Le Consortium sur la privatisation dans l’éducation et les droits de l’Homme (PEHRC), a organisé sa réunion internationale sur la privatisation dans l’éducation du 14 au 17 février 2019 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Cette cinquième réunion s’inscrit dans une série d’événements internationaux du Consortium, après les réunions précédentes tenues en juin 2014 à Genève, en octobre 2015 à Londres, en septembre 2016 à Nairobi et en septembre 2017 à Katmandou.La réunion a eu lieu à la suite de la Conférence d’adoption des Principes directeurs relatifs aux obligations des États concernant les acteurs privés dans l’éducation, qui s’est tenue les 12 et 13 février.
La Réunion Internationale du PEHRC a visé à élaborer des stratégies communes et à renforcer notre capacité collective à comprendre les menaces posées par la privatisation dans l’éducation et à coordonner les réponses de plaidoyer et les solutions aux défis rencontrés dans la région et au niveau international. Ceci a été l’occasion de se réunir et de partager des expériences ainsi que des apprentissages, et de définir les prochaines étapes de la stratégie et du Consortium.
Réseau Francophone contre la marchandisation de l’éducation
Le Gouvernement wallon, a entrepris un exercice de participation directe d’enfants à l’évaluation des mesures du Plan d’actions 2016-2019 relatif aux Droits de l’enfant. Les Ceméa de Belgique ont été au cœur de l’accompagnement de ce projet.
Ce rapport retrace cette aventure menée tambour battant, jalonnée de belles rencontres, de partages de vécus et d’expériences de la part des enfants et des jeunes, de surprises, d’idées et d’enthousiasme, mais aussi d’obstacles, d’interrogations sur ce type de démarche.
Cet
article synthétise ce rapport dont l’objectif est d’organiser et
de structurer la parole des enfants, des idées et des témoignages
que les enfants et les jeunes ont construits et partagés.
Dans le processus mis en œuvre pour cette expérience de consultation participative, nous avons porté une attention particulière à faire vivre aux enfants des moments de réelle expression et participation. Pour chaque rencontre, nous avons pensé des temps d’activités qui ont permis aux enfants et aux jeunes de vivre l’article 12 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
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Accueillir
la parole
Les conditions nécessaires à la participation et à l’expression des enfants ont été pensées et réunies :
du temps pour jouer et se rencontrer,
une attention à retenir tous les prénoms,
l’instauration d’une relation de confiance entre les animateurs et animatrices et les enfants,
l’installation et l’aménagement de manière à ce que chacun-e puisse se voir et se parler (notamment en cercle de chaises),
une attention à ce que chacun-e prenne la parole et puisse dire ce qu’elle-il a à dire,
de la place à tout ce que les enfants amènent sans opérer de tri sur le moment-même,
une proposition d’activités qui rendent les enfants acteurs, actrices du moment et pas consommateurs, consommatrices d’un discours désincarné,
un ajustement durant et entre les séances pour chaque groupe en fonction des âges, du nombre, de la dynamique, des intérêts…
une relation d’adultes à enfants pensée comme une relation de personnes à personnes (ce qui signifie de ne pas considérer les enfants comme des mini-adultes, mais comme des personnes à part entière, à un moment particulier de leur développement) qui passe notamment par le tutoiement et le fait de s’appeler par son prénom,
une confiance dans les capacités des enfants à participer aux activités et dans le fait qu’elles-ils aient des choses intéressantes à nous dire et à partager,
…
Libérer
la parole : un changement systémique ?
Pour nombre d’enfants et de jeunes, ces rencontres ont été une première expérimentation de ce droit. Ils-elles l’ont d’ailleurs relevé. Les conditions nécessaires sont loin d’être toutes réunies dans leur quotidien, que ce soit à l’école, dans l’accueil extrascolaire, les maisons de quartier… reléguant cette préoccupation bien loin dans l’ordre des priorités. Les difficultés rencontrées pour l’élaboration du panel de groupes en est un indicateur : dédier trois séances de deux heures aux droits de l’enfant n’a pas été une mince affaire…
Ce constat nous semble aussi révélateur d’une certaine impuissance face à ce sujet pourtant essentiel. De plus, mettre en œuvre les droits de l’enfant, laisser les enfants s’exprimer et participer engendre quasi mécaniquement une perte de pouvoir des adultes. Si les enfants ont leur mot à dire, s’ils-elles ont la possibilité de donner leur opinion, de choisir et d’être entendu-e-s, alors la place des adultes bouge et c’est toute l’institution qui est chamboulée. Ce changement de paradigme est déstabilisant et nous comprenons aisément qu’il soit difficile de le mettre en place. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, une culture des droits de l’enfant incarnée dans le quotidien des différents espaces investis pas les enfants.
L’Éducation active comme perspective ?
Si le dispositif que nous avons proposé permet aux enfants et aux jeunes de vivre leurs droits, il n’est pas neuf dans nos pratiques. Les principes de l’Éducation active laissent la place aux individus et s’appuient sur les compétences et capacités de chacun-e pour construire un savoir collectif propre au groupe qu’ils composent. De facto, les droits se vivent et s’éprouvent dans ce type de démarche. D’ailleurs, les groupes que nous avons rencontrés qui ont eu le plus de facilités à s’exprimer et s’approprier rapidement le dispositif proposé, sont ceux qui vivent déjà un peu ou beaucoup l’Éducation active dans leur quotidien. Soit parce que l’école qu’ils-elles fréquentent porte ses valeurs dans son projet pédagogique, soit parce que les adultes qui les ont accompagné-e-s ont à cœur de leur faire vivre ces principes. Il s’agit d’une question d’habitude et d’entraînement pour les enfants à être entendu-e-s, reconnu-e-s comme des personnes compétentes et pleines de ressources et agissant dans ce sens.
L’Éducation active nous semble donc être une approche primordiale pour accompagner les enfants dans leur développement et leur faire vivre leurs droits au quotidien. Cela dit, il reste un travail conséquent dans la formation des professionnel-le-s de l’éducation pour faire bouger les choses et surtout le regard que portent la société et les institutions sur les enfants.
« Politiciens, politiciennes »
« On
va dire que c’est nous qui l’avons fait ? Y aura une
pancarte avec nos noms pour dire que c’est nous ? »
A.,
H., N., 11 ans, Liège.
Les rencontres que nous avons menées ont été des moments remplis de relations de personne à personne, d’émotions, d’expérimentations… Nous sommes allés voir les enfants, dans leurs locaux, pour discuter de ce qui les préoccupait réellement. Il ne s’agit pas d’une relation administrative, d’un questionnaire impersonnel.
Nous avons laissé leurs paroles s’exprimer sans opérer de tri ou l’aiguiller sur le moment. Nous avons effectué ce travail dans en second temps, entre adultes, tout en restant fidèles à ce que les enfants nous ont dit. Nous ne voulions pas instrumentaliser leur parole, la modeler, la transformer pour qu’elle corresponde à ce que des adultes pourraient attendre.
Cette attention est partagée avec les enfants. Ils-elles sont plusieurs à nous avoir demandé ce qu’il serait fait de leurs idées et leurs paroles. Est-ce que les décideuses et décideurs politiques vont venir les voir ? Est-ce qu’ils-elles vont réaliser leurs propositions ? Que se passera-t-il ensuite ? Ces interrogations sont tout à fait légitimes au regard du travail et de l’investissement fournis par les enfants. Si nous avons eu le souci de reconnaître les efforts et le temps consacrés par les enfants, par exemple, en leur laissant leur affiche des droits de l’enfant mise en page et imprimée, il faudrait qu’il en soit de même pour les « politiciens et politiciennes » auxquel-le-s s’adresse ce rapport. S’agissant donc du réel travail des enfants, il conviendrait que les adultes le considèrent pour de vrai. Il nous paraît important d’inscrire la participation des enfants dans une chaîne, un cercle vertueux qui débuterait par un quotidien « childfriendly » pour potentiellement aboutir à des recommandations politiques qui dépassent le cadre habituel des enfants.
En tout cas, si la volonté des Gouvernements en place est de solliciter la participation des enfants aux décisions politiques qui les concernent, il serait intéressant que les enfants puissent s’inscrire au quotidien dans des réalités qui permettent une participation directe et des perspectives plus larges, une réelle prise en compte de leurs besoins et potentialités par les adultes et les institutions qui les accueillent, un partage plus efficient du pouvoir… Pour les instituer comme sujets d’un monde qui leur appartient et d’un futur qu’il leur incombe de dessiner.
Tel
est le défi d’un futur Plan d’Action relatif aux Droits de
l’Enfant.
« Vous
dites : C’est fatigant de fréquenter les enfants. Vous avez raison.
Vous ajoutez : parce qu’il faut se baisser, s’incliner, se courber,
Se faire tout petit. Là, vous avez tort, ce n’est pas cela qui
fatigue le plus, c’est le fait d’être obligé de s’élever, de se
mettre sur la pointe des pieds jusqu’à la hauteur de leurs
sentiments, pour ne pas les blesser ».Janusz
Korczak, Le
droit de l’enfant au respect, 1928
Le
Miroir Vagabond est une association socioculturelle qui vise une
action globale de développement local et régional en milieu rural
avec les populations par l’animation et la création artistique.
Activités
Travailler la citoyenneté active
Le Miroir Vagabond travaille avec des adultes, des jeunes et des enfants en milieu rural principalement avec une attention particulière à prendre en compte les populations les plus défavorisées. Toutefois, l’association travaille aussi avec « ceux qui ne se considèrent pas en difficulté » et avec lesquels les notions de participation, de vie collective, de créations culturelles sont aussi importantes à développer.
La
création est envisagée par le Miroir vagabond comme un levier
d’expression, de participation et de changement sociétal.
Des
animations collectives
Des
projets participatifs selon une logique d’éducation permanente
(populaire), sur des thématiques comme l’emploi, le logement, la
santé, l’asile, la consommation, la démocratie participative…
Des
actions de développement communautaire dans des lieux de vie…
Des
formations permanentes pour adultes (se perfectionner en français,
travailler la confiance en soi et la capacité de découvrir et
ouvrir des pistes professionnelles ou d’utilité sociétale)
Des
ateliers d’expression et de créativités (théâtre, peinture,
sculpture, écriture, cirque…)
Du
développement territorial
Des
projets de développement culturel qui participent à l’identité
d’une région et à sa fédération (par exemple l’organisation
annuelle d’un festival de théâtre de rue, la co/organisation
d’un festival de marionnettes tous les deux ans, un camion
d’animation en itinérance pour aller vers la population…)
Des
projets de développement en matière d’habitat : qui
augmentent le parc locatif ou acquisitif pour des familles à
faibles revenus, qui mêlent partenariat public/privé, qui
défendent des droits en matière de logement décent ou différent.
Entre la participation au forum régional Amérique Latine, Caraïbes de la Ficeméa en octobre 2018 à Montevideo, la formation d’une quarantaine d’animateurs.trices au mois de novembre 2018 et le lancement du projet sur la santé scolaire, pour clôturer l’ année 2018 les Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active en Haïti (CEMEA-HAITI) ont décidé d’organiser leur toute première Rencontre de l’Éducation Nouvelle et Populaire ( RENP ) à Saint-Marc/Haïti, le 27, 28, et 29 décembre 2018 avec leurs membres actifs et d’autres acteurs et actrices de l’éducation en Haïti.
L’objectif était de partager et de mettre en pratique les valeurs de l’Éducation Nouvelle et Populaire. Le thème de cette année était : « L’Éducation Nouvelle et Populaire en Haïti, pourquoi pas ? ». Plus d’une vingtaine de militant.e.s, d’acteurs et d’actrices de l’éducation, des responsables de médias, des responsables d’associations, des animateurs.trices, des enseignant.e.s ont convergé de plusieurs villes du pays (Port-au-Prince, Gonaïves, Saint-Marc, Aquin , Hinche).
AU PROGRAMME : formations, tables-rondes, ateliers et partages d’expérience pour confronter les pratiques des participants et participantes, acteurs et actrices de l’éducation.
Ils ont mis en débat la question du bilinguisme dans l’enseignement en Haïti « La cohabitation du créole et du français dans l’enseignement en Haïti, quels enjeux et quelles perspectives? ». Ils ont organisé un atelier de traduction en créole haïtien des principes des Ceméa (Gisèle de Failly 1957). Ils ont profité de l’occasion pour jeter les bases pour une création des cellules départementales des Ceméa-Haïti. Ils ont aussi présenté leur calendrier d’actions pour l’année 2019 :organisation du festival du film d’éducation en Haïti (FFEH), formations pour les enseignant.e.s, animateurs.trices, lancement du projet du bus itinérant (Educa-Mobile), sont les éléments prioritaires du calendrier d’actions 2019.
Ils se donnent rendez-vous en décembre 2019 pour la 2ᵉ édition de RENP, encore plus intéressante, et riche en activités.
‘’Éduquons autrement pour transformer les pratiques !’’
Décembre
David tedd-lee /Secrétaire général/ CEMEA-Haïti
Rendez-vous sur les réseaux sociaux @cemea-haiti (Facebook) pour les photos et vidéo
Du 15 au 16 novembre 2018 s’est tenu un colloque sur “L’éducation populaire autonome. Regard transversale sur une pratique au service du politique”.
Les objectifs étaient de :
1.
retracer
le cheminement historique de l’éducation populaire autonome
au Québec ;
2.
Construire une vision commune de l’éducation populaire
autonome
au Québec ;
3.
Prendre connaissance des pratiques actuelles d’éducation
populaire
autonome au niveau local, régional et national ;
4. Dégager des pistes de développement pour l’éducation populaire au Québec, et ce, pour l’ensemble du mouvement d’action communautaire autonome.
Les objectifs de l’ÉPA dans la définition de 1978
Le
comité de coordination des Organismes volontaires en éducation
populaire (OVEP) se forme en 1978. La même année, une assemblée
générale provinciale des OVEP donne une première définition de
l’éducation populaire autonome.
Pour
cet organisme, l’éducation populaire comprend :
«
L’ensemble des démarches d’apprentissage et de réflexion
critique par lesquelles des citoyens mènent collectivement des
actions qui amènent une prise de conscience individuelle et
collective au sujet de leurs conditions de vie ou de travail, et qui
visent, à court, moyen ou à long terme, une transformation sociale,
économique, culturelle et politique de leur milieu. » [version
courte]
Le texte de 1978, dans sa version courte, a été largement utilisé par les groupes populaires, car c’est une des premières fois que le mouvement communautaire tente de définir ce qu’est un groupe communautaire. Cette définition, qui est ancrée dans la tradition des comités de citoyen-ne-s des années 60, a influencé la conception de la mission des groupes tout au long des années 1980.
« Ainsi, quel que soit le lieu où, prenant notre distance du contexte concret où se réalise une certaine pratique, nous exerçons une réflexion critique sur cette pratique, nous avons là un lieu de réflexion théorique, donc une école, dans le sens radical que ce mot doit avoir.» (Paolo Freire, 1978)
L’éducation
populaire : mise en lumière d’une approche éducative
incontournable tout au long et au large de la vie (Conseil
supérieur de l’éducation du Québec en 2016)
L’éducation
populaire peut être considérée comme une voie éducative légitime
contribuant au continum de l’éducation des adultes et non
uniquement comme un moyen de pallier le manque d’une « voie royale
» [la scolarisation].
La
légitimité de l’éducation populaire est déjà attestée par les
milliers de personnes qui, chaque année, empruntent ses chemins
diversifiés.
Dans
certaines situations de vie, elle est parfois la seule en mesure de
fournir des réponses et de permettre à ces personnes d’agir et de
s’engager dans la société actuelle.
La
complémentarité de l’éducation populaire avec les autres modes
éducatifs, notamment par ses propositions éducatives alternatives
ou novatrices, accroît la possibilité pour les adultes de
s’inscrire dans un processus d’éducation tout au long et au
large de la vie qui réponde à leurs attentes, ce qui constitue en
soi un apport important.
Janvier 2019, un mois animé par notre 2ème édition* du séminaire « La jeunesse, Mayotte et le monde » !
Quand des chercheur.se.s, des professionnel.le.s et des jeunes pratiquent et pensent ensemble
Du 7 au 12 janvier, des jeunes de différents villages de Mayotte, des professionnel.le.s, des partenaires, élu.e.s, des militant.e.s, des chercheur.se.s, de Mayotte et de Madagascar, La Réunion, le Sénégal, Paris et Dieppe se sont rencontrés et ont travaillé ensemble.
Des invités de l’Océan Indien et du Monde pour travailler avec la jeunesse sur différents projets :
Partenariat Océan Indien
Depuis plusieurs années, aux Ceméa de Mayotte, nous participons à l’animation d’un réseau d’acteurs des différents territoires de l’Océan Indien. Les rencontres et le partage de pratiques et de réflexions autour de l’éducation alimentent notre mouvement.
Dans ce cadre, nous avons donc invité Claudia VOLAMANGA, responsable
d’un centre d’accueil d’enfants en situation difficile, vulnérables
et/ou en situation de handicap à Tamatave, géré par l’Association
« Terre des enfants Vaucluse ».
Web radio
Aussi, Gilles PENNEC, militant des Ceméa de La Réunion a formé des
acteurs et actrices à l’utilisation et la mise en place de webradio.
Depuis 2016, nous participons à une recherche-intervention, dans le
cadre du réseau international « Jeunes, inégalités sociales et
périphéries », animé par Joëlle BORDET. Cette recherche réunit des
chercheurs, des pédagogues, des professionnels et des jeunes sur le
thème « De la colère à la démocratie ».
Cette fois, Joëlle BORDET (Psychosociologue), Mama SOW (Chercheur et
Président des Ceméa du Sénégal), Alexis DOUALA (Directeur d’une
association de prévention spécialisée « Le Foyer Duquesne » à Dieppe)
ont présenté les travaux et fait vivre des pédagogies issues des axes
développés dans la recherche-intervention**.
Gérer les interdépendances planétaires: comment en finir avec des sociétés à irresponsabilité illimitée’, tel est le défi majeur qui s’impose à nous. C’est la question que nous avons tenté d’aborder à travers la newsletter No 4 de l’Alliance pour des Sociétés Responsables et Durables , éditée début décembre 2018.
L’association Polis en Grèce, membre de la FICEMEA, a participé à la conception et l’élaboration du contenu de la newsletter. Nous avons voulu explorer d’abord la question de «l’effondrement», qui paraît-il hante l’avenir de l’humanité, pour ensuite, explorer quelques pistes de ‘réponses’, en puisant dans des textes de philosophie, des expériences, des recherches et des idées novatrices sur la gouvernance, le droit et l’éducation.
Submergés par des théories sur l’effondrement imminent de la civilisation occidentale, comment continuer à agir et inciter à l’action citoyenne ? Comment préparer les jeunes et les étudiants, comment accompagner les acteurs territoriaux, à l’époque de « l’Anthropocène»? Quelle serait la valeur opérationnelle d’idées innovantes telles que la «décroissance»?
L’urgence climatique nous oblige à réorienter nos économies, impose une nouvelle réflexion sur le savoir et l’éducation. Un débat vaste et indispensable, que nous avons juste commencé à effleurer à travers les articles de cette newsletter qui pourrait servir comme ressource éducative pour des éducateurs et acteurs de terrain. Accéder à la lettre d’information ici
Durant
l’année 2018, la FICEMEA a suivi le plan de construction des
actions tracé par notre Agora, rassemblée en décembre 2017. Entre
autres, notre Fédération Internationale a eu la chance de pouvoir
réunir les membres de ses organisations lors des quatre rencontres
régionales qui ont eu lieu d’août à novembre derniers, du
Cameroun à l’Uruguay, des Seychelles à la France.
Sur ces chantiers de l’Éducation Nouvelle, nombre de matériaux ont été rassemblés et assemblés : des matériaux très nobles constitués de valeurs, de méthodes et de réalisations éducatives nourries par l’Éducation Nouvelle ; organisés sur la base de réflexions partagées et mises en débat, critiquées et revues ; enrichis de nos créativités diversifiées, de nos apports culturels et de nos angles de vue singuliers.
Ce
sont ces matériaux qu’il nous faut continuer à rassembler, à
échanger et à assembler au sein de la FICEMEA. Ce sont ces
réalisations que nous devons faire advenir en prenant avec bonheur
la mesure de l’importance de notre réseau international et de sa
capacité à susciter de la reconnaissance entre nous mais aussi de
la solidarité avec ceux qui veulent et voudront nous emboîter nos
pas, avec ceux avec qui nous pouvons faire alliance pour contribuer
pleinement à la construction d’un monde meilleur.
Ainsi avons-nous travaillé à mieux définir notre Fédération, les enjeux et les objectifs que ses membres veulent poursuivre à travers elle. En 2019, la recherche-action qui a été produite en 2017-2018, le chantier des définitions communes de mots que nous utilisons pour nommer la réalité sur laquelle nous travaillons selon les principes de l’Éducation Nouvelle, doivent être renforcés notamment par les contributions qui ont été proposées dans chaque rencontre régionale. Ceci servira le renforcement conscient des orientations partagées dans notre organisation.
.eLes projets de mobilité, préparés lors des rencontres régionales peuvent être mis en place et déployer leurs effets pour les militant.e.s de nos associations, pour les animateurs.trices, les éducateurs.trices et les groupes de population avec lesquels nous développons projets et actions ; ils vont renforcer l’échange d’expériences et des processus de co-construction d’actions pour produire du savoir pédagogique, de l’action empreinte des enjeux démocratiques que nous rêvons et que nous arrivons à mettre en œuvre.
L’action
de plaidoyer de la FICEMEA contre la marchandisation de l’éducation
va se poursuivre. Et le récent rapport d’OXFAM International1
« Services publics ou fortunes privées ? » nous
engage, s’il le fallait, à renforcer cette action menée avec nos
partenaires. Il plaide pour que les prélèvements fiscaux soient
réalisés sur toute production de richesse et notamment pour que les
sociétés multinationales qui échappent de plus en plus à l’impôt
paye leur contribution ; de telle sorte, les états pourront
réaliser leur rôle de redistribution des richesses notamment via
l’organisation de services publics d’enseignement. A ce propos,
je cite volonté une « extrapolation » impressionnante
des données qu’OXFAM a recueillies :
« Une augmentation de seulement 0.5% de l’impôt sur la fortune des 1% les plus riches permettrait de collecter plus d’argent que le budget nécessaire pour scolariser 262 millions d’enfants non scolarisés et pour proposer des soins de santé permettant de sauver la vie de 3.3 millions de personnes »1.
Car
les services publics doivent l’emporter sur les fortunes privées
et les états doivent apporter leur soutien aux services publics et
non aux fortunes privées (citer exactement)
La
FICEMEA continuera à proclamer le principe fondamental de l’égalité
entre les femmes et les hommes et à trouver des formes d’action
pour le concrétiser. Le travail sur les images et les modèles
proposés dans les différentes langues pratiquées par nos membres
organisera sans doute une contribution importante en la matière pour
pointer « les mots pour le dire2 »
ou ne plus reproduire les inégalités par le langage verbal,
apprécier comment les mots content et font compter la part des
femmes.
Toute
cette activité est assurée sous la houlette de notre déléguée
permanente, Sonia Chebbi avec, en 2018, le concours de Karini Lefort
qui a terminé sa mission à la FICEMEA en fin d’année 2018. Leur
travail est encadré par nos instances, le conseil d’administration
qui s’est réunion à deux reprises en 2018 et par le comité
exécutif. Je veux saluer ici l’implication de tous.tes ces ami.e.s
et les remercier vivement, eux.elles et leurs organisations pour le
soutien accordé à notre Fédération et pour leur volonté tenace.
Ils.elles
devront faire preuve de pugnacité puisqu’ils.elles sont en devoir
aujourd’hui de trouver comment stabiliser financièrement notre
Fédération au terme des deux prochaines années. Car notre FICEMEA
doit renforcer ses bases et les rendre pérennes. Pour y arriver,
elle a besoin du soutien de toutes les associations membres.
Si
le monde à changer est toujours aussi violent et fort de bastions
liés non au développement de l’humain mais à celui-des moyens
financiers de quelques-uns, si nos capacités de résistance sont
grandes, c’est à la production d’une force de réactivité et de
changement que nous sommes sans cesse appelés ; plus encore en
ces temps-ci, nous ne pouvons défaillir car nous vivons une époque
cruciale, une époque que nous voulons faire basculer vers un monde
meilleur.
La demande de mieux est forte : qu’elle se matérialise dans des migrations souvent périlleuses et qui dénotent d’énormes espoirs, dans des résistances à des régimes où les chefs autoritaires passent au premier plan ou dans des volontés collectives de stabiliser des systèmes démocratiques, dans des actes pour participer de manière créative et démocratique à la construction et aux incessants et nécessaires aménagements de nos sociétés en vue de rendre heureux chaque individu.
Puisions-nous
continuer, en 2019 à nous rencontrer et à œuvrer ensemble.
Puissions-nous
continuer à reconnaître nos similitudes et à partager nos valeurs
pour les activer dans les sociétés à la construction desquelles
nous souhaitons que chaque citoyen, chaque citoyenne ait une part
active et reconnue..
Je suis Patrick Navatte, je travaille depuis 10 ans au sein de l’asbl Miroir Vagabond, je suis responsable de notre équipe en éducation permanente. J’ai travaillé 25 ans en France auparavant dans la compagnie-école « Théâtre du fil », compagnie-école qui recevait des jeunes placés par un juge pour enfants pour recevoir une formation de comédien/intervenant théâtre.
Je travaille régulièrement
avec la compagnie théâtrale Indienne « Natya-chetana »
depuis 1998. Je me rends régulièrement en Inde pour diriger des
ateliers, co/mettre en scène avec Subodh PATANAÏK, participer à
des tournées dans les villages, rencontrer les groupes de théâtre
et associations avec lesquels il travaille.
Je me permets de vous écrire
pour vous faire part d’un projet que je soutiens depuis plus de 20
ans et qui est depuis 2 ans extrêmement fragilisé.
Natya-Chetana organise un
festival de théâtre pour les gens (Peoples theatre Festival) qui se
déroule en Inde, plus précisément en Orissa, état considéré
comme un des plus pauvres et des plus ruraux de l’Inde. Il se
déroule dans le village théâtre à 35 KM de la capitale de
l’Orissa, Bhubaneswar. Il réunit en général 14 représentations
pour un public de 2500 participants environ sur l’ensemble du
festival.
Ce festival existe depuis 1991 et a été
organisé vingt fois ; Chaque année est développé un fil
rouge qui a pu être « Le théâtre de Rue », « Le
théâtre pour enfants et plus spécialement pour les jeunes
filles », « La mémoire du super cyclone » (Un
cyclone en Octobre 1999 a tué en Orissa plus de 10000 personnes.
Natya Chetana a dénoncé artistiquement la mauvaise gestion des
forêts avoisinant la mer et sa surexploitation par les grands
industriels qui a eu pour conséquence que la mer déchainée a
dévasté une plus grande surface de terre et a multiplié le nombre
de décès).,« Le festival des femmes » (festival
développant le leadership des femmes dans le théâtre, l’activisme
social) etc. …
Malheureusement et pour la
première fois de sa longue vie, le Festival a été annulé en 2018
faute de moyen. Auparavant, il était financé principalement
par des ONG ou associations européennes (Pays-Bas, l’Allemagne, la
Norvège, Canada, Finlande) et plus rarement par des organisations
Indiennes ou des donateurs privés. L’Europe étant elle-même dans
des difficultés financières, le financement des ONG et des
associations ayant diminué, il est de plus en plus difficile pour
Natya-Chetana d’obtenir des soutiens financiers. La
corruption étant très prégnante dans leur pays, il se refuse
à être financé par quelques partis politiques que ce soit, ce
courage éthique réduit leur marge de manœuvre.
Le festival qui est un des moments forts de
leur année, qui reçoit des compagnies de théâtre émergeante de
leur état (l’Orissa) mais aussi des troupes d’autres états de
l’Inde et aussi de pays d’Asie (Chine, Bangladesh, Népal…) et
une délégation étrangère des 5 continents, est remis en cause.
Pour l’année 2019, ils veulent quoi qu’il se passe organisée
leur Festival du 6 au 10 Avril 2019. Pour l’instant, Natya-Chetana
n’a aucun subside pour cela. Un groupe théâtral du West Bengale
(Kolkata) veut participer en prenant à leur compte les frais de
voyage, d’hébergement et jouer gratuitement en soutien à
Natya-Chetana.
Pour information,
Natya-Chetana est membre de deux organisations internationales, La
FICEMEA (Fédération Internationale des Centres d’ Entrainements
aux Méthodes d’Education Active) et IDEA (International
Drama Education Association)
C’est
pourquoi, dans l’urgence, je lance pour la première fois de ma
vie, à titre personnel, une campagne de soutien par un
don possible pour que puisse se réaliser le Festival 2019. Le
Festival coûte normalement environ 15000 Euros mais si déjà, nous
pouvons réunir ne serait-ce qu’un cinquième de cette somme,
Natya-Chetana sera très content de ce soutien et pourra organiser
plus sereinement un festival même de plus petite facture.
J’en appelle
modestement à votre intérêt pour l’éducation artistique,
pour le théâtre, pour l’éducation, à votre conviction que
l’entraide et la solidarité internationale, nationale, locale peut
être une réponse au repli sur soi et à l’individualisation de
nos sociétés.
Concrètement, vous pouvez faire un don de 5, 10, 100, 1000, un millions d’Euros ( J) sur le compte : BE75 0004 5235 4951 (compte créé pour la circonstance). En indiquant comme communication, votre nom, la phrase « don pour Natya-Chetana » et votre mail (qui me permettra de vous informer de la somme récoltée au final).
Je m’engage à vous faire un compte-rendu du Festival avec photo et petit texte car je serai présent au Festival 2019 (J’ai déjà mon billet et mon visa).
Toute personne voulant venir au Festival 2020 est la bienvenue et je peux l’aider à organiser sa venue. Le logement et la nourriture sont pris en charge.
Je vous remercie de
l’attention que vous m’avez porté, je vous envoie en pièce
jointe un petit dossier sur Natya-Chetana et le festival.
Si vous
voulez plus de renseignements, je vous joins les différents sites
consultables des organisations dont je vous ai parlé dans mon appel
et aussi mon mail et mon téléphone si vous voulez plus de
précisions de vive voix.
J’espère à très
bientôt.
Vous pouvez me joindre pour
tout renseignement supplémentaire, toutes questions :