En décembre dernier, se sont déroulées les Rencontres Européennes du Social, au CNAM à Paris. Cet événement a été construit et porté par les Ceméa France et ses partenaires: la FICEMÉA, les CEMÉA de Belgique et SOLIDAR. Près de 150 participant.e.s sont venu.e.s durant 4 jours, pour débattre, autours de problématiques sociales. Afin de partager la richesse des contenus et de permettre la poursuite de la réflexion et des débats, le comité d’organisation a souhaité laisser des traces en proposant un blog. Celui-ci permet de retrouver les enregistrements des tables rondes et des conférences, des images, des présentations des ateliers de partage d’expériences, mais aussi quelques textes écrits par le comité d’organisation, à l’issue des rencontres. Pour se rendre sur le blog cliquez ici
Du 8 au 12 juin s’est tenue, à Mayotte, l’évaluation du projet Building Bridges. Financé par la Commission Européenne, il a visé à renforcer les capacités des acteurs de jeunesse en Europe et dans l’Océan Indien.
L’identification
de problématiques communes relatives à la jeunesse ont encouragé
les CEMEA de La Réunion, de Mayotte, de Madagascar accompagnés du
CEDEM (Centre d’Éducation et de Développement pour les
Enfants Mauriciens), de l’ASJA (Association Seychelloise pour
la Jeunesse et l’Animation), de Dock Europe (Allemagne) et d’EIVA
(Roumanie) à se mobiliser pour développer une véritable stratégie
collaborative dans les champs de l’éducation non-formelle.
Sous
l’impulsion des CEMEA de La Réunion, le projet Building Bridges a
vu le jour afin de rapprocher des territoires insulaires pour qui
l’ouverture au monde reste contrainte. Building Bridges,
« construire des ponts » en français, c’est d’abord
échanger des pratiques, des objectifs, des outils.
Mis
en œuvre sur deux ans, ce projet a permis d’imaginer et créer des
coopérations nouvelles entre acteurs de jeunesse au cours et au-delà
de plusieurs rencontres :
– Du
3 au 9 mars 2018 à La Réunion avec les responsables de structures
en vue de créer et promouvoir une plateforme collaborative en ligne
de partage d’outils éducatifs ;
– Du
3 au 9 mai 2018 à Maurice, en réunissant les animateurs de ces
mêmes structures pour créer collectivement des outils éducatifs
exploitables et transférables dans chaque territoire ;
– Du
1 au 10 juillet 2018 à Madagascar, où des jeunes ayant moins
d’opportunités se sont réunis afin d’ouvrir les impacts et
enjeux du projet aux jeunes et tester les outils créés à Maurice.
– Du
17 mars au 19 avril en Roumanie avec quatre animateurs de Maurice et
des Seychelles, pour expérimenter et évaluer les outils réalisés.
Éducateurs, animateurs et jeunes issus de différents territoires divers ont ainsi eu l’occasion de travailler ensemble, pour se renforcer professionnellement et personnellement, car la mobilité sert aussi à mieux se connaître !
Après
deux années de travaux, il était temps d’évaluer le projet afin
d’apprendre des difficultés passées pour mieux préparer notre
futur. Suivant cet objectif, l’association MAEECHA de l’Union des
Comores a été invitée à la rencontre pour participer à la
réflexion sur les perspectives d’échanges dans la zone.
L’ouverture
de ce bilan, dans la matinée du 8 juin, a été l’occasion
d’accueillir les représentants du département et autres acteurs
clés de l’éducation à Mayotte, afin de leur faire vivre le
projet par une présentation ludique de chaque mobilité.
Suite
à ce temps, qui a permis de vivre ou revivre ces riches échanges,
les travaux d’évaluation ont commencé par un après-midi
d’interrogation des termes « coopération »,
« production collective » et « évaluation ».
Définir collectivement le sens de ces mots a permis aux
organisations partenaires de s’accorder sur des définitions qui
leurs ressemblent dans le but d’imaginer des perspectives qui les
rassemblent.
Sur
la base d’une compréhension commune de ces termes, qui constituent
le cœur de la rencontre, l’évaluation des impacts et
productions du projet a pris la forme d’ateliers, animés par
différentes délégations.
La
valorisation des forces et faiblesses du projet a permis de rappeler
les valeurs partagées par les partenaires et de dessiner les
contours des projets de la zone.
L’idée
de développer l’action du réseau sur un ou deux axes politiques a
été mentionné, notamment sur le numérique, la jeunesse ou la
marchandisation de l’éducation.
Du
point de vue de Mayotte, le renforcement des liens avec les Comores
est apparu essentiel. Les CEMEA Mayotte ont par ailleurs manifesté
une volonté de s’impliquer dans la consolidation du réseau en
faisant émerger des projets multilatéraux et bilatéraux :
Mobilité des jeunes :
Un groupe de 8 jeunes et 2 accompagnateurs se rendra à Anjouan et Moroni avec MAEECHA pour rencontrer d’autres jeunes, mener des animations et renforcer leur pratiques professionnelles, dans une optique de déconstruction des préjugés et de transmission du savoir auprès de leur pairs à Mayotte ;
Les JADE (6 jeunes) accompagnés d’un accompagnateur rencontreront leur homologues de La Réunion lors d’un séjour sur l’île ;
Un groupe de 6 jeunes et un accompagnateur ira à Evreux pour le Festival international du Film d’Education (FIFE), également en vue d’une retransmission du savoir.
Participation d’un ou deux membres des CEMEA au Festival national du film d’éducation des Comores, en octobre 2019 ;
Participation d’un ou deux membres et de deux jeunes à la Commission Régionale de la Fédération Internationale des CEMEA (FICEMEA), du 15 au 21 juin 2020 à Moroni, en marge de la deuxième édition régionale du Festival du film d’éducation.
Pour
finir, quelques chantiers ont été identifiés :
Affirmer
nos ambitions « politiques » dans la zone Océan
Indien : décliner la charte de la FICEMEA à la région et
définir nos objectifs prioritaires à partir de nos préoccupations
locales et régionales ;
Co-organiser
le festival du film d’éducation à Moroni en 2020 avec un film
par pays, un concours de films-pockets réalisés par des jeunes et
une sélection de films du FIFE ;
Organiser
une co-formation sur le numérique et la web radio pour les
organisations de la zone ;
Présenter
ou valoriser des actions visant à la démocratisation culturelle
(pratiques et créations).
Conseil québécois des loisirs Dans le stade olympique, après un dédale de couloirs où nous croisons la fédération de Curling, de Hockey et d’Ultimate, nous sommes accueilli-e-s par Sonia Vaillancourt dans les bureaux du Conseil Québécois des Loisirs. Nous échangeons sur la formation d’animateur, animatrice en Belgique et au Québec. Elle nous explique comment est organisé le DAFA (diplôme d’aptitude aux fonctions d’animateur).
Au fil de la discussion, nous nous rendons compte que nous partageons les mêmes valeurs ainsi qu’une vision commune du temps libre. Nous faisons également le constat que la réalité politique et institutionnelle de l’organisation du temps libre et des loisirs au Québec est très différente. Cette rencontre réveille en nous des envies d’échanges et de mobilités pour les animateurs et animatrices québécois-e-s et belges.
Bâtiment 7 Après avoir longtemps cherché un bus qui nous emmènerait dans le quartier de Pointe-Saint-Charles, nous arrivons enfin au Bâtiment 7. Dans ce quartier ouvrier, ancien fleuron de l’industrie ferroviaire canadienne, des habitant-e-s se battent depuis plus de 20 ans pour préserver une ancienne usine de la destruction et d’un projet de construction d’appartements de luxe. Nous y rencontrons Natacha Alexandroff, citoyenne du quartier, qui fait partie de l’aventure depuis le début. Aujourd’hui, le propriétaire du terrain et du bâtiment a cédé une partie de celui-ci au collectif « 7 à Nous ». Dans le bâtiment, il y a des ateliers de céramique, de réparation de vélo, de menuiserie, un espace de jeux vidéo, une fonderie… où chacun-e peut venir réaliser ses projets. Une épicerie s’est également installée, les membres y consacrent quelques heures chaque mois et bénéficient de prix réduits en échange de leur temps. Une micro-brasserie propose un espace de rencontres où l’on peut se retrouver pour manger et goûter leur bière. Des musiciens s’y retrouvent tous les dimanches pour jouer ensemble. Natacha nous raconte l’histoire du quartier, du bâtiment, des luttes d’aujourd’hui et de demain: « Ce n’est jamais fini ! ». Le Bâtiment 7 et le collectif « 7 à Nous » luttent encore aujourd’hui pour maintenir le lieu accessible, contre la gentrification du quartier et pour obtenir le reste du bâtiment et du terrain.
Le multimillionnaire qui en est le propriétaire essaye encore aujourd’hui de mettre la pression en voulant construire des appartements luxueux. Le collectif « 7 à nous », au travers de sa lutte pour le Bâtiment 7, milite au quotidien pour rendre aux habitant-e-s du quartier du pouvoir sur ce qu’ils et elles vivent et sur leur milieu.
Mouvement d’Éducation Populaire et d’Action Communautaire du Québec Suite à nos rencontres en 2016 au Forum Social Mondial, puis à notre participation en 2017 au colloque du MEPACQ ((Mouvement d’Éducation Populaire et d’Action Communautaire du Québec) intitulé « En action pour la justice sociale », nous avons été invité-e-s à l’Assemblée Générale Annuelle du MEPACQ. Gabriel Dumas et Jana Tosdado, deux permanent-e-s du MEPACQ, nous hébergeaient lors de notre venue à Montréal. Nous avons découvert la ville et sa culture en leur compagnie. Nous nous sommes retrouvé-e-s avec la troisième permanente du mouvement, Valerie Lepine, pour échanger nos outils, nos perspectives futures et nos pratiques. Dans une discussion autour des liens entre éducation populaire et pédagogie nouvelle, elles et il nous ont fait part des orientations futures de leurs luttes contre le racisme et pour la justice climatique et sociale.
L’assemblée générale annuelle a commencé par une activité de sensibilisation à la situation et l’histoire des autochtones du Canada, « l’atelier des couvertures ». Au travers d’un récit interactif, nous avons incarné physiquement le processus de colonisation. La perte de territoires, les maladies, les injustices et les massacres relatés ont suscité beaucoup d’émotions chez les participants-e-s.
Le lendemain matin, les 11 tables régionales du MEPACQ, qui regroupent chacune plusieurs groupes de base, ont partagé leur actualité avec le reste du groupe. Nous avons été frappé-e-s à quel point nos luttes peuvent être similaires et convergentes. Dans l’après-midi, Bernard Vallée, un des fondateurs du MEPACQ a présenté l’histoire de l’éducation populaire autonome au Québec. Nous avons constaté que nous partageons avec eux des racines et des courants de pensées communs incarnés par des hommes et femmes parfois différent-e-s. En fin de journée, nous avons proposé aux participant-e-s de l’AGA de découvrir la FICEMÉA et les CEMÉA Belgique. Après avoir vu des pieuvres, des narvals, des bélougas, des oursins et des raies se déplacer dans l’espace, nous nous sommes retrouvé-e-s en petits groupes pour mettre en lumière les points commun entre l’éducation populaire et l’éducation nouvelle. Au départ de phrases qui guident notre action, nous avons décortiqué nos idées, nos pratiques et les leurs. La soirée s’est terminée par une présentation plus formelle de la FICEMÉA et des CEMÉA Belgique.
Les échanges se sont poursuivis de manière plus informelle par la suite. La journée du lendemain était consacrée aux orientations stratégiques et au plan d’action du MEPACQ pour les 4 années à venir. Nous avons pu observer les processus de discussion, négociations et de décision de l’assemblée et y avons retrouvé de la similarité avec nos propres fonctionnements, comme la création de sous-groupes hétérogènes et de retour au grand groupe. Et après… Cette mobilité a été riche en rencontres et en découvertes et a stimulé nos envies d’en découvrir plus ainsi que notre conviction que les luttes pour plus d’émancipation et de justice sociale dépassent les carcans nationaux et internationaux dans lesquels nous évoluons. Il faut pouvoir se rassembler pour continuer la lutte et faire sens.
L’éducation est un travail d’orfèvre, il nécessite de la finesse dans la relation à l’autre, de l’analyse pour la prise en compte de l’histoire et de la place de chacun et chacune et une volonté : celle de nous penser dans une humanité plurielle.
« Tant que l’humain n’est pas mort, il ne finit pas de créer » Proverbe Peul extrait du livre de David Diop Frère d’armes.
Les
voilà !
Enfin
les publications issues de notre travail collectif depuis deux ans!
Une
Agora Internationale à Namur en Belgique, quatre rencontres de
commissions régionales au Cameroun, en Uruguay, aux Seychelles et en
France, plus de 150 personnes mobilisées, engagées chacune dans la
mesure de ses possibilités avec ce désir de contribuer à nos
réflexions communes, cette envie d’agir, cette volonté de se
rencontrer pour penser d’autres modèles, découvrir d’autres
vies, de penser différemment, à côté des évidences pour être
plus libre collectivement et individuellement.
Ces
publications sont des éléments structurants de notre capacité à
faire réseau, à être un réseau !
Elles
démontrent notre vision de l’éducation s’appuyant sur des
pratiques pédagogique ancrées dans les réalités et dans une
perspective politique.
Oui,
nos ambitions, nos utopies sont de transformer le monde à notre
échelle, dans un travail du quotidien, parfois complexe, difficile
mais humainement riche.
Et,
nous y croyons, malgré les contextes de régressions des droits, de
conservatisme politique, d’absurdité quotidienne, nous y croyons
dans notre capacité collective à être des auteurs et autrices de
changements sociétaux plus respectueux des personnes, de leurs choix
et de leur liberté.
L’éducation
est ce pivot essentiel à la construction des sociétés vers
lesquelles nous souhaitons tendre.
Nous sommes des exploratrices et des explorateurs de l’humain, des inconditionnels utopistes, des rêveurs et rêveuses acharné.e.s. Nous devons l’être car nos pratiques éducatives sont ancrées dans les réalités, dans les histoires de vie complexes des personnes . Nous agissons dans nos espaces, nos histoires politiques et sociales pour insuffler des idées, des envies d’agir, de transformer, de rêver, d’expérimenter, de créer et de comprendre le monde.
L’éducation
est un travail d’orfèvre, il nécessite de la finesse dans la
relation à l’autre, de l’analyse pour la prise en compte de
l’histoire et de la place de chacun et chacune et une volonté :
celle de nous penser dans une humanité plurielle.
Notre engagement est exigent, il demande de la sensibilité et de l’attention à l’autre, une acuité dans la perception du monde, de l’analyse des histoires individuelles et collectives et une mise en perspective de nos pratiques.
Ce
sont ces « petites choses », si difficiles à
expliquer et à la fois tellement fondamentales qui sont les ressorts
de nos engagements.
Ce
que nous avons concrètement co-construit ensemble
Lors
de l’Agora internationale, le groupe de travail a réalisé un
premier guide sur la communication égalitaire en français à
destination des associations francophones de notre réseau. Il offre
des pistes pour pouvoir communiquer à l’écrit de manière
égalitaire, c’est-à-dire en donnant aux femmes la même
visibilité qu’aux hommes dans l’écriture, d’un point de vue
de la grammaire mais aussi dans les références.
Il est apparu rapidement que la question de l’utilisation du féminin et du masculin diffère selon les langues. Dans certaines langues, le féminin et le masculin sont davantage différenciés dans l’utilisation des termes. (exemple : français et anglais) même manière. Le groupe a identifié que nous devions au-delà de la notion d’écriture égalitaire travailler plus particulièrement sur la notion de communication égalitaire. En effet, cette dernière prend en compte un champ beaucoup plus vaste qui passe par les expressions, les places sociales qui influencent la manière ou non de prendre la parole.
Ainsi
le groupe de travail de l’Agora a proposé que les forums régionaux
travaillent sur les expressions sexistes. Nous
avons échangé sur les expressions dans différents contextes
linguistiques avec la contribution de personnes issues de 22 pays qui
représentaient 19 langues analysées sous le crible de l’égalité
femmes/hommes.
A
partir des éléments récoltés, les associations ont développé
des démarches pédagogiques. Une matrice est proposée dans le
livret sur les expressions sexistes.
Suite à l’appétence du réseau sur cette réflexion nous pourrions poursuivre par l’élaboration d’une bande dessinée reprenant cette réflexion sur le sexisme dans la communication.
Pour consulter le guide sur la communication égalitaire cliquez ici
Pour consulter le guide sur les expressions sexistes internationales, cliquez ici pour le français, en anglais ici et en espagnol ici ou sur les visuels ci-dessous
2. La recherche action
Le
groupe de travail sur la recherche action a récolté les matériaux
suivants lors de l’Agora :
29
récits critique d’expériences représentant 29 pays soit à
l’oral sous forme d’entretien semi directif soit par
questionnaire. Une logique d’interviews et d’écriture a été mise
en place à partir du document produit par le laboratoire de
recherche.
Une
dizaine d’écrits méthodologiques sur des dossiers pédagogiques
et outils didactiques apportés par les associations membres.
Le
groupe, en lien avec le laboratoire de recherche a construit les
grilles d’entretien, a réalisé la passation et les transcriptions
des entretiens. Ensuite ce matériau a été analysé par le
laboratoire pour produire une analyse qui a donné lieu à une
publication sous forme d’étude.
Cette
dernière a été travaillée
lors des forums régionaux afin d’identifier par les participant.es
les
enjeux de leurs pratiques pédagogiques en lien avec l’étude.
L’objectif était d’articuler des réflexions théoriques et pratiques concrètes dans une perspective de développement de l’éducation nouvelle au niveau international.
Pour consulter la recherche action, cliquez ici ou sur le visuel
3.
La
cartographie
du réseau, mallette pédagogique sur l’environnement international
et le plaidoyer
La
cartographie du réseau a été réalisée lors de l’Agora
internationale puis elle a été améliorée et finalisée lors des
forums régionaux.
Nous
avons réalisé
un inventaire des activités de chacune des associations, élaboré
la matrice et le questionnaire pour récolter les informations sur
chaque association.
Lors
des forums régionaux, les associations ont travaillé plus
spécifiquement sur les réseaux de chacune des associations membres
afin de connaître les forces, les ressources, les réseaux en
proximité géographique de chacune des associations, identifiés les
espaces de plaidoyer communs où il apparaît opportun d’agir au
niveau régional.
Par ailleurs, à partir des éléments récoltés, un groupe de travail s’est penché sur la compréhension de l’environnement et la visibilité des politiques éducatives internationales et régionales afin d’appuyer le plaidoyer politique porté à échelle nationale, régionale et internationale.
Pour mieux connaître les politiques internationales d’éducation, cliquezici pour le français et pour l’anglais ici et l’espagnol ici ou sur les visuels ci-dessous
Pour consulter la cartographie du réseau en français ici, anglais ici et espagnol ici ou sur les visuels ci-dessous
Pour consulter le module de sensibilisation sur la marchandisation de l’éducation cliquez ici
4. Parcours d’engagements
Ce
groupe de travail lors de L’Agora a identifié les objectifs et le
sens des projets de mobilités puis ils ont identifié les besoins
repérés par et pour les jeunes. :
Renforcer
les compétences des jeunes (conséquences positives pour
l’association),
Comprendre
le monde par le voyage : connaître d’autres cultures, langues,
paysages, manières de faire et de vivre,
Permet
aux jeunes de construire leurs projets de vie ,
Développer
une citoyenneté active pour une ouverture au dialogue
politique/social et une compréhension de la société,
Développer
la confiance en soi (exemples : au travers d’outils
d’expression axés sur l’art, l’affectif),
Besoin
d’encadrement et/ou formation pour répondre à des besoins
spécifiques,
La
valorisation locale de l’implication internationale des jeunes à
travers différents supports, médiatiques fait par et pour les
jeunes (radio, site et portails web …),
Besoin
de valorisation des compétences acquises pour renforcer sa
confiance en soi,
A
partir des éléments récoltés un livret d’accueil des
volontaires a été réalisé. De plus, lors des forums régionaux,
suite à la formation sur la méthodologie de projet, les
associations ont travaillé sur la conception et l’écriture d’un
projet européen collectivement.
Chaque
région lors des forums régionaux a travaillé sur un projet
régional autour de deux thématiques : démocratie culturelle
et numérique. Il a été déposé sous l’action clé 2 capacity
building. Nous sommes en attente de la réponse.
Bonne lecture et partageons, à travers le monde, nos réflexions collectives si riches et porteuses d’avenir !!!!
5.
Des radios libres sous licence creative commons
Spontanément, au cours du projet un groupe de travail a vu le jour concernant la diffusion des résultats et a décidé de créer une radio associative : Radio Fi internationale. Cet outil permet d’assurer une diffusion et un lien mensuel entre les membres de la Ficeméa. L’engouement pour cet outil de diffusion est tel que nous avons décidé de créer 14 radios associatives chacune portée par une association. Celle de la Fédération est Radio Fi Internationale et a déjà émis sur les ondes tout au long de l’Agora pour partager avec les jeunes et les travailleurs de jeunesse, membres des associations du réseau et non présents physiquement lors de l’Agora. Puis nous avons réalisé deux émissions le 16 mai et le 21 juin 2018, en ligne sur le site de la Ficeméa. Emission à écouter en suivant le lien ici
A
l’origine, cet outil n’était pas prévu dans le projet.
Cependant, il nous a semblé fondamental d’avoir un outil de
médiation afin d’assurer le suivi du projet, de faire vivre le
réseau en dehors des temps de rencontres.
Radio
Fi Internationale est une radio associative et libre. Elle nous
permet, à travers le monde, de valoriser le travail et l’expression
de la diversité des associations de la Ficeméa et de leur travail
auprès des jeunes.
En
effet, l’originalité de cette radio est de transcender les
frontières, de mettre en lien sur les ondes des personnes éloignées
de plusieurs milliers de kilomètres et des auditeur.rice.s
internationaux.
Radio
Fi internationale nous permet de partager nos pratiques éducatives
et de porter collectivement le projet politique de l’Éducation
Nouvelle au-delà des frontières.
Radio
Fi internationale a réuni, lors de ses deux premières émissions,
plus de 200 auditrice.eur.s (diffusion en direct et en podcast).
Suite
à la sortie des publications nous réaliserons une émission en
septembre 2019 réalisée par les jeunes entièrement dédiée à la
question de l’égalité femmes-hommes, une autre présentant la
recherche-action, une autre sur le plaidoyer et le volontariat. Radio
Fi internationale est un formidable support de diffusion des actions
que nous réalisons.
La création de ces radios nous a amené à sensibiliser et réfléchir sur la question du numérique libre et nous avons à cette occasion réalisé un dossier spécial sur “Les humanités numériques”. Pour consulter le dossier, cliquez ici.
Un
grand merci à vous toutes et tous pour ce travail.
Et
bien sur nous repartons, prochainement, pour de nouvelles aventures à
travers le monde.
Nous avons moins de 60 jours pour financer Mobilizon. Moins de 60 jours pour faire connaître notre projet d’alternative libre et fédérée aux événements Facebook ; et pour savoir à quel point nous devons nous y investir.
Changer le logiciel de celles et ceux qui changent le monde ?
Des marches pour le climat organisées sur Facebook aux hackathons de
logiciels libres qui se font grâce à Meetup : pour changer le monde, les
utopistes (comme nous !) s’organisent bien trop souvent sur les
plateformes centralisées des géants du web.
Et c’est sans compter sur les règles d’utilisation de ces
plateformes, qui peuvent mener à une fermeture, du jour au lendemain,
sans aucune justification, d’un groupe ou d’une communauté, et dont la
structure centralisée forme un potentiel guichet unique pour les agences
de renseignement et des pirates mal intentionnés.
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Maquette d’une page « événement » dans Mobilizon
Chez Framasoft, on s’est dit qu’il fallait prendre le temps de
réfléchir à une alternative qui puisse changer la donne. Nous venons de
passer quelques mois, avec l’aide de deux designers (Marie-Cécile Paccard et Geoffrey Dorne) à écouter des militant·e·s
pour mieux cerner leurs pratiques numériques. Nous avons cherché à quoi
pourrait ressembler un outil qui rendrait vraiment le pouvoir aux
personnes, aux groupes.
L’outil que les entreprises du capitalisme de surveillance ne feront pas
Si on y réfléchit, c’est hyper contraignant de créer un outil juste
pour aspirer et vendre les données du monde entier… À partir du moment
où l’on n’a pas besoin (ni envie) de pister les gens ou de maintenir un
modèle économique inéquitable, on peut imaginer un outil qui fait la
différence.
1. Un outil qui, même basique, nous rend libres
La dernière chose dont Meetup, Eventbrite ou Facebook ont envie,
c’est que nous nous passions d’eux, que l’on puisse prendre leur place,
et que l’on crée notre propre plateforme de publication d’événements. C’est la première des libertés qu’offrira Mobilizon : échapper à l’emprise de ces plateformes à but lucratif.
Bien entendu, tout le monde ne va pas aller l’installer sur un serveur informatique, et monter son propre Mobilizon.
Mais il est essentiel qu’une communauté, un syndicat, une ONG, un
mouvement, une fédération… que n’importe quel collectif puisse
s’émanciper librement des plateformes avides de données.
C’est comme le fait de rendre public le code source, la « recette de
cuisine » du logiciel : tout le monde ne sait pas le lire, mais c’est un
gage de transparence et d’ouverture. Si l’équipe qui le développe fait
des choix qui ne me conviennent pas, je peux monter ma propre équipe
pour expérimenter d’autres choix, et une autre gouvernance.
2. Un outil qui émancipe en fédérant
Seulement voilà : si mon université crée son instance MobilizTaFac d’un côté, et que mon mouvement pour le climat crée son instance ÉcoMobilizés de l’autre, est-ce que je dois créer un compte sur chaque site, histoire de me tenir au courant des rassemblements prévus ?
Non : ce serait, selon nous, un gros frein à l’usage. C’est pour cela que nous souhaitons que Mobilizon soit fédéré : chaque instance (site de publication d’événements) propulsée par Mobilizon pourra alors choisir d’échanger avec d’autres instances, d’afficher plus d’événements que « juste les siens », et de favoriser les interactions. Le protocole de fédération, basé sur le standard de communication le plus répandu (nommé ActivityPub), permettra en plus, à terme, de tisser des ponts avec Mastodon (l’alternative libre et fédérée à Twitter), PeerTube (alternative à YouTube), et bien d’autres outils similaires.
Cependant, le concept de fédération n’est pas une baguette magique.
Au contraire, l’adopter demande encore plus d’efforts : afficher sa
politique de modération, communiquer avec les personnes inscrites sur
son serveur, choisir avec qui on se fédère ou non, appliquer ses
obligations légales (ou pratiquer la désobéissance civile)… Un Mobilizon
émancipateur devrait, à notre sens, faciliter ces relations entre les
personnes qui ouvrent leur hébergement aux inscriptions, et celles qui
leur confient leurs données.
3. Un outil qui, dans l’idéal, est convivial
Dans l’idéal, Mobilizon ne
nous libère pas seulement des événements Facebook : il nous libère aussi
de ses groupes. Et pour avoir des groupes conviviaux, il faut imaginer
des outils de messagerie, des outils de modération, bref : de nombreuses
fonctionnalités qui nous rendent autonomes.
Car un outil convivial est un outil qui nous laisse le pouvoir, qui nous rend le contrôle. C’est un outil qui laisse chaque groupe s’organiser comme il le souhaite. Dans l’idéal, Mobilizon
offre aux groupes un espace pour afficher des liens vers ses outils de
collaboration numérique, quels qu’ils soient, même des google docs (mais
franchement, nous on pense que Framapad, c’est mieux :p).
Un autre exemple de reprise de pouvoir : si je veux que ma famille,
qui m’invite à l’anniversaire du petit dernier, voie mon engagement
militant (disons pour une marche des fiertés), mais pas mes activités
culturelles (disons de danse folklorique), je dois pouvoir le maîtriser.
Dans l’idéal, Mobilizon permet à chaque compte de se créer plusieurs identités pour cloisonner ses groupes et ses activités comme on le désire.
4. Un outil qui, à terme, est durable et résilient
Un logiciel est un outil en perpétuelle évolution. Certes, produire
une première version stable est un défi en soi. Mais c’est aussi le premier pas d’un cheminement plus long, où l’on découvre des usages et pratiques qui n’étaient pas anticipées, que l’on peut accompagner.
Il existe, d’ores et déjà, de nombreuses évolutions possibles pour Mobilizon :
faciliter la géolocalisation et la cartographie, développer une
application mobile, améliorer l’ergonomie et les interfaces… Quelles
autres idées l’intelligence collective produira-t-elle quand Mobilizon sera opérationnel et utilisé ?
Seulement voilà, entretenir et faire grandir un commun, cela demande du soin, du temps et de l’attention.
Si vous nous en donnez les moyens, la somme récoltée au-delà des 50 000
€ nous permettra de nous projeter sur le long terme et d’envisager les
développements après la sortie de la version 1.0.
Quels moyens se donne-t-on pour produire Mobilizon ?
Créer un tel outil, sans autre but que celui de construire un commun
numérique, cela demande du temps, de l’implication et des moyens. Chez
Framasoft, nous sommes persuadé·e·s
de l’importance que Mobilizon peut avoir, à terme, pour de nombreuses
communautés. Mais nous travaillons déjà sur de très nombreux projets et
manquons de temps et d’argent pour tout faire… Ainsi, nous ne nous lancerons pas sans avoir un signal fort que cet outil est désiré.
Nous venons d’ouvrir une collecte sur joinmobilizon.org.
Nous nous sommes donné 60 jours pour savoir à quel point notre démarche
sera soutenue. Concrètement, plus vous donnerez, plus cela nous
impliquera durablement dans le développement de Mobilizon.
Nous avons défini les budgets suivants :
20 000 € – Mobilizon libre et basique, où
nous rentrerons dans nos frais et livrerons le code et les travaux de
design à la communauté après la sortie de la version 1 ;
35 000 € – Mobilizon émancipateur et fédéré,
où nous pourrons en plus implémenter le protocole de fédération
ActivityPub et tous les outils qui vont avec, dont une instance de test
pour démonstration ;
50 000 € – Mobilizon idéal et convivial
qui, en supplément du reste, inclura directement l’ensemble des
fonctionnalités dont nous rêvons pour la version 1 (groupes, messagerie,
multi-identité, affichages d’outils externes) .
au-delà – Mobilizon durable et résilient,
dont le développement pourra être maintenu et amélioré par Framasoft au
delà de la version 1, avec des fonctionnalités avancées.
Dès aujourd’hui, et jusqu’au 10 juillet, tout don fait à Framasoft via la page joinmobilizon.org
sera comptablement attribué au projet Mobilizon. Au 10 juillet, suivant
le montant qui aura été atteint, nous nous consacrerons à développer le
Mobilizon que vous aurez
soutenu. Nous prévoyons la sortie d’une version bêta pour l’automne
2019, et une version 1 pour le premier semestre 2020.
Lecteur vidéo00:0000:10
Maquette d’une page « groupe » dans Mobilizon
Vous avez moins de 60 jours pour déterminer notre implication
Nous avons donc besoin de votre aide. Ensemble, nous avons moins de
60 jours pour proposer et expliquer ce projet aux communautés
associatives, culturelles et militantes en France et à l’étranger. Moins
de 60 jours pour les convaincre de l’importance de soutenir Mobilizon, sans tomber dans le piège des raccourcis faciles des « ça va remplacer Facebook » (cela peut remplacer la gestion d’évènements de Facebook) et autres « ceci est une révolution » (nous ne sommes pas une startup, et n’avons pas pour vocation de remplacer tous les usages !).
Il va donc falloir prendre le temps de parler, d’échanger, d’écouter…
pour convaincre sans charmer ni imposer une quelconque autorité. Car
Mobilizon ne sera pas une recette miracle et instantanée : c’est un premier pas vers plus d’indépendance, une aventure qui va évoluer sur la durée, et que nous avons souhaité démarrer avec vous.
Jusqu’où irons-nous ? C’est désormais entre vos mains… à vous de vous Mobilizer !
Présentation des travaux de Duarte Patricio RAFAEL (Doctorant en
Sciences de l’Éducation à l’Université de Bordeaux). Ses
travaux de recherche doctorale portent sur l’orientation genrée
des étudant.e.s en licence, dans une perspective comparative entre
l’enseignement privé et l’enseignement public au Mozambique.
Le Mozambique est un
pays d’environ 28 millions d’habitants, et le taux
d’analphabétisme est de 45% (de la population totale), dont 64 %
sont des femmes. (Source : INE-Institut National de
Statistique).
Le Mozambique est
proclamé indépendant le 25 juin 1975, avec la mise en place d’un
État socialiste. Le pays sera confronté à une guerre civile entre
1977 et 1992 qui aurait contribué à la dégradation du réseau
scolaire.
Concernant
l’enseignement supérieur, la première université publique est
fondée en 1962. Lors de l’indépendance du Mozambique (1975), les
institutions sont laissées à l’abandon puisque les colons
portugais quittent le pays, et durant la période de la guerre
civile, les universités publiques connaissent une stagnation et le
fort contrôle de l’État fait qu’elles s’engagent dans des
formations considérées comme importantes pour le développement du
pays. Les cursus considérés comme moins importants ou qui
pourraient constituer une menace à la construction de la nation
socialiste étaient éliminés. Cela a été le cas de la Faculté de
Droit, fermé en 1983.
Lors de la
proclamation de la nouvelle constitution (1990), le changement
législatif permet une expansion de l’enseignement. Cette expansion
est marquée par la fondation d’universités privées à partir de
1995.
Selon les données
de Duarte Patricio RAFAEL, en 1994 on comptabilisait 3 universités
publiques contre 18 en 2018. Cependant, en 1994 il n’y avait aucune
université privée contre 31 en 2018.
Selon Duarte
Patricio RAFAEL, mis à part certaines universités privées (telles
que l’Université Catholique du Mozambique ou l’ISCTEMP-Institut
Supérieur de Sciences et Technologies du Mozambique), la réputation
de ces dernières n’est pas valorisée. Les universités publiques
sont toujours mieux perçues concernant la qualité des diplômes. A
l’inverse des établissements secondaires (où les établissements
privés, en général, ont meilleure réputation).
Cependant, Duarte
Patricio RAFAEL explique que les universités publiques mettent en
place des « cours de nuit », payants et enseignés
par les professeurs des universités publiques. Ces étudiant.e.s,
qui participent aux « cours de nuit », reçoivent le même
diplôme que les étudiant.e.s qui suivent la formation dite
« classique ». D’après des éducatives indicatives
réalisées, les coûts moyens de formation au niveau de la licence
sont de l’ordre de 2500 dollars (US). Cependant, les frais de
scolarité payés par les étudiant.e.s sont d’environ 100 dollars
(US) par an (Moock,2007, Wellman et al, 2003, Langa, 2014).
En 2009, le
gouvernement du Mozambique avait souhaité réformer l’enseignement
supérieur en licence. En diminuant le nombre d’années de 4 à
3 ans d’études en licence. Cependant cette réforme a été
sujette à de nombreuses controverses de la part des entreprises du
pays qui ne souhaitaient pas que leurs « futur.e.s
candidat.e.s » s’abstiennent d’une année de formation.
Cette stratégie a été abandonnée par le gouvernement en 2011.
Il existe
aujourd’hui de nombreuses inégalités (notamment économiques)
dans l’accès à l’éducation au Mozambique.
Il est intéressant de se questionner par rapport au rôle de l’État dans la mise en œuvre d’un service public d’accès à l’Éducation. L’État souhaite t-il soutenir les établissements privés ou investir dans l’enseignement public ?
Rédigé par Morgane Peroche (Fédération Internationale des Ceméa)
Avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD), du
Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères et de Open
Society Foundations.
A l’occasion de la sortie du rapport d’étude « Relever les défis de l’éducation dans un Sahel en crise », la Coalition Éducation (CE) a souhaité inviter les auteur.e.s de cette étude et expert.e.s du domaine de l’éducation à échelle internationale.
L’occasion
pour les auteur.e.s de l’étude de présenter leurs travaux, les
problèmes rencontrés lors de sa mise en œuvre et les différents
éléments de conclusion. Le comité de pilotage de l’étude était
composé de trois membres de la Coalition (Aide et Action, Plan
International, Sgen-CFDT) et de son équipe salariée.
Cette
conférence a été animée par Emmanuelle Bastide (journaliste RFI).
Dans un premier temps, la conférence a débuté par une introduction
de l’étude par Carole Coupez (Déléguée Générale Adjointe,
cheffe de file de la Coalition Education). Carole Coupez rappelle que
l’éducation de qualité est un droit, même en cas de conflit, (cf
« Normes minimales d’éducation dans les situations
d’urgence, INEE) et que la situation de l’éducation dans le
région du G5 Sahel est une urgence. L’objectif de l’étude est
d’identifier les approches efficaces sur le terrain en vue de
renforcer la qualité des interventions éducatives dans la région.
Elle vise également à nourrir le plaidoyer et les recommandations
de la CE, notamment en amont du G7 en France, pour renforcer l’aide
au développement et humanitaire française en matière d’éducation
et le continuum urgence/ développement durable dans la région du
Sahel.
Conférence
d’ouverture, en présence de Jean Marc
Chataigner (Ambassadeur envoyé spécial pour le Sahel), les
co-auteures de l’étude : Julia Tran Thanh et Aurore Du Roi,
et Jean Marc Gravellini (Coordinateur de l’Alliance Sahel).
Jean
Marc Chataigner propose une synthèse du contexte politique et social
des pays étudiés. Il rappelle que cette étude à été menée dans
5 pays de la région du Sahel : Mauritanie, Niger, Mali, Burkina
Faso et Tchad. Ces pays sont actuellement touchés par une crise
physique et alimentaire, ce qu’il définit par une « crise
multidimensionnelle ». Chaque pays a ses propres facteurs, avec
des effets propres à chaque structure économique et sociale du
pays . Par exemple, au Niger, l’éducation des filles reste un
défi majeur du pays.
Avec
cette crise « multidimensionnelle », le secteur de
l’éducation est gravement touché notamment avec la fermeture de
plusieurs écoles. (800 fermetures d’écoles au Mali, 600 au
Burkina Faso).
Aurore
Du Roi prend la parole pour expliquer le souhait de mettre en place
cette étude. Ce rapport d’étude répond à un appel d’offre
lancé par Coalition Education. L’étude se concentre certes sur 5
pays du Sahel, mais il y a eu selon Aurore Du Roi, un intérêt à
enquêter dans d’autres pays tels que le Sénégal.
Aurore
Du Roi n’oublie pas de mentionner les limites de l’étude, en
mentionnant des « biais de sélection » dus à une
sélection empirique des organisations (pas de tirage aléatoire).
Les biais concernant les enquêtes n’ont eux aussi pas pus être
évités. Les co-auteures ont pu observer une part importante de
l’éducation non formelle et préconisent un retour à un système
d’éducation formelle .
Les
co-auteures préconisent notamment un soutien à la petite enfance,
une gestion des ressources humaines et une décentralisation accrue
des administrations.
L’enjeu
est de pouvoir innover sur des méthodes éducatives, renforcer le
rôle de la société civile et favoriser les efforts de co
constructions avec les communautés.
Enfin
Jean Marc Gravellini (Coordinateur de l’Alliance Sahel) explique
que les bailleurs ont un « besoin d’innovation » . Dans
le même temps il est nécessaire que les base de données existantes
soit exploitées pour permettre une meilleure coordination des
acteurs et actrices. L’enjeu des crises est bien celle de la
coordination, afin de rendre les actions de chacun.e efficaces et
pertinentes.
Table
Ronde 1 : Renforcer les interventions dans l’éducation en
situations d’urgence au Sahel.
Pour
Magagi Goube Barira du Plan International au Niger, l’enjeu central
est la fermeture des écoles en temps de crise. Elle précise que
dans le région de Difa, 144 000 enfants sont déscolarisés. Il est
important que les écoles soient des lieux de sécurité pour les
enfants, sans présence militaire. Il faut pouvoir repenser les
emplois du temps mais les projets de court terme n’ont pas de réels
impacts. Madame Barira rappelle aussi que la difficulté majeure à
laquelle le Niger fait face est la scolarisation des filles.
Deux filles sur dix seulement accèdent au collège.
Pour
le coordonnateur du Collectif pour le développement de l’éducation
du Tchad, Djimramadje Djimtibaye, le Tchad serait un « îlot de
paix » par rapport aux autres pays mentionnés dans l’étude.
Le défi majeur du pays est la gestion des migrations suite aux
différents conflits de la région. Il est nécessaire de pouvoir
allouer davantage de moyens pour l’éducation au Tchad afin de
favoriser la scolarisation des enfants et l’apprentissage
professionnel. Dans le même temps, D. Djimtibaye recommande
davantage d’éducation à la citoyenneté.
Concernant
la Mauritanie, Aminettou Mint Moctar, Présidente de l’Association
des Femmes Chef.fes Famille en Mauritanie, le pays ferait face à des
disparités importantes entre les communautés (berbères,
arabes,haratins, peuls, wolofs…). Les difficultés d’accès à
l’école sont souvent liées à l’origine ethnique ou sociale de
l’individu. La Mauritanie est aussi confronté aux problèmes
d’individus apatrides, sans état civil (13 000 enfants recensés
par l’association dont 9 000 sont des filles). Les écoles sont
vendues à des fins commerciales pour la construction de centres
commerciaux favorisant l’aspect économique du pays, mais étant à
l’origine de la disparition des écoles. Selon A. Mint Moctar il y
aurait 261 écoles privées et 251 écoles publiques, avec des
enseignant.e.s peu ou pas formé.e.s.
Un
autre défi dans l’inégalité d’accès à l’éducation est
celui des enfants handicapés, qui n’apparaissent pas dans les
statistiques officielles puisque lors des recensements on ne demande
pas si il y a des enfants handicapés au sein du ménage. Ces enfants
n’ont que très peu de droits.
Enfin,
la table ronde se termine par l’intervention de deux représentants
de bailleurs de fonds, Graham Lang pour « Education cannot
wait » et Tahinaharinoro Razafindramary pour le « Partenariat
Mondial pour l’Education ».
« Education
cannot wait » est un fonds d’urgence et de longue durée crée
en 2016, encore en « phase d’apprentissage » selon G.
Lang . Le fonds a investi au Tchad suite à la situation d’urgence
liée aux conflits du Lac Tchad et une migration importante des
différentes communautés. Ce fonds a pour mission de répondre aux
situations d’urgence (exemple : Mozambique suite au cyclone
Idai) mais souhaite à long terme, pouvoir répondre à une approche
pluri-annuelle.
Le
Partenariat Mondial pour l’Education (PME) estime que les fonds
versés à la région du Sahel depuis 2004 s’élève à 500
millions de dollars (US), avec une requête en cours pour la région
de 100 millions de dollars (US).
Le
défi des bailleurs de fonds est actuellement de pouvoir coordonner
les actions financées et menées sur place. Concernant les résultats
du PME, T. Razafindramary explique que les résultats observés dans
la région ne peuvent pas être seulement alloués au PME. Le PME est
un ensemble de partenaires qui œuvrent ensemble, les résultats
seraient donc communs. Concernant le Tchad, le PME aurait permis de
construire 1600 écoles, des latrines, des points d’eau et des
manuels (pour un financement de 82 millions de dollars (US)).
Table
Ronde 2 : « Assurer la stabilisation et la durabilité de
l’éducation en situation de crise au Sahel »
Moustapha
Guitteye, secrétaire général du Syndicat National de l’éducation,
présente la situation actuelle du Mali et fait référence à la
fermeture des écoles suite aux conflits auxquels le pays fait face.
Le Nord du Mali est confronté à une disparition de tous ses
services sociaux. Ainsi, si le gouvernement souhaite que les
populations reviennent vivre dans le Nord du pays, il faudrait
envisager des primes pour les enseignant.e.s selon M ; Guitteye.
Le gouvernement doit investir dans les services de base pour répondre
aux objectifs de redynamisation du territoire.
Pour
Pierre Sawadogo, Directeur du Bureau Afrique Subsaharienne,
Solidarité Laïque, au Burkina Faso, l’enjeu est celui de
l’éducation à la citoyenneté. Les élèves sont formés une
semaine dans l’année, mais cette formation est selon lui
insuffisante. Il faut réformer le système scolaire afin d’intégrer
davantage les élèves dans la participation citoyenne.
Donatienne
Hissard, Directrice adjointe de la Direction du Développement
Durable (Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères) énonce
que des rapports ont pu montrer que la coopération entre la France
et la région du Sahel était efficace mais qu’il fallait faire
« plus et mieux ». La région du Sahel subit une « crise
des apprentissages ». La France va poursuivre son engagement
dans le secteur de l’éducation, avec un « plan pour le
français ». Selon certaines études, l’apprentissage en
français aurait un effet positif sur le taux de scolarisation.
Enfin,
la conférence se termine par l’intervention de Dr. Koumbou Boly
Barry, rapporteur spécial des Nations Unies sur le Droit à
l’éducation (ancienne ministre de l’éducation au Burkina Faso).
Il est important de mettre en avant des « zones de dialogues »
afin de réformer le système. Les partenaires privées doivent être
un complément mais il nécessaire d’encadrer ces partenariats.
Conclusion
L’étude
de ces 5 pays de la région du Sahel, suppose que malgrè certaines
similitudes, les pays ont leurs propres structures et doivent donc
ajuster leurs politiques en fonction de leur structure. Léa Rambaud,
Responsable Plaidoyer et communication, Coalition Education a énoncé
lors de la clôture, les recommandations de Coalition Education dans
le secteur de l’éducation et la formation au Sahel.
Vous
pouvez consulter le rapport d’étude et les recommandations de
Coalition Education :ici
Rédigé
par Morgane Peroche (Fédération Internationale des Céméa)
S’il existe une méthode pour enseigner chacune des disciplines
scolaires, il n’en demeure pas moins que l’écriture semble
laissée en rade dans ce domaine.
Et
pourtant c’est une lapalissade que de rappeler que l’écriture
est une discipline transversale en étroit lien avec la lecture dont
l’importance stratégique n’est plus à démontrer.
Une
rapide revue des performances des élèves en écriture révèle des
difficultés à l’échelle mondiale.
En
Afrique ces difficultés liées à l’écriture viennent s’ajouter
à celles qu’engendre l’utilisation d’une langue étrangère
comme médium d’enseignement. D’où la nécessité de lever ces
limites qui entravent les performances scolaires dans nos pays.
Devant
ce défi qui prend des proportions toujours plus alarmantes, un
chercheur camerounais du nom de Moussa GONG NOTA a osé saisir le
taureau par les cornes.
En effet ce chercheur chevronné, père de famille, fondateur d’un groupe scolaire et Directeur du cabinet CERIEF les Florès, au terme de plusieurs années d’études, de recherches et d’expérimentations couronnées de succès, a mis au point la Méthode d’Écriture Florès GONG NOYA (Quand l’écriture devient un jeu) .
Le cabinet CERIEF est un groupement d’intérêt spécialisé dans
la recherche en éducation, l’ingénierie éducative, la formation
et la sensibilisation de la population, le tout orienté vers une
conscience de développement durable.
Parti en 2014 à Yaoundé participer à la facilitation d’un stage sur la gouvernance des associations, Monsieur Mame Ousmane DIENE, alors Délégué National à la Formation de Ceméa Sénégal, a eu le privilège de rencontrer Monsieur Moussa GONG NOTA et de visiter aussi bien le groupe scolaire Les Florès que le centre de recherche devenu aujourd’hui le CERIEF.
De retour au Sénégal, Monsieur DIENE, au nom de Ceméa Sénégal, soumet à Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale, un dossier de présentation de la Méthode d’écriture Florès GONG NOTA.
Après
une étude approfondie du dossier par ses services compétents, le
ministère décide d’évaluer ces outils pédagogiques dont l’étude
a révélé une certaine pertinence.
Ainsi, sous l’impulsion de Monsieur Joseph Pierre NDIAYE alors Directeur de Cabinet, le Ministère de l’Éducation, par le biais de l’Institut National d’Étude et d’Action pour le Développement de l’Éducation (INEADE), entreprend l’expérimentation de la Méthode Flores GONG NOTA dans un certain nombre d’établissements sur la base d’un protocole éprouvé.
Dans
ce cadre, le promoteur de la méthode a mis à disposition des
manuels, un certain nombre d’outils et un appui institutionnel afin
de contribuer à la mise en œuvre de cette initiative prise par le
Ministère.
Il
s’y ajoute que, dans le but de constater de visu les résultats de
l’expérimentation et rencontrer les autorités sénégalaises
impliquées, Monsieur Moussa GONG NATA a lui-même séjourné à
Dakar du 12 au 26 avril 2019.
A cette occasion et sous la facilitation du Chargé de Mission de Ceméa Sénégal, il a tenu des séances de travail avec d’éminentes personnalités dont le Directeur de l’INEADE Monsieur Cheikhna LAM, en présence de l’équipe de recherche, Le Chef de la Radiotélévision Scolaire, Monsieur Massamba THIANE, le Directeur de Cabinet de Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale et l’Honorable El Hadji Abdoulaye DIOP Makhtar, Grand Serigne de Dakar et Vice-Président de l’Assemblée Nationale.
Ces
différentes personnalités ont félicité Monsieur Moussa GONG NOTA
formulé des suggestions fort pertinentes pour la promotion et le
développement de la méthode.
Il convient de noter que le processus enseignement/apprentissage de
l’écriture selon la Méthode Florès Gong Nota comporte
trois étapes méthodologiques essentielles qui sont :
L’étape de la maîtrise du graphisme
L’étape de la maîtrise des signes
L’étape de la phase combinatoire.
Ces
trois étapes définies comme « le triangle de la Méthode
Florès » sont indispensables pour une bonne maîtrise et
pratique de la méthode. Le processus enseignement/apprentissage de
la Méthode prend en compte aussi bien au niveau maternel que
primaire. C’est pourquoi il se décline en deux pratiques
méthodologiques différentes qui sont :
La méthodologie de l’apprentissage/enseignement de l’écriture
à la maternelle.
La méthodologie de l’apprentissage/enseignement de l’écriture
au primaire.
Sur
cette base, un certain nombre d’outils pédagogiques ludiques,
testés et expérimentés avec succès accompagnent cette méthode.
Pour sa part, Ceméa Sénégal remercie l’ensemble des partenaires qui l’ont accompagné dans ce processus et renouvelle son engagement à contribuer au développement de l’éducation dans toutes ses dimensions.
« Ceci devrait être le rêve légitime de tout auteur: être lu, analysé, critiqué, amélioré et réinventé par ses lecteurs. » Paulo Freire
Paulo Freire (1921-1997) est un éducateur brésilien considéré
comme l’un des pédagogues les plus importants du 20e siècle, ses
travaux ont influencé le mouvement appelé pédagogie critique.
Reconnu mondialement, Paulo Freire s’est vu attribué 29
doctorats honorifiques d’universités d’Europe et
d’Amérique et a reçu plusieurs prix tels que le prix « Éducation
pour la paix » de l’UNESCO en 1986 (biographie).
Paradoxalement, les travaux de Paulo Freire restent peu connus en France : très peu d’ouvrages de Paulo Freire ont été traduits en français et la majorité sont épuisés et peu disponibles dans les bibliothèques publiques. Cependant, la situation en France est en train de changer. En effet, se développe depuis 2016 un intérêt marqué pour les pédagogies critiques et l’œuvre de Paulo Freire. Cet intérêt s’est concrétisé en juin 2018 par la création de l’Institut bell hooks – Paulo Freire (lien) à Paris en présence de Cristina Heiniger-Freire, l’une des filles de Paulo Freire.
En lien avec l’Institut bell hooks – Paulo Freire, nous avons voulu créer un espace de partage et de diffusion de l’œuvre de Paulo Freire disponible en français : le Centre numérique de documentation francophone Paulo Freire (CNDF-Paulo Freire). En effet, mis à part les ouvrages difficiles d’accès, il existe plus d’une quarantaine d’articles et d’interviews de Paulo Freire traduits en français dans des revues publiées en France, en Suisse, en Belgique et au Canada essentiellement dans les années 1960 et 1970.
Les objectifs du CNDF-Paulo Freire sont les
suivants :
Référencer l’ensemble des écrits de Paulo Freire disponibles en français : Il existe de nombreux documents conservés au Centro de Referência Paulo Freire de l’Instituto Paulo Freire du Brésil (présentation du CRPF) et dans différentes archives telles que les archives de l’UNESCO. Le CNDF-Paulo Freire constitue également son propre fonds en recherchant les articles de Paulo Freire parus dans différentes revues.
Diffuser librement la documentation ainsi cumulée à travers notre site internet : les articles sont proposés sous format PDF dans un premier temps. Notre objectif est de transcrire petit à petit sous format texte l’ensemble de ces articles afin d’en faciliter la lecture et l’indexation.
Contribuer au Centro de Referência Paulo Freire : tous les articles référencés et numérisés sont envoyés au Brésil où ils intègrent la base de données consultable en ligne (ici).
Rendre plus accessible l’œuvre de Paulo Freire à travers des fiches de lecture : ces fiches de lecture présenteront de manière simple les principales notions de l’œuvre de Paulo Freire (ex : éducation bancaire, conscientisation, radicalité, éducation dialogique, etc.).
Participer au développement des pédagogies radicales en France : le CNDF-Paulo Freire est membre du réseau de pédagogies radicales (lien) qui a pour objectif – entre autres – de développer les pédagogies inspirées par l’œuvre de Paulo Freire : pédagogies critiques, féministes, anti-racistes, décoloniales, queer, éco-pédagogie, anti-oppression, anti-discrimination….
Le CNDF-Paulo Freire propose également de
répertorier des études rédigées sur l’œuvre de Paulo Freire
susceptibles d’en éclairer le sens.