Éducation de Qualité : Ce terme est apparu dans le domaine relatif à des productions d’objets marchands puis la démarche qualité a envahi progressivement la sphère socio-éducative. Les acteurs éducatifs (animateurs, formateurs, travailleurs sociaux, enseignants…), sous le joug des pressions financières, deviennent des prestataires de services et non plus des acteurs sociaux muent par une volonté de transformation sociale, de renversement des rapports de pouvoir. La rationalisation des tâches induite par la qualité d’un produit s’oppose au travail éducatif qui passe par une attention dans la relation à l’autre, le respect des rythmes des personnes. N’oublions pas que l’acte éducatif est un moyen et n’a pas vocation à être orienté vers un résultat. La notion de résultat peut être pensée par la personne elle-même, par l’enseignant, le formateur (celui qui exerce une fonction de responsabilité dans l’action éducative) et non par l’autorité financeur du projet N’inversons pas les rôles : Qui a la qualité de définir la qualité ?
La qualité en éducation était revendiquée par Gisèle de Failly …elle ne parlait pas de la même chose que la démarche qualité du modèle marchand. Est-ce que cela veut dire que des mots pourraient être confisqués par une idéologie dominante et qu’on ne pourrait plus les employer ?
Le terme de qualité est apparu bien avant “les productions d’objets marchands” et il n’est donc pas lié à celles ci.Par contre il est vrai que l’idéologie”marchande” et son vocabulaire a envahi la sphère non marchande de l’éducatif et du socio-éducatif avec comme objectif de faire de celle ci un nouveau marché. Cela est déjà bien en route et c’est l’objet de lutte de l’appel contre la marchandisation. Pour autant nous devons continuer à faire notre l’utilisation de ce terme que revendiquait G.De Failly.
Un”travail éducatif qui passe par une attention dans la relation à l’autre, le respect des rythmes des personnes”et par sans doute aussi d’autres choses est bien un travail éducatif de qualité.
Je pense que l’acte éducatif a vocation à être orienté vers un résultat.Mais ce résultat comme le dit le texte doit pouvoir être mesuré par la personne concernée, par les acteurs éducatifs sur des critères éducatifs et pas par les financeurs sur des critères financiers ce qui est très souvent le cas. Mais il peut y avoir des financeurs qui ont des objectifs éducatifs. Il peut aussi y avoir des acteurs éducatifs qui ont de mauvais objectifs. Dans le domaine éducatif il y a une éducation de qualité et une éducation de non qualité. On revient au débat sur éducation émancipatrice/éducation aliénante, éducation nouvelle/éducation traditionnelle. En fonction de ces critères certaines valeurs, méthodes, pratiques et les personnes ou institutions qui les portent ont la qualité pour juger la qualité d’autres valeurs, méthodes, pratiques.Sinon nous sommes dans le relativisme.