de l’humain mais à celui-des moyens financiers de quelques-uns, si nos capacités de résistance sont grandes, c’est à la production d’une force de réactivité et de changement que nous sommes sans cesse appelés ; plus encore en ces temps-ci, nous ne pouvons défaillir car nous vivons une époque cruciale, une époque que nous voulons faire basculer vers un monde meilleur.

La demande de mieux est forte : qu’elle se matérialise dans des migrations souvent périlleuses et qui dénotent d’énormes espoirs, dans des résistances à des régimes où les chefs autoritaires passent au premier plan ou dans des volontés collectives de stabiliser des systèmes démocratiques, dans des actes pour participer de manière créative et démocratique à la construction et aux incessants et nécessaires aménagements de nos sociétés en vue de rendre heureux chaque individu.

Puisions-nous continuer, en 2019 à nous rencontrer et à œuvrer ensemble.

Puissions-nous continuer à reconnaître nos similitudes et à partager nos valeurs pour les activer dans les sociétés à la construction desquelles nous souhaitons que chaque citoyen, chaque citoyenne ait une part active et reconnue..

Yvette Lecomte,

Présidente de la FICEMEA

1 Ibidem, p. 8

2 Référence au titre du roman de Marie Cardinal, Paris, Grasset, 1976

1 Voir https://oxfamilibrary.openrepository.com/bitstream/handle/10546/620599/bp-public-good-or-private-wealth-210119-fr.pdf, 21 janvier2019

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