Lettre pour le Conseil européen extraordinaire du 23 avril 2015

A l’attention des Chefs d’Etat et de gouvernement,

Lettre pour le Conseil européen extraordinaire du 23 avril 2015
Bruxelles, le 22 Avril 2015
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
A l’occasion du Conseil européen extraordinaire du 23 avril, vous serez amenés à discuter des mesures d’urgences qui devront être prises par les pays membres de l’UE et les institutions européennes en réponse à la situation dramatique actuelle en Méditerranée.

Les pertes de ces derniers jours représentent la pire tragédie recensée en mer Méditerranée depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Nous aimerions vous rappeler que depuis le début de cette crise humanitaire, les ONG et les organisations de la société civile n’ont eu de cesse de demander aux institutions européennes de prendre, sans tarder, des mesures concrètes.

Au cours des deux dernières années, plus de 5000 personnes ont péri en tentant d’atteindre les frontières de l’Europe, et 1500 depuis le début de l’année 2015 . La plupart des personnes ayant entrepris ce voyage périlleux fuyaient la Syrie, dévastée par la guerre (36% des arrivées en 2014 ).

Dans ce contexte et pour lutter contre ce fléau, nous considérons que les 10 points du plan d’action sur les migrations, présenté le 20 avril par le Conseil conjoint des Ministres des affaires étrangères et de l’intérieur, n’apportent pas de solution satisfaisante à la crise humanitaire actuelle et n’offrent pas la protection attendue pour les personnes dans le besoin.

De notre point de vue, les mesures listées dans ce plan d’action – qui inclut un renforcement financier des opérations de patrouilles Triton et l’introduction d’une opération « civile et militaire » pour saisir et détruire les bateaux de passeurs – ne constituent pas une avancée permettant une approche nouvelle, basée sur la solidarité et le respect des droits de l’homme. Bien au contraire, ces engagements pris par les institutions européennes ne font que renforcer l’idée d’une « Europe forteresse ».

SOLIDAR appelle les institutions européennes, les chefs d’Etats et de gouvernement des Etats-membres à abandonner cette approche, qui a clairement montré son inefficacité à protéger les vies humaines et à s’attaquer à la racine des problèmes entrainant ces migrations, et à prendre des décisions politiques courageuses pour mettre en œuvre des mesures permettant d’endiguer cette crise humanitaire :

• Ouvrir des couloirs humanitaires pour les réfugiés de guerre et les personnes en situation de famine qui recherchent une protection internationale. Cela rendrait dignité et sécurité aux personnes fuyant la guerre et créerait un environnement et une politique plus efficaces luttant ainsi contre le trafic d’êtres humains.

• Promouvoir une opération conjointe au niveau de l’UE, et financée en conséquence, de recherche et de sauvetage en mer Méditerranée autour de ces couloirs humanitaires

• Favoriser l’accès à la migration légale pour les réfugiés, en délivrant via les ambassades de l’UE des visas pour les demandeurs d’asile venant de pays pour lesquels le taux d’acceptation des demandes est plus élevé (Syrie, Irak, Afghanistan, Somalie)

• Renforcer les actions extérieures visant à mettre fin aux conflits et permettant un développement solidaire et inclusif, un travail décent et une protection économique et sociale, des droits sociaux et culturels dans les pays d’origine, ainsi que l’application de la Convention de Genève dans les pays de transit.

• Améliorer les mécanismes de responsabilité partagée afin de soutenir les Etats-membres situés aux portes de l’Europe et de promouvoir les efforts d’intégration de ces Etats-membres pour qui la solidarité est plus qu’un simple mot.

• S’assurer que les Etats-membres garantissent pleinement le respect des droits fondamentaux des migrants en offrant l’accès aux soins et aux services sociaux de base.

L’Union Européenne n’est pas seulement un marché unique, elle a été construite sur des valeurs. Après les atrocités de la Seconde guerre mondiale, elle a été reconstruite et a été capable d’accueillir un nombre de réfugiés bien plus important qu’aujourd’hui.
Nous vous incitons fortement à considérer nos propositions et restons disponibles afin d’en discuter plus amplement avec vous.
Bien solidairement,

Conny Reuter
SOLIDAR Secretary General

 

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L’OIF et la société civile

Une coopération étroite avec la société civile, des acteurs de terrain engagés proches des préoccupations des populations, permet de profiter d’une expertise et d’une expérience au quotidien dans la mise en œuvre des programmes.

Coopération pour toutes les compétences

La diversité culturelle : les regroupements professionnels d’artistes, de créateurs, de producteurs et de promoteurs culturels sont des partenaires privilégiés pour la mise en oeuvre des actions culturelles.
La gouvernance démocratique : réseaux professionnels, organisations de droits de l’Homme et autres groupements de la société civile, acteurs nécessaires de la vie démocratique.
La culture numérique : les réseaux professionnels et de compétence jouent un rôle très important pour l’appropriation des technologies de l’information et de la communication et dans l’insertion dans la société de l’information.
L’éducation : les organisations d’enseignants sont des partenaires essentiels pour les programmes de renforcement de l’enseignement du français et pour l’amélioration des compétences.
Le développement durable : les réseaux professionnels spécialisés dans l’environnement et l’énergie contribuent aux échanges d’informations, notamment sur www.mediaterre.org. Les groupements communautaires sont concernés par le développement local.

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La Conférence internationale des organisations non gouvernementales

La Conférence internationale des organisations non gouvernementales (ONG) s’est tenue au Siège de l’UNESCO, à Paris (France) du 15 au 17 décembre 2014.

Elle avait pour thème de réflexion « Ré-enchanter le monde avec l’agenda pour le développement de l’après 2015 ».

Elle était articulée autour de quatre sous-thèmes :

  • « L’engagement des ONG pour la promotion d’une éducation de qualité dans l’agenda de l’après 2015 » ;
  • « L’eau et le développement durable : de la prise de conscience à la prise de décision » ;
  • « Valoriser le patrimoine culturel et favoriser la diversité des expressions culturelles » ; et
  • « Le changement climatique : agir maintenant ».

Elle a réuni environ 120 organisations non gouvernementales en partenariat officiel avec l’UNESCO et quelque 340 participants.

Nombreux représentants d’Etats membres de l’UNESCO, ainsi que d’autres ONG et de fondations en relations officielles ont également assisté à la Conférence en qualité d’observateurs.

La Conférence a été un moment privilégié pour effectuer le bilan des actions collectives des ONG conduites en 2013 et 2014 et adopter les grandes lignes de la coopération collective pour les années 2015-2016.

A l’issue des travaux de la Conférence, les ONG participantes ont adopté une résolution finale dont le texte est disponible ici.

Les ONG participantes ont également procédé à l’élection d’un nouveau Président de la Conférence, et d’’un nouveau Comité de liaison ONG-UNESCO, dont vous trouverez ci-après la nouvelle composition de ce Comité de liaison.

La Conférence internationale des ONG réunit tous les deux ans toutes les ONG partenaires officiels de l’UNESCO. Lieu privilégié de rencontre et de dialogue parmi les ONG partenaires officiels de l’UNESCO, elle a entre autres pour objectif « d’examiner l’état de la coopération avec l’UNESCO et de faciliter la coopération entre les organisations ayant des intérêts communs ».

 

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Pourquoi l’éducation doit être exclu de l’accord de libre échange TAFTA?

Lisez l’intégralité du texte ici

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Journée publique à Bruxelles

Le séminaire international de novembre a réuni l’ensemble des associations membres implantés en Afrique de l’Ouest, au Maghreb, au Proche-Orient, en Europe, en Océan Indien et en Amérique du Sud.
La journée ouverte au public à Bruxelles du 4 novembre, a permis de partager nos préoccupations autour cette thématique avec nos partenaires et de porter publiquement notre réfléxion afin d’entamer une action de plaidoyer international.
Cette journée à Bruxelles a permis de mettre en synergie les réflexions d’intellectuel tel que Nico Hirtt (fondateur de l’Appel pour une école démocratique). Nous avons eu le plaisir d’accueillir le Ministre Président de la Fédération Wallonie Bruxelles, le sous-secrétaire du groupe des Etats d’ Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) et le représentant permanent de l’Organisation internationale de la Francophonie auprès de l’Union Européenne ainsi qu’un parlementaire européen.
Ces interventions politiques ont été mises en perspective l’après-midi dans des groupes de travail en s’appuyant sur les constats, les perspectives proposées par les acteurs de terrain. La mise en lien de ces trois dimensions fonde le creuset de la transformation sociale : des pratiques éducatives élaborées par les associations mobilisées, des théories scientifiques articulées à des analyses politiques.

Le programme de la journée ici

 

 

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Le projet “À QUOI JOUES-TU” ?

Le projet “A quoi joues-tu ? ” se fixe comme ambition de faire intégrer la déconstruction des stéréotypes et des rôles sociaux sexués dans les programmes de formation aux métiers de la petite enfance comme une question centrale et essentielle dans la construction de l’identité sociale et sexuée des garçons et des filles (entre 0 et 6 ans).

Il s’agit de concevoir et d’élaborer une culture commune et partagée de l’égalité entre les hommes et les femmes avec les responsables et décideur-es des programmes de formation aux métiers de la petite enfance, les formateur-es de ces programmes, en appui et en collaboration avec des professionnel-les en activités dans les différentes structures d’accueil de la petite enfance.

Notre conviction est d’appliquer le principe de l’égalité comme principe de fonctionnement du projet par :

  • un partenariat entre un réseau européen d’organismes d’éducation populaire participant à la formation professionnelle continue des métiers de la petite enfance et des organismes de l’économie sociale et solidaire experts-praticiens de la construction de l’égalité homme femme ;
  • une mutualisation des savoirs sur les différents contextes des situations sociales inégalitaires homme femme, garçon fille aujourd’hui, les confrontations auxquelles doivent faire face les différent-es intervenant-es du secteur de la petite enfance et leurs modes de gestion de ces situations d’inégalités ;
  • des ateliers d’échanges de pratiques professionnelles et sociales entre responsables, formateur-es, professionnel-les de la petite enfance et praticien-nes en égalité.

Pour ce projet, la Fédération internationale des Ceméa (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Actives), les réseaux Ceméa de Belgique, de France et d’Italie ont réalisé un partenariat avec économie plurielle et égalitère, organismes d’ingénierie de la prise en compte et de la mise en œuvre de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le réseau européen des CEMEA (Allemagne, Espagne, Grèce, Portugal, Suisse, ainsi que Hongrie, Lituanie, Pologne, Roumanie et Tchéquie) sera sollicité pour participer à la diffusion des résultats du projet.

Par une formation au plus près des pratiques professionnelles et prenant en compte les particularités culturelles et sociales individuelles, nous voulons faciliter et accompagner la prise de conscience de l’existence et donc de la prégnance des stéréotypes sexués dans la relation éducative, formative et sociale et de leurs incidences dans l’organisation sociale inégalitaire actuelle entre les hommes et les femmes.

Nous voulons initier et accompagner une construction partagée des outils et des séquences pédagogiques qui visent à déconstruire les stéréotypes sexués et à construire l’égalité entre les hommes et les femmes avec les formateur-es et les professionnel-les de la petite enfance.

Pour conforter la pérennité de cette action nous voulons en organiser sa formalisation et la tranférabilité de la démarche participative, de la méthode auto-constructive, des outils expérimentés et des résultats partagés du projet vers les réseaux d’organismes de formation aux métiers de la petite enfance, en donnant les clés de l’appropriation de la démarche.

 

Contenu du CD-ROM

Bonne promenade dans ce CD, reflet de la démarche qui nous a animé-es tout au long du programme «à quoi joues-tu ? ».

S’inventer autre, ce texte guide vos pas dans la compréhension de la construction sociale de l’identité sexuée. Il nous emmène dans un pays où la possibilité de s’affranchir des rôles socialement déterminés nous permet de nous révéler, dans toute la puissance créative de notre singularité.

Ces mots agissent comme des ricochets sur les ressources qui nous ont permis d’élaborer et de re-questionner nos pratiques éducatives :

  • des textes de référence produits par des chercheur-es, des pédagogues, des institutions,
  • des incitations à la réflexion et au débat sous la forme d’un glossaire,
  • des outils pédagogiques conçus et expérimentés pendant le déroulé du programme,
  • des bibliographies ciblées et commentées pour continuer de se former,
  • des données comparatives sur le secteur professionnel de la petite enfance en Belgique, en Italie et en France.

Les liens entre toutes ses ressources sont réfléchis dans un cheminement pédagogique, une incitation à la découverte, de concepts en références, de références en outils, au gré de vos curiosités et de vos interrogations.

Bonne promenade au pays où l’on peut s’inventer autre….

 

Démarche

Quelle a été la démarche de réflexion et de travail du projet partenarial « À Quoi Joues-Tu ? »

Prendre conscience progressivement de la prégnance des stéréotypes de sexe dans nos pratiques éducatives ; Esquisser des stratégies, des interventions, pour apprendre, ré-apprendre, inventer une éducation non sexiste qui contribuerait à la construction d’une égalité entre les filles et les garçons.
En effet, à quoi joues-tu ? À quoi jouons-nous ?
A l’élimination des stéréotypes sexués dans les programmes de formation aux métiers de la petite enfance ! Ce qui nous a réuni et motivé pour travailler ensemble sur cette question, c’est la somme des inégalités toujours prégnantes dans nos sociétés, au quotidien, inégalités sociales fortement sexuées : violences envers les filles, violences en vers les femmes, ségrégations scolaires et professionnelles, inégalités salariales, absence forte des hommes dans l’exercice de la parentalité, désintérêt ou refus des hommes de partager les tâches domestiques et de la vie familiale, difficile mise en place et contournement de la parité, obstacles faits aux femmes dans l’accès et le partage des responsabilités, difficultés faites aux femmes dans la maîtrise de leur santé, …
Ces constats dûment identifiés par nombre d’organisations et de structures nationales et internationales (gouvernements, établissements de la statistique, organisations européennes et internationales), sont insuffisamment diffusés et difficilement pris en compte. En effet, il s’agit avant tout et surtout d’une culture ainsi construite sur une hiérarchie sexuée, perpétrée par une transmission -culturelle, familiale, scolaire, sociétale- de stéréotypes et de représentations.
Dans un premier temps, nous avons exploré, sondé le fonctionnement peu soupçonné de ces stéréotypes de sexes qui perpétuent et transmettent trop efficacement la différentiation des rôles de sexe.
Nous y avons entrevu le mode opératoire insidieux, souterrain, non conscientisé qui fait de chacun et de chacune d’entre nous au mieux des collaborateurs passifs, au pire des colporteurs de stéréotypes.
Alors, progressivement, nous avons découvert, au travers de démarches d’observation sur nos lieux de travail (ludothèques, crèches, centres de vacances, stages de formation…) comment les pratiques éducatives et sociales peuvent participer à apprendre aux enfants à devenir ce qu’on attend d’eux en tant que fille ou garçon dans les normes de leur culture. Nous avons commencé de percevoir le processus de la construction sociale de l’identité sexuée qui tend à rendre « naturelles » des différentiations de sexe alors qu’elles ne sont que des constructions pour maintenir « l’ordre social » et, en final, reproduire les relations hiérarchiques entre les femmes et les hommes.
Le besoin d’agir pour contribuer à l’égalité entre les sexes s’est imposé à nous, acteurs et actrices de l’éducation nouvelle, porteurs des valeurs de démocratie, d’égalité et de non-discrimination.
Des expérimentations ont été conduites dans une perspective de recherche-action : comment modifier nos pratiques, nos regards, notre relation pédagogique au quotidien ? Comment débusquer les pratiques empruntes de stéréotypes ? Comment sensibiliser les collègues, les autres professionnel-les de la petite enfance ? Comment questionner les évidences et mettre en critique les certitudes avec lesquelles nous justifions nos actions ?
Des outils tels que l’expérimentation, l’analyse de pratiques, le travail coopératif et la démarche de déconstruction nous ont permis de nous entraîner à transformer nos façons de penser et d’agir grâce aux échanges et aux « mises en parole » de nos représentations sociales sexuées.
Quel serait aussi ce travail, sans l’appui des recherches et des analyses menées par des femmes et des hommes, historien-nes, anthropologues, économistes, chercheur-es et enseignant-es mais aussi praticiens et praticiennes d’un nouveau savoir ? Celui-ci, issu de l’analyse des politiques et des pratiques sociales et professionnelles, critique les rôles sociaux homme femme, et est prospectif d’une autre organisation sociétale libérée du genre ou du moins désassignée.
Ce CD vous livre des ressources qui nous ont alimenté-es dans ce programme et la matière que nous avons produite : des outils pédagogiques qui ont l’ambition de sensibiliser et impliquer les professionnel-les de l’éducation, de la formation et de l’animation, dans la mise en question de leurs pratiques pour construire l’égalité.
Trouvez  tous les outils pédagogiques “A quoi joues-tu? “  ici
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Publié dans A quoi joues-tu ?

PLAIDOYER POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉDUCATION DE LA PETITE ENFANCE EN AFRIQUE DE L’OUEST

En Afrique de l’ouest, nos états et nos sociétés s’inscrivent dans la mise en œuvre des objectifs de l’EPT (Education pour Tous) et des OMD (Objectif de Développement pour le Millénaire). Ils veulent contribuer plus globalement à l’application de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Cependant les taux de pré-scolarisation (de 3 à 12% suivant les pays d’Afrique de l’Ouest) sont encore loin des objectifs visés. Plus grave encore, l’opinion publique, les parents eux mêmes, ne sont pas totalement convaincus des enjeux de l’éducation dès le plus jeune âge. Il s’agit pourtant d’une période
de la vie fondamentale pour les apprentissages et le devenir de l’enfant. La présente démarche veut faire converger tous les efforts, en articulant les politiques publiques dotées de moyens spécifiques, et l’implication de la société civile organisée.

Ce document est une contribution appuyée sur des expériences nombreuses et réussies…

Ce plaidoyer s’adresse aux autorités, aux communautés et aux partenaires techniques et financiers et à l’ensemble des acteurs du développement (y compris les médias). Il vise à convaincre l’ensemble des parties prenantes de prendre des mesures idoines en faveur du développement de la Petite Enfance.

Téléchargez le plaidoyer au format pdf : plaidoyer

Visionnez la vidéo

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ACTES DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DES ONG – Petite enfance, grands enjeux

LA JOURNÉE INTERNATIONALE

Période allant de la naissance à la huitième année, la petite enfance est le moment où les bases de la vie se mettent en place. C’est un moment d’intense évolution pour le développement physique, social, émotionnel et cognitif du jeune enfant. C’est pendant la petite enfance que le développement cérébral est le plus rapide en particulier au cours des trois premières années installant les trajectoires de santé, d’apprentissage et de comportement qui pourront persister tout au long de la vie. C’est précisément à cette période que le renforcement des talents, des capacités, des valeurs et des attitudes qui soutiennent un développement inclusif et durable doit commencer. Des preuves indubitables existent qui montrent les bénéfices multiples apportés par une EPPE de qualité : adaptabilité et réussite scolaire améliorées, réduction des coûts entraînés par les services et les programmes de remédiation futurs, élévation de la productivité et des perspectives d’emploi, et meilleure équité sociale et de genre.

L’EPPE, c’est aussi un droit : tous les enfants méritent un environnement sécurisé, l’accès à l’eau potable, la santé et la nourriture, la protection, l’affection et l’éducation. Cependant encore trop d’enfants – en particulier dans les pays en développement – n’ont pas les conditions leur permettant de développer leurs potentialités. Il est urgent pour tous les décideurs de coopérer pour atteindre les jeunes enfants vivant des situations difficiles, pour soutenir les professionnels du soin dans leur offre d’une ECCE de qualité, pour innover et offrir des programmes et des services de qualité en s’appuyant sur les forces de chacun et en renforçant les complémentarités et les synergies.

Ainsi, le but de la journée est d’intensifier les partenariats afin d’assurer les droits des jeunes enfants à une EPPE ayant un impact positif sur leur vie. Elle vise aussi à mettre en évidence le rôle et la contribution des ONG sur le développement et l’amélioration de l’EPPE. Dans cette perspective la Journée et ses débats ont été orientés vers deux thématiques-clés dans lesquelles les ONG se sont particulièrement investies, à savoir :

1. Créer des structures d’accueil originales et améliorer la qualité de celles qui existent. Penser en termes de développement durable dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement et l’Éducation Pour Tous et former des éco-citoyens responsables et respectueux de leur environnement au sens large. Cet accueil prépare la scolarité de base sans pour autant avancer les apprentissages scolaires (importance du jeu). Il doit jouer également un rôle pour prévenir les difficultés éventuelles en évitant la stigmatisation et tout fichage irréversible des enfants différents.

2. Former les enseignants, les éducateurs, les professionnels du soin et de la santé et plus généralement tous les acteurs de la chaîne éducative (personnels de service, administrateurs) avec une attention particulière pour l’éducation (pré et post-natale) des familles (notamment des populations marginalisées : grande pauvreté, autochtones, immigrés, handicapés). Pour illustrer ces deux thématiques les intervenants décriront les contenus, les méthodes appliquées dans l’environnement culturel et social spécifique au terrain et préciseront les fondements théoriques. Ils rapporteront leur expérience (réussites, obstacles rencontrés, perspectives). Les experts interviendront en répondant aux expériences concrètes à partir de leur expertise. Finalement le public pourra interpeller les participants afin d’enrichir la pensée collective et débattre sur la meilleure façon de servir collectivement nos enfants.

Groupe de travail des ONG sur l’Education Pour Tous

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Pourquoi les clos d’enfants ?

Dans les pays d’Afrique Noire francophone moins de 2 % seulement des enfants bénéficient d’une pré scolarité et les petites filles sont toujours très minoritaires. Toutes les structures d’accueil, les jardins d’enfants quand ils existent, sont payants, même les rares classes maternelles rattachées à des écoles élémentaires.

Pourtant, les états sont persuadés de la nécessité d’une action éducative avant l’entrée à l’école élémentaire. Les professionnels de la prime enfance, éducateurs et administrateurs, sont prêts à se mobiliser pour sensibiliser les parents et mettre au point des formules innovantes, économiques, qui retirent les enfants aux dangers de la rue et des accidents domestiques, améliorant leur santé, abaissant le taux de mortalité, favorisant leur développement, accordant une place correcte à l’accueil des petites filles.

 Pourquoi les clos d’enfants

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Guide pour les formateurs des mères éducatrices

  • En Afrique Noire francophone, aujourd’hui, dans les villages, la scolarité et, a fortiori, la préscolarité doivent vraiment être l’affaire de toute la communauté.
  • D’où, pour le formateur, les 5 phases d’une information/sensibilisation/formation des adultes de cette communauté à mettre en place soigneusement :
  1. Souligner l’importance des premières années de la vie de l’être humain et des répercussions positives ou négatives qui suivront. Souligner également l’importance de l’environnement qui accueille l’enfant et de ce qu’il offre.
  2. Ne brûler aucune étape pour mettre en place la structure d’accueil. Qui va choisir le lieu ? Qui va construire l’abri ? Comment vont être établies les listes des 15 personnes qui vont s’organiser pour suivre la formation ? Quels critères faut-il proposer pour tout cela ?

Mener à bien le stage de base – Stage 1 (cf. brochure)

  1. Y-a-t-il un animateur de clos référent ? un formateur référent ? L’équipe locale doit obligatoirement soutenir, au quotidien, le travail des mères éducatrices. Durant cette période de 6 à 8 mois, il est indispensable d’établir un calendrier fixant un temps de régulation de quelque heures au moins toutes les 6 semaines. Ce stage pratique – stage 2– est sans doute le plus délicat (cf. CR)
  2. Les formateurs encadreurs retrouvent les mêmes collectifs de mères (les 15 personnes du stage 1) pour un stage de perfectionnement : stage 3. Les personnes ont des expériences à partager, elles sont plus conscientes de leurs tâches, elles affinent leur travail.
  3. Au moins 2 fois dans l’année, par la suite, il est indispensable que des moments (2 à 3 heures) soient programmés pour que mères éducatrices, formateurs (et) animateurs « évaluent» ce qui se passe, afin de réduire les écarts, qui existent toujours, entre la réalité et ce que l’on souhaiterait faire ensemble.

 Des messages clés : Pour aider au développement optimal des enfants

  1. Affirmer et comprendre que c’est l’ensemble des besoins de l’enfant qui doit être pris en compte. Ils couvrent 3 domaines : biologique/affectif/intellectuel.
  • Il faut améliorer la santé par de bonnes habitudes d’hygiène et un apport alimentaire bien composé.
  • La réponse aux besoins affectifs doit être assurée par le choix d’un cadre de vie à la taille de l’enfant : effectif réduit (15) dans un lieu de vie sécurisant, présence des mères éducatrices dont la formation a mis l’accent sur l’importance de leurs relations avec les enfants et des enfants entre eux.
  • Le développement intellectuel se construit en même temps que le corps grandit et se développe lui aussi. C’est à travers les activités dont il est spontanément avide que l’enfant améliore son fonctionnement corporel et intellectuel si ces activités font appel à son initiative et sa créativité.
  1. Affirmer et comprendre qu’un besoin ne se supprime pas, sous peine de nuire gravement à l’équilibre de l’être humain. Par conséquent, assurer : besoin de sécurité et besoin d’ordre/besoin d’affection ou au moins de sympathie/besoin d’activité personnelle choisie.
  1. Affirmer et comprendre que :
  • Lorsqu’on est privé de sécurité, on peut voir apparaître inquiétude, angoisse, régression mentale,
  • Lorsqu’on est privé d’affection, apparaissent des difficultés à établir des rapports sociaux, de l’agressivité, des difficultés scolaires, une délinquance juvénile,
  • Lorsqu’on est privé d’action, on peut voir apparaître une agitation (souvent insupportable) ou un repli sur soi.
  1. Affirmer et comprendre la nécessité de mettre en place un lieu de vie:
  • Les choses ont une place, points de repères dans un espace organisé,
  • Les rites quotidiens sont des repères et l’ordre dans le temps,
  • Les matériels, les matériaux sont là pour susciter ou soutenir l’activité,
  • Le petit groupe (15 enfants), à la taille des besoins et des capacités des enfants, permet à l’enfant de sentir qu’il est une personne au sein du groupe.

Des recommandations pédagogiques

  1. On n’apprend pas, on ne se forme pas tout seul, mais avec les autres.
  2. On se construite en cherchant, par une démarche personnelle.
  3. Il est indispensable de vivre pour soi certaines situations, l’expérience personnelle est irremplaçable.
  4. L’absolue nécessité d’établir des relations « vraies » basées sur le respect, qu’il s’agisse des relations entre adultes, entre enfants, entre adultes et enfants.
  5. Faire en sorte que « ce qui se passe dans la structure » irrigue les familles/que les familles soient toujours associées à tout.

Entre autres préoccupations, quelques pistes à exploiter

  1. Aider les enfants à découvrir le monde qui les entoure :
  • Ils apportent, avec leurs mères, leur matériels, installent et rangent leur lieu de vie chaque jour.
  • Dans leur village, ils repèrent la maison des copains, des mères éducatrices,
  • Quelquefois ils écoutent des bruits et cherchent d’où ils proviennent,

Ils vont au jardin des mamans explorer ce qui pousse…

Ils repèrent l’arbre où les pintades vont dormir…

Ils vont voir celui qui fait les nattes/les calebasses/le départ de la mariée/la fête/la vaccination des bébés/les potières/les teinturières…

  • A l’aide de cartes postales, ils retrouvent les scènes de la vie quotidienne africaine d’ici et d’ailleurs.

’ Ils sont sensibles à ce milieu naturel et humain parce que leur attention a été sollicitée par leurs mères éducatrices. Très vite, ce sont eux qui prennent l’initiative de faire partager leurs découvertes !

 

  1. Amener les enfants à intérioriser des notions d’hygiène et des valeurs sociales
  • Essentiellement par le climat qui s’instaure à travers les relations interpersonnelles et les habitudes communes qui s’installent.
  • Aussi par l’organisation du lieu de vie connue de tous parce que tous y participent.
  • Par les règles de vie mises en place grâce aux différents rituels quotidiens : les ordures dans la poubelle/utiliser savon, eau de la bouilloire, latrines/remettre les sacs de jeux à leur place/se regrouper sur cette natte pour écouter l’histoire….
  • Des contes, des récits, des images sont porteurs de valeurs et les enfants et les adultes s’imprègnent de ces valeurs.
  1. Apprentissage de jeux traditionnels et confection de jouets fabriqués avec des matériaux locaux et/ou de récupération (cf. la brochure « jouer, jouer… »)
  • Permettre aux enfants de découvrir les matériaux contenus dans les sacs, de pouvoir explorer tout ce qu’ils imaginent avant de leur faire une ou des propositions à expérimenter.
  • Inviter les enfants à enrichir par leurs apports des contenus de sacs (graines, fruits secs ou noyaux, capsules récupérées, cailloux petits et noirs, tout plats, ou tout ronds, ou tout jaunes… et fabriquer avec eux des jeux de tri/de paires/des puzzles…
  • Inviter d’autres adultes (parents/artisans/visiteurs amis).

Ils savent fabriquer  des sifflets avec des bois creux

des marmites en terre pour jouer avec le sable

des « tam tam » avec certaines calebasses

des « brouettes » pour jouer à courir…

 

Remarque :  Quelques illustrations, sous forme de schémas/photos sont à prévoir.

 

A Paris, le 16 juin 2003

                                               Texte proposé par Yvette Poli

 

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