« Il n’y a qu’une éducation. Elle s’adresse à tous. Elle est de tous les instants »
La Ficeméa est un mouvement d’associations œuvrant sur tous les terrains de l’éducation, de la culture et des politiques sociales. Elles participent à l’émancipation des individus, au développement et à la défense des conquêtes sociales et luttes contre les obscurantismes.
La Ficeméa s’inscrit dans un courant de pensée internationaliste et pacifiste. Penser l’Éducation Nouvelle impose une perspective internationale qui place l’humanisme au cœur de notre projet politique : liberté d’initiative, de création, d’expression, importance accordée à l’affectivité, à la construction de la personnalité par l’individu lui-même,dans son rapport avec les autres et son milieu de vie, solidarité…
L’approche éducative mise en œuvre par nos associations crée des situations où chacun.e, enfant, adolescent.e, adulte, peut être plus conscient.e du monde qui l’entoure, se l’approprier, le faire évoluer, le modifier dans une perspective de progrès individuel, collectif et social.
Des principes à affirmer
1. L’identité de notre Fédération Internationale s’ancre dans les valeurs, les principes et les pratiques de l’Éducation Nouvelle : l’attention portée à chacun, chacune, dans un postulat de confiance ; la considération du milieu de vie et de l’interaction individu/groupe dans la construction de la personne ; la prise en compte d’une approche globale de chaque individu.
Les contextes culturels, historiques et politiques des associations membres situent également ces dernières dans le champ de l’éducation populaire ou des mouvements sociaux.
En effet, le milieu est essentiel dans le développement des personnes, des institutions et des sociétés. L’expérience et l’activité permettent la construction de sujets agissant et capable de transformer le monde qui les entoure.
2. L’Éducation Nouvelle est politique. Agir par l’éducation, par l’Éducation Nouvelle soutient l’émancipation des citoyen.ne.s, le développement de l’esprit critique et les transformations sociales pour plus de justice et d’égalité.
3. La Ficeméa poursuit 2 missions principales à l’égard de ses membres : une mission de mise en réseau (réseau de synergie) et une mission de revendication politique, au départ des membres existants et à venir ainsi que de ses partenaires (réseau de mobilisation). La FI regroupe et structure un réseau d’acteurs laïques qui se réfèrent explicitement aux valeurs de l’Éducation Nouvelle et/ou dont les pratiques éducatives sont en cohérence avec ces principes. Ce faisant, la FI et ses membres promeuvent l’éducation comme bien commun et luttent contre la marchandisation de l’éducation.
Quatre piliers structurant l’action pédagogique et politique
« Le milieu de vie joue un rôle capital dans le développement de l’individu. »
L’Éducation Nouvelle pose la possibilité de la personne et/ou du groupe à s’approprier et transformer son milieu. Quel que soit le territoire, son histoire, sa réalité sociale, économique ou culturelle… les individus et les groupes agissent, en s’appuyant sur le milieu, en tant qu’acteurs capables d’exercer leur pouvoir pour plus de justice, d’égalité et de liberté.
« L’expérience personnelle est un facteur indispensable du développement de la personne. »
La personne est considérée en tant que porteuse de besoins, de désirs, de compétences et d’aptitudes, issue d’un parcours singulier. Elle est considérée comme un sujet capable de choix et de responsabilité, ayant la possibilité de progresser selon son itinéraire personnel avec le soutien d’autrui. Il n’y a pas de véritable savoir sans construction personnelle de soi et de son propre savoir.
Les pratiques de l’Éducation Nouvelle s’appuient sur la valorisation et l’échange de ses propres savoirs et de ceux des autres dans une perspective d’apprentissage mutuel et de progrès. La transformation de la personne passe par le groupe et la société.
« Notre action est menée en contact étroit avec la réalité. »
Le collectif
La vie collective est considérée comme un instrument de développement personnel, facteur d’émancipation, de participation et d’inclusion. L’Éducation Nouvelle repose sur cette dialectique entre l’individu et le collectif, le singulier et le pluriel pour interroger la place des individus au sein des groupes sociaux auxquels ils appartiennent, les places occupées, assignées, octroyées, conquises… au sein de la société.
La coopération et la participation des personnes au processus de décision sont deux éléments fondateurs dans la dynamique des mouvements d’Éducation Nouvelle et invite les citoyen.ne.s à agir dans le champ de la décision.
L’éducation doit se fonder sur l’activité, essentielle dans la formation personnelle et dans l’acquisition de la culture.
L’activité, l’expérimentation sont fondamentales dans tout projet d’éducation : l’invention, l’expérimentation, le tâtonnement expérimental, le contact avec la réalité… pour construire les personnes, les groupes et transformer la société.
L’activité doit irriguer l’ensemble des pratiques éducatives, quel que soit le thème, le terrain et les enjeux.
« Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie s’il en a le désir et les possibilités.
L’Éducation Nouvelle forme des citoyen.ne.s émancipé.e.s, solidaires, responsables et critiques, capables de penser de manière autonome, de lutter contre les assignations et d’agir dans leur environnement. Ce faisant, individuellement et collectivement, elles et ils font évoluer la société au départ des personnes elles-mêmes dans une perspective de progrès social.
Cette conception rejette l’instrumentalisation de l’éducation dans le but de formater des agents de production (économique, culturelle ou politique) conformes aux besoins d’un système qui reproduit les rapports de domination. Elle refuse la standardisation des comportements des personnes considérées comme des consommateurs ou bénéficiaires passifs.
Mai 2019