L’actualité des Ceméa Sénégal a été marquée du 29 Avril au 01er Mai 2016 par la cérémonie « Aller » de jumelage des cellules de Guediawaye[1]et de Saint-Louis. Cette cérémonie s’est tenue à Saint-Louis dans le cadre d’une activité « VSD » (Vendredi, Samedi, Dimanche). Une délégation de moniteurs.rices de Guediawaye a quitté Dakar le Vendredi 29 Avril 2016 à 16h15[2] avec à sa tête El Hadj DIOP, directeur de collectivités éducatives et président de cette cellule, Mamadou Mbaye, délégué régional de Dakar. On pouvait noter la présence à la tête de la délégation Saint-Louisienne des ceméa, Ibrahima Diarra, le délégué régional et Moussa Touré le président.
Nous avons a été accueillis par des chants et animations au sein de l’école Khaly Ousmane Gaye (ancien camp de formation militaire), elle-même logée dans l’ancienne école normale de Saint-Louis. Avant l’installation dans les dortoirs et le repas, la parole a été donnée à chaque participant à ce week-end de jumelage pour des présentations.
A la découverte du milieu et de l’histoire…
Cette activité a débuté dès le Samedi matin par une visite de la ville historique de Saint Louis (ancienne capitale de l’Afrique de l’Ouest et classée dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO). Nous avons ainsi pu traverser à pieds le pont « Faidherbe » qui porte le nom Louis Léon Faidherbe, Gouverneur du Sénégal de 1854 à 1864, visiter entre autres la place« Faidherbe », l’Ancienne assemblée territoriale du fleuve inaugurée le 19 Décembre 2009 par Rudy Demotte, ministre président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la station radio « Teranga » etc.; Après la visite, s’en est suivi le recueil sur la tombe d’Ousmane Thiané Sar (1919-1953): un des précurseurs du mouvement des collectivités éducatives au Sénégal. En effet, ce saint-louisien a dirigé la première colonie de vacances au Sénégal du 01er Septembre au 1er Octobre 1953 avant de décéder au mois de Novembre de la même année. D’ailleurs, nous avons pu remarquer sur sa tombe un écriteau d’hommage signé par les éclaireurs de France.
Se former aux ceméa…
« Tout moment de rencontre Ceméa est un moment de formation », c’est par ces propos que Ibrahima Gnagna Seck appelé « Doyen »[3] a introduit la conférence sur les principes et valeurs des Ceméa et de la Ficeméa[4] qui existait déjà à « son époque ». Le « Doyen » nous a brièvement replongés dans l’histoire des Ceméa au Sénégal en soulignant le lien[5] entre le mouvement des Ceméa et celui des éclaireurs de France, en racontant des anecdotes et en évoquant d’autres anciens. Nous avons également appris du doyen que le concept de « stage » tiré du mot anglo-saxon « to stage » et signifiant en Français « organiser – jouer – mettre en scène », est propre aux Ceméa. Sur le concept de « mouvement », Ibrahima Gnagna est revenu sur la diversité des profils des militants ceméa réunis par la volonté de faire évoluer leurs milieux : enseignants, animateurs, administrateurs, juristes, médecins… Le caractère inter-générationnel des ceméa a aussi été souligné dans la mesure où le mouvement est traversé par plusieurs générations (Grands-parents, parents, enfants, petits-enfants..). Les valeurs en général, se transmettent au sein des familles. Et comme, il ne cessait de le rappeler pendant sa présentation « Ceméa un jour, Ceméa toujours », Ceméa c’est le « nous dans nous ». Impossible de ne pas mentionner le moment d’émotion marqué par la remise d’un présent honorifique au doyen par le président de la cellule de Guédiawaye ;
La cérémonie officielle de jumelage présidée par Ibrahima Ndiaye en tant que vice-président des ceméa Sénégal a consisté entre autres en la constitution de binômes entre les différents moniteurs présents, l’échange d’étoffe et de fanion labellisés « Ceméa Sénégal »… L’intérêt de ce jumelage réside essentiellement dans le partage de valeurs, d’expériences et de compétences entre les militants. La soirée s’est prolongée très tard par une activité d’animation intitulée « la bouillabaisse » proposée par un jeune moniteur très dynamique et engagé de la cellule de Thiaroye au nom d’Ibrahima Cissé. Pour revenir à la « boullabaisse », elle consistait pour les moniteurs aussi bien de Saint-Louis que de Guédiawaye d’apprendre séance tenante un chant, un conte, une récitation à l’ensemble des participants.
Des animations et des ateliers d’activités manuelles au programme avant le départ…
La journée du Dimanche 01er Mai 2016 a servi de cadre à des animations, des activités manuelles notamment de pliage et teinture. L’atelier a été animé par des militants de Saint-Louis et a consisté en la transformation de tissus blancs en de jolis pagnes imprimés et colorés. Pendant la cérémonie de clôture, chaque militant présent a partagé son opinion sur l’activité en vue d’une amélioration. Dans l’ensemble, les participants ont été contents et fiers de la tenue de cette activité considérée comme une innovation. En effet, les initiatives de jumelage ne sont pas encore ancrées dans les pratiques du mouvement Ceméa au Sénégal.
Après des mots de remerciements, la délégation dakaroise a repris la route aux environs de 17h et le rendez-vous a été pris bien entendu, pour la cérémonie retour à…. Guédiawaye !!!
Anne Michelle EKEDI
Volontaire de l’OIF
[1] Un des quatre départements de la région Dakaroise avec Dakar, Thiaroye et Rufisque
[2] Plus de 250 km séparent ces deux villes du Sénégal. Une distance qui nécessite donc un trajet en voiture d’au moins 4 heures
[3] Ibrahima Gnagna Seck est appelé « Doyen » en raison de son ancienneté au sein du mouvement
[4] D’ailleurs, il avait à sa disposition une liste de pays couverts par la Ficeméa à cette époque sur laquelle étaient inscrits par exemple la Colombie, l’Angleterre,… absentes aujourd’hui.
[5] Au Sénégal, les Ceméa ont été introduits par un commissaire des éclaireurs de France