Lutter contre le développement incontrôlé de l’enseignement privé et de la disparition de l’école publique. C’est le combat de la «coalition francophone contre la marchandisation de l’éducation» nouvellement créée et à laquelle la société civile marocaine, représentée par le Mouvement Anfass démocratique, prend part.
Cette coalition vient de voir le jour ce mardi 15 mars 2016 à Paris à l’issu d’une rencontre débat initiée par la Clinique de l’École de Droit de Sciences Po Paris et six associations.
Objectif : coordonner les initiatives existantes dans les pays francophones pour contrer le mouvement de la privatisation des systèmes éducatifs.
Et le Maroc est concerné par ce problème. En effet, selon un rapport d’un collectif d’ONG marocaines publié en 2015, quelque 191 écoles primaires et secondaires ont été fermées entre 2008 et 2013 dans le pays, notamment à Rabat et Casablanca. Le rapport indique que d’autres écoles publiques sont menacées de fermeture, ce qui dénote du « recul de l’engagement étatique pour une éducation pour tous, gratuite et de qualité » au Maroc. De même, le document souligne que la part d’élèves dans le privé au primaire est passée de 4 % en 1999 à 15 % en 2015.
A ce sujet, le Maroc avait même été pointé du doigt en septembre 2014 par le comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies déplorant que l’école privée soit « une source de ségrégation » au Maroc.
Par ailleurs, dans une note de cadrage, la Coalition francophone contre la marchandisation de l’éducation relève que «chaque année, davantage d’entrepreneurs locaux et d’entreprises multinationales investissent à grande échelle dans le marché jugé très lucratif de l’éducation. Et ce y compris en proposant des services à bas coût, de mauvaise qualité, et visant les populations pauvres».
Ainsi pour la Coalition qui a lancé mardi 15 mars 2016 un appel de la société civile francophone contre la marchandisation de l’éducation et des systèmes éducatifs, l’impact de ce phénomène en termes de contenus éducatifs, de ségrégation territoriale et d’inégalités sociales, et plus généralement de réalisation des droits de l’Homme, en font un défi majeur pour les acteurs et les défenseurs du droit à l’éducation de tous tout au long de la vie.