Consolider, faire, engranger, architecturer, rayonner

La refondation de notre fédération internationale donne de très beaux résultats. Nous les voyons, nous en profitons. Je forme le vœu que 2017 soit une année où nous étayerons ces fondements de notre action commune, nous les renforcerons et où dès lors, nous pourrons diffuser davantage les idées et les pratiques de l’Education Nouvelle et Active. Les objectifs pédagogiques, les enjeux d’apprentissage, les finalités sociétales que nous assignons à notre action inscrivent les individus comme des acteurs instruits, conscients des nécessités des collectivités humaines qu’ils constituent avec d’autres et désireux de solidarité, d’égalité, de liberté. Je souhaite à la Ficeméa de se consolider sur ces fondations et à tous ses membres de faire, engranger, architecturer, rayonner.

La Ficeméa veut assurer la présence de nos idées et la représentation des organisations membres. Une réalisation importante de l’année 2016 est évidemment l’action partagée de plaidoyer contre la marchandisation de l’éducation. Vos apports permanents sont essentiels pour poursuivre ce plaidoyer avec force et sans discontinuité, pour étayer son contenu, afin que les institutions concernées prennent en compte nos recommandations prises en compte  par le Sommet de la Francophonie, par l’UNESCO et par la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU.

Nous pouvons poursuivre l’emménagement dans notre « maison commune » en travaillant ensemble à préciser, définir, comparer, améliorer les fondamentaux des pratiques pédagogiques défendues par les Ceméa. Nous pourrons ensuite diffuser cette « topographie » commune de nos actions avec les déclinaisons particulières à nos cultures et nos organisations sociales.

Pour que chacun.ne soit clairement pris en compte, nous pouvons valoriser la symbolique de l’égalité entre femmes et hommes par une pratique volontaire de l’écriture égalitaire.

Dans notre fédération, les échanges entre les associations membres, entre vous, doivent se renforcer et la Ficeméa y sera vigilante en poursuivant et en renforçant le travail des Commissions régionales dont je me réjouis des apports réguliers. La réalisation et la confection de la cartographie du réseau des Ceméa et du catalogue des actions menées doit aussi contribuer largement à notre politique associative.

En 2014, les membres « refondateurs » ont décidé d’un remarquable programme d’action. Il faut maintenant consolider des moyens pertinents de pérenniser celui-ci : engranger vos apports dans toutes les actions de la fédération, appliquer un mode de financement pérenne, nourrir des échanges libres et ouverts.

La tâche est passionnante et importante. Je veux remercier ici les membres du Conseil d’Administration et particulièrement parmi eux, les membres du Comité Exécutif qui s’emploient à débattre ouvertement et librement des axes d’action, à décider des actions et des moyens mis en œuvre ou à trouver pour que la Ficeméa puisse remplir nos objectifs communs et implémenter l’éducation nouvelle dans le développement de la société et des individus. Avec plaisir, je salue l’implication et les résultats engrangés par Sonia Chebbi, si bien soutenue par Anne-Michelle Ekedi et Claude Brusini.

Nos objectifs sont merveilleux, notre passion est sans faille, nos désirs de reconnaissance du potentiel de tout individu sont infinis, notre volonté de construire ensemble un monde meilleur est vitale. Faisons rayonner nos indispensables actions.

Yvette Lecomte, Présidente de la FICEMEA

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Les textes fondateurs des mouvements d’éducation nouvelle

Quelques repères sur : Éducation Nouvelle et Ceméa

Par Alain Gheno

Cette contribution a été proposée au militants des Ceméa dans le cadre de la préparation de leur 11e congrès, à Grenoble en août 2015. Originellement destiné à nourrir le débat interne et à permettre aux participants de « se chauffer » avant de se retrouver pour cinq jours d’échanges et de rencontres, ce texte permet de mesurer la contribution originale de ce mouvement à l’éducation nouvelle. A travers la définition succincte qu’il en donne, il dit le rapport des Ceméa à l’éducation nouvelle et dégage des pistes pour des travaux à venir, de nouvelles perspectives.

Nous cherchons souvent des références pour appuyer et valider nos pratiques. Nous oublions trop souvent que les Ceméa sont une référence en Éducation Nouvelle. Nous allons essayer d’établir à partir de quoi, et ce qui fait le fond de la pratique et de la réflexion de notre mouvement.

Même si le sigle est aujourd’hui « suffisant », il mérite de rester connu et reconnu, il nous distingue. Centre d’Entraînement (anecdotique et à contextualiser) aux Méthodes d’éducation Active (à conserver absolument et re-contextualiser!)

L’éducation nouvelle, dont l’ambition, le projet philosophique est de donner à chacun les moyens de son émancipation ne peut se saisir que dans un regard ou une vision politique.

L’émancipation s’entend dans le cadre de l’individu et son projet de vie, mais reste indissociable d’une logique d’émancipation collective, d’une logique de transformation sociale vers plus d’égalité.

La réserver à une seule approche pédagogique ne peut que satisfaire les tenants d’une éducation plus « traditionnelle » dans ses objectifs. Elle est par nature « subversive », en ce sens qu’elle tend à transformer la société vers une société plus juste et plus égalitaire.

Le socle sur lequel peut se développer l’éducation nouvelle est nourri des concepts de liberté et des conceptions politiques en découlant, du concept de laïcité, y compris tel qu’enrichi par nos propres réflexions.

Les Ceméa sont le mouvement qui aura porté le plus loin la pratique et la réflexion sur l’activité. L’activité, telle qu’elle a été définie et synthétisée dans les textes fondateurs que nous connaissons tous est ce qui identifie les Ceméa. Les textes de référence que nous avons produits doivent rester le socle de nos pratiques et le carburant des textes à venir. L’activité doit irriguer l’ensemble de nos pratiques, quel que soit le thème, le terrain et les enjeux. Mais elle doit garder, voire amplifier ce qui l’a fondée, le et les projets de la personne dynamisant et se nourrissant d’un collectif, une pédagogie de l’invention, de l’expérimentation, le tâtonnement expérimental, le contact avec le réel, l’empoignade fondatrice avec les éléments, etc.

Cette notion d’activité est intimement mêlée à ce qui fonde l’éducation nouvelle, autour de quelques concepts et principes incontournables :

La personne, ou l’individu, sa reconnaissance, l’attention et le respect portés à la responsabilité personnelle (à ne pas confondre avec une approche individualiste). Les notions de choix, de projet, que nous portons, ne peuvent pas s’abstraire de la notion de liberté qui a également alimenté l’éducation nouvelle.

C’est un principe de base pour l’éducation nouvelle, c’est un principe fondateur. Il conviendrait aujourd’hui de le nourrir par les travaux sur l’acceptation de l’autre, l’altérité, sur la bienveillance, sur la bientraitance, qu’elles soient d’ordre social, culturel, philosophique ou culturel. Il conviendrait tout autant de nous ré-emparer de la notion de confiance, qui participe de la bienveillance et l’enrichit.

Le groupe, le collectif, sans lequel la personne n’existe pas, mais qui, en termes simplistes, ne peut pas exister sans la personne. Premier point de débat, et premier point de débat d’ailleurs entre les divers courants de l’éducation nouvelle. Là encore les travaux sur le groupe, les groupes, se sont enrichis de nouveaux apports. Et nous portons dans nos pratiques quelques originalités qu’il serait bon de partager. Mais nous sommes bien dans le cadre d’un collectif qui émancipe, qui permet à chacun et à tous de faire évoluer une réalité à transformer en continu, vers plus de liberté, sans que ce soit un vain mot. Les choix individuels doivent alimenter le collectif, sans y être manipulés ou laminés.

Le milieu, l’environnement, ayant pour base les réflexions et les travaux de Wallon, pour aider à une définition commune… et pour faire court, le milieu tant qu’il est transformé, approprié par la personne ou/et le groupe. Être acteur du et dans le milieu doit être une règle, toute situation « hors sol » à bannir. Les évolutions concernant ce thème depuis l’origine de l’éducation nouvelle sont considérables. Nous avons la chance et peut être l’avantage de les considérer et de les comprendre plus facilement en nous appuyant sur les idées qui précèdent.

L’activité, telle que rappelée au début du texte, avec peut-être des enjeux encore plus profonds aujourd’hui qui touchent à la construction de la personne, et aux répercussions que cela peut avoir sur la force de transformation des groupes. Il y a comme une urgence à réhabiliter le faire, à donner symboliquement des mains aux enfants et aux jeunes, pour qu’ils puissent mieux accéder à la connaissance en la fabriquant. Il n’est pas certain que ce soit simpliste comme idée. L’éducation nouvelle est née d’une conception de la personne et de son activité qui n’a jamais été aussi moderne. Les Ceméa en tant que mouvement d’éducation nouvelle ne peuvent pas l’oublier.

La notion de projet ou plus précisément la pédagogie du projet a été enrichie de la notion de liberté portée par l’existentialisme. S’en souvenir nous permet d’éviter toutes les instrumentalisations.

Ces quatre « piliers » doivent être en œuvre ensemble, en dialectique. C’est ce qui définira que l’action menée ou vécue l’est dans le cadre de l’éducation nouvelle. Enlever un de ces aspects et on retombe dans des pratiques d’éducation traditionnelle, habilement masquées, mais terriblement efficaces en matière de non-respect de la personne, ou de stagnation culturelle ou sociale.

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Manifeste du groupe français d’éducation nouvelle

Comme émancipation mentale à conquérir : une urgence de civilisation !

L’Éducation Nouvelle plonge ses racines dans l’histoire de toutes les pensées rebelles à l’assujettissement de l’Homme, dans la tradition sans cesse renouvelée de toutes les pratiques d’émancipation de l’homme par l’homme. Son pari, c’est que les hommes, et donc les enfants des hommes, ont mille fois plus de possibilités qu’on ne le croit communément…

TOUS CAPABLES !

C’est le défi de l’Éducation Nouvelle, face à toutes les ségrégations, à toutes les exclusions, à la violence barbare comme réponse à une jeunesse désespérée ou à un Tiers-Monde exsangue que pressurent sans vergogne les sociétés usuraires.

Le rêve de tous les hommes, aussi vieux que l’Humanité elle-même, c’est de créer plus de Justice, de Bonheur et de Dignité. Mais ce ne sont pas des institutions qui peuvent changer la vie, ni des décrets, ni des votes. C’est seulement les hommes eux-mêmes – s’ils en décident ainsi – et personne ne peut

Les y forcer.

Le politique se voue à l’échec, quand il se figure pouvoir apporter programmes et solutions à des citoyens toujours de seconde zone, puisque appelés seulement à huer ou à applaudir. La pratique pseudo­démocratique de la délégation de pouvoir est une castration de la citoyenneté. À l’inverse, la pratique de la classe coopérative authentique, du conseil de classe souverain, et des projets coopérateurs, bref le premier apprentissage d’une autogestion, nous permettent de dire que l’Éducation Nouvelle est une pierre d’angle nécessaire à toute reconstruction sociale.

Nous rappelons solennellement que le but de l’éducation est la formation d’une pensée libre et d’un esprit critique, dans le refus délibéré de ce qu’on appelle trop facilement les fatalités. Le but, précisons-nous, c’est l’émancipation mentale pour chacun, la recherche délibérée de la cohérence entre ce qu’on dit et ce qu’on fait.

Notre bataille n’est pas seulement celle d’un groupe de Français, mais celle de l’Humanité tout entière, pensée et mise en œuvre par des précurseurs universels : Rousseau, Pestalozzi, Jacotot, Montessori, Decroly, Makarenko, Korczak, Bakulé, Freinet, Langevin, Wallon, Freire… c’est-à-dire ceux pour lesquels la transformation des pratiques éducatives et d’enseignement est un enjeu de civilisation. C’est une bataille planétaire à l’échelle de l’Histoire : elle exprime une aspiration irréversible, venue du fond des âges, un élan de l’Humanité pour se construire, selon l’expression d’Albert Jacquard, comme “humanitude”.

Semer la fraternité n’est rien qu’une utopie, disent les tenants du passé, les sceptiques, ou les timorés. Pour l’Éducation Nouvelle, la pratique de cette utopie est une URGENCE DE CIVILlSATION.

“L’enfant est un feu à allumer, pas un vase à remplir” a dit Rabelais. Encore faut-il rappeler que l’homme et le petit d’homme, dans l’exercice d’une exploration permanente, redécouvrent leur génie d’inventer… C’est pourquoi l’Éducation Nouvelle appelle à en finir avec une pratique de transmission passive, qui “explique” au lieu de faire découvrir­inventer, et qui explique faussement puisqu”elle présente comme “évidence” ce qui fut toujours au moment de la découverte une rupture audacieuse avec de vieux concepts devenus inopérants, en même temps qu’une bataille difficile contre les idées reçues.

L’Éducation Nouvelle, pour celui qui la porte, c’est un combat quotidien avec soi-même, pour faire exister des contraires – ainsi, la nécessité de transmettre un héritage précieux, et cette autre nécessité de ne pas le transmettre comme un capital mort, mais de le reconstruire en faisant surgir les forces créatrices qui sommeillent en chacun. C’est la tentative constante et difficile, pas toujours réussie, mais toujours recommencée, pour ne jamais penser à la place de l’autre. Une urgence pour soi-même. Car c’est soi-même qu’il faut transformer dans son rapport avec les autres. Avec tous les autres.

L’Éducation Nouvelle, née comme pratique neuve dans l’acte pédagogique, comme philosophie délibérément optimiste quant aux capacités de tous les enfants, ne se construit que dans une relation égalitaire entre celui qui “sait” et ceux qu’il a à charge d’enseigner… C’est son caractère de valeur éthique qui la fait déborder du seul champ de l’école à celui, plus vaste infiniment, de la Société tout entière, bousculant ainsi les cadres mandarinaux des systèmes en place. Elle est une contribution précieuse à tous ceux qui veulent faire naître une Humanité plus mûre : aux antipodes de la jungle ou de la caserne, de l’élitisme ou du troupeau, du profit maximum et de la docilité.

Pour le G.F.E.N : Henri BASSIS

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La Charte de l’École moderne

Ce texte rassemble aujourd’hui les militants de l’ICEM (Institut coopératif de l’École moderne)
L’ICEM est membre de la FIMEM (Fédération internationale des mouvements de l’École moderne).
En ce début du 21e siècle, l ’ICEM – pédagogie Freinet et la FIMEM sont toujours ancrés dans l’Éducation nouvelle, ils demeurent une force vive de propositions pour l’école et l’éducation populaires.

 

1. L’éducation est épanouissement et élévation et non accumulation de connaissances, dressage ou mise en condition.
Dans cet esprit nous recherchons les techniques de travail et les outils, les modes d’organisation et de vie, dans le cadre scolaire et social, qui permettront au maximum cet épanouissement et cette élévation.
Soutenus par l’œuvre de Célestin Freinet et forts de notre expérience, nous avons la certitude d’influer sur le comportement des enfants qui seront les hommes de demain, mais également sur le comportement des éducateurs appelés à jouer dans la société un rôle nouveau.

 

2. Nous sommes opposés à tout endoctrinement.
Nous ne prétendons pas définir d’avance ce que sera l’enfant que nous éduquons ; nous ne le préparons pas à servir et à continuer le monde d’aujourd’hui, mais à construire la société qui garantira au mieux son épanouissement. Nous nous refusons à plier son esprit à un dogme infaillible et préétabli quel qu’il soit. Nous nous appliquons à faire de nos élèves des adultes conscients et responsables qui bâtiront un monde d’où seront proscrits la guerre, le racisme et toutes les formes de discrimination et d’exploitation de l’homme.

 

3. Nous rejetons l’illusion d’une éducation qui se suffirait à elle-même hors des grands courants sociaux et politiques qui la conditionnent.
L’éducation est un élément, mais n’est qu’un élément d’une révolution sociale indispensable. Le contexte social et politique, les conditions de travail et de vie des parents comme des enfants influencent d’une façon décisive la formation des jeunes générations. Nous devons montrer aux éducateurs, aux parents et à tous les amis de l’école, la nécessité de lutter socialement et politiquement aux côtés des travailleurs pour que l’enseignement laïc puisse remplir son éminente fonction éducatrice. Dans cet esprit, chacun de nos adhérents agira conformément à ses préférences idéologiques, philosophiques et politiques pour que les exigences de l’éducation s’intègrent dans le vaste effort des hommes à la recherche du bonheur, de la culture et de la paix.

 

4. L’école de demain sera l’école du travail.
Le travail créateur, librement choisi et pris en charge par le groupe est le grand principe, le fondement même de l’éducation populaire. De lui découleront toutes les acquisitions et par lui s’affirmeront toutes les potentialités de l’enfant. Par le travail et la responsabilité, l’école ainsi régénérée sera parfaitement intégrée au milieu social et culturel dont elle est aujourd’hui arbitrairement détachée.

 

5. L’école sera centrée sur l’enfant.
C’est l’enfant qui, avec notre aide, construit lui-même sa personnalité.
Il est difficile de connaître l’enfant, sa nature psychologique, ses tendances, ses élans pour fonder sur cette connaissance notre comportement éducatif ; toutefois la pédagogie Freinet, axée sur la libre expression par les méthodes naturelles, en préparant un milieu aidant, un matériel et des techniques qui permettent une éducation naturelle, vivante et culturelle, opère un véritable redressement psychologique et pédagogique.

 

6. La recherche expérimentale à la base est la condition première de notre effort de modernisation scolaire par la coopération.
Il n’y a, à l’ICEM, ni catéchisme, ni dogme, ni système auxquels nous demandions à quiconque de souscrire. Nous organisons au contraire, à tous les échelons actifs de notre mouvement, la confrontation permanente des idées, des recherches et des expériences. Nous animons notre mouvement pédagogique sur les bases et selon les principes qui, à l’expérience, se sont révélés efficaces dans nos classes : travail constructif ennemi de tout verbiage, libre activité dans le cadre de la communauté, liberté pour l’individu de choisir son travail au sein de l’équipe, discipline entièrement consentie.

 

7. Les éducateurs de l’ICEM sont seuls responsables de l’orientation et de l’exploitation de leurs efforts coopératifs.
Ce sont les nécessités du travail qui portent nos camarades aux postes de responsabilité à l’exclusion de toute autre considération. Nous nous intéressons profondément à la vie de notre coopérative parce qu’elle est notre maison, notre chantier que nous devons nourrir de nos fonds, de notre effort, de notre pensée et que nous sommes prêts à défendre contre quiconque nuirait à nos intérêts communs.

 

8. Notre Mouvement de l’École Moderne est soucieux d’entretenir des relations de sympathie et de collaboration avec toutes les organisations œuvrant dans le même sens. C’est avec le désir de servir au mieux l’école publique et de hâter la modernisation de l’enseignement qui reste notre but, que nous continuerons à proposer, en toute indépendance, une loyale et effective collaboration avec toutes les organisations laïques engagées dans le combat qui est le nôtre.

 

9. Nos relations avec l’administration.
Au sein des laboratoires que sont nos classes de travail, dans les centres de formation des maîtres, dans les stages départementaux ou nationaux, nous sommes prêts à apporter notre expérience à nos collègues pour la modernisation pédagogique. Mais nous entendons garder, dans les conditions de simplicité de l’ouvrier au travail et qui connaît ce travail, notre liberté d’aider, de servir, de critiquer, selon les exigences de l’action coopérative de notre mouvement.

 

10. La pédagogie Freinet est, par essence, internationale.
C’est sur le principe d’équipes coopératives de travail que nous tâchons de développer notre effort à l’échelle internationale. Notre internationalisme est, pour nous, plus qu’une profession de foi, il est une nécessité de travail. Nous constituons sans autre propagande que celle de nos efforts enthousiastes, une Fédération Internationale des Mouvements d’École Moderne (FIMEM) qui ne remplace pas les autres mouvements internationaux, mais qui agit sur le plan international comme l’ICEM en France, pour que se développent les fraternités de travail et de destin qui sauront aider profondément et efficacement toutes les œuvres de paix.
Charte adoptée au Congrès de Pau de 1968

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 Les propositions alternatives de la FESPI

9 propositions concrètes pour des alternatives dans l’école publique

1. Construire ensemble, c’est nécessaire, c’est efficace
Un travail en équipe institué ; une participation plus importante des élèves ; un partenariat constructif avec les parents ; des chefs d’établissement impliqués et facilitateurs ; de nouvelles fonctions pour les inspections. Pour quelles finalités ? Plus de cohérence entre les acteurs ; un gain d’efficacité éducative ; de meilleurs apprentissages ; plus de cohésion, de solidarité ; plus de plaisir pour chacun, jeunes et adultes.

2. Enseigner, bien sûr ! Eduquer, sûrement !
Un service enseignant redéfini ; un rôle éducatif clairement assumé et partagé ; des conditions matérielles adaptées. Pour quelles finalités ? Promouvoir l’interaction entre éducation et enseignement ; prendre en compte la personne en devenir dans sa globalité ; permettre à l’élève de construire sa place dans le monde ; consolider les conditions de réussite d’élèves de plus en plus nombreux.

3. (S’) élever, (se) parler, (s’) écouter : de la parole des élèves et de ses usages
Des relations de confiance entre les élèves et les adultes ; des lieux et des temps d’écoute mutuelle, collective et individuelle ; l’établissement comme un lieu d’apprentissage de la parole. Pour quelles finalités ? La reconnaissance de chacun dans un « tous ensemble » ; une école comme étape fondamentale de la construction éducative ; une construction éducative qui désamorce la violence à l’école ; une institution scolaire respectueuse de tous les individus qui la composent.

4. Des savoirs, mais comment donc ! Lesquels ? Comment ?
Diversifier la pédagogie pour s’adresser à tous ; développer le travail trans/interdisciplinaire ; développer la pédagogie de l’explicite ; proposer une autre vision des programmes ; prendre en compte des compétences non strictement scolaires. Pour quelles finalités ? Proposer des savoirs et des objectifs ambitieux à chaque élève ; enseigner des savoirs pour comprendre et agir sur le monde ; penser les savoirs scolaires en lien avec d’autres savoirs ; faire vivre le principe de l’éducabilité ; prendre en compte à l’école ceux qui n’y réussissent pas.

5. Evaluer pour apprendre, pas pour sanctionner
Promouvoir le risque d’apprendre, donc le droit à l’erreur, en toute sécurité ; noter pour valider en offrant la possibilité de refaire ; mettre en place de nouvelles procédures d’évaluation. Pour quelles finalités ? Sortir de la spirale infernale du « tout noté », alimentant un stress permanent ; redonner du temps à l’apprentissage comme processus inscrit dans la durée ; favoriser les stratégies de l’apprendre plutôt que celles du « passage ».

6. Ne pas orienter mais accompagner
Garantir une formation commune initiale pour tous ; en finir avec l’orientation sanction ; valoriser toutes les formes d’intelligence ; multiplier les passerelles ; aider l’élève à construire son projet personnel. Pour quelles finalités ? Combattre la fatalité scolaire ; articuler, sans les opposer, les rêves et la réalité ; vivre un projet social commun.

7. Un temps chronométré ou des temps nécessaires ?
Mettre en place des temps fondés sur les besoins des élèves ; organiser des cursus à vitesse d’acquisition différentes ; sortir du temps saucissonné en tranches de cinquante minutes ; donner du sens à la présence au détriment du présentéisme ; redéfinir le temps de service des personnels de l’équipe éducative. Pour quelles finalités ? Faire d’un temps à durée variable un outil au service des apprentissages ; respecter les temps de l’élève pour favoriser son bien-être à l’école ; permettre à chacun, jeunes et adultes, de prendre le temps d’être à l’école ; harmoniser le temps des élèves et le temps des adultes.

8. Ni passoire, ni sanctuaire : l’Ecole, un sacré repère !
Reconnaître l’élève comme une personne ; mettre en place des repères, des limites claires ; s’inscrire dans l’environnement et l’améliorer ; ouvrir l’école sur le monde. Pour quelles finalités ? Penser l’école comme un lieu de référence éducative ; faire des établissements des lieux respectés ; tisser des liens structurants pour les élèves.

9. Se confronter, faire évoluer, essaimer
Inscrire l’innovation dans la formation initiale des enseignants ; intégrer les temps de formation dans l’itinéraire des enseignants ; inscrire l’essaimage dans les fonctions des équipes innovantes ; offrir des alternatives au sein du service public d’éducation. Pour quelles finalités ? Rendre le système éducatif évolutif ; promouvoir l’expérimentation, la recherche et l’innovation dans les établissements ; permettre que l’école publique soit d’abord son propre recours, même s’il n’est pas le seul possible ; faire de tous les établissements des lieux d’innovations et de formation. Pour voir le détail de chaque proposition, se rendre sur la page :

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Le CRAP – Cahiers pédagogiques et l’éducation nouvelle

« L’éducation nouvelle a plus de cent ans. Comment peut-on dire qu’elle est encore « nouvelle » ? »
Nous aimerions que cette phrase soit vraie, que la « nouveauté » ne le soit plus, étant intégrée au quotidien des classes et des établissements. Malheureusement, ce grand courant de rénovation de la pédagogie et de transformation des conceptions éducatives dans un sens plus horizontal et plus démocratique est loin d’avoir pénétré le système scolaire français. Il n’y a que dans les fantasmes des réactionnaires et des pourfendeurs de la pédagogie que ce mythe d’un enseignement « gangrené » par la pédagogie nouvelle peut sembler une réalité. Les conceptions traditionnelles restent majoritaires dans les faits, mais aussi dans les têtes. Beaucoup d’enseignants ne s’autorisent pas à essayer autre chose et ont parfois du mal à résister à la doxa médiatique ou aux affirmations péremptoires d’intellectuels qui n’ont pourtant guère de vraie expertise sur le domaine dont ils parlent avec tant d’assurance.
«Il convient de changer l’esprit et les méthodes de l’enseignement et, comme il y faudra des années, il est nécessaire de s’y prendre tout de suite».
C’est sur cet appel, repris en 1994 pour la « biennale de l’éducation et de la formation », dans une brochure parue alors sous le titre « L’éducation en mouvements » : qui conjugue volontarisme et réalisme que s’ouvrait le premier numéro d’une revue qui allait devenir après plusieurs changements de nom les Cahiers pédagogiques. C’était en 1945. A chacun de juger si l’esprit et les méthodes ont changé (et suffisamment), mais peut-être, si c’est le cas, les Cahiers pédagogiques y sont-ils pour quelque chose :
– en publiant chaque mois des témoignages sur « ce qui bouge » dans l’École ;
– en proposant des outils ; – en se faisant tribune permanente des innovateurs, sans pour autant interdire l’accès de la revue à des contradicteurs ou à des esprits plus sceptiques ;
– en faisant connaître ce qui change en profondeur ;
– en constituant un lieu original d’échanges où se croisent et se rencontrent (ce qui est mieux encore), chercheurs, universitaires et les fameux « enseignants de base », ceux qui vont au charbon et que certains esprits malveillants cherchent à éloigner des horribles pédagogues qui veulent détruire notre culture ;
– en étant un porte-drapeau ( mais qui ne se prend pas trop au sérieux et se méfie des grands mots ).
Le Cercle de recherches et d’action pédagogiques s’est constitué autour de la revue, comme mouvement pédagogique indépendant, avec ses propres règles, son fonctionnement démocratique. Une date importante : 1963 ; c’est la publication d’un document qui n’a pas pris trop de rides (au moins sur le fond) : « le manifeste pour l’Éducation nationale». Le CRAP, dans ce hors série des Cahiers lançait déjà des propositions, se situant dans les débats éducatifs comme une association militante qui en particulier ne lie pas le sort de l’École à l’obtention éventuelle de moyens supplémentaires, même si cela peut être important et nécessaire.
On notera l’apparition de la devise paradoxale sur la couverture de la revue : « changer l’École pour changer la société, changer la société pour changer l’École ». Elle s’est maintenue, malgré les transformations intervenues dans l’air du temps. Elle s’articule aujourd’hui avec un autre appel : « aimer, faire aimer l’École ». Les militants du CRAP n’ont pas vu de contradiction entre les deux formules. Ont-ils tort ?
Plus de vingt ans après, les relations du CRAP avec l’éducation dite nouvelle, ont elles évolué ? Qu’est- ce qui dans les textes anciens peut paraitre caduc ou à revoir ? Comment être à la fois héritiers d’un mouvement né il y a bientôt 100 ans et garder une dynamique innovante, sans jouer les nostalgiques d’un âge d’or de la pédagogie, tout aussi mortifère que les rêves d’école d’antan des réactionnaires ? Proposons quelques réflexions sur des problématiques qu’il faut continuer à travailler à la lumière des évolutions récentes :
La pédagogie nouvelle doit parvenir à définir sa place entre :
– les rêves naturalistes et spontanéistes privilégiant un « épanouissement de l’enfant » faisant fi de considérations sociales : une pédagogie hors sol ne prenant pas en compte le contexte et l’origine sociales des élèves
– une approche technocratique des compétences, proche du béhaviorisme ou du management libéral, où sont perdues de vue les finalités humanistes et l’accompagnement personnalisé de l’élève vers sa réussite
Elle doit aussi naviguer entre deux dérives :
– le tout collectif qui, sous prétexte de développer la coopération, en oubliant que la mise en avant de l’individu libre est une conquête de la pensée des Lumières, ferait l’impasse sur le fait que le « vivre ensemble » n’est pas une fin en soi mais qu’à l’école c’est d’abord dans et par les apprentissages que l’on apprend à vivre ensemble.
– l’individualisme qui se confondrait avec la nécessaire personnalisation des apprentissages et des parcours, positionnement très présent actuellement au sein de certains courants se réclamant par exemple de Montessori.
Elle doit savoir intégrer l’ère du numérique et des réseaux sociaux, les avancées de la recherche et notamment celle sur les neurosciences, les nouveaux défis lancés à la citoyenneté par la montée des autoritarismes et des communautarismes, en évitant une fascination aveugle pour le progrès technique aussi bien que les rejets obscurantistes.
L’éducation nouvelle doit aussi se poser comme un acteur du débat public. Ce n’est pas forcément nouveau : déjà au moment du Front populaire, Freinet lançait un appel pour soutenir les réformes de Jean Zay. Il s’agit bien d’apporter un soutien, toujours critique, à ce qui va dans le bon sens, en résistant à la tentation du purisme, ou à l’enfermement dans le confort d’un entre soi, les réformes venant d’en haut étant toujours trop imparfaites, toujours insuffisantes, toujours insatisfaisantes. Il ne s’agit pas non plus de faire un culte unilatéral de « l’initiative qui vient de la base », et de s’engager naïvement dans une croyance en une tache d’huile novatrice qui se répandrait. L’impulsion institutionnelle reste souhaitable et indispensable même si l’on doit rester vigilant aux risques qu’elle soit contre-réformatrice et faire alors bien des dégâts .
C’est d’ailleurs pourquoi le CRAP-Cahiers pédagogiques a lancé dans les années 2000 le mot d’ordre de « proposer et résister », en même temps, avec, selon les contextes, une insistance plus grande sur l’un ou l’autre des deux termes néanmoins indissociables.
Enfin, il est vraiment essentiel, comme évoqué plus haut, de refuser les doxas, de poursuivre les débats au sein même de la mouvance de l’éducation nouvelle, en favorisant partenariats et réflexions croisées, comme nous l’avons fait au CRAP-Cahiers pédagogiques au cours des dernières années sur des sujets comme la validité de l’idée de « socle commun », la place d’une approche par compétences ou encore la prise en comptes des rythmes de l’enfant dans sa scolarité.

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La Ficeméa, un projet philosophique et politique

« Personne n’éduque autrui, personne ne s’éduque seul, les hommes s’éduquent ensemble, par l’intermédiaire du monde »
Paolo Freire, Pédagogie des opprimés.

 

1.Introduction

La Ficeméa est un mouvement constitué de militants œuvrant dans des associations éducatives, culturelles et sociales. Elles agissent sur leurs terrains respectifs grâce à des acteurs engagés. Les associations membres organisent et réalisent des actions éducatives en référence aux principes de l’Éducation nouvelle auprès d’un public divers et dans des champs d’action multiples,. Les membres de la Ficeméa participent au développement et la défense des conquêtes sociales.

Les fondements philosophiques de l’Éducation nouvelle ont été pensés dans des contextes politiques, historiques très différents. Les penseurs et acteurs pédagogiques issus de pays divers et de réalités très différentes ont permis d’inscrire de fait une dimension universelle. Au travers des principes qu’elle défend, l’Éducation nouvelle transcende les contextes, les réalités des sociétés, les classes sociales, les appartenances nationales.

Penser l’Éducation nouvelle ne peut se faire que dans une perspective internationale qui place l’humanisme au cœur de notre projet politique. Celle-ci valorise la liberté de l’initiative, de la création, de l’expression, l’importance de l’affectivité, la construction de la personnalité par l’individu lui-même, dans son rapport avec les autres et son milieu de vie.

Notre approche éducative crée des situations où chacun, enfant, adolescent, adulte, peut être plus conscient du monde qui l’entoure, se l’approprier, le faire évoluer, le modifier dans une perspective de progrès individuel, collectif et social.

L’Éducation nouvelle telle que nous la pensons et la vivons participe de la transformation de la société en influençant les rapports de force et de pouvoir, les modes d’organisation, la liberté individuelle pour plus d’égalité, pour rendre le pouvoir au peuple, à tous, à chacun-e.

L’éducation nouvelle, dont l’ambition, le projet philosophique est de donner à chacun-e les moyens de son émancipation ne peut se saisir que dans un regard ou une vision politique.

L’émancipation s’entend dans le cadre de l’individu et son projet de vie, mais reste indissociable d’une logique d’émancipation collective, d’une logique de transformation sociale vers plus d’égalité.

Réserver cette logique à une seule approche pédagogique ne peut que satisfaire les tenants d’une éducation plus « traditionnelle » dans ses objectifs. Elle est par nature « subversive », en ce sens qu’elle tend à transformer la société vers une société plus égalitaire et plus juste.

Le socle sur lequel peut se développer l’éducation nouvelle est nourri des concepts de liberté et des conceptions politiques en découlant, du concept de laïcité, y compris tel qu’enrichi par nos propres réflexions. Ceci sont les garants de l’ouverture à l’autre, du respect du pluralisme des idées et de la tolérance.

 

2.Quatre piliers fondamentaux de l’éducation nouvelle

Le milieu est fondateur de la personne, l’expérience et l’activité procèdent de l’appropriation de son histoire personnelle et publique. La prise en compte de ces expériences dans son parcours individuel et collectif permet la construction d’un sujet agissant et capable d’agir sur le monde qui l’entoure.

Le milieu, l’environnement

Nous nous appuyons sur les réflexions d’Henri Wallon dans sa conception large du milieu : social, biologique, idéologique. Ce milieu joue un rôle prépondérant en éducation et pose la possibilité de la personne et/ou du groupe à s’approprier et transformer son milieu.

Etre acteur du et dans le milieu doit être une règle, toute situation « hors sol » est à bannir.

Seule une connaissance approfondie de son milieu de vie peut amener l’être humain à s’y accomplir individuellement et collectivement. Le cadre matériel doit donner l’envie et la possibilité d’agir.

Le milieu de vie se construit par l’histoire, le territoire géographique, social sur lequel la personne agit comme acteur d’un projet et capable d’exercer son pouvoir. L’homme est situé dans une constante dynamique avec d’autres acteurs engagés dans l’exercice de formes de pouvoirs différents (politique, institutionnel, social, culturel, économique, juridique,…). La participation réelle et effective des différents acteurs permet la co-construction de sens pour l’individu et la communauté dont l’objectif est l’inclusion, l’autonomisation et la construction des notions de privé et de public.

La place de la personne

La personne est considérée en tant que porteuse d’une histoire, d’un parcours, de besoins, de désirs et capable de choix. Tout être humain peut avoir le désir et la possibilité de progresser selon son itinéraire personnel avec le soutien d’autrui. Il n’y a pas de véritable savoir sans construction personnelle de soi et donc de son propre savoir.

La reconnaissance de la personne, ou l’individu, l’attention et le respect portés à la responsabilité personnelle (à ne pas confondre avec une approche individualiste) sont essentiels. Les notions de choix, de projet, que nous portons, ne peuvent pas s’abstraire de la notion de liberté qui a également alimenté l’Éducation nouvelle.

C’est un principe de base pour l’Éducation nouvelle, c’est un principe fondateur. Il convient, aujourd’hui, pour la Ficeméa, de le nourrir par les travaux sur l’acceptation de l’autre, l’altérité, sur la bienveillance, sur la bientraitance, qu’elles soient d’ordre social, culturel, philosophique ou culturel. Il convient tout autant de nous réemparer de la notion de confiance, qui participe de la bienveillance et l’enrichit.

Le collectif 

La vie collective est considérée comme un instrument de développement personnel facteur d’émancipation. L’Education nouvelle repose sur cette dialectique entre l’individu et le collectif, le singulier et le pluriel.

Nous sommes bien dans le cadre d’un collectif qui émancipe, qui permet à chacun-e et à tous de faire évoluer une réalité à transformer en continu, vers plus de liberté, sans que ce soit un vain mot. Les choix individuels doivent alimenter le collectif, sans y être manipulés ou laminés.

Derrière ces notions se dessine la question de la place sociale des individus au sein des groupes sociaux auxquelles ils appartiennent, des places occupées, assignées, octroyées, conquises au sein de la société.

L’activité

L’activité, l’expérimentation sont fondamentales dans tout projet d’éducation. L’activité est essentielle pour la formation personnelle et l’acquisition de la culture comme expérience de transformation du réel.

L’activité doit irriguer l’ensemble de nos pratiques, quel que soit le thème, le terrain et les enjeux. Mais elle doit garder, voire amplifier ce qui l’a fondée, le et les projets de la personne dynamisant et se nourrissant d’un collectif ; elle s’inscrit dans une pédagogie de l’invention, de l’expérimentation, le tâtonnement expérimental, le contact avec le réel.

L’activité porte, aujourd’hui, des enjeux encore plus profonds qui touchent à la construction de la personne, et aux répercussions que cela peut avoir sur la force de transformation des groupes. Il y a comme une urgence à réhabiliter le faire, à donner symboliquement des mains aux enfants et aux jeunes, pour qu’ils puissent mieux accéder à la connaissance en la fabriquant.

 

3. Les méthodes d’éducation active

La formation occupe une place centrale dans la diffusion des méthodes d’éducation active.

La compétence du formateur ne se résume pas à la transmission mais réside dans sa capacité à se laisser surprendre par de l’inédit. Inédit à partir duquel, il peut tenter de gérer et construire avec les participants un univers de sens nouveau.

Notre ambition formative est d’accompagner la réflexion des acteurs sociaux dans leur sensibilité au monde, loin des stéréotypes et de développer des pratiques éducatives non sclérosées. Pratiques à réinventer, à interroger en permanence au-delà des routines et des bonnes pratiques, dans la liberté de surprendre et d’être surpris.

La formation est un processus de transformation de son rapport au monde. Les personnes sont amenées à s’approprier des repères culturels, à les questionner et à en réinventer d’autres. Ce processus est identique à celui vécu dans les parcours migratoires. La relation formative doit pouvoir assurer la transition entre ces états. Toute formation est donc bien un espace interculturel.

L’Éducation active est le processus permettant à chaque personne de se construire dans son comportement, de développer ses compétences et d’enrichir ses connaissances. Ce processus est continu et permanent : il est de tous les instants et se fait tout au long de la vie. L’éducation se fait fondamentalement par l’expérience personnelle vécue au sein d’un patrimoine collectif en constante évolution (milieu de vie, famille, société, le monde).

Selon notre conception, la finalité de l’éducation doit être la formation d’un citoyen émancipé, solidaire responsable et critique :

  • citoyen émancipé, c’est-à-dire capable d’analyser les stéréotypes et de penser par lui-même afin d’agir dans son environnement et de valoriser ses potentialités.
  • citoyen responsable, critique et solidaire, c’est-à-dire capable de faire évoluer la société dans laquelle il vit, selon ses aspirations et ses valeurs dans une perspective de progrès social.

Cette conception rejette l’instrumentalisation de l’éducation dans le but de :

– formater des agents de production économique, culturelle ou politique conformes aux besoins d’un système,

– standardiser les comportements des consommateurs nécessaires à l’économie de marché ou de tout autre modèle politique qui aurait les mêmes objectifs.

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Communiqué de presse : fermeture des écoles Bridge International Académie

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Éducation : public, privé, même constat (extrait du journal “Jeune Afrique”)

La rentrée est à peine passée que, déjà, au Burkina Faso et au Cameroun, la tension monte entre les syndicats d’enseignants et leur ministre de tutelle, sur fond de revendications salariales. En Côte d’Ivoire, les professeurs d’université se sont mis en grève pour obtenir le paiement des heures supplémentaires effectuées lors de l’année 2014-2015. Et en Afrique du Sud, les étudiants sont descendus dans la rue pour protester contre la hausse du prix des inscriptions. Des manifestations dispersées par les forces de l’ordre à l’aide de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc.

Un défi démographique important

Partout, les systèmes éducatifs africains donnent des signes de faiblesse, malgré les efforts budgétaires réalisés par les gouvernements. « Le continent fait face à un défi démographique inédit tant par son ampleur que par sa vitesse. On cite souvent la Corée du Sud comme source d’inspiration pour les États africains parce qu’elle s’est développée en misant sur l’éducation. Mais dans les faits, les trajectoires ne sont pas comparables. Le taux d’accroissement de la population de beaucoup de pays est encore de 3 % par an.

Ils sont loin de bénéficier d’un dividende démographique [avantage économique après une baisse de la natalité, avec une population très productive] qui leur permettrait d’allouer les fonds nécessaires au fonctionnement des systèmes éducatifs », constate Marc Pilon, démographe spécialiste de l’éducation.

Dans son dernier rapport, l’Unesco fait un état des lieux préoccupant de l’accès à l’école primaire.

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LA CONCURRENCE EN ÉDUCATION CONDUIT À L’INIQUITÉ

Par courriel
SOURCE AVEC LIEN: Conseil supérieur de l’éducation (CSE)

Si la concurrence en éducation paraît efficace et légitime du point de vue de la liberté de choix, elle alimente en réalité un cercle vicieux qui mine la confiance dans la classe ordinaire de l’école publique. C’est l’un des principaux constats du Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2014-2016 Remettre le cap sur l’équité, lancé aujourd’hui par le Conseil supérieur de l’éducation.

Les travaux menés par le Conseil ont permis de constater que le Québec doit être vigilant s’il veut préserver l’équité de son système d’éducation. La concurrence qui s’est installée entre les établissements alimente la perception que toutes les écoles ne se valent pas. Ce contexte accentue la tendance à regrouper les élèves selon leur profil socioéconomique et scolaire, ce qui contribue à l’essor d’une école à plusieurs vitesses. Les plus vulnérables se retrouvent ainsi dans les conditions les moins propices à l’apprentissage.

« L’accès à une éducation qui répond à ses besoins est un droit, et la qualité du service reçu dans les écoles ne devrait pas être conditionnelle à la capacité de payer des parents. Le Québec bénéficie d’un système d’éducation performant sur lequel il peut construire, mais il ne doit toutefois pas reculer sur l’équité et laisser les bases de ce système s’effriter », plaide le président du Comité du Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2014-2016, M. Claude Lessard.

La mission de l’école, qui est de permettre à tous les enfants de développer leur plein potentiel, doit demeurer une priorité au Québec. Pour remettre le cap sur l’équité, le Conseil insiste sur l’importance de réduire les écarts entre les milieux afin de rebâtir la confiance dans le réseau public. Il est préférable de donner aux parents le goût de choisir l’école publique de leur quartier plutôt que de les contraindre à s’y résigner, ce qui ne ferait que déplacer le sentiment d’injustice. Un parent ne devrait pas avoir l’impression qu’il lui faut choisir entre ses valeurs progressistes et l’intérêt de son enfant.

Pour freiner ce mouvement et réduire les écarts entre les milieux, le Conseil estime qu’il faut procéder sans tarder aux investissements requis pour que toutes les écoles disposent des ressources matérielles et humaines nécessaires afin d’offrir une expérience scolaire de qualité à tous les élèves qu’elles accueillent. L’ajout de ressources est une étape urgente et nécessaire, mais cela ne sera pas suffisant pour empêcher certaines iniquités de se perpétuer. En effet, dès le début de la scolarité, l’école instaure une culture de concurrence entre les élèves et crée une hiérarchie qui stigmatise certains enfants : l’école transforme alors certaines différences de dons, de rythmes et de talents en inégalités.

« Il faudrait donner à chaque enfant le temps de développer sa confiance en sa capacité d’apprendre », conclut la présidente par intérim et secrétaire générale du Conseil, Mme Lucie Bouchard.

Pour remettre le cap sur l’équité, le Conseil estime qu’il convient d’adopter une vision de la réussite qui prend davantage en considération tous les volets de la mission de l’école. Instruire tout en reconnaissant la diversité des personnes, valoriser différents types de parcours et évaluer les apprentissages sans classer prématurément sont des gestes qui permettront de qualifier davantage de jeunes. La réduction des écarts entre les milieux favorisera la mixité scolaire et sociale dans les classes et les établissements, ce qui permettra de concrétiser le volet socialiser de la mission de l’école.
Le Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2014-2016 a été rendu public après avoir été déposé à l’Assemblée nationale par le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, M. Sébastien Proulx, conformément aux dispositions de la Loi sur le Conseil supérieur de l’éducation.

Soumis par Mélissa Lessard le 20 oct 2016 – 10h18

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Rapport d’activité 2015 de la Ficeméa

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Edito

par Yvette Lecomte, présidente de la Ficeméathumbnail of ra-ficemea-final

Il y a quelques trois années, nous avons relancé l’action de la Fédération Internationale des Ceméa.

Association affinitaire, la FICEMEA est une organisation internationale qui veut réellement transcrire et mettre en mouvement les enjeux des associations nationales. Ses objectifs de travail sont liés à la valorisation de l’action des associations qui se revendiquent des valeurs et méthodes de l’Education nouvelle et sont reconnues comme telles.

La FICEMEA est comme le lieu géométrique des buts poursuivis par nos membres, de par le monde ; elle veut en être la caisse de résonnance et travailler à l’amplification des propositions pour une éducation formelle et non formelle, centrée sur les êtres humains et leur émancipation individuelle et collective.

Si la refondation de la FICEMEA est financièrement portée aujourd’hui par les Ceméa France, la Fédération italienne des Ceméa et les Ceméa de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en Belgique, son action est réellement menée par les associations membres réparties en quatre commissions régionales qui couvrent : l’Afrique, l’Amérique du sud et Caraïbes, l’Océan Indien et l’Europe.

L’organisation d’un important séminaire, en novembre 2014, en Belgique, a permis à la FICEMEA de rassembler les analyses, les réflexions et les propositions d’actions stratégiques de ses membres en vue de contrer « les mécanismes et les conséquences de la marchandisation de l’éducation », en prenant en compte « les rôles et responsabilités des Etats  et de la société civile».

Ce séminaire a été suivi par quelques vingt quatre associations membres, venues des quatre commissions régionales de l’association.

La production intellectuelle, de contenus de référence et de propositions d’actions, qui y a été réalisée sert notre visibilité en tant qu’acteurs de la société civile, auprès de nos partenaires et des organisations gouvernementales. Nous en avons tiré parti notamment à l’occasion du Forum Mondial de l’Education, organisé par l’UNESCO en mai 2015, en Corée ou lors du Forum social mondial, organisé en avril 2015 à Tunis. A Tunis, les Amis du Belvédère, les Ceméa France et la Fédération italienne des Ceméa étaient également présents. Nous les en remercions.

Notre déléguée permanente remplit ainsi, au nom de l’association, une des tâches de la FICEMEA : porter à l’extérieur de nos organisations membres, au niveau international, les axes politiques communs que nous définissons, nos valeurs partagées et nos prises de positions collectives.

Une importante union de résistance est plus que jamais nécessaire face à la marchandisation des services d’éducation à laquelle nous assistons aujourd’hui, avec son cortège de postulats pragmatiques orientés vers le profit économique.

Nous devons résister face à la négation des fondements mêmes de l’éducation qui, étymologiquement, signifie quand même : conduire au-delà, conduire l’homme et le petit d’homme au-delà de lui-même…

Un autre aspect important du travail qui vient d’être réalisé par les membres de la FICEMEA, c’est sa refondation institutionnelle. Ce processus a permis :

  • De favoriser une reprise des contacts et des échanges directs entre les membres ;
  • De réactiver les aspects affinitaires en renforçant le sentiment d’appartenance, en mettant en place une dynamique relationnelle que nous voulons investir fortement.
  • De clarifier la vie associative et institutionnelle de la FICEMEA en étant attentifs à sa lisibilité et en visant l’organisation d’une réelle démocratie interne.

Nous sommes aussi très vigilants à la « nature » des relations entre les membres, caractérisée par davantage de solidarité dans les rapports égalitaires, par la reconnaissance des spécificités diverses de ses membres.Notre travail vise à faciliter les relations entre les acteurs des CEMÉA et de l’Education nouvelle, pas à les supplanter.Il se nourrira de la coopération réelle de partenaires critiques et responsables, qui osent mettre sur la table différences et points de convergence, situations objectives et désirs de les améliorer, qui chercheront à faire valoir au niveau international des positions et des propositions communes.Puisse notre fédération internationale être un relais actif et gagnant des projets et des idées que vous nourrissez, dans un creuset international qui ne demande qu’à s’enrichir de la force de chaque mouvement partenaire, de chaque région de regroupement et des idées humanistes qui nous animent tous.

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2017 : Première « biennale internationale de l’Éducation Nouvelle »

L’éducation nouvelle : un projet, des valeurs, des actes !biennale

La question de la pédagogie est aujourd’hui, plus que jamais, au centre des enjeux de nos pays. Nous le savons, toutes les pédagogies ne se valent pas ! Parmi les différentes approches, les différentes conceptions de l’Éducation, c’est celle de l’Éducation Nouvelle à laquelle nos associations se réfèrent depuis toujours.

Depuis quelques mois, les CEMEA France (Centres d’Entrainement aux Méthodes d’Education Active), le GFEN (Groupe Français d’Education Nouvelle), l’ICEM-Pédagogie Freinet (Institut Coopératif de l’Ecole Moderne), la FESPI (Fédération des Etablissements Scolaires Publics Innovants), le CRAP-Cahiers Pédagogiques (Cercle de Recherche et d’Action Pédagogiques) et la FICEMEA (Fédération Internationale des CEMEA) sont engagés dans la préparation de la première Biennale Internationale de l’Éducation Nouvelle.

Ouverte aux militantes et aux militants de nos différents mouvements, cette Biennale se déroulera du 02 au 05 novembre 2017 à Poitiers. Elle a vocation à rassembler et faire se rencontrer des praticiens de l’Éducation Nouvelle, issus de nos différents champs d’intervention (école, péri-scolaire, animation, loisirs, travail social, petite enfance, jeunesse, culture, …) afin de démontrer que l’Éducation nouvelle fait encore partie de notre quotidien et que si nos références s’inscrivent dans l’histoire même de l’Éducation, elles sont encore d’une incroyable modernité.

Les pratiques de nos associations se réfèrent à l’Éducation Nouvelle. C’est ainsi que nous mesurons chaque jour davantage la pertinence de notre projet politique. Nos principes, nos valeurs mais aussi nos actions quotidiennes agies dans un contexte sociétal complexe, témoignent chaque jour de notre capacité à inventer des réponses adaptées aux besoins des publics que nos actions concernent. Agir, ici et ailleurs, en France, en Europe et dans le Monde, la transformation sociale par l’Education Nouvelle reste donc un projet ambitieux, captivant, mobilisateur !

De profondes mutations sont à l’œuvre aujourd’hui en France, en Europe et plus largement dans le monde. Résistant à la montée de puissantes idéologies basées sur l’exclusion, la ségrégation, le racisme, nos mouvements affirment de nouveau leur combat pour les valeurs de la laïcité, de la démocratie, de la fraternité, de la solidarité et des droits humains.  Au-delà des frontières, ils soutiennent l’émergence d’un monde et d’une Europe solidaires. Ils s’engagent pour construire, par l’éducation, une  Europe sociale et politique, une Europe des peuples, et s’impliquent dans l’organisation d’une société civile européenne visible et audible. Les postulats de la confiance, de la considération de l’autre deviennent alors éminemment politiques quand ils constituent le socle même de toute action éducative.

Luttant contre la marchandisation de l’Éducation, nous agissons au quotidien pour amplifier nos capacités à inventer, à créer des modes d’intervention originales en dehors des logiques préétablies du marché. Nous construisons des stratégies porteuses d’émancipation et de développement mobilisant et rassemblant toujours plus de militantes et de militants placés au cœur de l’action pour porter le projet politique de l’Éducation Nouvelle,

Mettre l’éducation active, la pédagogie, au cœur d’un espace collectif de réflexion, de partage d’expériences et d’échanges, telles sont donc les ambitions de ces premières biennales de l’Éducation nouvelle.

C’est pour cela que la FICEMEA ne pouvait pas ne pas être associée à ce projet, c’est pour cela qu’il est nécessaire que nous nous mobilisions pour participer à cette initiative.

JL CAZAILLON

Directeur général des Ceméa France

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Appel à mobilisation des Ceméa Haïti

 

Aperçu de la situation de l’ouragan Matthew en Haïti

Les départements du Sud, Sud-Est, Grande’Anse, Nippes, Nord-Ouest et de l’Ouest sont les plus touchés. Entre 3 et 5 millions de personnes sont touchées en Haïti, avec 468.000 personnes touchées à Grand’Anse et 775.000 dans le Sud, y compris les 522.000 enfants.

Le nombre de blessés est également à la hausse et pourrait émerger comme une préoccupation majeure après l’ouragan. Les communications sont déconnectées et les routes sont inaccessibles dans les zones touchées du sud-ouest Haïti en raison des inondations.

On estime que 1.500.000 personnes ont besoin d’aide dont 350.000 personnes ont besoin d’aide immédiat.  Au moins 15,623 personnes ont été déplacées et plus de 21.000 ont été évacués vers des abris temporaires.

Le bilan officiel est actuellement  de 1150, mais il y a des craintes ce nombre va augmenter.

Une évaluation partielle des dommages indique que plus de 200.000 maisons ont été gravement touchés, selon les travailleurs humanitaires.

Intervention de CEMEA-HAITI dans  les départements les plus touchés

Le vendredi 7 octobre, CEMEA-Haïti a envoyé une délégation de 6 personnes dans les départements du Sud-ESt, Sud, Grand-Anse, Nippes pour constater les dégâts. L’ouragan Mathieu n’a laissé aucun matériels scolaires aux enfants de ces départements afin qu’ils puissent reprendre le chemin de l’école. L’ouragan à a devasté pour les parents. La scolarité d’un enfant est financé par les parents haïtiens à 80 %, l’ouragan Mathieu a tout dévasté et a décapitalisé les parents dans ces départements.Plus de 300 Ecoles sont détruites. Donc, CEMEA-HAITI en tant que organisation nationale qui intervient dans le milieu éducatif ne peut pas rester sans poser des actions urgentes qui peuvent aider ces enfants victimes de reprendre le chemin de l’école. Dans ce cas CEMEA-HAITI a besoin :

  • Des matériels didactiques
  • Uniformes
  • Kits scolaires
  • Appui psychosocial

Une geste pour aider ces enfants à reprendre le chemin de l’école. CEMEA-Haïti sollicite l’aide de la famille de la FICEMEA en vue de les aider à bénéficier un appui scolaire. Veuillez nous aider à organiser des Levés de Fonds en faveur des Enfants  dans ces départements en Haiti.

Aubens Henker Fermine

President des CEMEA-HAITI

 

CEMEA-HAITI a le plaisir à partager avec vous les informations concernants du compte en Banque pour ceux ou celles qui veulent l’accompagner les victimes de l’ouragan Mathieu en Haiti à Travers CEMEA-HAITI.

SOGEBANK HAITI

Website: www.sogebank.com

TEL :(509)2229-5595/ 2815-5000

Address: Aéroport II, boulevard Toussaint Louverture, angle rue Justin Juste, Port-au-Prince

 

INFORMATION POUR LE VIREMENT BANCAIRE/ INSTRUCTIONS FOR WIRE TRANSFERS

  •  USA

INTERMEDIARY BANK:                                                                                      CURRENCY: USD

BANK OF AMERICA MERRILL LYNCH, NEW YORK, USA

SWIFT: BOFAUS3N

BENEFICIARY BANK:

SOGEBANK, PORT-AU-PRINCE, HAITI

SWIFT: SOGHHTPP

BENEFICIARY: SEE BELOW THE INFORMATION OF THE NAME AND ACCOUNT NUMBER OF CEMEA-HAITI

 

INTERMEDIARY BANK:                                                               CURRENCY: USD

BANK OF NEW YORK MELLON, NEW YORK, USA

SWIFT: IRVTUS3N

BENEFICIARY BANK:

SOGEBANK, PORT-AU-PRINCE, HAITI

SWIFT: SOGHHTPP

BENEFICIARY: SEE BELOW THE INFORMATION OF THE NAME AND ACCOUNT NUMBER OF CEMEA-HAITI

 

  • CANADA

INTERMEDIARY BANK:                                                                     CURRENCIES: USD AND CAD

ROYAL BANK OF CANADA, TORONTO, CANADA

SWIFT: ROYCCAT2

BENEFICIARY BANK:

SOGEBANK, PORT-AU-PRINCE, HAITI

SWIFT: SOGHHTPP

BENEFICIARY: SEE BELOW THE INFORMATION OF THE NAME AND ACCOUNT NUMBER OF CEMEA-HAITI

 

  •  EUROPE

INTERMEDIARY BANK:                                                             CURRENCIES: USD AND EUR

CREDIT AGRICOLE S.A PARIS, FRANCE

SWIFT: AGRIFRPP

BENEFICIARY BANK:

SOGEBANK, PORT-AU-PRINCE, HAITI

SWIFT: SOGHHTPP

BENEFICIARY: SEE BELOW THE INFORMATION OF THE NAME AND ACCOUNT NUMBER OF CEMEA-HAITI

 

INTERMEDIARY BANK:                                                                                     CURRENCIES: GBP

ROYAL BANK OF CANADA, LONDON, UNITED KINGDOM

SWIFT: ROYCGB2L

BENEFICIARY BANK:

SOGEBANK, PORT-AU-PRINCE, HAITI

SWIFT: SOGHHTPP

BENEFICIARY: SEE BELOW THE INFORMATION OF THE NAME AND ACCOUNT NUMBER OF CEMEA-HAITI

 

Name of the account: CEMEA-HAITI

Account number: 16-1107-535-7

Name of the Bank: SOGEBANK

SWIFT SOGEBANK: SOGHHTPP

Currency account: US dollars

Phone of CEMEA-HAITI: (509) 3820-2132/ 3760-4381

Address: 3, Rue St Paul, Delmas 33, Port-au-Prince, Haiti

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Communiqué de presse : Campagne mondiale pour l’Education

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Présentation en dix points du nouveau rapport de la Campagne mondiale pour l’éducation

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Campagne photo internationale

Le réseau francophone contre la marchandisation de l’éducation, dont la Ficeméa est membre a décidé de lancer une campagne photo. L’objectif est de témoigner des réalités concrètes et dénoncer l’impact et les méfaits de la marchandisation sur et dans l’éducation.

Ces photos seront un moyen de pression « digitale » : n’hésitez pas à les diffuser massivement sur les réseaux sociaux, sur vos sites, avec le #Nevendezpasleducation

A partir de ces photos, nous espérons pourvoir constituer une vidéo mise en ligne pour le Sommet de la Francophonie à Madagascar.
Ces photos pourront aussi être des supports visuels lors d’évènements de plaidoyer, des conférences….
Nous avons crée aussi un compte Instagram dédié qui s’appelle nevendezpasleducation.

Les photos doivent être de bonne qualité, lisibles, mais surtout faire « sens » : merci de penser à les contextualiser en précisant lors de l’envoi ou de la mise en ligne, le pays, lieu et quel(s) effet(s)visible(s) ou invisible(s) la marchandisation a sur l’éducation, la situation exposée.

Pour participer :

– Vous nous envoyez un mail avec vos photos et les légendes explicites à nevendezpasleducation@gmail.com

– Vous postez vos photos sur les réseaux sociaux comme vous le souhaitez avec les légendes explicites et avec le hashtag #Nevendezpasleducation

Une fois la photo envoyée au réseau, relayez sur Instagram ou postée avec le hashtag #Nevendezpasleducation, vous donnez les droits au réseau francophone d’utiliser ces photos et vous ne pourrez réclamer de droits d’auteur.

N’hésitez pas à participer à cette campagne et à la relayer !

Le réseau francophone contre la marchandisation de l’éducation vous remercie de vos contributions et de votre implication !

N’hésitez pas à tweeter  : #NeVendezPaslEducation

Votre contact : email : nevendezpasleducation@gmail.com

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