Au Kenya, les Bridge International Academies accueillent déjà près de 120 000 élèves défavorisés. Mais ce modèle privé, présenté comme une solution face aux défaillances de l’éducation publique, inquiète.
En haut d’une petite colline au pied de laquelle coule une rivière d’immondices, la Bridge Academy se repère de loin, avec son toit vert qui détonne dans l’immensité des tôles rouillées du quartier de Mathare, l’un des bidonvilles les plus dangereux de Nairobi. Ce toit vert caractéristique des Bridge International Academies, les Kényans commencent à le connaître : depuis 2009, ces écoles ont poussé comme des champignons à travers tout le pays, à raison d’une tous les cinq ou six jours en moyenne. Le pays en compte désormais près de 400, accueillant près de 120 000 élèves. Et c’est maintenant l’Ouganda voisin qui les voit se développer. Toutes sont bâties en quelques mois, sur le même modèle, dans des zones rurales ou des quartiers pauvres. Il ne faut pas plus longtemps pour former les enseignants qui travaillent dans ces écoles low cost nouvelle génération.
Équipés d’une tablette tactile reliée à l’antenne de Bridge à Nairobi, les professeurs n’ont qu’à suivre pas à pas le programme conçu par l’entreprise. Cette dernière promet un enseignement accessible à tous, à bas coût (6 dollars par mois, selon Bridge), et surtout de qualité, dans des pays où l’éducation nationale est bien souvent en faillite.
Par Xavier Bourgois – Écrit par à Nairobi