« Rien de moins visible que le banal, rien de plus efficace qu’une idéologie devenue quotidienne »
Pourquoi, en tant que mouvement d’éducation nouvelle nous intéressons-nous aux mots utilisés dans le discours éducatif ?
La force de notre mouvement est de représenter une alternative qui place au cœur de ses pratiques la liberté de l’initiative, de la création, de l’expression, l’importance de l’affectivité, la construction de la personnalité par l’individu lui-même, dans son milieu de vie. Notre approche éducative crée des situations où chacun, enfant, adolescent, adulte, peut être plus conscient du monde qui l’entoure, se l’approprier, le faire évoluer, le modifier dans une perspective de progrès individuel et collectif. Or les mots et les concepts, utilisés dans le vocabulaire commun de l’éducation aujourd’hui, induisent une conception de l’éducation basée sur des valeurs contraires aux principes qui nous animent depuis plusieurs décennies. Le discours libéral centré uniquement sur l’individu, la notion de rentabilité se sont immiscés peu à peu dans nos discours militants et professionnels. Les mots utilisés reflètent une vision univoque qui réifie les réalités multiples ainsi que les conflits sociétaux qui structurent la pensée.
Dans le cadre de notre action pour lutter contre la marchandisation de l’éducation cette question des mots prend tout son sens. Le discours entrepreneurial a envahi la sphère éducative. Ce texte est une manière de lutter contre ce processus, reconquérir les mots nous permet de nous réapproprier la pensée critique. Les mots possèdent des sens différents implicites et explicites. Ils véhiculent le sens de notre action et renvoient au projet politique que nous défendons. Les mots peuvent dire tout et leur contraire. Ce texte à pour vocation de remettre en cause les stéréotypes derrière les mots et reconstruire la pensée, le sens et le projet que nous portons dans nos pratiques.
« Innovons pour que l’éducation soit efficace afin de développer des compétences qui renforceront les capacités des personnes et une meilleure inclusion dans notre société ! Une approche holistique de l’éducation est nécessaire pour développer des bonnes pratiques qui pourront être développées sur le terrain. Ceci nous permettra de prendre conscience des possibilités de résilience face aux discriminations subies en n’oubliant pas celle relative au genre et aux jeunes ayant moins d’opportunités. » Ceci pourrait être un extrait de n’importe quel projet européen…
Mais ces mots tombent-ils sous le sens ?
oui notre mouvement place au coeur de ses pratiques ce qui est écrit dans le texte dont l’importance de l’affectivité mais aussi l’exercice de la raison, de la rationalité, de l’esprit critique et de la démarche scientifique …Nos adversaires ne sont pas les mots mais ce que veut leur faire dire telle ou telle idéologie. C’est cela qu’il faut débusquer. Et si des mots sont perdus à jamais il faut dire par quoi on les remplace. Oui à la reconquête des mots que le libéralisme et ses agents veulent nous confisquer.
Les processus qui nous envisagent peuvent nous toucher jusqu’au sens des mots, mais c’est à notre capacité de discernement à pouvoir nous aider à “re-connaitre” les distances et les instances qui coule à flot des documents de l’Europe et du système libéral.
La force du notre mouvement est l’alternative dont nous sommes porteurs positifs dans les mots et dans les concepts, mais aussi, c’est dans l’action sur le terrain le moment plus propice, ou favorable où nous pouvons déchiffrer le procédé de transformation adopté et “re-donner” la signification du sens au sujet, en parlant de lui, dedans la figure d’une personne. C’est la personne à pouvoir développer son parcours de découverte et de croissance.
Cela pose le doute qu’il n’est pas possible considéré des interventions déjà défini car la définition du chemin personnel est possible mais : autant que la découverte a lieu.
Un projet personnel donc qui prévoie la personne comme central de l’intervention éducative avec l’individuation d’un projet de vie que, à fur et à mesure, puisse lui représenter à niveau de bien-être. Ce projet est fait par la personne envisagée, qui a été inclus à partir du début de la mise en place de l’action de l’adulte chargé de l’accompagnement.