Volontariat entre des associations membres de la Ficeméa: Témoignage de Charlotte Grislain

Charlotte Grislain, militante des Ceméa de Lille (France) raconte sa mission de volontariat auprès de l’Association «Educacion Solidaria » à Montevideo (Uruguay)

Ma personne et mes motivations…

Charlotte, 25 ans, Volontaire en Uruguay pour les CEMÉA Nord-Pas de Calais (Npdc). Militante au Ceméa de Lille depuis 2013, j’ai découvert l’association en entrant en formation professionnelle (BPJEPS AS). Durant cette année, j’ai eu l’occasion de vivre une mobilité de deux semaines dans le cadre du programme « Léonardo » afin de découvrir le travail des acteurs du système éducatif et social de la ville d’Hambourg.

Cette expérience fût en quelque sorte l’élément déclencheur de mon désir de vivre une mobilité plus longue. Ma situation personnelle en fin de formation ne m’a pas permis de concrétiser tout de suite ce projet, peut-être n’étais-je en réalité pas encore prête à vivre une telle expérience. J’ai donc continué ma vie professionnelle en m’inscrivant une nouvelle fois en formation au CEMÉA (DEJEPS AS).
Une nouvelle fois, la possibilité de vivre un temps de mobilité m’a été offerte. C’est à la suite de cette expérience que le déclic a vraiment eu lieu pour moi. Plus qu’une envie, un besoin de partir ailleurs, de vivre une expérience différente, de trouver quelque chose au niveau personnel et professionnel que je ne parvenais pas à trouver ici. J’ai pris mon temps, je me suis renseignée à droite et à gauche sur les différents dispositifs et missions existants. Mais, c’est finalement à la suite d’une discussion avec un formateur de l’association que l’occasion d’aborder ce projet s’est réellement présentée. Grâce à son intermédiaire, il a pu discuter de cette idée avec les personnes de l’association « Educacion Solidaria » (association partenaire de la FICEMÉA) lors de son voyage en Uruguay. Véritable laboratoire d’expérimentation en matière d’éducation populaire, l’Amérique latine me fascine depuis longtemps. La possibilité de découvrir une culture différente de celle que je connais depuis toujours et en même temps la possibilité de m’inscrire dans une action de volontariat, représentaient à ce moment pour moi de véritables opportunités.

Quelques semaines plus tard, je reçois la réponse tant attendue de la personne qui sera mon interlocuteur et mon tuteur, Mr Eduardo Apparicio. Le projet prend peu à peu forme. Nous prenons alors régulièrement contact via Skype pour apprendre à se connaitre mais également discuter chacun de nos envies et besoins pour engager une véritable co-construction de la mission.

Mon état d’esprit au moment de partir…

Avant mon départ, je me suis très peu renseignée sur mon pays d’accueil, ne voulant pas partir avec des représentations trop construites et souhaitant arriver avec un regard vierge et ainsi éviter toutes éventuelles déceptions. Les semaines et les mois ont défilé à une vitesse incroyable depuis la confirmation d’Eduardo. A quelques jours du départ, je ne sais pas si je me sens réellement prête, je me laisse un peu porter, j’ai simplement hâte de plonger dans l’inconnu. J’ai fait le choix de partir quelques jours après mon anniversaire afin de partager un dernier moment avec ma famille et mes amis avant le grand départ. Un mélange d’euphorie, de joie mais également de tristesse de les laisser.

Ma mission de volontariat en Uruguay…

Actuellement, j’effectue ma mission dans le cadre du Service Civique International depuis 4 mois en Uruguay auprès de l’association locale « Educación Solidaria ». L’objectif principal est la mise en œuvre d’actions de formations autour de thématiques ayant un lien avec l’éducation et la solidarité. Dans ce cadre, j’interviens au sein de l’équipe éducative d’une maison de jeunes (La Frontera) auprès d’un public âgé de 14 à 18 ans et de jeunes majeurs afin de développer des temps de formations et de favoriser leur implication dans des actions bénévoles au sein du quartier défavorisé de Empalme Nicolich. Une autre de mes missions consiste à travailler sur l’élaboration, la coordination et l’organisation d’un festival du Film et de l’Éducation en partenariat avec les Ceméa, l’Ambassade de France et l’Institut Français de Montevideo qui aura lieu les 4, 5 et 6 Août 2016 dans la ville d’Atlantida mais également les 11,12 et 13 Août 2016 à Montevideo.

Enfin, un autre projet est survenu il y a quelques semaines suite à la demande du coordinateur « enfance-jeunesse » de mon précédant emploi dans un Centre Social de la ville de Lille. Dans le cadre de mon travail auprès d’un public jeune, le coordinateur a pris contact afin de discuter de la possibilité de monter un projet d’échange et de mobilité entre un groupe de jeunes Français et Uruguayens autour de la culture urbaine. Nous sommes en cours de construction de cette action qui se concrétisera normalement en 2017.

Les perspectives de mon retour en France:

Revenir c’est un peu comme partir, pour le moment je ne sais pas très bien ce qui m’attends et même parfois, je me demande pourquoi je reviens. La seule certitude que j’ai, c’est que je reviendrais différente, je sais aussi que la vie a suivi son court durant mon absence…
Six mois, c’est court et long à la fois, j’ai eu le temps de prendre de nouvelles habitudes, d’apprivoiser une nouvelle culture, de rencontrer des personnes qui me sont devenues chères. J’ai construis et concrétiser des projets, j’ai énormément grandi.
Immergée à 100% dans cette expérience, j’ai oublié pendant longtemps de penser à mon retour.
C’est ainsi que je me suis demandée comment revenir après tout ça? Que vais-je faire de tout ce que j’ai vécu et appris ? Comment vais-je tout simplement reprendre le cours de ma vie ? Pas évident …

Personnellement et après réflexion, je ne m’imaginais pas revenir en France pour me lancer à la recherche d’un emploi et retourner dans cette frénésie. L’idée de me lancer dans une nouvelle aventure me permettant de continuer à apprendre, à évoluer et à penser, me séduisait davantage. 
N’ayant jamais mis un pied à l’université et dans l’idée de me lancer un nouveau défi, je me suis renseignée sur les différents cursus proposés. Avec l’aide de ma famille et de mes amis, j’ai pu réunir toutes les pièces nécessaires au dépôt de mon dossier de validation des acquis. Durant le mois de Juillet, la bonne nouvelle est tombée.  Pas besoin de partir à l’autre bout du monde cette fois-ci. En Septembre, c’est donc une licence en Sciences de l’Éducation à l’Université de Lille 3 qui m’attendra. Mais une chose est sûre… je repartirai !!

L’association « Educación Solidaria » en quelques lignes…

« Educación Solidaria », c’est avant tout un collectif de professionnels de l’éducation et de personnes sensibles aux situations de pauvreté et de marginalisations que vivent un grand nombre d’enfants, de jeunes et de familles dans le pays. Ils interviennent dans différentes villes et départements (Montevideo, Canelones, Paysandú, Maldonado…) dans l’idée de construire de nouvelles alternatives pour transformer ces situations d’exclusion et de marginalisation et ainsi de permettre à ces individus de développer par eux-mêmes des possibilités d’intégration constructive dans la vie sociale, politique, culturelle et économique. Les objectifs de « Educación Solidaria »:

  • Conseiller les individus, les groupes et institutions qui travaillent avec des personnes socialement vulnérables ;
  • Dynamiser les ressources locales au profit de la population et de la vulnérabilité sociale;
  • Promouvoir la formation, les espaces de réflexion et de réunion ;
  • Contribuer au développement des espaces de solidarité inter- famillial, de l’économie et la production alternative.

Merci à Eduardo, Adriana et l’équipe de « La Frontera » pour leur accueil.

 

Charlotte Grislain

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Publié dans France 1