Accès, égalité et non-discrimination En Tunisie, l’égalité des chances en éducation est devenue un mythe. Un fossé, de plus en plus large et profond, se creuse entre les élèves et étudiant(e)s des régions et familles défavorisées et ceux/celles des plus aisées.
Les inégalités se cumulent et se renforcent au cours du cursus d’enseignement: bien évidents au niveau préscolaire, assez limités à l’école primaire, les clivages explosent à partir du collège. C’est généralement à ce niveau de la scolarité que les élèves les plus défavorisé(e)s, n’arrivent pas a acquérir les compétences nécessaires pour accéder au lycée et a fortiori à l’université.
Le 8 novembre 2019, le Parti de la gauche européenne inaugurait son Forum de Bruxelles. Le programme du Forum faisait pour la première fois une place à la question de la culture, via une session intitulée « Culture émancipatrice ou culture de marché ? ». La session était modérée par Jean-Pierre Michiels. La députée anglaise travailliste Julie Ward et Jean Blairon avaient été invités à réaliser un exposé d’une quinzaine de minutes pour lancer les débats.
Le texte qui suit développe l’intervention de Jean Blairon
« Ce guide s’adresse aux organismes et aux groupes qui se consacrent à l’éducation populaire autonome. Il présente brièvement la crise climatique et les enjeux sociaux qui s’y rattachent. Il propose également une série d’activités d’éducation populaire. À vous de choisir le contenu que vous voulez partager avec les gens qui fréquentent votre organisme et d’adapter au besoin les activités que vous souhaitez animer.
Objectifs de cet atelier :
Mieux
comprendre la crise du climat
Mieux cerner
les causes de cette crise
Mieux
comprendre les injustices qui y sont reliées
Réfléchir à
des pistes de solutions »
Pour consulter ou télécharger le guide, cliquer sur l’image
Le 19 novembre, le documentaire En Deuda con Todas, une coproduction de l’ACPP et de l’Association galicienne de communication pour le changement social (AGARESO), a été présenté en première à El Sal-vador. Des jeunes filles violées forcées de devenir mères à l’âge de 10 ans, des adolescentes qui se suicident pour éviter d’être confrontées à une maternité non désirée, des femmes dont la grossesse met en danger leur santé et même leur vie, les mères qui perdent leur bébé involontairement après un accouchement hors hôpital ou toute sorte d’urgence obstétrique et qui sont conduites au poste de police avant même d’être soignées médicalement, et finalement condamnées à des peines allant jusqu’à 30 ans de prison.
Dans
Deuda con Todas, récit à travers les voix de ses protagonistes, les
conséquences tragiques pour la vie des femmes salvadoriennes de la
criminalisation totale de l’avortement qui a été introduite dans ce
pays d’Amérique centrale à la fin des années 1990, ainsi que la
lutte que mène le mouvement féministe dans le pays pour inverser la
situation. D’autres pays ont une législation similaire, mais aucune
n’est aussi sévère pour les femmes que le Salvador, en particulier
les très jeunes femmes aux ressources limitées.
Entre
2000 et 2014, 250 femmes ont été signalées et 49 ont été
condamnées pour avortement ou homicide aggravé après avoir perdu
leur bébé en couches ou dans la période post-partum immédiate.
Plus de la moitié de ces femmes avaient entre 18 et 25 ans et ne
recevaient aucun salaire ou revenu, et dans 74 % des cas, les pères
des enfants n’assumaient aucune responsabilité. Les plaintes
proviennent des services d’urgence ou des hôpitaux publics, qui
refusent parfois de traiter les femmes qui arrivent après une
urgence obstétrique.
Dans
« Deuda con Todas » on traite de cette situation de
violation des droits sexuels et reproductifs des femmes
salvadoriennes, où l’on nous présente les histoires de femmes qui
ont subi la dureté du système judiciaire après que les médias et
la société civile nous aient accompagnés dans cette première
présentation. En Galice, le documentaire sera diffusé le 16
décembre dans la salle de la coopérative NUMAX à Saint-Jacques de
Compostelle.
ACPP continuera à travailler avec ses partenaires locaux pour la dépénalisation de l’avortement au Salvador et pour promouvoir le respect du droit des femmes à décider de leur corps. Elles ont été injustement condamnées. Ces témoignages, ajoutés aux informations fournies par les dirigeants des mouvements et collectifs confessionnels et les spécialistes, nous obligent à réfléchir sur la tragédie de l’incapacité des femmes à décider de leur propre corps. Lors de sa première à San Salvador, diverses organisations qui ont rendu possible la réalisation de ce document audiovisuel ont parlé de la réalité des violations des droits des femmes salvadoriennes. Environ 180 personnes appartenant à différentes organisations sociales, mouvements et collectifs féministes,
En Deuda con Todas, una historia sobre la penalización del aborto en el Salvador
El pasado 19 de noviembre se estrenó en el Sal-vador el documental En Deuda con Todas, una coproducción de ACPP y la Asociación Galega de Comunicación para el Cambio Social (AGARESO), que trata de las consecuencias que tiene en la vida de las mujeres salvadoreñas la penalización total del aborto vigente en el país centroamericano.El aborto es totalmente ilegal en el Salvador, en todas las circuns-tancias. Niñas violadas obligadas a ser madres con 10 años, ado-lescentes que se suicidan para evitar afrontar la maternidad no deseada, mujeres con embara-zos que ponen en riesgo su sa-lud e incluso su vida, o madres que pierden a sus bebés de for-ma involuntaria tras un parto extra-hospitalario o cualquier tipo de emergen-cia obstétrica y que son trasladadas a comisaría antes incluso de ser atendidas médicamente, para finalmente ser condenadas hasta 30 años de prisión. En Deuda con Todas relata, a través de las voces de sus protagonistas, las trágicas consecuencias que supone para la vida de las mujeres salvadoreñas la penalización total del aborto que se instauró en el país centroameri-cano a finales de los años noventa, así como la lucha que está llevando a cabo el movimiento feminista en el país para revertir la situación.Otros países cuentan con legisla-ciones similares, pero ninguno se ensaña con las mujeres como El Salvador, especialmente con las mujeres muy jóvenes y con escasos recursos. Entre 2000 y 2014, 250 mujeres han sido de-nunciadas y 49 han sido conde-nadas por aborto o por homici-dio agravado, tras perder a sus bebés en el parto o en el mo-mento inmediatamente poste-rior al parto. Más de la mitad de estas mujeres tenía entre 18 y 25 años y no reci-bía ningún tipo de salario o ingresos económi-cos, y en un 74% de los casos los padres de las criaturas no asumían ningún tipo de responsabi-lidad. Las denuncias llegan desde los servicios de emergencia o los hospitales públicos, que en ocasiones rehúsan atender a las mujeres que llegan tras sufrir una emergencia obstétrica. En Deuda con Todasversa sobre esta situación de vulneración de los derechos sexuales y re-productivos de las mujeres salvadoreñas, donde se nos presentan los relatos de mujeres que han sufrido la dureza del sistema judicial tras haber medios de comunicación y sociedad civil nos acompañaron en esta primera presentación. En Galicia, el documental se estrenará el próximo 16 de diciembre en la sala de la cooperativa NUMAX en Santiago de Compostela.Desde ACPP seguiremos trabajando con nues-tras contrapartes locales, por la despenalización del aborto en El Salvador y promocionando el respeto del derecho de las mujeres de decidir sobre sus cuerpos. Porque ellas paren, ellas de-ciden. sido injustamente condenadas. Estos testimo-nios, sumado a la información brindada por par-te de lideresas de movimientos y colectivos fe-ministas y especialistas, nos obligan a reflexio-nar sobre la tragedia que supone para las muje-res no poder decidir sobre su propio cuerpo.Durante su estreno en San Salvador, diversas organizaciones que hicieron posible esta pieza audiovisual hablaron sobre la realidad de las mujeres salvadoreñas en cuanto a la vulnera-ción de sus derechos. Alrededor de 180 perso-nas pertenecientes a diferentes organizaciones sociales, movimientos, colectivos feministas,
Le 14 février 2020 s’est tenu à Paris dans les locaux de Solidarité Laïque, la première réunion formelle du Réseau de Recherche Francophone sur la Privatisation de l’Education (ReFPE).
Venus de plusieurs pays, il s’est agi pour ces chercheurs de
s’entretenir sur la problématique de la privatisation de l’éducation et
élaborer leur agenda de recherche en la matière.
Après s’être imprégnés des enjeux de la problématique de la privatisation
et marchandisation de l’éducation dans l’espace francophone lors de la
journée d’échanges du 13 février, organisée par la Coalition Education
de France sur la question, les chercheurs ont discuté sur l’état de la
recherche en France avant de procéder à l’identification des recherches
existantes et celles en cours. Ainsi, l’on note que plusieurs études
effectuées ont abordé quelques questions telles la privatisation et
marchandisation de l’éducation arabo islamique en complicité avec la
mendicité au Sénégal, les conséquences de la privatisation sur les
enseignants en Afrique subsaharienne, l’évolution de l’école privée dans
le primaire au Burkina Faso, etc. Quant aux recherches en cours, la
question de la privatisation et qualité de la formation dans
l’enseignement confessionnel en Côte d’Ivoire, la demande d’éducation
des familles et l’offre éducative au Sénégal et d’autres thématiques ont
été soulignées.
Quelles thématiques prioritaires identifiées ?
Des échanges des chercheurs il semble
important de procéder d’abord à une cartographie des écoles privées, un
état de de la privatisation de l’éducation dans tous les niveaux
d’enseignement, c’est à dire du préscolaire au supérieur. Ceci semble
nécessaire avant de mener des études spécifiques prenant en compte des
facteurs tels que l’extrémisme, le genre, les inégalités spatiales, les
plans nationaux, les mesures de régulation, etc. C’est pourquoi ils se
sont un délai à l’issue de la réunion pour la rédaction de termes d’une
étude sur l’état des lieux de la privatisation de l’éducation dans les
pays de la Côte d’ivoire, Maroc, Niger, Sénégal, Togo. Une autre
rencontre sera programmée à l’issue de ces termes de référence pour
l’élaboration des outils relatifs à cette étude.
En rappel, dans le courant 2019, le
Réseau Francophone contre la marchandisation de l’éducation a en
collaboration avec l’Université de Genève, mis en place le ReFPE.
L’objectif de cette initiative est de stimuler la recherche sur cette
question dans des pays francophones où il y a peu d’informations et
d’études disponibles afin de mieux comprendre le phénomène et son
étendue dans l’espace francophone et développer des outils de plaidoyer
ou de protection de droits adaptés qui y répondent. Le ReFPE compte à ce
jour 31 chercheurs issus de 13 pays.
Par ailleurs, avec pour partenaire le
Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’équipe de Recherche
en Dimensions Internationales de l’Education (ERDIE) de l’Université de
Genève, par l’intermédiaire de Thibaut Lauwerier, coordonne les
activités de ce groupe, en étroite collaboration avec le Réseau
Francophone contre la marchandisation de l’éducation, et notamment la
Global Initiative for Economic, Social and Cultural Rights et
l’Initiative pour le Droit à l’Education.
Depuis le mouvement de refondation qu’elle a entamé au début des années 2010, la Ficeméa a organisé trois assemblées générales de ses membres : en 2014, 2017 et récemment, à Liège(Belgique), du 11 au 13 février 2020. Ces réunions n’ont rien de rencontres protocolaires. Il y a d’abord les retrouvailles qui engendrent et nourrissent des échanges chaleureux entre les membres pendant toute la durée de l’assemblée. Cette ambiance donne le ton des moments de travail intense et constructif dans lesquels chaque membre est impliqué.e.
Je veux souligner qu’il n’est vraiment pas anodin de se retrouver dans un temps limité pour échanger de cette manière profonde, osant le doute et la critique comme mode d’approche partagée et cultivant la créativité de chacun .e : car il s’agit d’avancer ensemble, de trouver des solutions afin que vive ce mouvement rassembleur, et qu’il vive bien ! Nos méthodes, les valeurs qui les fondent ne sont pas étrangères à cela bien sûr. Mais chaque fois, il m’apparaît que nous ne nous étonnons pas assez de la force que nous dégageons, de l’intimité de nos relations c’est-à-dire de leur valeur intérieure profonde; que nous ne mettons pas assez en évidence ce qui a priori reste caché sous les apparences et qui gagnerait être révélé bien davantage.
Hicter M., « Démocratie culturelle ou démocratisation culturelle » (texte pour l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, Athènes, Mars 1976 in Pour une démocratie culturelle. Bruxelles, Ministère de la Communauté française et Fondation Marcel Hicter pour la démocratie culturelle, 1980, p. 337. Les nouvelles formes de gouvernance que l’assemblée générale a décidé d’expérimenter pour les années à venir et que nous devons préciser par nos essais pragmatiques d’ici à notre prochaine assemblée générale prévue en 2021 sont réellement une belle opportunité pour définir et mettre en œuvre une nouvelle manière d’agir ensemble. Celle-ci tient compte des spécificités dans le fait d’aborder l’éducation populaire en fonction des réalités culturelles, sociales, politiques et économiques de chacune de nos organisations, réparties dans différentes zones géographiques du monde. Et ce travail permet aussi de continuer à bâtir, dans un incessant et vivifiant mouvement d’adaptation à la réalité, une fédération dont les bases sont humanistes, internationalistes et, rappelons-le, pacifistes.
L’assemblée
générale a confirmé les objets sur lesquels fédérer nos
activités, nos observations et nos recherches pédagogiques, nos
résultats, nos moyens d’agir pour transformer la réalité :
en
continuant notre vaste action contre la marchandisation
de l’éducation,
Les membres de la Ficeméa s’engagent à poursuivre et développer le plan de travail élaboré en novembre 2014 et en décembre 2017.
Notre
détermination à enrayer les processus de marchandisation de
l’éducation porte ses fruits. Nous sommes entendus et relayés
avec l’appui de nos partenaires de ce réseau francophone que nous
avons contribué à mettre sur pied. L’action est suivie de près
par les militants des Amis
du Belvédère
(Tunisie) et chaque organisation se renforcera en contribuant et au
plaidoyer et à cette lutte, en agissant au niveau national et en se
fédérant au niveau international.
En
poursuivant l’élaboration de réponses concrètes pour une
utilisation des technologies numériques qui brise l’asservissement
économique et surtout l’asservissement de nos pensées auxquels
veulent nous réduire les GAFAM.
Et
en développant la démocratie
culturelle par tous les moyens dont nous disposons.
Notre vocation de mouvement d’éducation populaire nous arc-boute sur l’une des propositions-piliers de Marcel HICTER, président de la Ficeméa de 1971 à 1979. Entre autres, il évoquait la démocratie culturelle en ces termes :
« La démocratie culturelle (…) affirme la pratique responsable à la fois des individus et des groupes dans la cohérence de la société globale par la solidarité des individus et des groupes. Cette société-là est alors une association d‘hommes libres luttant pour des objectifs communs dans la diversité de leurs convictions. La démocratie culturelle repose sur le principe que l’individu, dans l’action solidaire doit pouvoir développer en toute liberté l’ensemble de ses potentialités. Elle affirme pour tous les hommes des droits égaux et tend à créer pour chacun les conditions matérielles et spirituelles de l’exercice de ses droits ; elle vise à réaliser l’équilibre entre l’épanouissement individuel dans la liberté et la conscience active de la liaison de l’individu à sa communauté et à l’humanité toute entière. Il en résulte que la culture est action permanente de ’homme pour améliorer sa nature et son milieu et mise en commun des résultats de cette action.
(…)
Cela veut dire que cette société démocratique exige que chaque citoyen soit éduqué à la théorie et à la pratique de la démocratie. Cette éducation est une composante essentielle de la politique culturelle générale qui, dans une société en évolution permanente, part naturellement du principe général d’une éducation, elle aussi permanente et qui se concrétise par l’organisation d’un processus de formation intégrée, scolaire et extrascolaire, pour tous les individus de tous les groupes sociaux et de tous les âges1 ».
C’est un vaste programme certes et c’est un excellent programme cadre pour l’action des membres de notre Ficeméa !
Yvette Lecomte
Présidente de la Ficeméa
1
Hicter M., « Démocratie culturelle ou
démocratisation culturelle » (texte pour l’Assemblée
Parlementaire du Conseil de l’Europe, Athènes, Mars 1976 in Pour
une démocratie culturelle. Bruxelles,
Ministère de la Communauté française et Fondation Marcel Hicter
pour la démocratie culturelle, 1980, p. 337.
Extrait de l’article de François Simon – VEN 577« Toujours nouvelle l’éducation, oui mais pour qui ? »
Ce
combat qu’il nous faut mener avec opiniâtreté contre la
marchandisation des savoirs, qui avalise
et consolide l’injustice en
disant l’estomper est un
autre de nos chantiers en cours, un
combat pour freiner la
puissance de l’argent (qui
souvent aspire la raison
d’être) dans le domaine de
l’éducation et défendre
le primat du sens.
Comment
y faire face, c’est la question à laquelle Morgane Peroche
(déléguée permanente de
la FICEMEA), Luc Carton 1et
Yannick Mével (CRAP Cahiers Pédagogiques) se sont efforcé·e·s
de répondre, lors d’une table ronde.
Force est de constater que l’éducation est devenue au fil des années une marchandise comme les autres dans le droit international où l’essor du secteur privé, soutenu par le droit international, s’est substitué au rôle de l’État. En Afrique de l’Est les ONG sont parvenues à fait plier l’État.L’éducation a été pensée et ce depuis Lisbonne en 2000 (conseil européen sur la connaissance) comme un facteur lambda de la croissance économique, ce qui a accru s’il en était besoin la légitimité mercantile de l’accès aux savoirs. Et pourtant Idriss J Aberkane2 qui a travaillé sur l’économie de la connaissance affirme que c’est un bien immatériel qu’on ne peut mesurer.En 2014, la FICEMEA s’est positionné sur 6 points :1/Réaffirmation des textes internationaux,2/Lutter contre désengagement états et soutenir les services publics pour la gratuité de l’ enseignement, 3/Rôle régulateur de l’État (justice sociale), 4/Reconnaissance de la société civile, 5/Place des différents acteurs éducatifs (présence des différents éducateurs et éducatrices : parents, enseignant.es, animateurs et animatrices…), 6/Émancipation des personnes et pratiques collectives. Points auxquels viennent s’ajouter en Octobre 2019 une lettre à la Banque Mondiale.
La
FICEMEA, c’est
aussi
l’Appel Francophone contre la marchandisation de l’Éducation en
2017 à Dakar (création du réseau francophone contre la
marchandisation de l’éducation : 6 organisations). Depuis,
de nombreuses actions de plaidoyers ont été menées notamment la
rédaction des Principes
d’Abidjan3
qui disent bien le droit à l’éducation et mettent en avant et la
primauté de l’enseignement public et la régulation de la
privatisation de l’enseignement.
Le capitalisme informationnel tend à vider notre cerveau de son temps disponible pour le remplir de contenus monnayables. On a désincorporé la culture de la socio-économie. Le monde n’est pas présentable. Il est en pleine crise de représentation et truffé de séismes sociaux. Le savoir est démonopolisé et si les enfants le savent, les enseignant·e·s eux·elles pas forcément et c’est là que le bât blesse. Il y a ce gouffre creusé entre les tenants de la connaissance et qui la veulent indiscutable, chargés de la faire passer à des aboutissants, les élèves, qui la discutent déjà avant de la recevoir et c’est cette règle du jeu (la remise en cause est permanente : eh oui la terre est plate, et je vais vous le prouver) qui labellise aujourd’hui un savoir. La vérité est une théorie comme une autre (et c’est difficile à avaler). Il y a là une alchimie impossible à obtenir, des correspondances ratées à chaque fois.
À
l’hypermarché du savoir,
on trouve de tout, c’est bien achalandé et l’alternatif a la
cote sur les étals ;
dans l’éducation le secteur marchand ne vend pas des carottes mais
de la connaissance « et regardez msieurs-dames cette belle
pièce de mathématique toute fraîche, cette tranche d’histoire
jamais révélée. ».
La concurrence joue à plein. Mais il y a des constantes
dans chaque tendance. Tout d’abord une critique très forte de
l’école telle qu’elle existe, des finalités très claires et
affirmées d’un engagement affiché, une promesse d’efficacité
et enfin la promotion de choix individuels (à noter que personne ne
le revendique et tout au plus certains le minimisent). L’économie
de la connaissance est dangereuse , elle a pour but d’augmenter
le profit.
il
y a prolifération, déferlante, ce qui peut conduire à une certaine
confusion et à un amalgame qui peut s’avérer néfaste aux
mouvements qui développent des projets d’éducation nouvelle.
Chacun·e
s’octroie et s’approprie
des méthodes dites
innovantes (alors qu’elles ont déjà
fait leurs preuves dans
maintes situations d’éducation), mal comprises et souvent
utilisées à contresens. L’empowerment, imposture
colonisatrice et pilleuse de méthodes établies qu’elle a
fait siennes frauduleusement,
est passé par là.
Au
milieu de cette jungle des savoirs consommables (innombrables et de
plus en plus dématérialisés), qu’en est-il des propositions
d’éducation nouvelle, noyées dans un maelström
où grouille tout et son contraire ? Qu’en est-il
de l’actualité de la démocratie culturelle (fleurie en Belgique
surtout) ? Et du projet (défendu par Marcel Hicter4)
de rendre la société plus consciente d’elle-même ? Après
le burn-out, le bore out, le brown-out menace.
Mais nous ne sommes pas
encore out,
knock-out !
Plus que jamais
et c’est une urgence, l’enseignement est appelé à devenir un
métier coopératif, se rapprochant de l’éducation nouvelle et de
la pédagogie institutionnelle. C’est un défi à relever dont nous
ne pouvons nous désintéresser. Qu’est-ce qui empêche les
enseignants à payer les élèves en fausse monnaie, en monnaie de
singe ? Personne ne les empêche de libérer leurs liens, mais
pour cela il y a besoin d’un raz de marée collectif et unanime si
on veut tsunamier l’anémie
des pouvoirs.
Marcel Gauchet5
disait dans « le débat » : « l’école est
aujourd’hui à l’école d’elle-même », il faut
absolument réfléchir à la signification du métier d’enseignant·e
et ça nécessite un travail sur la connaissance. l’école ne doit
pas, ne doit plus rester seule. J’ai souffert (dit Yannick Mevel)
de voir deux dissociations s’opérer, celle de l’éducation
nationale et de l’éducation populaire puis celle de cette dernière
et de la culture. Approfondir la démocratie est un projet capital.
La pédagogie est un moyen d’y parvenir.
La différence
entre les pédagogues et les marchands c’est que les premiers
assument leur déséquilibre et refusent de tenir une quincaillerie
aux rayons remplis d’outils clés en main.
Mais on est
souvent coincés : pour exister et développer des projets
d’éducation nouvelle, on est contraints de passer par des appels
d’offre, de se frotter à la concurrence avec le secteur marchand
et de rentrer dans le moule astreignant du mercantilisme.
Et c’est rarement la
pédagogie qui l’emporte au
monopoly éducatif de
l’économie capitaliste !
Et il y a des
dérives perverses même au sein de démarches volontaristes et
louables : panneaux publicitaires qui promeuvent les
institutions qui intègrent les jeunes en mal de moyens financiers
(Wisconsin), accès gratuit à la fac mais cours privés au sein du
secteur public (Mozambique).
Le
mot marchandisation nous entraîne dans un dédale, un labyrinthe de
notions dont nous n’avons pas l’habitude et qui peuvent nous
perdre, notre fil d’Ariane étant la pédagogie. Les politiques
publiques prennent très mal la mesure de la situation mais il est
rassurant de penser que l’état ne peut s’en sortir sans
l’éducation populaire et le monde associatif, rassurant comme il
est inquiétant qu’il y
reste sourd et aveugle et ne
veuille le reconnaître.
Un exemple qui
prouve qu’en Europe et même entre deux pays proches il y a un
héritage qui fait la différence. En Belgique nous sommes les
héritiers d’une culture municipale ce qui conduit les pouvoirs
publics à accorder le plus gros budget de la culture à l’éducation
populaire et en France étant les héritiers d’une culture d’état,
peanuts pour le monde de la gentille éducpop.
Nous vivons dans
une société salariale et passons notre temps à fabriquer des
services. Le salariat suppose de remettre sa force de travail à
quelqu’un qui en dispose, la véritable éducation n’a pas de
sens dans ce système. Il faut faire bouger le salariat, il faut à
tout prix sortir de cette théorie où c’est la propriété qui
détermine le pouvoir.
Il
faut se méfier comme de la peste du glissement de terminologie :
passer d’économie sociale
à social business est lourd de sens. Et
c’est ce qui est suspendu comme une épée de Damoclès au-dessus
des projets politiques. Sachons-nous
en prévenir.
François
Simon
1
Luc Carton, philosophe,
vice-président de l’Observatoire de la diversité et des droits
culturels de Fribourg (Suisse), chercheur associé auprès de
l’Association Marcel Hicter pour la démocratie culturelle
(Bruxelles)
2
Le
problème
de cette
personne
c’est qu’elle
instrumentalise complètement
la notion d’éducation. Oui
il affirme que la connaissance est un bien immatériel, que l’on
ne peut mesurer et que l’on peut accumuler sans limites sauf que
pour lui l’accumulation de connaissances doit pouvoir permettre
aux individus et donc aux nations de s’enrichir davantage. En
gros, pour lui, il ne faudrait pas mesurer un taux de croissance
économique par le pétrole (bien matériel) mais par l’accumulation
de connaissances. Plus une nation accumule de la connaissance, plus
elle est compétitive. Nous sommes donc toujours dans une logique
libérale de croissance économique et augmentation des richesses.
Les propos de cet homme sont très dangereux, puisqu’il utilise
les termes d’« éducation active » et
d’« émancipation »….
mais dans une démarche de pure accumulation des richesses. Nous
ne pouvons bien évidemment partager ce point de vue.
3Texte publié en mars 2019 sur les obligations des États en matière de droits de l’Homme de fournir un enseignement public et de réglementer la participation du secteur privé dans l’éducation .
4 Homme politique et écrivain wallon, président de la FICEMEA de 1970 à 1979
Projet : «Pérennisation des acquis pour l’amélioration de la nutrition infantile dans 4 communes du Sud Bénin»
Bien que le Bénin ne soit pas enclin à l’insécurité alimentaire, les statistiques qu’il présente en termes de malnutrition ne sont pas à négliger. En effet, selon le document d’Analyse de la situation des enfants au Bénin publié par l’UNICEF en 2017, 86,3% des enfants âgés de 6 à 23 mois avaient une alimentation inadéquate et près de 59% de ceux âgés de moins de 6 mois étaient privés de l’allaitement exclusif. Entre 24 et 59 mois, 42% des enfants souffraient de retard de croissance, de faible poids pour leur âge ou de malnutrition aigüe. Il est à noter que le retard de croissance est plus élevé en milieu rural avec un taux de 46,9% des enfants qui sont atteints. Face à ces données qui font appel à des actions conséquentes l’État béninois a placé au cœur de ses actions de développement, la Nutrition Infantile, avec la mise en place d’un Conseil de la l’Alimentation et de la nutrition (CAN) qui intervient sur plusieurs projets/programme en matière de santé/nutrition des populations.
Séance de pesée par les membres de comité sous le regard des mères leaders
Ainsi, en appui au gouvernement, le CAEB s’est engagé depuis 2009, avec son partenaire le secours populaire français (SPF), dans la lutte contre la malnutrition infantile. Après un projet expérimental dans deux localités de la commune des Aguégués, qui a abouti à des résultats très concluants, le CAEB, sous le cofinancement du SPF et de l’Agence Française de Développement (AFD) a étendu cette action dans huit autres localités, dans 4 communes au sud du Bénin. Ce second projet dénommé « Amélioration de la Nutrition Infantile dans 4 communes au sud du bénin » avait pour but, de contribuer à l’amélioration de l’état nutritionnel et sanitaire des enfants de 0 à 5 ans, des familles rurales des communes ciblées.
Les communes bénéficiaires de ce projet sont Adjarra, Adjohoun, Bonou et Sakété. Deux localités ont été ciblées par commune pour cette action. Il s’agit de : Djavi et Gbangnito : (commune d’Adjarra) ; Dannou et Siliko : (commune d’Adjohoun)
Abeokouta et Agonkon : (commune de Bonou) ; Houegbo et Illasso : (commune de Sakété).
Une équipe de pilotage du projet a été mise sur pied .Il s‘agit d’une équipe pluridisciplinaire composée du coordonnateur de projet (le directeur exécutif du CAEB), de la chargée de terrain, et de huit animatrices qui sont des assistantes sociales, des développeurs communautaires et des agro-nutritionnistes de formation. Cette équipe a travaillé durant le projet avec des comités villageois, des représentants communautaires élus en assemblée de village.
Sensibilisation aux mères d’enfants
Pour l’atteinte des objectifs du projet plusieurs activités ont été menées à l’endroit des bénéficiaires telles que :
des pesées, des enfants de 0 à
5 ans dans toutes les localités ;
des démonstrations culinaires à
base d’aliments locaux disponibles ;
des sensibilisations des mères
d’enfants sur la nutrition /santé des enfants ;
des causeries sur la santé de
la mère et de l’enfant, la planification familiale, la
scolarisation des enfants et leur maintien à l’école ;
la prise en charge financière
du traitement des enfants malades et le suivi à domicile de ces
enfants ;
des séances de récupération
nutritionnelle à base communautaire et /ou individuelle ;
des visites aux domiciles des
enfants malnutris etc.
Sur le volet agricole du projet,
les pères (agriculteurs) des enfants suivis ont été appuyés par
des semences certifiées de maïs, de soja et de niébé, des
engrais, des insecticides, des kits de pulvérisation en vue de
l’amélioration de la production agricole de ceux–ci, afin de les
aider à augmenter la quantité de produits de récolte à réserver
pour la consommation gage d’une alimentation familiale sans rupture
pendant la période de soudure.
En janvier 2017, le CAEB a reçu la visite de la première dame du Bénin et de la Représentante de l’AFD au Bénin lors d’une mission du SPF en Année 1 dans le cadre du suivi évaluation du projet.
En décembre 2017, et dans le cadre de la recherche de complément de financement, le conseil des investisseurs privés du Bénin (CIPB) a organisé en Partenariat avec le CAEB et le SPF, un dîner de gala caritatif au profit du projet de lutte contre la malnutrition infantile du CAEB le 2 décembre 2017, au golden TULIP hôtel de Cotonou.
Les actions du projet, ont touché
aussi les écoles primaires où les enfants copains du monde du
CAEB,
ont eu à animer des thèmes de sensibilisation sur la santé et
l’hygiène, à l’endroit de leurs pairs et ont installé des
dispositifs de lavage de mains dans les écoles bénéficiaires.
A la troisième année du projet, les pools de mères composés de 2 membres de comité (femmes) ont été formés et présentés aux autorités locales de chaque commune concernée. L’ensemble de ces femmes constitue un outil important pour la pérennisation des acquis du projet. Toutes
ces activités ont aboutit à des résultats très concluants :
6205 enfants touchés contre
5000 prévus
4105 mères touchées contre
3000 prévues
3854 pères touchés contre 1890
prévus, dont 2285 agriculteurs appuyés
64,5 % de malnutris récupérés
contre 70 % prévu.
A la fin du projet, il subsiste encore environ 300 enfants malnutris à récupérer dans les 8 localités.La phase de pérennisation du projet a démarré en juillet 2019. Le projet de pérennisation est intitulé : « Pérennisation des acquis pour l’amélioration de la nutrition infantile dans 04 communes du sud Bénin » et vise à mettre les communautés à travers leurs représentants élus (les membres de comités villageois) au cœur de toutes les activités en vue d’une part, de renforcer leurs acquis et leur autonomisation sur la question de santé /nutrition et d’autre part, de contribuer à l’acquisition d’une sécurité alimentaire des ménages d’agriculteurs concernés.
Les démonstrations culinaires aux mères d’enfants
Au cours de cette phase les pools de femmes ont présenté le projet de pérennisation aux autorités locales et communales. Ils rendent compte des activités mensuelles réalisées par les comités villageois, au point focal Nutrition de leur mairie respective et participent aux rencontres du cadre communal de concertation sur la Thématique de nutrition.
Le
Conseil des Activités Éducatives
du Bénin (CAEB) grâce à son partenariat avec l’Association
Nationale des FRANCAS participe chaque année grand jeu éducatif sur
internet dénommé : Cyber r@llye scientifique. Y participe, les
enfants et adolescents membre du Club de Découverte Technique et
Scientifique (CDTS) du CAEB. Deux équipes mixtes dans la tranche
d’âge de 12à 16 ans, se mobilisent donc avec l’appui d’un
encadreur, pour la création des défis, la mise en ligne et, une
semaine durant lors du grand rallye sur internet ils répondent aux
questions et énigmes posés par les autres équipes.
A
cet effet, les enfants et les adolescents réunis en équipe,
collaborent pour créer un défi ou en encore une énigme. Ce défi
assorti d’indices fourni au fur et à mesure que le jeu évolue,
est conçu en lien avec l’environnement naturel, industriel
patrimonial et scientifique de chaque équipe. Pendant la semaine du
Cyber R@llye, toutes les équipes inscrites échangent via le net
autour de la résolution de ces différents défis et du défi bonus
proposé par l’équipe d’animation.
Plusieurs prix et attestations de bonne participation ont été attribués aux deux clubs du CAEB depuis leur première participation. En 2016 par exemple, le défi suivant élaboré et mis en ligne par les équipes du CAEB a obtenu le Prix Territoire et Patrimoine :
Titre du défi : Stop !!! Énoncé du défi : Situé à 111 kilomètres de la capitale économique du Bénin, je ne laisse pas passer n’importe qui. Un grand souverain a appris à ses dépens que l’on ne me déplace pas. Quel que soit la distance, je retrouve toujours mon chemin. Qui suis-je ?
La conception et la résolution des défis par les enfants eux même contribuent à la valorisation des connaissances liées à leurs territoires, à l’apprentissage du raisonnement scientifique et à l’usage coopératif d’Internet. Aussi, ce jeu favorise la maîtrise des techniques de l’information et de la communication, par l’apprentissage de la recherche d’informations à des fins éducatives culturelles et ludique. Il permet également aux enfants béninois de découvrir les faits économiques, culturels et techniques d’autres contrées.
Maeecha est une ONG comorienne opérant dans le domaine de l’éducation : sa mission principale est de favoriser toute action destinée aux filles et aux garçons, particulièrement les plus nécessiteux. Il s’agit d’assurer de manière transversale leur bien-être et un développement harmonieux, tant au niveau scolaire qu’au niveau familial.
Activités
Depuis sa première école communautaire construite en 2006 dans le village d’Adda, Maeecha se bat pour donner une chance aux familles les plus démunies d’envoyer leurs enfants à l’école dès la maternelle. Dans le Nyumakele ou sur l’ile d’Anjouan, Maeecha participe aussi au développement des établissements publics primaires. L’association fournit une aide logistique aux écoles et accompagne professeurs et personnels encadrants en leur donnant accès à des formations spécifiques (pédagogie, psychologie de l’enfant…).
L’ambition de Maeecha est de soutenir un développement éducatif durable qui trouve ses racines au sein de la société civile comorienne, diaspora y compris. Elle agit ainsi directement auprès des familles pour les sensibiliser et rendre les parents acteurs du changement (au sein notamment des Conseils d’Écoles).
Cette philosophie est portée par le constat simple que dresse Nasser Assoumani, co-fondateur et Directeur de Maeecha ; « On ne peut pas développer l’éducation si on est seul. Il faut la participation de tous : État et citoyens ».
Après quelques années focalisées sur la qualité de l’éducation et des enseignements, Maeecha va élargir son champ d’actions et ses zones d’intervention pour mieux accompagner ce développement harmonieux de l’enfant qui est le cœur de ses ambitions.
MAAECHA (Mouvement associatif pour l’Education et l’Egalité des chances) ADRESSE|Rue de la corniche, immeuble Mag Maket Moroni|CONTACT| facebook|T +269 773 99 76