Après la thématique de la jeunesse, qui a débouché sur la campagne « Laisser le temps à l’enfance », après la question de la culture aux CEMÉA, après la lutte contre la marchandisation de l’Éducation et après la réflexion sur et autour de l’espace…, nous avons, cette année, abordé le thème de la militance.
Militer, sans pour autant devenir militaires, pour provoquer mille et une explosions neuronales dans le chef de la vingtaine de camarades présent-e-s, à l’heure où des mesures d’austérité et de sécurité remettent en cause un ensemble d’acquis sociaux et de libertés, au moment où nous sommes confronté-e-s à des menaces que l’on croyait disparues.
Le week-end du 1er mai ne nous a pas permis de rencontrer un-e syndicaliste, trop afféré-e à la préparation et à l’engagement, à l’occasion de la fête du travail…
Nous avons donc misé sur nos ressources au sein du groupe, faisant la part belle à une hétérogénéité renforcée par la présence de deux militants des CEMÉA Rhône-Alpes et les appartenances et/ou engagements multiples des protagonistes.
Après un repas coopératif le vendredi soir – dont il faudrait peut-être réfléchir à limiter les quantités – nous nous sommes d’abord musclé-e-s sur 3 thèmes rigoureusement essentiels dans notre société :
- Plutôt manches baissées ou retroussées ?
- Eau plate ou pétillante ?
- Mat ou brillant ?
Autant dire que les débats ont fait rage…
Le lendemain matin, nous avons tenté un parallèle entre l’histoire du secteur associatif qui œuvre dans la santé mentale et celui de l’Éducation populaire. Pierre Smet nous a raconté l’histoire de la création du Sas, centre de santé mentale à Evere. L’objection de conscience, le refus de la normalisation, la professionnalisation…
La question du sens de l’action est restée présente, en titre ou en filigrane en fonction des moments.
Nous nous sommes ensuite rendu-e-s à la Cité Miroir, pour l’expo « En Lutte. Histoires d’émancipation », qui retrace l’histoire belge de 1830 à nos jours sous l’angle marxiste des rapports de domination : une manière de poser – en perspective – les grandes luttes et les courants de notre histoire contemporaine.
Le parcours propose différents tableaux et de vibrer au travers d’univers historiques. Ça bouscule… Certain-e-s ne s’en sont pas encore remis-es… Cela nous situe – justement – dans les combats sociaux et la conquête des droits.
Les commentaires à la suite de l’expo avec nos accompagnatrices interrogent les « Oublié-e-s » de l’histoire contée, la fin de l’expo en style Peace and Love donne plus envie de jouer de la guitare en chantant l’Amour que d’agir concrètement pour modifier les structures, les rapports de force et les logiques de relation. La sortie se termine en « eau de boudin » : des tablettes tactiles proposent de définir notre profil de militant-e…
Nous quittons la Cité Miroir pour ne pas nous laisser enfermer dans cette proposition, avec des traces, des émotions, des envies, des révoltes… à transformer en actes dès le lendemain.
De retour à l’Espace Belvaux, nous avons tenté de formaliser notre manière de lutter… Sous la forme des « bons conseils de Tante Renée »… Collectif, résistance, convictions et persévérance se sont dégagés de notre expérience.
Le dimanche, nous avons tissé les liens entre les dimensions sociétales de notre action (l’égalité, la justice, la solidarité, l’émancipation individuelle et collective…) et des champs d’intervention sur les terrains de l’Éducation, pour imaginer un bar militant le 10 juin 2017 à l’occasion des 70 ans accomplis des CEMÉA en Belgique, délimiter les balises d’une formation à destination d’une institution de repos et de soins rue Louvrex qui ne nous a rien demandé, envisager l’encadrement d’enfants lors d’un évènement culturel tel que les Francofolies de Spa…
Le week-end s’est terminé sur des engouements, des envies, des rencontres à prolonger. Et le désir, partagé, de revendiquer solidairement un idéal de progrès social au travers de nos actions, aux CEMÉA ou ailleurs…
L’Éducation n’est pas vaine et il nous faut lutter pour qu’elle reste dans le champ politique.