Rencontres Européennes du Social, mise en ligne du blog

En décembre dernier, se sont déroulées les Rencontres Européennes du Social, au CNAM à Paris. Cet événement a été construit et porté par les Ceméa France et ses partenaires: la FICEMÉA, les CEMÉA de Belgique et SOLIDAR. Près de 150 participant.e.s sont venu.e.s durant 4 jours, pour débattre, autours de problématiques sociales. Afin de partager la richesse des contenus et de permettre la poursuite de la réflexion et des débats, le comité d’organisation a souhaité laisser des traces en proposant un blog. Celui-ci permet de retrouver les enregistrements des tables rondes et des conférences, des images, des présentations des ateliers de partage d’expériences, mais aussi quelques textes écrits par le comité d’organisation, à l’issue des rencontres. Pour se rendre sur le blog cliquez ici

Jean-Luc CAZAILLON

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Publié dans Ceméa France, Europe, Les associations membres

Évaluation de Building Bridges, Mayotte – 8 au 12 juin

Du 8 au 12 juin s’est tenue, à Mayotte, l’évaluation du projet Building Bridges. Financé par la Commission Européenne, il a visé à renforcer les capacités des acteurs de jeunesse en Europe et dans l’Océan Indien.

L’identification de problématiques communes relatives à la jeunesse ont encouragé les CEMEA de La Réunion, de Mayotte, de Madagascar accompagnés du CEDEM (Centre d’Éducation et de Développement pour les Enfants Mauriciens), de l’ASJA (Association Seychelloise pour la Jeunesse et l’Animation), de Dock Europe (Allemagne) et d’EIVA (Roumanie) à se mobiliser pour développer une véritable stratégie collaborative dans les champs de l’éducation non-formelle.

Sous l’impulsion des CEMEA de La Réunion, le projet Building Bridges a vu le jour afin de rapprocher des territoires insulaires pour qui l’ouverture au monde reste contrainte. Building Bridges, « construire des ponts » en français, c’est d’abord échanger des pratiques, des objectifs, des outils.

Mis en œuvre sur deux ans, ce projet a permis d’imaginer et créer des coopérations nouvelles entre acteurs de jeunesse au cours et au-delà de plusieurs rencontres :

– Du 3 au 9 mars 2018 à La Réunion avec les responsables de structures en vue de créer et promouvoir une plateforme collaborative en ligne de partage d’outils éducatifs ;

– Du 3 au 9 mai 2018 à Maurice, en réunissant les animateurs de ces mêmes structures pour créer collectivement des outils éducatifs exploitables et transférables dans chaque territoire ;

– Du 1 au 10 juillet 2018 à Madagascar, où des jeunes ayant moins d’opportunités se sont réunis afin d’ouvrir les impacts et enjeux du projet aux jeunes et tester les outils créés à Maurice.

– Du 17 mars au 19 avril en Roumanie avec quatre animateurs de Maurice et des Seychelles, pour expérimenter et évaluer les outils réalisés.

Éducateurs, animateurs et jeunes issus de différents territoires divers ont ainsi eu l’occasion de travailler ensemble, pour se renforcer professionnellement et personnellement, car la mobilité sert aussi à mieux se connaître !

Après deux années de travaux, il était temps d’évaluer le projet afin d’apprendre des difficultés passées pour mieux préparer notre futur. Suivant cet objectif, l’association MAEECHA de l’Union des Comores a été invitée à la rencontre pour participer à la réflexion sur les perspectives d’échanges dans la zone.

L’ouverture de ce bilan, dans la matinée du 8 juin, a été l’occasion d’accueillir les représentants du département et autres acteurs clés de l’éducation à Mayotte, afin de leur faire vivre le projet par une présentation ludique de chaque mobilité.

Suite à ce temps, qui a permis de vivre ou revivre ces riches échanges, les travaux d’évaluation ont commencé par un après-midi d’interrogation des termes « coopération », « production collective » et « évaluation ». Définir collectivement le sens de ces mots a permis aux organisations partenaires de s’accorder sur des définitions qui leurs ressemblent dans le but d’imaginer des perspectives qui les rassemblent.

Sur la base d’une compréhension commune de ces termes, qui constituent le cœur de la rencontre, l’évaluation des impacts et productions du projet a pris la forme d’ateliers, animés par différentes délégations.

La valorisation des forces et faiblesses du projet a permis de rappeler les valeurs partagées par les partenaires et de dessiner les contours des projets de la zone.

L’idée de développer l’action du réseau sur un ou deux axes politiques a été mentionné, notamment sur le numérique, la jeunesse ou la marchandisation de l’éducation.

Du point de vue de Mayotte, le renforcement des liens avec les Comores est apparu essentiel. Les CEMEA Mayotte ont par ailleurs manifesté une volonté de s’impliquer dans la consolidation du réseau en faisant émerger des projets multilatéraux et bilatéraux :

  • Mobilité des jeunes :
    • Un groupe de 8 jeunes et 2 accompagnateurs se rendra à Anjouan et Moroni avec MAEECHA pour rencontrer d’autres jeunes, mener des animations et renforcer leur pratiques professionnelles, dans une optique de déconstruction des préjugés et de transmission du savoir auprès de leur pairs à Mayotte ;
    • Les JADE (6 jeunes) accompagnés d’un accompagnateur rencontreront leur homologues de La Réunion lors d’un séjour sur l’île ;
    • Un groupe de 6 jeunes et un accompagnateur ira à Evreux pour le Festival international du Film d’Education (FIFE), également en vue d’une retransmission du savoir.
  • Participation d’un ou deux membres des CEMEA au Festival national du film d’éducation des Comores, en octobre 2019 ;
  • Participation d’un ou deux membres et de deux jeunes à la Commission Régionale de la Fédération Internationale des CEMEA (FICEMEA), du 15 au 21 juin 2020 à Moroni, en marge de la deuxième édition régionale du Festival du film d’éducation.

Pour finir, quelques chantiers ont été identifiés :

  • Affirmer nos ambitions « politiques » dans la zone Océan Indien : décliner la charte de la FICEMEA à la région et définir nos objectifs prioritaires à partir de nos préoccupations locales et régionales ;
  • Co-organiser le festival du film d’éducation à Moroni en 2020 avec un film par pays, un concours de films-pockets réalisés par des jeunes et une sélection de films du FIFE ;
  • Organiser une co-formation sur le numérique et la web radio pour les organisations de la zone ;
  • Présenter ou valoriser des actions visant à la démocratisation culturelle (pratiques et créations).
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Publié dans Les associations membres, Mayotte (Ceméa France), Océan indien

Explorations et rencontres engagées en territoire québécois

Conseil québécois des loisirs
Dans le stade olympique, après un dédale de couloirs où nous croisons la fédération de Curling, de Hockey et d’Ultimate, nous sommes accueilli-e-s par Sonia Vaillancourt dans les bureaux du Conseil Québécois des Loisirs.
Nous échangeons sur la formation d’animateur, animatrice en Belgique et au Québec. Elle nous explique comment est organisé le DAFA (diplôme d’aptitude aux fonctions d’animateur).

Au fil de la discussion, nous nous rendons compte que nous partageons les mêmes valeurs ainsi qu’une vision commune du temps libre. Nous faisons également le constat que la réalité politique et institutionnelle de l’organisation du temps libre et des loisirs au Québec est très différente. Cette rencontre réveille en nous des envies d’échanges et de mobilités pour les animateurs et animatrices québécois-e-s et belges.

Bâtiment 7
Après avoir longtemps cherché un bus qui nous emmènerait dans le quartier de Pointe-Saint-Charles, nous arrivons enfin au Bâtiment 7. Dans ce quartier ouvrier, ancien fleuron de l’industrie ferroviaire canadienne, des habitant-e-s se battent depuis plus de 20 ans pour préserver une ancienne usine de la destruction et d’un projet de construction d’appartements de luxe. Nous y rencontrons Natacha Alexandroff, citoyenne du quartier, qui fait partie de l’aventure depuis le début. Aujourd’hui, le propriétaire du terrain et du bâtiment a cédé une partie de celui-ci au collectif « 7 à Nous ». Dans le bâtiment, il y a des ateliers de céramique, de réparation de vélo, de menuiserie, un espace de jeux vidéo, une fonderie… où chacun-e peut venir réaliser ses projets. Une épicerie s’est également installée, les membres y consacrent quelques heures chaque mois et bénéficient de prix réduits en échange de leur temps. Une micro-brasserie propose un espace de rencontres où l’on peut se retrouver pour manger et goûter leur bière. Des musiciens s’y retrouvent tous les dimanches pour jouer ensemble. Natacha nous raconte l’histoire du quartier, du bâtiment, des luttes d’aujourd’hui et de demain: « Ce n’est jamais fini ! ». Le Bâtiment 7 et le collectif « 7 à Nous » luttent encore aujourd’hui pour maintenir le lieu accessible, contre la gentrification du quartier et pour obtenir le reste du bâtiment et du terrain.

Le multimillionnaire qui en est le propriétaire essaye encore aujourd’hui de mettre la pression en voulant construire des appartements luxueux. Le collectif « 7 à nous », au travers de sa lutte pour le Bâtiment 7, milite au quotidien pour rendre aux habitant-e-s du quartier du pouvoir sur ce qu’ils et elles vivent et sur leur milieu.

Mouvement d’Éducation Populaire et d’Action Communautaire du Québec
Suite à nos rencontres en 2016 au Forum Social Mondial, puis à notre participation en 2017 au colloque du MEPACQ ((Mouvement d’Éducation
Populaire et d’Action Communautaire du Québec) intitulé « En action pour la justice sociale », nous avons été invité-e-s à l’Assemblée Générale Annuelle du MEPACQ. Gabriel Dumas et Jana Tosdado, deux permanent-e-s du MEPACQ, nous hébergeaient lors de notre venue à Montréal. Nous avons découvert la ville et sa culture en leur compagnie. Nous nous sommes retrouvé-e-s avec la troisième permanente du mouvement, Valerie Lepine, pour échanger nos outils, nos perspectives futures et nos pratiques. Dans une discussion autour des liens entre éducation populaire et pédagogie nouvelle, elles et il nous ont fait part des orientations futures de leurs luttes contre le racisme et pour la justice climatique et sociale.

L’assemblée générale annuelle a commencé par une activité de sensibilisation à la situation et l’histoire des autochtones du Canada, « l’atelier des couvertures ». Au travers d’un récit interactif, nous avons incarné physiquement le processus de colonisation. La perte de territoires, les maladies, les injustices et les massacres relatés ont suscité beaucoup d’émotions chez les participants-e-s.

Le lendemain matin, les 11 tables régionales du MEPACQ, qui regroupent chacune plusieurs groupes de base, ont partagé leur actualité avec le reste du groupe. Nous avons été frappé-e-s à quel point nos luttes peuvent être similaires et convergentes. Dans l’après-midi, Bernard Vallée, un des fondateurs du MEPACQ a présenté l’histoire de l’éducation populaire autonome au Québec. Nous avons constaté que nous partageons avec eux des racines et des courants de pensées communs incarnés par des hommes et femmes parfois différent-e-s.
En fin de journée, nous avons proposé aux participant-e-s de l’AGA de découvrir la FICEMÉA et les CEMÉA Belgique. Après avoir vu des pieuvres, des narvals, des bélougas, des oursins et des raies se déplacer dans l’espace, nous nous sommes retrouvé-e-s en petits groupes pour mettre en lumière les points commun entre l’éducation populaire et l’éducation nouvelle. Au départ de phrases qui guident notre action, nous avons décortiqué nos idées, nos pratiques et les leurs. La soirée s’est terminée par une présentation plus formelle de la FICEMÉA et des CEMÉA Belgique.

Les échanges se sont poursuivis de manière plus informelle par la suite. La journée du lendemain était consacrée aux orientations stratégiques et au plan d’action du MEPACQ pour les 4 années à venir. Nous avons pu observer les processus de discussion, négociations et de décision de l’assemblée et y avons retrouvé de la similarité avec nos propres fonctionnements, comme la création de sous-groupes hétérogènes et de retour au grand groupe.
Et après…
Cette mobilité a été riche en rencontres et en découvertes et a stimulé nos envies d’en découvrir plus ainsi que notre conviction que les luttes pour plus d’émancipation et de justice sociale dépassent les carcans nationaux et internationaux dans lesquels nous évoluons. Il faut pouvoir se rassembler pour continuer la lutte et faire sens.

En bref, c’tait ben ben l’fun.

Simon Ceméa Belgique

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Publié dans Europe, Fédération Wallonie Bruxelles de Belgique, Les associations membres, Non classé, Service d'Education Permanente Ceméa

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L’éducation est un travail d’orfèvre, il nécessite de la finesse dans la relation à l’autre, de l’analyse pour la prise en compte de l’histoire et de la place de chacun et chacune et une volonté : celle de nous penser dans une humanité plurielle.

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Publié dans Non classé

Les voilà !

« Tant que l’humain n’est pas mort, il ne finit pas de créer » Proverbe Peul  extrait du livre de David Diop Frère d’armes.

Les voilà !

Enfin les publications issues de notre travail collectif depuis deux ans!

Une Agora Internationale à Namur en Belgique, quatre rencontres de commissions régionales au Cameroun, en Uruguay, aux Seychelles et en France, plus de 150 personnes mobilisées, engagées chacune dans la mesure de ses possibilités avec ce désir de contribuer à nos réflexions communes, cette envie d’agir, cette volonté de se rencontrer pour penser d’autres modèles, découvrir d’autres vies, de penser différemment, à côté des évidences pour être plus libre collectivement et individuellement.

Ces publications sont des éléments structurants de notre capacité à faire réseau, à être un réseau !

Elles démontrent notre vision de l’éducation s’appuyant sur des pratiques pédagogique ancrées dans les réalités et dans une perspective politique.

Oui, nos ambitions, nos utopies sont de transformer le monde à notre échelle, dans un travail du quotidien, parfois complexe, difficile mais humainement riche.

Et, nous y croyons, malgré les contextes de régressions des droits, de conservatisme politique, d’absurdité quotidienne, nous y croyons dans notre capacité collective à être des auteurs et autrices de changements sociétaux plus respectueux des personnes, de leurs choix et de leur liberté.

L’éducation est ce pivot essentiel à la construction des sociétés vers lesquelles nous souhaitons tendre.

Nous sommes des exploratrices et des explorateurs de l’humain, des inconditionnels utopistes, des rêveurs et rêveuses acharné.e.s. Nous devons l’être car nos pratiques éducatives sont ancrées dans les réalités, dans les histoires de vie complexes des personnes . Nous agissons dans nos espaces, nos histoires politiques et sociales pour insuffler des idées, des envies d’agir, de transformer, de rêver, d’expérimenter, de créer et de comprendre le monde.

L’éducation est un travail d’orfèvre, il nécessite de la finesse dans la relation à l’autre, de l’analyse pour la prise en compte de l’histoire et de la place de chacun et chacune et une volonté : celle de nous penser dans une humanité plurielle.

Notre engagement est exigent, il demande de la sensibilité et de l’attention à l’autre, une acuité dans la perception du monde, de l’analyse des histoires individuelles et collectives et une mise en perspective de nos pratiques.

Ce sont ces « petites  choses », si difficiles à expliquer et à la fois tellement fondamentales qui sont les ressorts de nos engagements.

Ce que nous avons concrètement co-construit ensemble 

Et un peu plus d’explication sur nos démarches !

1. La communication égalitaire

Lors de l’Agora internationale, le groupe de travail a réalisé un premier guide sur la communication égalitaire en français à destination des associations francophones de notre réseau. Il offre des pistes pour pouvoir communiquer à l’écrit de manière égalitaire, c’est-à-dire en donnant aux femmes la même visibilité qu’aux hommes dans l’écriture, d’un point de vue de la grammaire mais aussi dans les références.

Il est apparu rapidement que la question de l’utilisation du féminin et du masculin diffère selon les langues. Dans certaines langues, le féminin et le masculin sont davantage différenciés dans l’utilisation des termes. (exemple : français et anglais) même manière. Le groupe a identifié que nous devions au-delà de la notion d’écriture égalitaire travailler plus particulièrement sur la notion de communication égalitaire. En effet, cette dernière prend en compte un champ beaucoup plus vaste qui passe par les expressions, les places sociales qui influencent la manière ou non de prendre la parole.

Ainsi le groupe de travail de l’Agora a proposé que les forums régionaux travaillent sur les expressions sexistes. Nous avons échangé sur les expressions dans différents contextes linguistiques avec la contribution de personnes issues de 22 pays qui représentaient 19 langues analysées sous le crible de l’égalité femmes/hommes.

A partir des éléments récoltés, les associations ont développé des démarches pédagogiques. Une matrice est proposée dans le livret sur les expressions sexistes.

Suite à l’appétence du réseau sur cette réflexion nous pourrions poursuivre par l’élaboration d’une bande dessinée reprenant cette réflexion sur le sexisme dans la communication.

Pour consulter le guide sur la communication égalitaire cliquez ici

Pour consulter le guide sur les expressions sexistes internationales, cliquez ici pour le français, en anglais ici et en espagnol ici ou sur les visuels ci-dessous

version anglaise
version française
version espagnol

2. La recherche action

Le groupe de travail sur la recherche action a récolté les matériaux suivants lors de l’Agora :

  • 29 récits critique d’expériences représentant 29 pays soit à l’oral sous forme d’entretien semi directif soit par questionnaire. Une logique d’interviews et d’écriture a été mise en place à partir du document produit par le laboratoire de recherche.
  • Une dizaine d’écrits méthodologiques sur des dossiers pédagogiques et outils didactiques apportés par les associations membres.

Le groupe, en lien avec le laboratoire de recherche a construit les grilles d’entretien, a réalisé la passation et les transcriptions des entretiens. Ensuite ce matériau a été analysé par le laboratoire pour produire une analyse qui a donné lieu à une publication sous forme d’étude.

Cette dernière a été travaillée lors des forums régionaux afin d’identifier par les participant.es les enjeux de leurs pratiques pédagogiques en lien avec l’étude.

L’objectif était d’articuler des réflexions théoriques et pratiques concrètes dans une perspective de développement de l’éducation nouvelle au niveau international.

Pour consulter la recherche action, cliquez ici ou sur le visuel

3. La cartographie du réseau, mallette pédagogique sur l’environnement international et le plaidoyer

La cartographie du réseau a été réalisée lors de l’Agora internationale puis elle a été améliorée et finalisée lors des forums régionaux.

Nous avons réalisé un inventaire des activités de chacune des associations, élaboré la matrice et le questionnaire pour récolter les informations sur chaque association.

Lors des forums régionaux, les associations ont travaillé plus spécifiquement sur les réseaux de chacune des associations membres afin de connaître les forces, les ressources, les réseaux en proximité géographique de chacune des associations, identifiés les espaces de plaidoyer communs où il apparaît opportun d’agir au niveau régional.

Par ailleurs, à partir des éléments récoltés, un groupe de travail s’est penché sur la compréhension de l’environnement et la visibilité des politiques éducatives internationales et régionales afin d’appuyer le plaidoyer politique porté à échelle nationale, régionale et internationale.

Pour mieux connaître les politiques internationales d’éducation, cliquez ici pour le français et pour l’anglais ici et l’espagnol ici ou sur les visuels ci-dessous

Pour consulter la cartographie du réseau en français ici, anglais ici et espagnol ici ou sur les visuels ci-dessous

Fr
Eng
Es

Pour consulter le module de sensibilisation sur la marchandisation de l’éducation cliquez ici

4. Parcours d’engagements

Ce groupe de travail lors de L’Agora a identifié les objectifs et le sens des projets de mobilités puis ils ont identifié les besoins repérés par et pour les jeunes. :

  • Renforcer les compétences des jeunes (conséquences positives pour l’association),
  • Comprendre le monde par le voyage : connaître d’autres cultures, langues, paysages, manières de faire et de vivre,
  • Permet aux jeunes de construire leurs projets de vie ,
  • Développer une citoyenneté active pour une ouverture au dialogue politique/social et une compréhension de la société,
  • Développer la confiance en soi (exemples : au travers d’outils d’expression axés sur l’art, l’affectif),
  • Besoin d’encadrement et/ou formation pour répondre à des besoins spécifiques,
  • La valorisation locale de l’implication internationale des jeunes à travers différents supports, médiatiques fait par et pour les jeunes (radio, site et portails web …),
  • Besoin de valorisation des compétences acquises pour renforcer sa confiance en soi,

A partir des éléments récoltés un livret d’accueil des volontaires a été réalisé. De plus, lors des forums régionaux, suite à la formation sur la méthodologie de projet, les associations ont travaillé sur la conception et l’écriture d’un projet européen collectivement.

Chaque région lors des forums régionaux a travaillé sur un projet régional autour de deux thématiques : démocratie culturelle et numérique. Il a été déposé sous l’action clé 2 capacity building. Nous sommes en attente de la réponse.

Bonne lecture et partageons, à travers le monde, nos réflexions collectives si riches et porteuses d’avenir !!!!

5. Des radios libres sous licence creative commons

Spontanément, au cours du projet un groupe de travail a vu le jour concernant la diffusion des résultats et a décidé de créer une radio associative : Radio Fi internationale. Cet outil permet d’assurer une diffusion et un lien mensuel entre les membres de la Ficeméa. L’engouement pour cet outil de diffusion est tel que nous avons décidé de créer 14 radios associatives chacune portée par une association. Celle de la Fédération est Radio Fi Internationale et a déjà émis sur les ondes tout au long de l’Agora pour partager avec les jeunes et les travailleurs de jeunesse, membres des associations du réseau et non présents physiquement lors de l’Agora. Puis nous avons réalisé deux émissions le 16 mai et le 21 juin 2018, en ligne sur le site de la Ficeméa. Emission à écouter en suivant le lien ici

A l’origine, cet outil n’était pas prévu dans le projet. Cependant, il nous a semblé fondamental d’avoir un outil de médiation afin d’assurer le suivi du projet, de faire vivre le réseau en dehors des temps de rencontres.

Radio Fi Internationale est une radio associative et libre. Elle nous permet, à travers le monde, de valoriser le travail et l’expression de la diversité des associations de la Ficeméa et de leur travail auprès des jeunes.

En effet, l’originalité de cette radio est de transcender les frontières, de mettre en lien sur les ondes des personnes éloignées de plusieurs milliers de kilomètres et des auditeur.rice.s internationaux.

Radio Fi internationale nous permet de partager nos pratiques éducatives et de porter collectivement le projet politique de l’Éducation Nouvelle au-delà des frontières.

Radio Fi internationale a réuni, lors de ses deux premières émissions, plus de 200 auditrice.eur.s (diffusion en direct et en podcast).

Suite à la sortie des publications nous réaliserons une émission en septembre 2019 réalisée par les jeunes entièrement dédiée à la question de l’égalité femmes-hommes, une autre présentant la recherche-action, une autre sur le plaidoyer et le volontariat. Radio Fi internationale est un formidable support de diffusion des actions que nous réalisons.

La création de ces radios nous a amené à sensibiliser et réfléchir sur la question du numérique libre et nous avons à cette occasion réalisé un dossier spécial sur “Les humanités numériques”. Pour consulter le dossier, cliquez ici.

Un grand merci à vous toutes et tous pour ce travail.

Et bien sur nous repartons, prochainement, pour de nouvelles aventures à travers le monde.

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Mobilizon : Finançons un outil pour sortir nos événements de Facebook !

Nous avons moins de 60 jours pour financer Mobilizon. Moins de 60 jours pour faire connaître notre projet d’alternative libre et fédérée aux événements Facebook ; et pour savoir à quel point nous devons nous y investir.

Changer le logiciel de celles et ceux qui changent le monde ?

Des marches pour le climat organisées sur Facebook aux hackathons de logiciels libres qui se font grâce à Meetup : pour changer le monde, les utopistes (comme nous !) s’organisent bien trop souvent sur les plateformes centralisées des géants du web.

On ne va pas répéter ici à quel point cliquer sur « Je participe » à un événement Facebook « Barbecue végan de la justice sociale » pose de nombreux problèmes : cela en dit bien plus sur soi qu’on ne l’imagine, donne un pouvoir conséquent aux publicitaires qui paient Facebook et enferme la communauté de l’événement dans un outil qui l’empêchera de s’auto-gérer et donc de perdurer.

Et c’est sans compter sur les règles d’utilisation de ces plateformes, qui peuvent mener à une fermeture, du jour au lendemain, sans aucune justification, d’un groupe ou d’une communauté, et dont la structure centralisée forme un potentiel guichet unique pour les agences de renseignement et des pirates mal intentionnés. Lecteur vidéo00:0000:16

Maquette d’une page « événement » dans Mobilizon

Chez Framasoft, on s’est dit qu’il fallait prendre le temps de réfléchir à une alternative qui puisse changer la donne. Nous venons de passer quelques mois, avec l’aide de deux designers (Marie-Cécile Paccard et Geoffrey Dorne) à écouter des militant·e·s pour mieux cerner leurs pratiques numériques. Nous avons cherché à quoi pourrait ressembler un outil qui rendrait vraiment le pouvoir aux personnes, aux groupes.

L’outil que les entreprises du capitalisme de surveillance ne feront pas

Si on y réfléchit, c’est hyper contraignant de créer un outil juste pour aspirer et vendre les données du monde entier… À partir du moment où l’on n’a pas besoin (ni envie) de pister les gens ou de maintenir un modèle économique inéquitable, on peut imaginer un outil qui fait la différence.

1. Un outil qui, même basique, nous rend libres

La dernière chose dont Meetup, Eventbrite ou Facebook ont envie, c’est que nous nous passions d’eux, que l’on puisse prendre leur place, et que l’on crée notre propre plateforme de publication d’événements. C’est la première des libertés qu’offrira Mobilizon : échapper à l’emprise de ces plateformes à but lucratif.

Bien entendu, tout le monde ne va pas aller l’installer sur un serveur informatique, et monter son propre Mobilizon. Mais il est essentiel qu’une communauté, un syndicat, une ONG, un mouvement, une fédération… que n’importe quel collectif puisse s’émanciper librement des plateformes avides de données.

C’est comme le fait de rendre public le code source, la « recette de cuisine » du logiciel : tout le monde ne sait pas le lire, mais c’est un gage de transparence et d’ouverture. Si l’équipe qui le développe fait des choix qui ne me conviennent pas, je peux monter ma propre équipe pour expérimenter d’autres choix, et une autre gouvernance.

2. Un outil qui émancipe en fédérant

Seulement voilà : si mon université crée son instance MobilizTaFac d’un côté, et que mon mouvement pour le climat crée son instance ÉcoMobilizés de l’autre, est-ce que je dois créer un compte sur chaque site, histoire de me tenir au courant des rassemblements prévus ?

Non : ce serait, selon nous, un gros frein à l’usage. C’est pour cela que nous souhaitons que Mobilizon soit fédéré : chaque instance (site de publication d’événements) propulsée par Mobilizon pourra alors choisir d’échanger avec d’autres instances, d’afficher plus d’événements que « juste les siens », et de favoriser les interactions. Le protocole de fédération, basé sur le standard de communication le plus répandu (nommé ActivityPub), permettra en plus, à terme, de tisser des ponts avec Mastodon (l’alternative libre et fédérée à Twitter), PeerTube (alternative à YouTube), et bien d’autres outils similaires.

Cependant, le concept de fédération n’est pas une baguette magique. Au contraire, l’adopter demande encore plus d’efforts : afficher sa politique de modération, communiquer avec les personnes inscrites sur son serveur, choisir avec qui on se fédère ou non, appliquer ses obligations légales (ou pratiquer la désobéissance civile)… Un Mobilizon émancipateur devrait, à notre sens, faciliter ces relations entre les personnes qui ouvrent leur hébergement aux inscriptions, et celles qui leur confient leurs données.

3. Un outil qui, dans l’idéal, est convivial

Dans l’idéal, Mobilizon ne nous libère pas seulement des événements Facebook : il nous libère aussi de ses groupes. Et pour avoir des groupes conviviaux, il faut imaginer des outils de messagerie, des outils de modération, bref : de nombreuses fonctionnalités qui nous rendent autonomes.

Car un outil convivial est un outil qui nous laisse le pouvoir, qui nous rend le contrôle. C’est un outil qui laisse chaque groupe s’organiser comme il le souhaite. Dans l’idéal, Mobilizon offre aux groupes un espace pour afficher des liens vers ses outils de collaboration numérique, quels qu’ils soient, même des google docs (mais franchement, nous on pense que Framapad, c’est mieux :p).

Un autre exemple de reprise de pouvoir : si je veux que ma famille, qui m’invite à l’anniversaire du petit dernier, voie mon engagement militant (disons pour une marche des fiertés), mais pas mes activités culturelles (disons de danse folklorique), je dois pouvoir le maîtriser. Dans l’idéal, Mobilizon permet à chaque compte de se créer plusieurs identités pour cloisonner ses groupes et ses activités comme on le désire.

4. Un outil qui, à terme, est durable et résilient

Un logiciel est un outil en perpétuelle évolution. Certes, produire une première version stable est un défi en soi. Mais c’est aussi le premier pas d’un cheminement plus long, où l’on découvre des usages et pratiques qui n’étaient pas anticipées, que l’on peut accompagner.

Il existe, d’ores et déjà, de nombreuses évolutions possibles pour Mobilizon : faciliter la géolocalisation et la cartographie, développer une application mobile, améliorer l’ergonomie et les interfaces… Quelles autres idées l’intelligence collective produira-t-elle quand Mobilizon sera opérationnel et utilisé ?

Seulement voilà, entretenir et faire grandir un commun, cela demande du soin, du temps et de l’attention. Si vous nous en donnez les moyens, la somme récoltée au-delà des 50 000 € nous permettra de nous projeter sur le long terme et d’envisager les développements après la sortie de la version 1.0.

Quels moyens se donne-t-on pour produire Mobilizon ?

Créer un tel outil, sans autre but que celui de construire un commun numérique, cela demande du temps, de l’implication et des moyens. Chez Framasoft, nous sommes persuadé·e·s de l’importance que Mobilizon peut avoir, à terme, pour de nombreuses communautés. Mais nous travaillons déjà sur de très nombreux projets et manquons de temps et d’argent pour tout faire… Ainsi, nous ne nous lancerons pas sans avoir un signal fort que cet outil est désiré.

Un objectif, 3 paliers, 57 jours pour faire la différence !

Nous venons d’ouvrir une collecte sur joinmobilizon.org. Nous nous sommes donné 60 jours pour savoir à quel point notre démarche sera soutenue. Concrètement, plus vous donnerez, plus cela nous impliquera durablement dans le développement de Mobilizon.

Nous avons défini les budgets suivants :

  • 20 000 €Mobilizon libre et basique, où nous rentrerons dans nos frais et livrerons le code et les travaux de design à la communauté après la sortie de la version 1 ;
  • 35 000 €Mobilizon émancipateur et fédéré, où nous pourrons en plus implémenter le protocole de fédération ActivityPub et tous les outils qui vont avec, dont une instance de test pour démonstration ;
  • 50 000 €Mobilizon idéal et convivial qui, en supplément du reste, inclura directement l’ensemble des fonctionnalités dont nous rêvons pour la version 1 (groupes, messagerie, multi-identité, affichages d’outils externes) .
  • au-delàMobilizon durable et résilient, dont le développement pourra être maintenu et amélioré par Framasoft au delà de la version 1, avec des fonctionnalités avancées.

Dès aujourd’hui, et jusqu’au 10 juillet, tout don fait à Framasoft via la page joinmobilizon.org sera comptablement attribué au projet Mobilizon. Au 10 juillet, suivant le montant qui aura été atteint, nous nous consacrerons à développer le Mobilizon que vous aurez soutenu. Nous prévoyons la sortie d’une version bêta pour l’automne 2019, et une version 1 pour le premier semestre 2020. Lecteur vidéo00:0000:10

Maquette d’une page « groupe » dans Mobilizon

Vous avez moins de 60 jours pour déterminer notre implication

Nous avons donc besoin de votre aide. Ensemble, nous avons moins de 60 jours pour proposer et expliquer ce projet aux communautés associatives, culturelles et militantes en France et à l’étranger. Moins de 60 jours pour les convaincre de l’importance de soutenir Mobilizon, sans tomber dans le piège des raccourcis faciles des « ça va remplacer Facebook » (cela peut remplacer la gestion d’évènements de Facebook) et autres « ceci est une révolution » (nous ne sommes pas une startup, et n’avons pas pour vocation de remplacer tous les usages !).

Il va donc falloir prendre le temps de parler, d’échanger, d’écouter… pour convaincre sans charmer ni imposer une quelconque autorité. Car Mobilizon ne sera pas une recette miracle et instantanée : c’est un premier pas vers plus d’indépendance, une aventure qui va évoluer sur la durée, et que nous avons souhaité démarrer avec vous.

Jusqu’où irons-nous ? C’est désormais entre vos mains… à vous de vous Mobilizer !

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Les Écoles privées au Sud

Présentation des travaux de Duarte Patricio RAFAEL (Doctorant en Sciences de l’Éducation à l’Université de Bordeaux). Ses travaux de recherche doctorale portent sur l’orientation genrée des étudant.e.s en licence, dans une perspective comparative entre l’enseignement privé et l’enseignement public au Mozambique.

Le Mozambique est un pays d’environ 28 millions d’habitants, et le taux d’analphabétisme est de 45% (de la population totale), dont 64 % sont des femmes. (Source : INE-Institut National de Statistique).

Le Mozambique est proclamé indépendant le 25 juin 1975, avec la mise en place d’un État socialiste. Le pays sera confronté à une guerre civile entre 1977 et 1992 qui aurait contribué à la dégradation du réseau scolaire.

Concernant l’enseignement supérieur, la première université publique est fondée en 1962. Lors de l’indépendance du Mozambique (1975), les institutions sont laissées à l’abandon puisque les colons portugais quittent le pays, et durant la période de la guerre civile, les universités publiques connaissent une stagnation et le fort contrôle de l’État fait qu’elles s’engagent dans des formations considérées comme importantes pour le développement du pays. Les cursus considérés comme moins importants ou qui pourraient constituer une menace à la construction de la nation socialiste étaient éliminés. Cela a été le cas de la Faculté de Droit, fermé en 1983.

Lors de la proclamation de la nouvelle constitution (1990), le changement législatif permet une expansion de l’enseignement. Cette expansion est marquée par la fondation d’universités privées à partir de 1995.

Selon les données de Duarte Patricio RAFAEL, en 1994 on comptabilisait 3 universités publiques contre 18 en 2018. Cependant, en 1994 il n’y avait aucune université privée contre 31 en 2018.

Selon Duarte Patricio RAFAEL, mis à part certaines universités privées (telles que l’Université Catholique du Mozambique ou l’ISCTEMP-Institut Supérieur de Sciences et Technologies du Mozambique), la réputation de ces dernières n’est pas valorisée. Les universités publiques sont toujours mieux perçues concernant la qualité des diplômes. A l’inverse des établissements secondaires (où les établissements privés, en général, ont meilleure réputation).

Cependant, Duarte Patricio RAFAEL explique que les universités publiques mettent en place des « cours  de nuit », payants et enseignés par les professeurs des universités publiques. Ces étudiant.e.s, qui participent aux « cours de nuit », reçoivent le même diplôme que les étudiant.e.s qui suivent la formation dite « classique ». D’après des éducatives indicatives réalisées, les coûts moyens de formation au niveau de la licence sont de l’ordre de 2500 dollars (US). Cependant, les frais de scolarité payés par les étudiant.e.s sont d’environ 100 dollars (US) par an (Moock,2007, Wellman et al, 2003, Langa, 2014).

En 2009, le gouvernement du Mozambique avait souhaité réformer l’enseignement supérieur en licence. En diminuant le nombre d’années de 4 à 3 ans d’études en licence. Cependant cette réforme a été sujette à de nombreuses controverses de la part des entreprises du pays qui ne souhaitaient pas que leurs « futur.e.s candidat.e.s » s’abstiennent d’une année de formation. Cette stratégie a été abandonnée par le gouvernement en 2011.

Il existe aujourd’hui de nombreuses inégalités (notamment économiques) dans l’accès à l’éducation au Mozambique.

Il est intéressant de se questionner par rapport au rôle de l’État dans la mise en œuvre d’un service public d’accès à l’Éducation. L’État souhaite t-il soutenir les établissements privés ou investir dans l’enseignement public ?

Rédigé par Morgane Peroche (Fédération Internationale des Ceméa)

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Relever les défis de l’éducation dans un Sahel en crise

Avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD), du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères et de Open Society Foundations.

A l’occasion de la sortie du rapport d’étude « Relever les défis de l’éducation dans un Sahel en crise », la Coalition Éducation (CE) a souhaité inviter les auteur.e.s de cette étude et expert.e.s du domaine de l’éducation à échelle internationale.

L’occasion pour les auteur.e.s de l’étude de présenter leurs travaux, les problèmes rencontrés lors de sa mise en œuvre et les différents éléments de conclusion. Le comité de pilotage de l’étude était composé de trois membres de la Coalition (Aide et Action, Plan International, Sgen-CFDT) et de son équipe salariée.

Cette conférence a été animée par Emmanuelle Bastide (journaliste RFI). Dans un premier temps, la conférence a débuté par une introduction de l’étude par Carole Coupez (Déléguée Générale Adjointe, cheffe de file de la Coalition Education). Carole Coupez rappelle que l’éducation de qualité est un droit, même en cas de conflit, (cf « Normes minimales d’éducation dans les situations d’urgence, INEE) et que la situation de l’éducation dans le région du G5 Sahel est une urgence. L’objectif de l’étude est d’identifier les approches efficaces sur le terrain en vue de renforcer la qualité des interventions éducatives dans la région. Elle vise également à nourrir le plaidoyer et les recommandations de la CE, notamment en amont du G7 en France, pour renforcer l’aide au développement et humanitaire française en matière d’éducation et le continuum urgence/ développement durable dans la région du Sahel.

Conférence d’ouverture, en présence de Jean Marc Chataigner (Ambassadeur envoyé spécial pour le Sahel), les co-auteures de l’étude : Julia Tran Thanh et Aurore Du Roi, et Jean Marc Gravellini (Coordinateur de l’Alliance Sahel).

Jean Marc Chataigner propose une synthèse du contexte politique et social des pays étudiés. Il rappelle que cette étude à été menée dans 5 pays de la région du Sahel : Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso et Tchad. Ces pays sont actuellement touchés par une crise physique et alimentaire, ce qu’il définit par une « crise multidimensionnelle ». Chaque pays a ses propres facteurs, avec des effets propres à chaque structure économique et sociale du pays . Par exemple, au Niger, l’éducation des filles reste un défi majeur du pays.

Avec cette crise « multidimensionnelle », le secteur de l’éducation est gravement touché notamment avec la fermeture de plusieurs écoles. (800 fermetures d’écoles au Mali, 600 au Burkina Faso).

Aurore Du Roi prend la parole pour expliquer le souhait de mettre en place cette étude. Ce rapport d’étude répond à un appel d’offre lancé par Coalition Education. L’étude se concentre certes sur 5 pays du Sahel, mais il y a eu selon Aurore Du Roi, un intérêt à enquêter dans d’autres pays tels que le Sénégal.

Aurore Du Roi n’oublie pas de mentionner les limites de l’étude, en mentionnant des « biais de sélection » dus à une sélection empirique des organisations (pas de tirage aléatoire). Les biais concernant les enquêtes n’ont eux aussi pas pus être évités. Les co-auteures ont pu observer une part importante de l’éducation non formelle et préconisent un retour à un système d’éducation formelle .

Les co-auteures préconisent notamment un soutien à la petite enfance, une gestion des ressources humaines et une décentralisation accrue des administrations.

L’enjeu est de pouvoir innover sur des méthodes éducatives, renforcer le rôle de la société civile et favoriser les efforts de co constructions avec les communautés.

Enfin Jean Marc Gravellini (Coordinateur de l’Alliance Sahel) explique que les bailleurs ont un « besoin d’innovation » . Dans le même temps il est nécessaire que les base de données existantes soit exploitées pour permettre une meilleure coordination des acteurs et actrices. L’enjeu des crises est bien celle de la coordination, afin de rendre les actions de chacun.e efficaces et pertinentes.

Table Ronde 1 : Renforcer les interventions dans l’éducation en situations d’urgence au Sahel.

Pour Magagi Goube Barira du Plan International au Niger, l’enjeu central est la fermeture des écoles en temps de crise. Elle précise que dans le région de Difa, 144 000 enfants sont déscolarisés. Il est important que les écoles soient des lieux de sécurité pour les enfants, sans présence militaire. Il faut pouvoir repenser les emplois du temps mais les projets de court terme n’ont pas de réels impacts. Madame Barira rappelle aussi que la difficulté majeure à laquelle le Niger fait face est la scolarisation des filles. Deux filles sur dix seulement accèdent au collège.

Pour le coordonnateur du Collectif pour le développement de l’éducation du Tchad, Djimramadje Djimtibaye, le Tchad serait un « îlot de paix » par rapport aux autres pays mentionnés dans l’étude. Le défi majeur du pays est la gestion des migrations suite aux différents conflits de la région. Il est nécessaire de pouvoir allouer davantage de moyens pour l’éducation au Tchad afin de favoriser la scolarisation des enfants et l’apprentissage professionnel. Dans le même temps, D. Djimtibaye recommande davantage d’éducation à la citoyenneté.

Concernant la Mauritanie, Aminettou Mint Moctar, Présidente de l’Association des Femmes Chef.fes Famille en Mauritanie, le pays ferait face à des disparités importantes entre les communautés (berbères, arabes,haratins, peuls, wolofs…). Les difficultés d’accès à l’école sont souvent liées à l’origine ethnique ou sociale de l’individu. La Mauritanie est aussi confronté aux problèmes d’individus apatrides, sans état civil (13 000 enfants recensés par l’association dont 9 000 sont des filles). Les écoles sont vendues à des fins commerciales pour la construction de centres commerciaux favorisant l’aspect économique du pays, mais étant à l’origine de la disparition des écoles. Selon A. Mint Moctar il y aurait 261 écoles privées et 251 écoles publiques, avec des enseignant.e.s peu ou pas formé.e.s.

Un autre défi dans l’inégalité d’accès à l’éducation est celui des enfants handicapés, qui n’apparaissent pas dans les statistiques officielles puisque lors des recensements on ne demande pas si il y a des enfants handicapés au sein du ménage. Ces enfants n’ont que très peu de droits.

Enfin, la table ronde se termine par l’intervention de deux représentants de bailleurs de fonds, Graham Lang pour « Education cannot wait » et Tahinaharinoro Razafindramary pour le « Partenariat Mondial pour l’Education ».

« Education cannot wait » est un fonds d’urgence et de longue durée crée en 2016, encore en « phase d’apprentissage » selon G. Lang . Le fonds a investi au Tchad suite à la situation d’urgence liée aux conflits du Lac Tchad et une migration importante des différentes communautés. Ce fonds a pour mission de répondre aux situations d’urgence (exemple : Mozambique suite au cyclone Idai) mais souhaite à long terme, pouvoir répondre à une approche pluri-annuelle.

Le Partenariat Mondial pour l’Education (PME) estime que les fonds versés à la région du Sahel depuis 2004 s’élève à 500 millions de dollars (US), avec une requête en cours pour la région de 100 millions de dollars (US).

Le défi des bailleurs de fonds est actuellement de pouvoir coordonner les actions financées et menées sur place. Concernant les résultats du PME, T. Razafindramary explique que les résultats observés dans la région ne peuvent pas être seulement alloués au PME. Le PME est un ensemble de partenaires qui œuvrent ensemble, les résultats seraient donc communs. Concernant le Tchad, le PME aurait permis de construire 1600 écoles, des latrines, des points d’eau et des manuels (pour un financement de 82 millions de dollars (US)).

Table Ronde 2 : « Assurer la stabilisation et la durabilité de l’éducation en situation de crise au Sahel »

Moustapha Guitteye, secrétaire général du Syndicat National de l’éducation, présente la situation actuelle du Mali et fait référence à la fermeture des écoles suite aux conflits auxquels le pays fait face. Le Nord du Mali est confronté à une disparition de tous ses services sociaux. Ainsi, si le gouvernement souhaite que les populations reviennent vivre dans le Nord du pays, il faudrait envisager des primes pour les enseignant.e.s selon M ; Guitteye. Le gouvernement doit investir dans les services de base pour répondre aux objectifs de redynamisation du territoire.

Pour Pierre Sawadogo, Directeur du Bureau Afrique Subsaharienne, Solidarité Laïque, au Burkina Faso, l’enjeu est celui de l’éducation à la citoyenneté. Les élèves sont formés une semaine dans l’année, mais cette formation est selon lui insuffisante. Il faut réformer le système scolaire afin d’intégrer davantage les élèves dans la participation citoyenne.

Donatienne Hissard, Directrice adjointe de la Direction du Développement Durable (Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères) énonce que des rapports ont pu montrer que la coopération entre la France et la région du Sahel était efficace mais qu’il fallait faire « plus et mieux ». La région du Sahel subit une « crise des apprentissages ». La France va poursuivre son engagement dans le secteur de l’éducation, avec un « plan pour le français ». Selon certaines études, l’apprentissage en français aurait un effet positif sur le taux de scolarisation.

Enfin, la conférence se termine par l’intervention de Dr. Koumbou Boly Barry, rapporteur spécial des Nations Unies sur le Droit à l’éducation (ancienne ministre de l’éducation au Burkina Faso). Il est important de mettre en avant des « zones de dialogues » afin de réformer le système. Les partenaires privées doivent être un complément mais il nécessaire d’encadrer ces partenariats.

Conclusion

L’étude de ces 5 pays de la région du Sahel, suppose que malgrè certaines similitudes, les pays ont leurs propres structures et doivent donc ajuster leurs politiques en fonction de leur structure. Léa Rambaud, Responsable Plaidoyer et communication, Coalition Education a énoncé lors de la clôture, les recommandations de Coalition Education dans le secteur de l’éducation et la formation au Sahel.

Vous pouvez consulter le rapport d’étude et les recommandations de Coalition Education :ici

Rédigé par Morgane Peroche (Fédération Internationale des Céméa)

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La Méthode Gong Nota au Sénégal

S’il existe une méthode pour enseigner chacune des disciplines scolaires, il n’en demeure pas moins que l’écriture semble laissée en rade dans ce domaine.

Et pourtant c’est une lapalissade que de rappeler que l’écriture est une discipline transversale en étroit lien avec la lecture dont l’importance stratégique n’est plus à démontrer.

Une rapide revue des performances des élèves en écriture révèle des difficultés à l’échelle mondiale.

En Afrique ces difficultés liées à l’écriture viennent s’ajouter à celles qu’engendre l’utilisation d’une langue étrangère comme médium d’enseignement. D’où la nécessité de lever ces limites qui entravent les performances scolaires dans nos pays.

Devant ce défi qui prend des proportions toujours plus alarmantes, un chercheur camerounais du nom de Moussa GONG NOTA a osé saisir le taureau par les cornes.

En effet ce chercheur chevronné, père de famille, fondateur d’un groupe scolaire et Directeur du cabinet CERIEF les Florès, au terme de plusieurs années d’études, de recherches et d’expérimentations couronnées de succès, a mis au point la Méthode d’Écriture Florès GONG NOYA (Quand l’écriture devient un jeu) .

Le cabinet CERIEF est un groupement d’intérêt spécialisé dans la recherche en éducation, l’ingénierie éducative, la formation et la sensibilisation de la population, le tout orienté vers une conscience de développement durable.

Parti en 2014 à Yaoundé participer à la facilitation d’un stage sur la gouvernance des associations, Monsieur Mame Ousmane DIENE, alors Délégué National à la Formation de Ceméa Sénégal, a eu le privilège de rencontrer Monsieur Moussa GONG NOTA et de visiter aussi bien le groupe scolaire Les Florès que le centre de recherche devenu aujourd’hui le CERIEF.

De retour au Sénégal, Monsieur DIENE, au nom de Ceméa Sénégal, soumet à Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale, un dossier de présentation de la Méthode d’écriture Florès GONG NOTA.

Après une étude approfondie du dossier par ses services compétents, le ministère décide d’évaluer ces outils pédagogiques dont l’étude a révélé une certaine pertinence.

Ainsi, sous l’impulsion de Monsieur Joseph Pierre NDIAYE alors Directeur de Cabinet, le Ministère de l’Éducation, par le biais de l’Institut National d’Étude et d’Action pour le Développement de l’Éducation (INEADE), entreprend l’expérimentation de la Méthode Flores GONG NOTA dans un certain nombre d’établissements sur la base d’un protocole éprouvé.

Dans ce cadre, le promoteur de la méthode a mis à disposition des manuels, un certain nombre d’outils et un appui institutionnel afin de contribuer à la mise en œuvre de cette initiative prise par le Ministère.

Il s’y ajoute que, dans le but de constater de visu les résultats de l’expérimentation et rencontrer les autorités sénégalaises impliquées, Monsieur Moussa GONG NATA a lui-même séjourné à Dakar du 12 au 26 avril 2019.

A cette occasion et sous la facilitation du Chargé de Mission de Ceméa Sénégal, il a tenu des séances de travail avec d’éminentes personnalités dont le Directeur de l’INEADE Monsieur Cheikhna LAM, en présence de l’équipe de recherche, Le Chef de la Radiotélévision Scolaire, Monsieur Massamba THIANE, le Directeur de Cabinet de Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale et l’Honorable El Hadji Abdoulaye DIOP Makhtar, Grand Serigne de Dakar et Vice-Président de l’Assemblée Nationale.

Ces différentes personnalités ont félicité Monsieur Moussa GONG NOTA formulé des suggestions fort pertinentes pour la promotion et le développement de la méthode.

Il convient de noter que le processus enseignement/apprentissage de l’écriture selon la Méthode Florès Gong Nota comporte trois étapes méthodologiques essentielles qui sont :

  • L’étape de la maîtrise du graphisme
  • L’étape de la maîtrise des signes
  • L’étape de la phase combinatoire.

Ces trois étapes définies comme « le triangle de la Méthode Florès » sont indispensables pour une bonne maîtrise et pratique de la méthode. Le processus enseignement/apprentissage de la Méthode prend en compte aussi bien au niveau maternel que primaire. C’est pourquoi il se décline en deux pratiques méthodologiques différentes qui sont :

  1. La méthodologie de l’apprentissage/enseignement de l’écriture à la maternelle.
  2. La méthodologie de l’apprentissage/enseignement de l’écriture au primaire.

Sur cette base, un certain nombre d’outils pédagogiques ludiques, testés et expérimentés avec succès accompagnent cette méthode.

Pour sa part, Ceméa Sénégal remercie l’ensemble des partenaires qui l’ont accompagné dans ce processus et renouvelle son engagement à contribuer au développement de l’éducation dans toutes ses dimensions.

Mame Ousmane DIENE

Chargé de Mission CEMEA Sénégal

obdiene@gmail.com

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Publié dans afrique, Les associations membres, Sénégal

Lire, étudier et partager l’œuvre de Paulo Freire

« Ceci devrait être le rêve légitime de  tout auteur: être lu, analysé, critiqué,  amélioré et réinventé par ses lecteurs. »
Paulo Freire

Paulo Freire (1921-1997) est un éducateur brésilien considéré comme l’un des pédagogues les plus importants du 20e siècle, ses travaux ont influencé le mouvement appelé pédagogie critique. Reconnu mondialement, Paulo Freire s’est vu attribué 29 doctorats honorifiques d’universités d’Europe et d’Amérique et a reçu plusieurs prix tels que le prix « Éducation pour la paix » de l’UNESCO en 1986 (biographie).

Paulo Freire (illustration de Paulica Santos )

Paradoxalement, les travaux de Paulo Freire restent peu connus en France : très peu d’ouvrages de Paulo Freire ont été traduits en français et la majorité sont épuisés et peu disponibles dans les bibliothèques publiques. Cependant, la situation en France est en train de changer. En effet, se développe depuis 2016 un intérêt marqué pour les pédagogies critiques et l’œuvre de Paulo Freire. Cet intérêt s’est concrétisé en juin 2018 par la création de l’Institut bell hooks – Paulo Freire (lien) à Paris en présence de Cristina Heiniger-Freire, l’une des filles de Paulo Freire.

En lien avec l’Institut bell hooks – Paulo Freire, nous avons voulu créer un espace de partage et de diffusion de l’œuvre de Paulo Freire disponible en français : le Centre numérique de documentation francophone Paulo Freire (CNDF-Paulo Freire). En effet, mis à part les ouvrages difficiles d’accès, il existe plus d’une quarantaine d’articles et d’interviews de Paulo Freire traduits en français dans des revues publiées en France, en Suisse, en Belgique et au Canada essentiellement dans les années 1960 et 1970.

Les objectifs du CNDF-Paulo Freire sont les suivants :

  • Référencer l’ensemble des écrits de Paulo Freire disponibles en français : Il existe de nombreux documents conservés au Centro de Referência Paulo Freire de l’Instituto Paulo Freire du Brésil (présentation du CRPF) et dans différentes archives telles que les archives de l’UNESCO. Le CNDF-Paulo Freire constitue également son propre fonds en recherchant les articles de Paulo Freire parus dans différentes revues.
  • Diffuser librement la documentation ainsi cumulée à travers notre site internet : les articles sont proposés sous format PDF dans un premier temps. Notre objectif est de transcrire petit à petit sous format texte l’ensemble de ces articles afin d’en faciliter la lecture et l’indexation.
  • Contribuer au Centro de Referência Paulo Freire : tous les articles référencés et numérisés sont envoyés au Brésil où ils intègrent la base de données consultable en ligne (ici).
  • Rendre plus accessible l’œuvre de Paulo Freire à travers des fiches de lecture : ces fiches de lecture présenteront de manière simple les principales notions de l’œuvre de Paulo Freire (ex : éducation bancaire, conscientisation, radicalité, éducation dialogique, etc.).
  • Participer au développement des pédagogies radicales en France : le CNDF-Paulo Freire est membre du réseau de pédagogies radicales (lien) qui a pour objectif – entre autres –  de développer les pédagogies inspirées par l’œuvre de Paulo Freire : pédagogies critiques, féministes, anti-racistes, décoloniales, queer, éco-pédagogie, anti-oppression, anti-discrimination….

Le CNDF-Paulo Freire propose également de répertorier des études rédigées sur l’œuvre de Paulo Freire susceptibles d’en éclairer le sens.

Centre numérique de documentation francophone Paulo Freire

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