Bonnes pratiques : La pédagogie n’est pas qu’une technique, mais bien un instrument politique d’organisation de nos sociétés, qui doit être revendiqué comme tel aujourd’hui. Particulièrement à l’heure des bonnes pratiques descendantes pour lesquelles l’illusion consiste à reproduire la bonne idée canadienne ou suédoise pour produire du changement. Comme si le changement pouvait se jouer en dehors des personnes, de leur contexte, de leur culture…
Ce terme manichéen renvoie à l’idée qu’il y aurait d’un côté des bonnes pratiques et de l’autre côté des mauvaises pratiques. Cette notion est très idéologique car elle ne pose pas la question de définir le « bon » et le « mauvais ». Sur quels critères ? La construction des pratiques dans le domaine de la formation et de l’accompagnement se joue dans la relation à l’autre, dans le tâtonnement expérimental, dans la construction collective. Le sachant n’est pas celui qui croit savoir. La transformation passe par la capacité à se transformer avec l’autre, être en capacité d’avancer dans un même mouvement. C’est à partir de ce moment que la pratique se fonde et que nous nous fondons dans la pratique.
Oui”la pédagogie n’est pas qu’une technique, mais bien un instrument politique…”Mais pour être revendiquée comme notre encore faut il définir de quelle politique il s’agit. Car le fait d’être un instrument politique ne dit rien de la politique en question. Elle peux être de droite ou de gauche,conservatrice ou novatrice, aliénante ou émancipatrice…
Dans”bonnes ou mauvaises pratiques” on retrouve là la confiscation des mots.Est ce idéologique(et donc louche!)parce que l’Europe libérale l’emploi? Pour ma part je pense q’il y a de bonnes et de mauvaises pratiques comme il y a une éducation aliénante et une éducation émancipatrice.Sinon qu’est l’éducation nouvelle par rapport à l’éducation traditionnelle?
Je ne comprends pas la phrase”Le sachant n’est pas celui qui croit savoir”.Un sachant, la plupart du temps croit qu’il sait. La question est plutôt,me semble t’il “est ce vrai?est ce utile qu’il sache?et si oui comment fait il partager son savoir?
Je reviens sur “bonnes et mauvaises pratiques”:le fait de ne pas s’autoriser à nommer ce qui est bon et ce qui est mauvais témoigne d’une idéologie relativiste que je ne partage pas.Tout ne se vaut pas.Je pense qu’il y a des valeurs universelles comme par exemple les droits humains et en particulier les droits des femmes et les droits des enfants; comme il devrait y avoir des droits à l’alimentation, à l’éducation, à la santé, à la culture, à l’environnement…qui surplombent les différentes cultures.Je pense que nous devrions avoir ces débats au sein de la FICEMEA car ce sont des questions assez fondamentales pour l’éducation et plus largement dans l’ensemble des enjeux sociétaux aujourd’hui.