Du 8 au 12 juin s’est tenue, à Mayotte, l’évaluation du projet Building Bridges. Financé par la Commission Européenne, il a visé à renforcer les capacités des acteurs de jeunesse en Europe et dans l’Océan Indien.
L’identification de problématiques communes relatives à la jeunesse ont encouragé les CEMEA de La Réunion, de Mayotte, de Madagascar accompagnés du CEDEM (Centre d’Éducation et de Développement pour les Enfants Mauriciens), de l’ASJA (Association Seychelloise pour la Jeunesse et l’Animation), de Dock Europe (Allemagne) et d’EIVA (Roumanie) à se mobiliser pour développer une véritable stratégie collaborative dans les champs de l’éducation non-formelle.
Sous l’impulsion des CEMEA de La Réunion, le projet Building Bridges a vu le jour afin de rapprocher des territoires insulaires pour qui l’ouverture au monde reste contrainte. Building Bridges, « construire des ponts » en français, c’est d’abord échanger des pratiques, des objectifs, des outils.
Mis en œuvre sur deux ans, ce projet a permis d’imaginer et créer des coopérations nouvelles entre acteurs de jeunesse au cours et au-delà de plusieurs rencontres :
– Du 3 au 9 mars 2018 à La Réunion avec les responsables de structures en vue de créer et promouvoir une plateforme collaborative en ligne de partage d’outils éducatifs ;
– Du 3 au 9 mai 2018 à Maurice, en réunissant les animateurs de ces mêmes structures pour créer collectivement des outils éducatifs exploitables et transférables dans chaque territoire ;
– Du 1 au 10 juillet 2018 à Madagascar, où des jeunes ayant moins d’opportunités se sont réunis afin d’ouvrir les impacts et enjeux du projet aux jeunes et tester les outils créés à Maurice.
– Du 17 mars au 19 avril en Roumanie avec quatre animateurs de Maurice et des Seychelles, pour expérimenter et évaluer les outils réalisés.
Éducateurs, animateurs et jeunes issus de différents territoires divers ont ainsi eu l’occasion de travailler ensemble, pour se renforcer professionnellement et personnellement, car la mobilité sert aussi à mieux se connaître !
Après deux années de travaux, il était temps d’évaluer le projet afin d’apprendre des difficultés passées pour mieux préparer notre futur. Suivant cet objectif, l’association MAEECHA de l’Union des Comores a été invitée à la rencontre pour participer à la réflexion sur les perspectives d’échanges dans la zone.
L’ouverture de ce bilan, dans la matinée du 8 juin, a été l’occasion d’accueillir les représentants du département et autres acteurs clés de l’éducation à Mayotte, afin de leur faire vivre le projet par une présentation ludique de chaque mobilité.
Suite à ce temps, qui a permis de vivre ou revivre ces riches échanges, les travaux d’évaluation ont commencé par un après-midi d’interrogation des termes « coopération », « production collective » et « évaluation ». Définir collectivement le sens de ces mots a permis aux organisations partenaires de s’accorder sur des définitions qui leurs ressemblent dans le but d’imaginer des perspectives qui les rassemblent.
Sur la base d’une compréhension commune de ces termes, qui constituent le cœur de la rencontre, l’évaluation des impacts et productions du projet a pris la forme d’ateliers, animés par différentes délégations.
La valorisation des forces et faiblesses du projet a permis de rappeler les valeurs partagées par les partenaires et de dessiner les contours des projets de la zone.
L’idée de développer l’action du réseau sur un ou deux axes politiques a été mentionné, notamment sur le numérique, la jeunesse ou la marchandisation de l’éducation.
Du point de vue de Mayotte, le renforcement des liens avec les Comores est apparu essentiel. Les CEMEA Mayotte ont par ailleurs manifesté une volonté de s’impliquer dans la consolidation du réseau en faisant émerger des projets multilatéraux et bilatéraux :
- Mobilité des jeunes :
- Un groupe de 8 jeunes et 2 accompagnateurs se rendra à Anjouan et Moroni avec MAEECHA pour rencontrer d’autres jeunes, mener des animations et renforcer leur pratiques professionnelles, dans une optique de déconstruction des préjugés et de transmission du savoir auprès de leur pairs à Mayotte ;
- Les JADE (6 jeunes) accompagnés d’un accompagnateur rencontreront leur homologues de La Réunion lors d’un séjour sur l’île ;
- Un groupe de 6 jeunes et un accompagnateur ira à Evreux pour le Festival international du Film d’Education (FIFE), également en vue d’une retransmission du savoir.
- Participation d’un ou deux membres des CEMEA au Festival national du film d’éducation des Comores, en octobre 2019 ;
- Participation d’un ou deux membres et de deux jeunes à la Commission Régionale de la Fédération Internationale des CEMEA (FICEMEA), du 15 au 21 juin 2020 à Moroni, en marge de la deuxième édition régionale du Festival du film d’éducation.
Pour finir, quelques chantiers ont été identifiés :
- Affirmer nos ambitions « politiques » dans la zone Océan Indien : décliner la charte de la FICEMEA à la région et définir nos objectifs prioritaires à partir de nos préoccupations locales et régionales ;
- Co-organiser le festival du film d’éducation à Moroni en 2020 avec un film par pays, un concours de films-pockets réalisés par des jeunes et une sélection de films du FIFE ;
- Organiser une co-formation sur le numérique et la web radio pour les organisations de la zone ;
- Présenter ou valoriser des actions visant à la démocratisation culturelle (pratiques et créations).