Cultures et migrations

Le regard sur l’éducation nouvelle et ses valeurs que nous portons aujourd’hui ne peuvent mettre de côté un pan de notre histoire qui a vu monter l’adhésion aux mouvements pacifistes, à l’aube du XXème siècle, nourris de valeurs humanistes et égalitaires.

Pour introduire mon propos, je me réfère à l’histoire de la Ficeméa par un extrait du discours prononcé par Marcel Hicter à l’occasion de sa prise de fonction de président de la Fédération Internationale des Ceméa en 1971 à Paris.

« La culture n’est pas la connaissance, ni l’érudition ; c’est une attitude, une volonté de dépassement personnel total, de son corps, de son cœur, de son esprit, en vue de comprendre sa situation dans le monde et d’infléchir son destin. C’est la priorité que l’on donne au plus-être sur le plus-avoir. »

Pour une fédération internationale inscrite dans le mouvement de l’éducation nouvelle, la culture dans son sens large est cœur du projet politique que nous défendons dans le travail auprès des jeunes, des adultes et notamment des migrant.e.s.

Ainsi, la Ficeméa fait sienne, la définition de la culture, au sens anthropologique du terme, tel que l’UNESCO la définit :

« La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société, un groupe social ou un individu. Subordonnée à la nature, elle englobe outre l’environnement, les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions, les croyances et les sciences. »

L’enjeu est de réinvestir la culture comme vecteur de sens individuel et collectif et sa fonction de « faire société ». En effet, la culture telle que nous l’entendons aux Ceméa est une activité créatrice de sens, support à la construction d’imaginaire propice au développement de la créativité et porteuse de lien social.

Les mouvements d’éducation nouvelle permettent la participation active de la population – et de toute la population – à la création artistique et pas seulement à la consommation culturelle.

Les activités culturelles proposées par les membres de la Ficeméa auprès des migrants et migrantes sont essentielles pour :

  • Se former et penser la culture comme une expérience de transformation du réel.
  • Développer les projets de la personne se nourrissant d’un collectif.
  • Inscrire une pédagogie de l’invention, de l’expérimentation, en contact avec le réel.
  • Fabriquer sa propre connaissance.

Ainsi, la création artistique collective est un levier d’expression, de participation, d’émancipation individuelle, collective et donc de changement sociétal.

Au niveau européen, nous avons recensé trois projets emblématiques de notre approche :

Ceméa France, été 2018 : Projet d’accompagnement culturel pendant le festival d’Avignon auprès des mineur.e.s non accompagné.e.s ou, comme ils se définissent, des « chercheurs de paix »

EXTRAIT CRÉATION SONORE  ici

Elle se découpe en 3 temps : un premier interview d’Alpha en début du séjour puis des extraits du travail autour de la pièce Thyeste de Thomas Joly et enfin, le témoignage d’Alpha en conclusion du séjour.

Ce séjour a permis :

    • D’organiser l’accès, la participation, la présence à la vie culturelle et artistique de personnes particulièrement éloignées de ces espaces de par leurs statuts.

    • De valoriser l’histoire individuelle et collective de chaque personne.

    • De légitimer ces « chercheurs de paix » dans le respect de leurs droits culturels, de proposer un espace de socialisation riche, commun.

    • Leur permettre une mise à distance, une respiration dans un quotidien dur, épuisant physiquement et psychologiquement.

    • Et ainsi valoriser leurs capacités, leurs personnalités et l’importance des liens inter-culturels.

Miroir Vagabond : projet d’Alpha-Théâtre

EXTRAIT VIDÉO, 2 min

Les cours d’alpha sont majoritairement fréquentés par des demandeurs d’asile.

Une fois par an, deux semaines de théâtre sont proposées aux 130 apprenant.e.s participant aux cours d’alphabétisation.

L’action se déroule en plusieurs phases :

Elle commence d’abord par des exercices ludiques qui mettent en confiance, qui mettent en relation, qui donnent envie de se lancer dans la pratique théâtrale.

Puis progressivement, des images/photos sont construites à partir de mots, de sentiments et on y introduit des petits bouts de textes.

Ensuite, des dialogues sont appris petit à petit, en prenant le temps de les expliquer et en étant soucieux de la compréhension des textes par l’ensemble du groupe. Ce travail est un des plus importants et se base sur une appropriation collective.

Une attention particulière est accordée au jeu/miroir des mots, à l’écho des mots et à leur répétition. Pour favoriser la compréhension, les mots sont mis en jeu par l’émotion.

Dans un dernier temps, toutes les pièces du puzzle sont rassemblées pour donner une représentation cohérente et aboutie. Les formatrice.eurs, les apprenant.e.s, les familles et amis, les résident.e.s des centres de demandeurs d’asile, les responsables de formation en alpha et la population locale sont invités à assister à la représentation.

Pour le Miroir Vagabond, le théâtre est un vecteur de lien social : il permet aux habitant.e.s d’une commune de partager un moment de théâtre avec des demandeu.se.r.s d’asile : les images négatives s’estompent, à priori et peurs tombent et nous pouvons ainsi envisager le début de cette notion de faire société dans un même territoire.

En s’exprimant théâtralement, en ayant la possibilité de communiquer en français avec les autres et en étant valorisés au moment de la représentation publique, les apprenant.e.s s’épanouissent personnellement, créent du lien social et se mobilisent dans leur parcours de vie grâce à la confiance en leurs potentialités qu’ils ont pu acquérir pendant cette formation.

 

Fédération Italienne des Ceméa, Interculturalisme : une formation pour les enseignant.e.s 

Les enseignant.e.s veulent permettre à toutes et tous l’accès à des meilleures conditions d’apprentissage. Cette route vers l’autonomie s’inscrit dans une adaptation des contenus aux personnes en situation d’apprentissage. En effet, l’éducation active s’inscrit dans des processus d’apprentissages participatifs : les enseignant.e.s proposent des contenus qui prennent sens dans un environnement et permettent à la personne d’expérimenter, de comprendre et de s’autonomiser.

Le but de la formation des enseignant.e.s est d’accroître leurs capacités de comprendre le vécu des étudiant.e.s afin d’identifier les difficultés de leur contexte d’apprentissage. Cette démarche permet aux enseignent.e.s de s’interroger en permanence sur leurs pratiques.

La FIT a crée un module de formation pour les enseignant.e.s travaillant dans les cours d’alphabétisation en langue italienne. A partir de la théorie de la forme de Paul Klee, l’idée est de travailler sur les sonorités d’une langue en comparaison avec la perception des couleurs et des formes.

L’atelier propose aux enseignant.e.s une recherche autour des couleurs et d’images abstraites en lien avec l’écriture de l’alphabet et des sons de la langue chinoise, plaçant ainsi les enseignant.e.s en situation d’apprentissage d’une nouvelle langue. Cette démarche pédagogique a permis de réfléchir sur la problématique de l’apprentissage des langues ; c’est-à-dire, le décodage des sons dans le chaos de la langue afin de mieux la comprendre.

L’objectif est d’accompagner les enseignant.e.s dans l’analyse et la compréhension du mur linguistique auquel se heurtent les migrant.e.s dans l’apprentissage d’une nouvelle langue. A travers ce processus, les enseignant.e.s peuvent se mettre en situation de comprendre l’incertitude interculturelle des migrant.e.s.

Selon le réseau d’enseignant.e.s RETE SCUOLAE MIGRANTI, il est aussi fondamental de comprendre qu’apprendre une langue. La démarche est différente de l’apprentissage d’une langue classique. En effet, un projet migratoire et sa motivation ont un impact sur la méthodologie. Cette pédagogie propose que les éléments d’apprentissage soient des objectifs et non des fondements. Plus d’info en cliquant sur le lien ici.

Pour terminer mon propos, je souhaite mettre en exergue que la question des migrations nous invite, en référence à Édouard Glissant, à sortir des assignations enfermantes et penser nos identités dans la relation à l’autre, au Tout-monde dans cette co-présence des univers, des imaginaires, des espaces et des temps. Et ainsi faire converger nos luttes, faire du un et du pluriel.

Sonia Chebbi

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Association seychelloise pour la jeunesse et l’animation

Présentation

L’ASJA, Association Seychelloise pour la Jeunesse et l’Animation a été relancée le 27 avril 2015 par Anne-Marie Mathiot, une ancienne responsable du Service National de laJeunesse (NYS), spécialisée dans l’animation et l’accueil-jeunes et Mohamed Lamine Kanté, un
ancien professeur de français au NYS. ¿×L’ASJA est membre de la Fédération Internationale des Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active (FICEMÉA), membre de la commission régionale de CEMÉA de l’Océan Indien, membre de CEPS, la plate-forme nationale de la société civile des Seychelles organisée en ONG.

Mission

La mission de l’ASJA est le prolongement de celle de la FICEMÉA qui s’appuie essentiellement sur les principes suivants :

  • Laïcité
  • Education pour tous sans distinction, d’âge, de culture, de sexe, de convictions, de situation sociale
  • Acceptation de l’autre, bienveillance, bientraitance, tolérance
  • Respect du pluralisme des idées
  • Perfectibilité de l’être humain à l’infini au cours de sa vie

Objectifs

Mener des actions directes d’animation dans une perspective de développement

  • personnel et social au niveau local et national, ouvert sur le monde
  • Agir dans les institutions pour la jeunesse et pour l’éducation populaire
  • Prolonger l’éducation formelle, valoriser l’éducation non formelle
  • S’engager dans le développement durable
  • Promouvoir la vie démocratique

Publics

L’ASJA accueille tous les publics pour une éducation tout au long de la vie. Elle est ouverte à toutes les tranches d’âge en vue de favoriser les rencontres intergénérationnelles et interculturelles.

Activités

  • Dans et autour de l’école
  • Dans l’organisation des temps libérés et des loisirs
  • Dans le domaine de la culture et des médias
  • Dans les actions éducatives, sociales et communautaires

Projets

  • Camp de vacances en 2018
  • Participation au Projet Erasmus « Building Bridges » Youth cooperation between Indian Ocean & Europe
  • Regroupement des ceméa de l’Océan indien aux Seychelles en septembre 2018
  • Organisation du premier Festival du film d’Education national en juillet-août
  • Organisation du premier Festival du Film d’Education de l’Océan indien en septembre
  • Formation des animateurs de jeunesse (BAFA)

Reconnaissances officielles

  • Ministère de l’Education et du Développement des ressources humaines
  • Ministère de la Jeunesse, des sports et de la culture
  • Ministère des collectivités locales
  • Ministère des Affaires familiales
  • CEPS (Citizens Engagement Platform Seychelles)
  • SNYC ( Seychelles National Youth Council)
  • FICEMÉA (la Fédération internationale des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active

Adresse

Boîte postale : 1324 Victoria Seychelles
Tél : +248 2564754/2525202/2817643

Contact
daoudaenator@gmail.com
annemarie_mathiot@yahoo.com
kantemariam77@yahoo.com}

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The philosophical principles Ficeméa draws upon

« Nobody teaches anybody else, or themselves, people teach each other using the world around them.»

Paolo Freire, Pedagogy of the Oppressed

Introduction

Ficeméa is a movement of activists working in educational, cultural and social organisations. These organisations take action in their respective fields thanks to committed activists. Member associations work with a wide range of audiences from multiple fields to organise and carry out educational action based upon new education principles. Ficeméa members take part in development and defend against social conquests

The philosophical foundations for new education were thought up in a very different political and historical climate. Pedagogical thinkers and activists from diverse countries with very different existences have given them a universal dimension. In defending its principles new education transcends social context and reality, social classes and the question of national belonging.

New education can only be thought about from an international perspective placing humanism at the heart of its politics. This values freedom of initiative, creativity, expression, emotional well being and self-development both in one’s relationships and the wider environment.

Our approach to education creates situations in which everybody – child, young person, adult – can become more conscious of his or her environment, take ownership of it and participate in change and transformation. This, in a spirit of individual, collective and social progress.

New education, in theory and in practice, plays its part in transforming society and influencing relations of power and force, organisational structures and individual freedom. This is a move towards more equality and greater individual and collective power.

New education, which aims to give everybody the ability to become emancipated, can only be brought to life from a political viewpoint.

Empancipation is understood in terms of an individual’s life but remains inseparable from a collective sense of empancipation and that of social transformation towards wider equality.

Only applying this logic to one pedagogical approach will only satisfy those that uphold more traditional educational objectives. It is, by its nature, ‘subversive’ in the sense that it tends to make society more equal and fair.

The foundations that new education can be built upon draw on ideas of freedom and political concepts that have their basis in secularism and are enriched by our own thinking. These ensure we remain open towards other people and that there is respect for tolerance and diversity of thought.

The four pillars of new education

Environment creates a person. Experience and activity are a product of owning one’s private and public narratives. Drawing upon one’s individual and collective journeys enables an individual to develop an active self, empowered to act in the world.

The environment 

This draws upon Henri Wallon’s wide concept of environment and its social, biological and ideological impact. Environment plays a key role in education and creates the possibility for a person and/or a group to own his/her environment and to transform it.

Playing an active part in one’s environment is obligatory. All ‘remote learning’ is to be banned.

Only an in-depth knowledge of one’s living environment can lead to a person’s fulfilment within it, both individually and collectively. A person’s surroundings must encourage and enable action.

Environment is a combination of history and the geographic and social territory in which a person acts and is able to exert power. Human beings are in a constant dynamic with other actors who exert different forms of power (political, institutional, social, cutural, economic, legal…) Different actors’ real and effective participation enables the individual and his/her community to create meaning together centred upon inclusion, empowerment and the development of notions of public and private.

A person’s position

A person is seen as having a history, background, needs and wishes and is seen as able to make his/her own decisions. All beings can pursue and make progress along their personal path with the support of others. Knowledge is not really acuired without personal development and therefore self-knowledge.

Recognising a person as an individual and paying attention to and respecting his or her personal responsibility (which is not to be confused with an individualistic approach) is essential. Notions of choice and planning should not be removed from those of freedom, which have also fed into new education.

That is a basic principle of new education. It is a founding principle. Today Ficemea’s work on acceptance, otherness, benevolence and welfare feeds into that, whether it’s in a social, cutural, philosophical or cultural context. We also need to take back the idea of trust, which contributes towards benevolence and adds depth to it.

Collective life 

Taking part in collective life is considered a self-development tool that contributes towards empancipation. New education is based upon this dialectic between individual and collective – between singular and plural.

We prosper when we are part of a collective framework that emancipates and allows each and every one of us to create a reality that is constantly changing and moving towards greater freedom (without that being an empty word). Individual choices should feed into the collective, without being manipulated or annihilated.

Underpinning these notions is the question of an individual’s social positioning within groups, whether these positions are taken, allocated, granted or gained.

Activities

Activities and experimentation are fundamental to any education work. Activities are an essential part of staff training. They enable culture to be acquired as an experience of reality-based transformation.

Activity must run through all of our practices, whatever the theme, field or stakes. But these activities must retain, or even build upon, the individual’s own projects which are built around and fed by the collective energy; activities are based around pedagogy that is rooted in invention and reality-based experimentation.

Now, the stakes are even higher where activities are concerned: they touch upon self-development and the repercussions that can have on the transformational power of groups. There’s an almost urgent need to bring back learning through doing, to symbolically hold children and young people’s hands so that they can better access knowledge by making it themselves

 

Active education methods

Training plays a central role in sharing active education methods.

A trainer’s skills don’t stop at the relaying of information alone but extend to his or her ability to run with original approaches. Approaches that can then be managed and developed into a new ways of understanding.

Our ambition in terms of training is to support social actors as they reflect upon their experience of the world: to remove stereotypes from this and to develop fluid educational practices. These practices are to be constantly reworked and questioned, moving beyond routines and best practice and adding an element of surprise.

During the training process one’s experience of the world is transformed. People are required to develop cultural references, question their existing ones and to reinvent others. Migrants experience the same process. The training relationship must enable the transition between these states. All training therefore creates an intercultural space.

Active education is a process that allows each person to develop their behaviour and skills and to broaden their knowledge. This is a constant and ongoing process, a lifelong journey. Education fundamentally revolves around personal experience within a collective heritage which is constantly changing (living environment, family, society, world)

As we see it the purpose of education must be that of training emancipated, responsible, critical citizens who stand together:

  • An empancipated citizen is one that is able to consider stereotypes and come to his/her own conclusions, to act in his environment and to make the most of his/her potential

  • A responsible, critical citizen is able to participate in society’s evolution through his/her own aspirations and values in the context of social progress.

This conception rejects an instrumentalisation of education that

– trains economic, cultural or political agents to conform with the needs of a system,

– standardises consumer behaviour for market economy, or any other political model with the same objectives.

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Dakar 2017 : Rencontre francophone sur la marchandisation et la privatisation de l’éducation

Du 23 au 26 octobre s’est tenue la deuxième Rencontre francophone sur la marchandisation et la privatisation de l’éducation à l’Institut de la Francophonie pour l’Éducation et la Formation à Dakar. Cet événement a réuni 107 délégués issus de 25 pays.

Cette mobilisation s’est appuyée sur l’Appel de la société civile francophone contre la marchandisation de l’éducation de novembre 2016, qui a réuni les signatures de plus de 300 organisations suivi d’une première rencontre en 2016 à l’Organisation Internationale de la Francophonie à Paris pour un état des lieux collectif et francophone face au constat alarmant de la rapide croissance des acteurs privés dans l’éducation. L’implication des acteurs privés dans le secteur de l’éducation et la marchandisation de celle-ci à des fins lucratives, a été questionnée par un réseau d’organisations de la société civile, plusieurs déclarations de l’ONU et les travaux du Rapporteur Spécial de l’ONU sur le droit à l’éducation. L’impact de cette tendance en termes de qualité des contenus éducatifs, de discrimination et d’inégalités sociales en fait un enjeu majeur pour les défenseurs du droit à l’éducation. L’objectif de cette deuxième rencontre était donc de questionner ces effets et impacts et de faire se rencontrer davantage d’acteurs, d’horizons francophones divers afin de trouver des réponses communes aux phénomènes de croissance de la privatisation et de marchés lucratifs de l’éducation. L’ambition de soutenir une éducation publique de qualité, afin que les personnes acquièrent la possibilité (en termes de compétences, de capacités, de désir et d’imaginaire) de se projeter dans la société et d’en définir ses évolutions, a été le fil directeur de ces quatre jours, à partir de savoirs issus de la recherche et du travail de terrain.

Lire le rapport : cliquez sur l’image

thumbnail of SOL-Rapport DAKAR-28p v2

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Theatre is a human education process

Dear Friends of Theatre and Education,

I am from India, which is a prominent country in south Asian region of the world. India is a country of illiterates, villagers and poor people who are rich in cultural expressions, practical adoption in livelihood and self-dependant life. That is how theatre has existed as a tradition for since more than 300 years of forms, which are still visible. The only complete theatre guidebook has been written in 3rd Century BC named Natya Sashtra. So the existence of theatre in India can be imagined much before that on which basis this classical theories have been derived.

The necessity of inventing theatre was felt as an essential of human life, for which it could sustain by itself undergoing many different improvisations after facing challenges time to time. The necessities could be explained as – a) Theatre is a social reflection process by highlights social conflicts, through an entertainment method to go for an improvement in our society and human life. Conflict between the protagonist and antagonist and at last, by giving a win point for ‘good’ forces against the ‘bad’, establishes the purpose of Theatre. b) Theatre is an expression with a sense of beauty for researching, creating and sharing the artistic achievements, which claims to be an entertainment for building peace and eternal happiness. So ultimately theatre is a social educational process to initiate a thinking of improvement, beyond the students inside classrooms. And Education aims at the same goal : To improve the Human Life and society.

Further when analysing the elements and benefit of theatre : one can discover that –Theatre improves confidence, clarity in vocabulary, sense of logical thinking, power of social-analysis, spirit of teamwork, communication skills etc.  The content of a play always sensitizes the political, social, psychological angle of our lives. These are the basic need of a Human Life.

Natya Chetana has developed 2 modules of theatre process and form. 1) Cyco theatre and 2) Intimate Theatre. One is to carry theatre by cycle crossing hundreds of kilometers to reach common audiences of villages who are out of educational premises and performing in open air spaces facing 3 side audiences after undertaking a serious research on subject and cultural expression of the region. The second model is to do longer plays, 1 hr 15 min to 2 hours maximum, performing once in the evenings with a series of shows for urban population in towns using auditoriums, non-auditorium unusual spaces addressing One-sided audiences. The objective is to draw attention of the audiences towards the issues dealt in the content, but places before them through a familiar entertaining method.

Natya Chetana has record of results:  Audiences sit down and discuss for a change. Silent poor people start raising their voices against antagonists. Children start questioning teachers in their schools. Natya Chetana conducted a special project in 1994-1996, to make tribal students confident and become interested in education. As a successful indicator, the poor people decided to continue the Children Theatre Centres of their villages by own contribution after the withdrawal of Natya Chetana from that region. The private tuition by school teachers was vanishing there.

That is how Natya Chetana believes Theatre as an integrated part of Education which improves Human Life. Nobel prize(1913) winner Rabindranath Tagore (as a poet) established the same believe through his institution at Shantiniketan during 1913 onwards. But this believe turned down by the modern school system and theatre became side tracked for which Natya Chetana is worried about. The present concept of Theatre in Education is a new idea for present day schools in India.

Subodh Patnaik, Director- Natya Chetana

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Publié dans India, Indian Ocean, Members associations

Natya Chetana ou le théâtre comme processus d’éducation

Chers amis du théâtre et de l’éducation,

Je viens d’Inde, un grand pays de l’Asie du Sud, doté d’un fort taux d’analphabétisme et d’une importante population rurale et pauvre, certes, mais culturellement riche. En tant que tradition, le théâtre y existe depuis 300 ans. Cependant, l’écriture du premier guide complet du théâtre, Natya Sashtra, date du IIIe siècle avant Jésus-Christ. Ainsi, l’existence du théâtre en Inde peut être imaginée bien avant cette base.

La nécessité d’inventer le théâtre a été ressentie comme un élément essentiel de la vie humaine. D’une part car le théâtre est un processus de réflexion sociale : à travers une méthode de divertissement, la mise en évidence de conflits sociaux vise à l’amélioration de notre société et de la vie humaine. En vue de rendre justice à l’honneur et la vertu, la victoire est donnée au protagoniste, faisant émerger la puissance du bien contre celle du mal (incarnée par l’antagoniste).

D’autre part, le théâtre est outil d’expression, qui requiert un goût pour la recherche, la création et le partage de réalisations artistiques qui se veut, par ailleurs, un divertissement pour construire la paix et le bonheur éternel.

En fin de compte, le théâtre comme processus d’éducation vise à améliorer la société en initiant une réflexion sur le progrès social, bien en dehors des salles de classe. L’objectif du théâtre est d’éduquer au-delà des murs de l’école pour élargir l’accès à l’éducation aux analphabètes et aux personnes non scolarisées. Le théâtre joue ce rôle d’éducation depuis des siècles et il est essentiel que ce rôle continue d’exister.

L’analyse des bienfaits du théâtre révèle qu’il améliore la confiance en soi, l’éloquence et la clarté du vocabulaire, le sens de la pensée logique, le pouvoir de l’analyse sociale, l’esprit d’équipe, les aptitudes à la communication, etc. Le contenu d’une pièce de théâtre sensibilise toujours les dimensions politique, social, psychologique de nos vies : besoins fondamentaux d’une vie humaine.

Natya Chetana a développé 2 modules de formes théâtrales (processus):

Le théâtre CYCO, qui sont de courtes pièces en plein air, suivant un mode de représentation itinérant : les expéditions se font à vélo dans des régions reculées pour les populations rurales éloignées de structures éducatives.

Le théâtre intime : pièces de théâtre longues à destination des populations urbaines et prenant place dans des espaces insolites et intimes.

Dans le cadre du développement de ces deux formes théâtrales, nous avons enregistré des résultats positifs : à l’issue d’une pièce, l’auditoire discute de l’histoire mais aussi des enjeux sociaux sous-jacents, les enfants commencent à interroger les enseignant.e.s ou leurs parents et les plus démuni.e.s questionnent le pouvoir donné à certain.e.s pour élever leur voix contre les antagonistes.

Considérant le théâtre comme une partie intégrante de l’éducation – celle qui renforce les aptitudes sociales, ouvre l’esprit et améliore la vie humaine – Natya Chetana travaille pour promouvoir et développer le théâtre comme un processus éducatif.

Subodh Patnaik, Directeur de Natya Chetana

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Con el proyecto Villaverde Activa

 

Villaverde Activa: educación por una ciudadanía global, se están poniendo en marcha iniciativas innovadoras en el distrito de Villaverde con el apoyo del Ayuntamiento de Madrid, potenciando el trabajo en red y el fomento de conductas solidarias tanto de la población joven como del tejido asociativo del distrito. Una de éstas, es el “Programa de Moneda por Tiempo Social”, novedoso en el ámbito educativo y por tanto para ACPP.

¿En qué consiste el Programa de Moneda? La población joven de Villaverde se involucrará en las actividades socioeducativas del distrito, se contabilizará el tiempo dedicado por los y las participantes y, a cambio, se les gratificará con moneda social que podrán intercambiar por productos o servicios en los comercios locales del distrito, fomentando también de este modo el pequeño comercio de la zona.

Las actividades socioeducativas que podrán realizar estarán vinculadas a los centros educativos con los que trabajamos y a la Asociación Vecinal La Unidad de Villaverde Este (gestión de biblioteca, talleres de informática básica y redes sociales para población adulta, programas de radio socioeducativos con Onda Merlín, radio del distrito, etc.). Y como actividad final organizaremos el Concurso de Grafitis/Arte Urbano

Con el Concurso de Grafitis/Arte Urbano se pretende mejorar zonas urbanas del distrito.

La moneda se podrá intercambiar en comercios adscritos al programa, como la cafetería del IES El Espinillo, la papelería Copiarte o La Casa del Pintor, entre otros. Moneda que se llamará boniatillo por su vinculación con el Mercado Social de Madrid, ya que desde ACPP Madrid hemos apostado por sumar esfuerzos y utilizar la moneda que ya estaba en circulación desde esta entidad, dándole un enfoque diferente, y teniendo en cuenta que cuando hablamos de moneda, en realidad no hablamos de soporte físico, sino de una novedosa aplicación de móvil o app, que estamos creando conjuntamente con miembros del colectivo que ha puesto en marcha la moneda social el henar en Alcalá de Henares.

El Concurso de Grafitis/Arte Urbano es la actividad final que tenemos prevista.

Al igual que el resto de actividades del programa, la idea nace de reuniones mantenidas con la Asociación de Estudiantes del IES El Espinillo y la Asociación Vecinal La Unidad de Villaverde Este con el objetivo de intentar mejorar zonas urbanas del barrio, del distrito, que se encuentran abandonadas y en unas condiciones que no incitan a su uso. Y qué mejor manera de hacerlo que a través de una actividad que interesa a los más jóvenes: el arte urbano. Actualmente estamos contando con la colaboración de ADIF y la Junta Municipal de Distrito de Villaverde y, conjuntamente con la Asociación Vecinal, estamos identificando los espacios más pertinentes para llevar a la calle los bocetos ganadores. De este modo, el colofón del concurso será la realización de una jornada en la que se llevarán a los muros elegidos las obras seleccionadas. Además, para que el concurso sea de mayor interés ASÓCIATE forma parte de ACPP y tenga mayor visibilidad, hemos contactado con destacados grafiteros madrileños como SAKE, SOENBRAVO y PINTORRUMP, que participarán en el proceso de selección de las obras. Con la ejecución de este proyecto estamos contribuyendo a la construcción de una ciudadanía activa y comprometida, consiguiendo ya desde su inicio, una colaboración entre la población y los diferentes agentes del distrito que, sin duda, se mantendrá en el futuro para distintas acciones que seguiremos proponiendo.

 

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N’autre école « L’école en marché, décoder les nouveaux marketings pédagogiques »

« Si l’école faisait son travail, j’aurais du travail »… tel est le slogan de la campagne sur l’éducation lancée par le Medef au printemps 2017. Au nom de l’employabilité, de la performance, de l’efficacité, mais aussi du « bon sens », du pragmatisme et des vieilles recettes pédagogiques de grand-p•mère qu’avancent ces attaques new-look contre le service public d’éducation. Il s’agit de mettre l’école « en marche » et « en marché », en convoquant les neurosciences, les pédagogies du libre épanouissement (Montessori, Alvarez et autres Colibris), les nouvelles technologies (la « EdTech ») …

Disponible mi-mars

https://www.questionsdeclasses.org/?L-ecole-en-marche-Decoder-les-nouveaux-marketings-pedagogiques

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La Haute Cour du Kenya empêche Bridge International Academy (BIA) de taire les critiques des enseignants du pays

En mars 2017, suite aux préoccupations exprimé par le Kenya National Union of Teachers (KNUT) et son Secrétaire général Wilson Sossion au sujet du non-respect par la BIA des normes d’éducation, la plus grande chaîne d’écoles privées du pays les attaque pour diffamation, les empêchant de discuter publiquement de la BIA ou de s’engager dans des critiques à son encontre.

Mais en février 2018, la Haute Cour du Kenya rejette la demande d’injonction provisoire de BIA contre le KNUT et son Secrétaire Général. Ce rejet a été salué comme une victoire contre les efforts de l’entreprise visant à réduire au silence les critiques de l’enseignement privé qui remplace les écoles gérées par le gouvernement au Kenya.

http://k6.re/J7Vrg

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Échanges avec des jeunes humanistes

Ces dernières semaines, nous avons du adapter nos actions sur le territoire. Actuellement aux Ceméa, nous les poursuivons, notamment auprès des jeunes ! La permanence du Point Accueil et Écoute Jeunes est ouverte chaque jeudi depuis le début du mouvement social à Mayotte. Le jeudi 15 mars, des jeunes de Passamainty ont exprimé leurs inquiétudes, questionnements, points de vue sur la situation actuelle : « Rilemewa nakondro ! », « Allô la France, on est perdus », « Soyons tous unis. Ne jugeons pas que les étrangers mais toute la population », « Manifestons là où on est sûr qu’on aura une réponse ! »… :

Sentiment d’insécurité, mais aussi d’injustice pour tous les jeunes ne pouvant pas aller à l’école. Face à ce besoin de déposer et d’échanger, nous avons proposé une journée de formation le mercredi 21 mars. Plus de 30 jeunes , hommes et femmes, venant des quartiers de Kaweni, Majicavo, M’Tsapere, Doujani et Passamainty ont donc pris la parole et partagé leurs sentiments, leurs revendications, leurs idées. Débats et créations artistiques ont rythmés la journée : affiches, théâtre et slam ont permis l’expression de ces jeunes entre eux.

Voici des éléments qui ressortent de ce travail

Actuellement, ces jeunes se sentent : « inquiets », « énervés », « saoulés », « pas en sécurité », « fatigués de parler des mêmes chose s », « en colère », « en danger ». Ils dénoncent les violences relayées notamment dans les médias, les discriminations à l’égard des jeunes et des étrangers. Ils demandent un soutien pour développer des actions d’éducation envers les familles afin de transmettre des valeurs d’ « égalité », d’« union », de « paix ».

Jusqu’à ce jour, les jeunes se sentaient perdus et isolés face aux événements : se réunir a permis de savoir qu’ils partagent les mêmes sentiments, les mêmes questionnements, les mêmes besoins et « ça fait du bien ! ». Ces jeunes ont des propositions et aujourd’hui ils souhaitent faire entendre leurs voix : auprès de la population, des élus, des médias. L’ensemble du groupe est prêt à agir de manière collective et a proposé de créer un vidéo-maton afin de recueillir la parole des jeunes et de la diffuser.

Nous continuerons à les accompagner à prendre leur place dans la société. Le vendredi 23/03 : nous avons mis en place des animations avec les JADE (Jeunes Ambassadeurs des Droits des Enfants) et des animateurs de Passamainty auprès de plus de 35 enfants et préadolescents (âgés de 2 à 14 ans) le matin : activités manuelles, jeux, droits des enfants, échanges sur l’actualité. L’après-midi, nous proposons une projection-débat pour les jeunes autour du film “La source des femmes”. Le 28 mars, nous avons organisé une journée de formation sur la thématique des discriminations : échanges en petits et grand groupes, acrostiches et activités d’expression.

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Publié dans Les associations membres, Mayotte (Ceméa France), Océan indien