Les actions des Ceméa en Tunisie naissent d’une envie, d’une envie d’aller voir ce pays qui a pu trouver la force et le courage d’accomplir une révolution. D’aller voir ce pays et sa jeunesse, de découvrir leurs rêves, leurs espoirs et leurs projets pour le futur. Nos actions naissent aussi d’une envie de contribuer à ce processus de changement, d’aller partager au-delà de la Méditerranée nos expériences, en espérant que tout ça amènera enrichissements, remises en causes et interrogations, ici et là-bas.
Pour cela, nous nous sommes donné-e-s trois moyens d’action :
- la ((trans-)formation – conformément à la raison d’être des Ceméa, qui ont toujours défendu que les pédagogies actives, l’éducation nouvelle et l’animation étaient des outils puissants d’émancipation des enfants et des jeunes mais aussi des adultes
- le volontariat – là encore, nous avons choisi de nous appuyer sur cet outil parce qu’il fait partie de l’identité des Ceméa depuis leur naissance, que nous pensons que l’engagement quotidien de chacun-e est nécessaire pour transformer une société et que cet engagement n’est possible que s’il est reconnu, valorisé et accompagné
- les échanges de jeunes – pour qu’il y ait construction et échange, il faut d’abord qu’il y ait rencontre, ce qui n’est possible qu’en allant découvrir les réalités des un-e-s et des autres par l’échange
C’est à partir de ces propositions qui nous sommes allé-e-s à la rencontre d’associations tunisiennes, que nous les avons invitées en France à découvrir ce que nous faisions et que nous avons construit petit à petit des projets en partant de nos envies communes et de notre curiosité sur ce qui se fait d’un côté et de l’autre de la Méditerranée.
Deux années et quelques dizaines d’actions plus tard, nous et nos partenaires tunisiens nous connaissons mieux, avons appris beaucoup de choses des un-e-s et des autres sur la dignité, les enfants et les adolescent-e-s, les jeux traditionnels, le temps qui fonctionne différemment d’un pays à l’autre, les points communs entre l’arabe, le français et l’italien, et énormémentde choses encore.
Nous avons aussi constaté qu’il était toujours difficile de construire des relations de confiance, de se donner le temps de s’engueuler pour pouvoir construire plus solidement, qu’au-delà des mots il y avait des mondes différents à découvrir … Bref, nous découvrons ce que ça peut bien vouloir de dire de travailler ensemble dans le respect mutuel. Comme toujours, nous continuons aussi de découvrir ce que l’éducation populaire peut bien être, dans notre quotidien mais aussi dans celui des autres.