Cette présentation est tirée de l’article de Jean François Gomez 1. Il a suivi de près les étapes de la vie de Frantz Fanon décrites par Alice Cherki, dans son ouvrage«Frantz Fanon, portrait»2. Alice Cherki a bien connu Frantz Fanon, elle a travaillé à ses côtés, en Algérie et en Tunisie, dans son service psychiatrique, et a partagé son engagement politique durant la guerre d’Algérie.
- 1925 : Il est né à Fort-de-France dans une famille nombreuse de petite bourgeoisie.
- 1930-1943 : Il fait ses études secondaires au lycée de Fort-de-France. Il y découvre une culture de la colonisation et du métissage des cultures.
- 1944 : Il s’engage dans un bataillon de volontaires à 19 ans et découvre à l’intérieur de la vie militaire des comportements racistes et des ségrégations institutionnalisées qui le bouleversent et le révoltent profondément.
- 1945 : Il reprend ses études à Fort-de- France, où il a comme professeur le poète et essayiste Aimé Césaire, fondateur du concept de « négritude ».
- 1946-1951 : Il entreprend dés études de médecine à Lyon et s’intéresse aux écrits de Marx, Freud et Lacan, il suit les cours de Merleau-Ponty et de Leroy-Gourhan.
- 1951 : Il soutient sa thèse de docteur en médecine psychiatrique.
- 1952-1953 : Il prépare le concours d’internat des hôpitaux psychiatriques et le réussit, il devient Médecin interne à l’hôpital-hospice de Pontorson, où il se donne comme objectif de « rendre la parole au malade », son engament provoque un conflit avec l’administration et engendre une « grève des malades ». Intéressé par l’ethnopsychiatrie, il écrit une lettre à Senghor pour essayer de travailler à Dakar, mais la lettre restera sans réponse. Il postule donc en Algérie à Blida et prend ses fonctions à l’hôpital psychiatrique de Blida où il introduit une thérapie sociale originale inspirée de son travail à Saint-Alban.
- 1955 : Il voit sa réputation s’étendre et décide d’ouvrir une école d’infirmiers à l’hôpital de Blida. Il s’engage auprès des CEMÉA à l’occasion de stages de formation pour les personnels.
- 1957 : Il publie au éditions du Seuil «Peau noire, masques blancs»3. Il démissionne de son poste de médecin-chef de l’hôpital de Blida et reçoit aussitôt un arrêté d’expulsion. Il rencontre et collabore avec les dirigeants Front de Libération Nationale(FLN).
- 1958 : Il manifeste de plus en plus d’intérêt pour le continent Africain. A la même année, il publie «L’an V de la révolution algérienne».4
- 1960 : Il découvre à Tunis qu’il est atteint d’une forme sévère de leucémie et écrit en urgence «Les damnés de la terre»5.
- 1961 : Il rencontre Sartre et Beauvoir. A sa demande, Sartre lui rédige la préface des «Damnés de la terre». Il se rend aux États-Unis pour être soigné.
- 1962 : Il meurt à 36 ans d’une leucémie, quelques mois avant l’indépendance de l’Algérie et peu de temps après la publication de son ouvrage. Il est inhumé en terre algérienne conformément à sa demande.
1 Gomez Jean-François, « Frantz Fanon, quelques dates repères d’une vie fervente », VST – Vie sociale et traitements, 2006/1 (no 89), p. 19-20. DOI : 10.3917/vst.089.20.
URL : http://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2006-1-page-19.htm
2 Alice Cherki, Frantz Fanon, Portrait, Paris, Le Seuil, 2000.
3Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Paris, Le Seuil, 1952.
4Frantz Fanon, L’an V de la révolution algérienne , Paris, Première édition, 1958.
5Frantz Fanon, les Damnés de la terre , Paris, le Seuil , 1961
Bibliographie, source wikipédia