Par les Ceméa de Belgique
Durant la semaine du 8 mai, une délégation de militant-e-s des CEMÉA Belgique et de la FICEMÉA s’est rendue au Québec pour rencontrer des organisations et participer au colloque du Mouvement d’Éducation Populaire et d’Action Communautaire du Québec (MÉPACQ).
Récit de la semaine :
Lundi, nous avons rencontré le secrétaire général du Comité Syndical Francophone de l’Éducation et de la Formation (CSFEF). Autour d’une poutine, nous avons abordé les enjeux syndicaux à l’international, l’organisation en réseau des syndicats francophones ainsi que l’histoire du Québec, notamment autour de questions liées à l’éducation.
Suite à un rendez-vous avec Les Offices Jeunesse Internationaux du Québec (LOJIQ), nous avons été invités à un moment de rencontre avec Claude Poudrier afin qu’il présente le modèle pédagogique de Recherche-Action pour la Résolution de Problème Communautaire (RA : RPC), ainsi que le film « Porteurs d’espoirs » qui témoigne d’une expérience de la mise en œuvre de ce modèle. Ce moment fut riche en échanges. La présence d’une autre délégation de Belges représentants diverses associations et d’une personne ayant une expérience personnelle, en tant qu’enfant, de la RA : RPC était très intéressante.
Mardi, nous nous sommes rendus dans les bureaux du Forum Jeunesse de l’île de Montréal pour échanger sur la place des jeunes dans la société aujourd’hui et du travail du FJIM pour les impliquer à différents niveaux.
L’après-midi, nous avons pris le bus vers Trois-Rivières pour le colloque du MÉPACQ : « En action pour la justice sociale ! ». Pour la soirée d’ouverture, nous avons assisté à deux présentations suivies d’un moment d’échange. Pour commencer, Stéphanie Salagan nous a parlé de son expérience dans le camp d’Oceti Sakowin. Ce campement a été mis en place afin de protéger l’eau de la réserve indienne de Standing Rock du projet de construction d’un pipeline (Dakota Access Pipeline). Nous avons été très touché-e-s par ce témoignage et avons été choqué-e-s d’apprendre ou de réentendre comment le gouvernement Américain a mis fin aux différents camps destinés à protéger l’eau et poursuivre la construction du pipeline. Après quelques minutes de pause, Mélanie Lemay et Ariane Litalien ont témoigné d’avoir été victime d’un viol et comment la dénonciation de ceux-ci a été rendue impossible dans un contexte où la culture du viol est bien présente. Elles ont ensuite pris un temps pour raconter comment elles se sont rencontrées et ont lancé le mouvement Québec Contre les Violences Sexuelles pour dénoncer la manière dont les violences sexuelles sont abordées aujourd’hui. La soirée s’est poursuivie par un moment d’échange avec les trois intervenantes.
Mercredi matin, nous avons chacun-e pu choisir trois ateliers auxquels nous avons participé parmi : Actions dérangeantes, Bloquons le traffic, Porteur de paroles, Empowerment collectif des femmes, Rapport au territoire, Drop la bannière, Allyship et solidarité internationale, Flash-mob, Sérigraphie, Slam et Objet-symbole. Les ateliers duraient 45 minutes et avaient pour objectif de faire découvrir des pratiques, d’en démystifier certaines, de témoigner d’expériences, et d’échanger autour des diverses thématiques.
Après un moment de repas, nous avons assisté à une présentation de Vania Wright-Larin, « Comment agir concrètement sur notre milieu ? » autour des 13 règles de Saul Alinsky. Nous avions ensuite le choix entre plusieurs ateliers pour passer de la réflexion à l’action : Action dérangeante, Action artistique, Porteurs de paroles, Slam sauvage ou Flash-mob. En groupe, nous avons choisi un message, organisé une action, préparé le matériel nécessaire et peaufineé les détails avant de nous rendre dans le centre de Trois-Rivières pour un temps de revendication. Drop de bannière en haut d’un bâtiment, récolte de paroles sur l’importance des organismes communautaires, slams sauvages, flashs-mobs dans plusieurs endroits de la ville et installation artistique étaient au programme.
En parallèle de cette journée, une « équipe médias » s’est formée en matinée pour assurer la couverture médiatique des actions de l’après-midi.
La soirée festive proposée mercredi soir nous a permis de poursuivre les échanges entamés durant la journée, de rencontrer de nouvelles personnes et parler de nos luttes, de ce qui nous anime tout en continuant à découvrir l’approche communautaire telle que développée au Québec.
Jeudi matin, l’« équipe médias » a présenté au reste des participant-e-s le fruit de la couverture des actions à Trois-Rivières. Ensuite, en plénière, nous avons fait le point sur le colloque et sur comment les différents moments avaient été vécus et ce qu’ils avaient permis avant de clôturer le colloque.
L’après-midi, nous avons repris la route pour rentrer à Montréal.
Vendredi, après une rencontre et une présentation de l’association Exeko, deux d’entre nous sont parties à bord d’idAction mobile, « une caravane philosophique et culturelle parcourant les rues de Montréal et destinée à tous les citoyen-ne-s, en particulier aux personnes en situation d’itinérance », afin de découvrir une des activités d’Exeko. Le reste de la délégation s’est rendue au stade olympique pour rencontrer le Conseil Québecois du Loisir. Nous y avons parlé d’animation volontaire, de formation à l’animation et avons envisagé des partenariats. Cette rencontre a été riche de partage et d’échange.
En milieu d’après-midi, le soleil que nous attendions tellement a pointé le bout de son nez. C’était le moment idéal pour rencontrer la présidente de la Fédération Internationale des Mouvements de l’École Moderne (FIMEM) et échanger en terrasse. Nous avons parlé des écoles publiques alternatives du Québec, de l’histoire de la fédération internationale et des différents mouvements de l’École Moderne.
Samedi, nous avons pris un temps entre nous pour faire le bilan de notre voyage, de nos rencontres, faire des allers-retours entre les attentes que nous avions et ce qui s’étaient déroulé pendant la semaine.
Tout au long du séjour, nous avons eu l’occasion de découvrir Montréal, assister à un spectacle du Cirque du Soleil, goûter aux spécialités culinaires et aux produits de l’érable,
Dimanche soir, l’avion nous a ramené vers Bruxelles après une semaine intense en rencontres, en partage, en luttes et en échanges !
Simon Sterkendries